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EAN : 9782253150718
186 pages
Le Livre de Poche (01/06/2001)
  Existe en édition audio
3.69/5   14957 notes
Résumé :
AMÉLIE NOTHOMB
Stupeur et tremblements

Mais que diable Amélie-s'en allait-elle faire dans cette galère ? C'est la question qu'on se pose en découvrant l'invraisemblable traitement auquel la jeune narratrice, double à peine voilé de l'auteur, est confrontée lors d'un emploi de quelques mois au Japon.

Embauchée par la compagnie Yumimoto, Amélie espère bien pouvoir faire ses preuves dans ce pays qui la fascine tant depuis qu'elle y ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (723) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 14957 notes
Amélie Nothomb, on aime ou on n'aime pas.
Eh bien j'aime. "Stupeur et tremblements" est le 1er roman que j'ai lu d'elle, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant la lecture.
C'est drôle, grinçant, fulgurant.
Roman autobiographique, il retrace le parcours de la narratrice, Amélie-Chan, jeune femme fraîchement diplômée qui arrive en tant qu'interprète dans la grande firme Yumimoto.
Toutefois, ne pas connaître les us et coutumes japonais est fatal pour elle et c'est ainsi que d'impair en impair, elle finit par se retrouver "dame-pipi" de son entreprise.
On passe un bon moment à la lecture de ce roman! Et j'ajouterai que si vous avez un ado, par là, qui ne sait pas que lire, ça peut marcher! Je l'ai étudié avec une classe de 3ème, ils ont adhéré :)
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Comme à chaque lecture d'un roman d'Amélie Nothomb, mon sentiment est mitigé, le verre d'eau à moitié plein ou à moitié vide. Et avec une question récurrente, pourquoi cet auteur est-elle aussi adulée ?
« Stupeur et tremblements » fait partie indiscutablement du meilleur Nothomb, les pérégrinations de la jeune héroïne dans cette entreprise sont un vrai chemin de croix, la définition d'harcèlement moral trouvant un incroyable exemple dans ce que subit la jeune Amélie ; Nothomb enchaine les scénettes vachardes et humiliantes avec un sens du rythme qui rend son histoire plutôt intéressante. Hiérarchie désagréable, humiliante au possible, la jeune femme encaisse avec un aplomb et une force de tolérance qui laisse pantois.
Alors oui un roman efficace, agréable, vite lu comme tout ces romans, mais tout de même rien de quoi susciter une allégeance totale à l'auteur belge. Un mystère, je vous dis.
A noter la belle et fidèle adaptation du regretté Alain Corneau avec Sylvie Testud dans le rôle titre.
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La jeune Amélie est ravie d'être embauchée pour une durée d'un an par Yumimoto, une grande société japonaise. Il faut dire qu'Amélie aime le Japon, pays dans lequel elle a vécu enfant. En connaissant les usages (du moins, le croit-elle) et la langue, c'est pour elle une façon de rendre hommage à ce pays qui l'a tant marqué. Mais au pays du Soleil Levant, il n'est pas si simple pour une stagiaire belge de prendre ses marques et de se fondre au milieu d'un personnel d'entreprise régi par des codes très différents de ceux en usage en Europe.



J'ai toujours dit que je ne voulais pas mourir bête. Alors, il m'arrive d'essayer des choses pour lesquelles je ne suis pas très convaincue : le Tai Chi Chuan, le poisson cru, ou les chaussures à talon aiguille. Des fois, je suis ravie, j'aime beaucoup le Taï-Chi. Des fois, je n'arrive pas à prendre le "truc" pour marcher à 10 cm du sol, et je n'aime pas le gout prononcé et la texture du cru.

