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Critique de Pavlik


Si je devais résumer je dirais l'écriture oui, le thème non. Par conséquent le t'aime non plus. Pas encore.

"Métaphysique des Tubes" ou la vie de la petite Amélie de 0 à 3 ans. Premier constat : elle a l'honnêteté de nous dire qu'avant deux ans et demi elle ne se souvient de rien et s'est donc nourrie des souvenirs de sa famille. On est donc dans le domaine de l'autofiction. Durant ces trente mois la petite Amélie présente une espèce d'état végétatif qui lui vaudra, de la part de ses parents, le surnom de "Plante" (est-ce de la carpe ou du poisson ?).

C'est dans cette première partie que l'auteure se perçoit comme un tube qui avale sans rien retenir et qui, à l'image de Dieu (ou de l'idée de dieu) existe (dans une espèce de plénitude du vide) mais ne vit pas (car ne refuse rien, n éprouve rien etc...). Métaphore intéressante mais, à l'image du cylindre susnommé, un peu creuse. A l'âge de deux ans et demi la petite Amélie va vivre une incroyable expérience : elle va naître. Et là l'idée est véritablement puissante car c'est la découverte du chocolat (blanc), donné par sa grand-mère de passage au Japon, qui va la sortir de sa torpeur existentielle. S'en suit une argumentation associant le moi à la sensation de plaisir que n'aurait pas renié Freud.

A partir de deux et demi tout change et l'auteure prévient : elle se souvient désormais de tout (est-ce du brochet ou du poisson ?). Passé une courte période de révolte (faut dire que trente mois dans le cirage ça a de quoi énerver) la petite Amélie nous raconte sa vie dans le Kansai, près de Kobé, au Japon, où son père exerce la fonction de consul de Belgique. Il en ressort qu'elle possède d'extraordinaires capacités puisqu'elle apprend le japonais, ainsi que la lecture, sans l'aide d'un adulte. On y découvre ses rapports avec ses parents, sa soeur et son frère. On y découvre les angoisses et la vision du monde d'une enfant de trois ans ainsi (et c'est ce que j'ai le plus apprécié) que son profond attachement à la culture japonaise.

Blague à part, la petite Amélie a fait du chemin et est devenue Mme Nothomb, une écrivaine pas si vaine que ça. Une écriture vive, des métaphores qui font mouche, bref une véritable identité stylistique, voilà ce qui me fait le plus regretter un thème ego-centré, souvent ennuyeux, bien que non exempt de quelques moments de grâce. La conclusion s'impose d'elle même : il faut que j'approfondisse le sujet et peut-être trouverai-je enfin la réponse à ma question : est-ce de la tanche ou du poisson ?



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