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EAN : 9782253139461
89 pages
Le Livre de Poche (01/08/2002)
3.35/5   1766 notes
Résumé :
C'est la guerre et c'est l'hiver.
Deux hommes et une femme sont terrés dans un appartement.
Combien de jours leur reste-t-il à vivre ?
En attendant, il n'est plus interdit de révéler ses vraies passions.
L'amour, le désir, l'intelligence résistent-ils au froid ?
A-t-on le droit de consumer ses dernières forces à lire de la mauvaise littérature ?
Enfin, à l'heure du choix ultime, quel livre est assez important pour ne pas êtr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (154) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 1766 notes
Quel livre emporterais-tu sur une île déserte ?
Une réponse facile. Il n'est qu'à regarder les profils de nos amis babeliotes pour commencer à remplir ces étagères virtuelles.
Mais si la question était : de quel livre te débarrasserais-tu si la nécessité s'en faisait sentir ? Là je sens déjà que pas mal d'hésitations ralentiraient le processus...

C'est à cette douloureuse question (douloureuse pour tous les amoureux des livres) que vont être confrontés les trois personnages de cette pièce de théâtre : un professeur universitaire de littérature, son assistant et une étudiante, la fiancée de ce dernier.
Un seul décor : une pièce quasiment vide, sur le mur du fond une immense bibliothèque surchargée de livres, trois chaises et un poêle.
Les personnages se retrouvent dans des conditions de survie extrêmes : la guerre est présente, la faim se fait sentir et un froid glacial règne. Plus de bois, de charbon, ni aucun autre moyen de se réchauffer subsiste... Une idée folle s'empare alors d'eux : brûler les livres pour obtenir un peu de chaleur et oublier momentanément l'infernale morsure du froid.
Mais est-ce possible de commettre un tel sacrilège ? Est-ce possible de renoncer à ce que l'on croit, à ce que l'on aime ? Est-ce que la guerre, le froid peuvent changer notre ligne de vie ?

Voilà un texte très court mais qui bouscule bien des idées et des certitudes, qui nous fait réfléchir sur le sens de la vie, le poids des conventions, sur notre rapport aux autres et aux choses et sur nos valeurs aussi.
Un texte très court mais incisif. J'ai adoré !
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C'est la guerre depuis un an, il fait un froid glacial, et dans l'appartement du Professeur, il n'y a plus qu'une seule chose pour faire du feu : les livres. Commence alors une discussion passionnée entre Le Professeur (de lettres à l'université), Daniel (son assistant) et Marina (étudiante du premier et maîtresse du second), pour savoir quel livre brûler en premier.

Dans cette pièce de théâtre en huis clos, on s'interroge donc sur l'importance de la littérature et sur ce qui vaut la peine d'être sauvé quand il n'est plus question que de survie : ce qui est beau ? Ce qui est utile ? Mais comment juger de la beauté, de l'utilité d'un livre, d'une oeuvre, de la littérature ? Qui va déterminer les critères ? Seront-ils objectifs et absolus, ou subjectifs et relatifs en fonction du moment, du lecteur, du critique ? Et d'ailleurs, est-il seulement humain de sauver un livre des flammes quand la mort peut vous frapper à chaque instant, quand le froid est tout aussi mortel (« l'enfer, c'est le froid ») ?

Dans les situations de crise aiguë et d'absolue nécessité, telles que celle décrite dans ce livre, l'humain révèle sa vraie nature, les masques tombent, la peur de mourir s'affiche sans filtre et pousse à l'impensable.