Côté lecture, je me dis aussi qu'il faut que j'essaie. Alors de temps en temps, je tente : Musso, Coehlo, plus récemment Gounelle. Ce coup-ci, c'était Amélie Nothomb. Après tout, les avis sont partagés : il y a ceux qui détestent, et ceux qui adorent, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'elle est lue et qu'elle fait parler d'elle. J'ai donc voulu savoir si finalement, je me positionnerai parmi les "pour" ou parmi les "contre" (bon ok, j'avais quand même une idée sur la question mais comme je dis toujours : celui qui n'essaie pas ne se trompe qu'une seule fois !). Je me suis donc lancée dans la découverte de son roman le plus connu (enfin, je crois ?) : Stupeur et tremblements.

Sans surprise pour ceux qui me connaissent, je n'ai vraiment pas aimé.

Je n'ai pas aimé le fond : le choc des cultures, ça m'intéresse toujours, ça ouvre l'esprit à d'autres pratiques, etc… Là, pour le coup, j'ai trouvé les propos surtout caricaturaux et limite désobligeants pour les habitants du pays du soleil levant (bon, carrément désobligeants même !). Je n'ai pas adhéré au "positionnement" de l'héroïne qui semble surtout hésiter entre affirmer sa culture occidentale et son désir de se comporter comme une bonne japonaise. En gros, quel que soit son modèle de référence, elle choisit exactement et systématiquement celui qui est le pire à la situation présente. Maladroite, Amélie, ou plus simplement masochiste (ou en manque d'inspiration ? tsssssssssss je suis mauvaise langue !) ?? Et puis, enfin, en terme de contenu, soyons honnête, il n'y a pas grand-chose, ça sonne creux, pas que quoi caler une dent ni même combler une petite envie de lecture facile et rapide pas prise de tête.

Je n'ai pas accroché à la forme non plus. Si l'écriture est très imagée, j'ai trouvé les images inappropriées ou gratuites ; par exemple, Amélie, pour son premier jour, se fait "cracher" par l'ascenseur à l'étage de Yumimoto ; une image un peu abusive d'autant que, contextuellement, n'ayant pas commencé à travailler, elle est sur un petit nuage ! Pour continuer (rapidement) sur le chapitre, eh bien, des chapitres, il n'y en a pas. le texte est "rythmé" par des paragraphes. Ça se veut drôle (je semble insensible à ce genre d'humour de situation) mais je trouve que c'est surtout verbeux, bavard.

Ça ne sert à rien d'épiloguer sur le sujet (307 critiques sur Babelio !!), je suis contente de pouvoir dire aujourd'hui : Amélie Nothomb ? Je connais, mais ce n'est pas pour moi ! Allez, zou, j'oublie tout ça et je passe à autre chose !
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Stupeur et tremblements, ce titre pour souligner le trouble face à un acte de soumission.

"Je pris donc le masque de la stupeur et je commençais à trembler."

Conjointement à la force de cet adage, dont j'aime la symbolique, je suis fascinée par l'accouplement de ces deux mots. Un singulier et un pluriel doublés d'un féminin et d'un masculin. Ce mariage apporte un bel érotisme au sens premier attaché à la peur.

Bien que charmée par le thème et l'écrivaine, je ne lis ce roman qu'aujourd'hui. J'ai découvert Stupeur et tremblements par le cinéma, dont l'interprétation par Sylvie Testud et la qualité de mise en scène par Alain Corneau m'avaient séduites. J'avais dû cependant voir et revoir les premières vingt minutes plusieurs fois, suite à un épisode technique fâcheux qui a failli avoir raison de ma patience.

De ce roman, j'aime un ensemble harmonieux. La qualité d'écriture de Nothomb dévoile une sensualité à fleur de peau.
La peau étant ma fleur préférée, j'ai apprécié être dans la sienne, avec l'empathie qui fait de nous, lecteurs, des êtres sensibles.
Un vocabulaire de choix, quelques mots qui portent le sourire à mes lèvres, avides de nouveauté et d'originalité. Des mots et des expressions que j'aime parce qu'ils m'amusent.

Ce roman est lascif et charnel. Amélie Nothomb, généreuse, y dévoile ses atours personnels.

"Deux mètres devant moi, le spectacle de son visage était captivant. Ses paupières baissées sur ses chiffres l'empêchait de voir que je l'étudiais. Elle avait le plus beau nez du monde, le nez japonais, ce nez inimitable, aux narines délicates et reconnaissables entre mille."

Une femme a cette capacité émotionnelle de se livrer à la contemplation féminine sans pour autant se sentir attirer sexuellement par l'objet de sa convoitise. Amélie Nothomb écrit ses fantasmes avec beaucoup de naturel et de mystère. Cette note enveloppe le lecteur, les sens en éveil, avec délectation.

Maintenant que son lecteur est apprivoisé, Amélie Nothomb contraste franchement la première couche suggestive, avec une soudaine laideur, vive et violente. La descente aux enfers d'une employée qui plus bas ne pourra pas tomber.

Asservissement, humiliation, accablement, désespérance, absurdité...
Stupeur et tremblements.
Bienvenue dans une entreprise japonaise au Japon.

La deuxième raison pour laquelle ce livre a pris du temps pour être dans mes mains, est que j'ai dû travailler en partenariat avec une grande compagnie japonaise le temps d'un projet de quelques mois. C'est une expérience à vivre. Belle, non. Intéressante, moui. Fatiguante, clairement oui. Mes homologues japonais auraient souhaité faire de moi leur chose prête à répondre à tout, tout le temps, le jour, la nuit. Par affirmation et confiance en moi, j'ai su m'imposer. Face à ma hiérarchie, j'ai su convaincre par mes arguments. Factuelle, j'ai surtout exposé la nécessité de conserver sa culture d'entreprise en proposant des priorités, des étapes, des délais et de la faisabilité. Pour un japonais, tout est prioritaire, sans distinction aucune. Vous pouvez vite vous retrouver ensevelis par une charge de travail exponentielle.
J'en garde un souvenir professionnel enrichissant. Je revois mon homologue m'envoyer des emails à une heure où elle aurait dû dormir depuis longtemps... et lui demander de rentrer chez elle. Oust! Mes décisions ayant été entendues par les hautes sphères, elle a dû imaginer que mon poste était plus important que le sien, elle m'a écoutée pour aller se coucher. Il était 1h du matin à Tokyo.

J'ai beaucoup d'affection pour les personnes avec lesquelles j'avais eu l'occasion d'interagir. J'ai surtout une grande empathie, face à une civilisation dont le taux de suicide est très marqué.

Le final de ce roman est un des plus merveilleux manifestes qu'il m'ait été donné de lire.
L'histoire d'Amélie Nothomb et Mori Fubuki.