Parabole cruelle, absurde, drôle et ironique, « Les Combustibles », qui illustre le talent de dialoguiste de l'auteure, pose la question (à laquelle personnellement je ne veux, peux, sais pas répondre) de savoir jusqu'où nous pousserait notre instinct de conservation si notre survie était en jeu.
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Ma quatrième lecture d'Amélie Nothomb, court sur un sujet brûlant qui refroidit bien vite.
Il faut survivre, et c'est l'hiver, et c'est la guerre qui dure, et ça caille dur!
Qu'alors y faire?
Par chance, le prof de fac possède une belle bibliothèque pleine de livres bons à cramer. La survie (jusqu'à quand?) est à ce prix.
Le reste... On s'en fout un peu, de quels bouquins seront incinérés en premier. On en est plus là.
Cette courte histoire sur le mode théâtre, ne va pas durer bien longtemps.. le professeur n'a pas une bibliothèque de Babel! Que faire, une fois le dernier bouquin brûlé? La réponse est aussi logique qu'implacable.
... Et la chamaillerie sur l'ultime livre à livrer aux flammes m'a semblé fort dérisoire.
Finies, les vanités littéraires et les postures de caciques des facultés!
Et Amélie Nothomb a encore su me séduire, à poêle cette fois, même si un tout petit peu moins qu'avec les trois premiers opus que je lus d'elle.
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Le problème cornélien que pose Amélie Nothomb avec "Les combustibles" demeure le corps physique contre l'intellect.
Les deux ont pourtant pour moi besoin de nourritures. Mais dans un contexte de guerre comme dans cette pièce de théâtre, la souffrance physique semble s'imposer. Surtout pour l'étudiante d'université Marina qui se plaint du froid.
Et pour alimenter le poêle ne restent que des livres à sacrifier. Renversement de la situation dans Fahrenheint 451 où les pompiers malgré eux mettaient le feu aux bibliothèques.
On découvre à la lecture le cynisme d'un professeur qui tombe son masque et se dévoile en homme paradoxal.
Daniel son assistant se dépouille lui aussi de sa naïveté pour s'affronter à son mentor. La guerre lui ouvre les yeux.
Pourtant ce sont les joutes verbales de Marina les plus pertinentes à mes yeux. le livre" est la seule beauté qui nous reste! il est ce qui peut nous faire oublier la guerre"
Illusion direz-vous?
De nombreux survivants des camps de la mort rapportent que dans leurs mains ils tenaient un trésor: des bouts de papier en lambeaux mais des récits chargés d'espoir.

Gageons que nous n'ayons pas à trancher dans les mois à venir et que la citation de Tesson "Seule la poésie est utile quand croit le péril" soit vaine.

En conclusion ce livre ténébreux nappé de brumes de guerre et huis clos vertigineux m'a déprimée.

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« Au fond de la pièce, une immense bibliothèque surchargée de livres couvre tout le mur. le reste de la salle frappe par son dénuement : ni tables, ni bureau, ni fauteuil, seulement quelques chaises en bois, et à droite, un énorme poêle en fonte. »

Ainsi commence Les Combustibles. Peut-être devrais-je donc m'arrêter là ? Au moins pour respirer, et pour fureter en détail le long étalage des bouquins entreposés dans cet espace restreint qu'est une immense bibliothèque. La mienne est minuscule (je parle de bibliothèque, ne cherches pas systématiquement une connotation sexuelle à mes propos). Et je me fais cette réflexion intérieure : où poser mes fesses pour lire ce Nothomb s'il n'y a ni canapé, ni fauteuil. Certainement pas sur le poêle, ça risque de faire griller mes roustons. Seconde réflexion (effet Nothomb, je réfléchis plus) : où vais-je posé mon verre de bière s'il n'y a ni table, ni bureau. Certainement pas sur le poêle, ça va faire griller mon malt, et les bières noires ne sont pas franchement mon truc. L'histoire débute mal avec ces deux questions laissées sans réponse. Je décide donc d'avancer dans ma lecture, à jeun et debout.

Mais avant, j'ai une question à te poser : Quel livre emporteras-tu sur une île déserte ?

Je te laisse réfléchir, tu n'auras qu'à repasser par ici dans six mois pour me donner ta réponse. Voilà donc le sujet principal de ce roman.

La question n'est pas exactement posée de cette manière, mais le principe en est le même. Nous sommes en pleine guerre, la ville est assiégée depuis plus d'une année et les bombardements ne cessent pas… Un professeur, son assistant et Marina, étudiante et accessoirement maîtresse actuelle, temporaire de l'assistant, se retrouvent réfugiés dans un appartement. Plus de meuble, plus de babiole, juste un poêle et une bibliothèque remplie d'ouvrages… C'est l'hiver et on se gèle les miches et les roustons… Tu vois où je veux en venir… Dans ce court roman (huis-clos construit façon pièce de théâtre), les trois protagonistes vont discourir pour savoir quels livres méritent d'atterrir dans les flammes du poêle afin de recueillir un peu de chaleur… La survie est à ce prix !

A dire vrai, l'idée me paraissait des plus prenantes, mais les références d'Amélie Nothomb me laissent de marbre, et j'ai l'impression de ne pas avoir tout saisi l'importance des auteurs cités. J'en ressors donc avec un sentiment de frustration et une petite voix intérieure me disant que j'aurais tout aussi bien pu poursuivre mon chemin au milieu des bombes sans perdre mon temps avec ce bavardage.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
La formulation habituelle en est: "Quel livre emmèneriez-vous sur une île déserte ?" Interrogation que j'ai toujours trouvée un peu stupide, car absurde: si le métier de professeur d'université devait offrir, en prime, un voyage sur une île déserte, ça se saurait. Mais, posée à l'envers, la question devient essentielle: quels livres auriez-vous le moins de scrupules à détruire ? Sans la guerre, je n'aurais jamais envisagé cette hypothèse. Et s'il n'y avait pas eu Sterpenich, je me demande quel auteur j'aurais choisi en premier lieu.
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DANIEL : [...] La guerre, c'est se battre, et nous ne nous battons pas. Nous sommes assiégés.
LE PROFESSEUR : Je ne suis pas d'accord. Vous vous battez. Pour nous autres, professeurs, continuer à donner cours, c'est se battre. Et pour nos étudiants, continuer, en dépit des bombes, à s'intéresser à la place de l'adverbe dans les subordonnées chez les poètes romantiques, c'est se battre.
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Marina. Non ! (Terrassée d'horreur, elle regarde, près de l'entrée du poêle, les flammes qui dévorent le livre. Elle reste figée quelques instants. Puis elle regarde le professeur avec autant de haine que possible.) Je ne veux plus vous voir ! (Elle se lève et s'enfuit dans les coulisses.)

Le Professeur. (haussant la voix, débonnaire). Mais non, ne partez pas ! Profitez au moins de cette belle flambée ! Mon Dieu, qu'elle est sotte, cette petite !

Daniel. Allez, je suis soulagé : elle est quand même moins monstrueuse que vous.

Le Professeur (avec un sourire guilleret). À l'impossible nul n'est tenu.

Daniel. Je me demande ce qu'elle est allée faire, dehors.

Le Professeur. Comment, vous ne le savez pas ?

Daniel. Vous le savez, vous ?

Le Professeur. Mais oui. Elle m'a toujours dit que le jour où il n'y aurait plus de livres, elle irait se promener au milieu de la grande-place. Il paraît que c'est le nouveau suicide à la mode.

Daniel. Quoi ? (Il se lance dans les coulisses à sa poursuite.)

Le Professeur (qui rigole, bien au chaud près du poêle). Et voici comment profiter tout seul d'une bonne flambée !
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MARINA. Après l'éternité, vous invoquez l'Occident ! Vous avez le talent de parler de grands machins qui n'existent pas.

LE PROFESSEUR. Admirable, Marina ! Il faut proposer cela aux dictionnaires : "Occident : grand machin qui n'existe pas. Voir Éternité" - éternité serait écrit en gras. Oh, pardon.

MARINA. Pourquoi vous excusez-vous ?

LE PROFESSEUR. Parler de gras, devant vous, c'est de mauvais goût. Autant parler d'une chute d'eau au Sahel.
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MARINA. Sterpenich ! Quand je pense que vous m'avez forcée à le lire en première année.
LE PROFESSEUR. Ne me dites pas que vous l'avez vraiment lu.
MARINA. Mais si, Professeur. Je n'ai jamais été assez intelligente pour faire semblant d'avoir lu un livre. J'ai lu tout Sterpenich !
LE PROFESSEUR (se tournant vers Daniel). Vous vous rendez compte, Daniel ? Nous avons des étudiants qui lisent les livres que nous leur demandons de lire ! Si j'avais su, j'aurai eu quelques scrupules en dictant les listes de lectures obligatoires. Ma pauvre petite, je suis désolé.
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