Lu en septembre 2019.
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Ce joli petit bouquin et sa jolie petite auteur méritent-ils leur succès planétaire ? Deux attitudes, toutes deux idiotes, tentent le commentateur, l'attaque ou la défense. Soit on adhère corps et âme, comme les milliers d'adolescentes qui ne jurent que par Amélie Nothomb, soit on rejette tout en bloc parce que quand un bouquin marche, c'est qu'il est mauvais, le peuple étant un animal qu'on n'abreuve qu'à coup de débilités. Si l'on cherche à être juste avec Stupeur et tremblements on se doit cependant, ouf, de nuancer. le livre est agréable à béqueter. Il ne tombe pas des mains. Il séduit. Cool ! Mais force est de constater que cette petite descente comique aux enfers n'est pas renversante pour un lecteur sensible à une certaine épaisseur dans les textes. le style Nothomb est joli, rigolo, mais jamais véritablement beau. On sourit mais on est loin de son compatriote Toussaint, dormir dans les ordures et enlacer un ordinateur étant moins drôle, sous la plume d'Amélie Nothomb, qu'arroser les plantes vertes ou jouer aux fléchettes chez Jean-Philippe Toussaint. On se surprend, en lisant, à espérer les mêmes éléments sous la plume d'un autre. On reste sur sa faim. On garde constamment l'impression de lire un bouquin, un bon bouquin même, pour adolescents. Mais on se dit aussi que c'est peut-être ça qui, justement, fait l'intérêt d'Amélie Nothomb, cette naïve simplicité adolescente dans la description d'un monde adulte pas tout à fait absurde mais en tout cas hors de portée de l'héroïne. On n'apprend certes pas grand chose sur la vie d'entreprise au Japon, mais on découvre un monde intérieur sympathique et un style un peu simplet mais néanmoins original. de là à faire de ce petit bouquin un chef-d'oeuvre, il y a un pas qu'on ne saurait cependant franchir.
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Citations et extraits (351) Voir plus Ajouter une citation
Fubuki était irréprochable. Son seul défaut était qu'à vingt-neuf ans, elle n'avait pas de mari. Nul doute que ce fût pour elle un sujet de honte. Or, à y réfléchir, si une jeune femme aussi belle n'avait pas trouvé d'époux, c'était parce qu'elle avait été irréprochable. [...] Depuis sept ans, elle avait englouti son existence entière dans le travail. Avec fruit, puisqu'elle avait effectué une ascension professionnelle rare pour un être du sexe féminin.
Mais avec pareil emploi du temps, il eût été absolument impossible qu'elle convolât en justes noces. On ne pouvait cependant pas lui reprocher d'avoir trop travaillé car, aux yeux d'un japonais, on ne travaille jamais trop. Il y avait donc une incohérence dans le règlement prévu pour les femmes : être irréprochable en travaillant avec acharnement menait à dépasser l'âge de vingt-cinq ans sans être mariée et, par conséquent, à ne pas être irréprochable. Le sommet du sadisme du système résidait dans son aporie : le respecter menait à ne pas le respecter.
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Le Japon est le pays où le taux de suicide est le plus élevé, comme chacun sait. Pour ma part, ce qui m'étonne, c'est que le suicide n'y soit pas plus fréquent.
[...]
Le pire, c'est de penser qu'à l'échelle mondiale ces gens sont des privilégiés.
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Les attitudes les plus incompréhensibles d'une vie sont souvent dues à la persistance d'un éblouissement de jeunesse : enfant, la beauté de mon univers japonais m'avait tant frappée que je fonctionnais encore sur ce réservoir affectif. J'avais à présent sous les yeux l'horreur méprisante d'un système qui niait ce que j'avais aimé et cependant je restais fidèle à ces valeurs auxquelles je ne croyais plus.
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Récapitulons, petite je voulais devenir Dieu. Très vite, je compris que c’était trop demander et je mis un peu d’eau bénite dans mon vin de messe : je serais Jésus. J’eus rapidement conscience de mon excès d’ambition et acceptai de « faire » martyre quand je serais grande
Adulte, je me résolus à être moins mégalomane et à travailler comme interprète dans une société japonaise. Hélas, c’était trop bien pour moi et je dus descendre un échelon pour devenir comptable. Mais il n’y avait pas de frein à ma foudroyante chute sociale. Je fus mutée au poste de rien du tout. Malheureusement –j’aurais dû m(en douter- rien du tout, c’était encore trop bien pour moi. Et ce fus alors que je reçus mon affectation ultime : nettoyeuse de chiottes.
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« Non : s’il faut admirer la Japonaise – et il le faut -, c’est parce qu’elle ne se suicide pas. On conspire contre son idéal depuis sa plus tendre enfance. On lui coule du plâtre à l’intérieur du cerveau : « Si à vingt-cinq ans tu n’es pas mariée, tu auras de bonnes raisons d’avoir honte », « si tu ris, tu ne seras pas distinguée », « si ton visage exprime un sentiment, tu es vulgaire », « si tu mentionnes l’existence d’un poil sur ton corps tu es immonde », « si un garçon t’embrasse sur la joue en public, tu es une putain », « si tu manges avec plaisir, tu es une truie », « si tu éprouves du plaisir à dormir, tu es une vache », etc. Ces préceptes seraient anecdotiques s’ils ne s’en prenaient pas a l’esprit. »
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Vidéo de Amélie Nothomb
Sur France Inter, Amélie Nothomb a choisi de dénoncer une injustice à ses yeux : les musées qui obligent trop souvent leurs visiteurs à réserver en ligne.
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