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Albine Novarino-Pothier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782258081581
216 pages
Omnibus (21/10/2010)
4.12/5   21 notes
Résumé :

Autrefois, les écrivains gardaient un chat près d'eux pour empêcher que les souris ne dévorent leurs oeuvres, au sens premier du mot. Depuis, l'écran a remplacé le papier, mais le chat est resté. Pourquoi partirait-il puisque les amoureux des livres et de l'écriture l'adorent - comme on adore une idole. Baudelaire, bien sûr, niais aussi Eluard, Mallarmé, La Fontaine, Colette, Queneau, Boris Vian... Leurs p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Les photos sont en noir et blanc. Ce qui donne aux chats une allure très chic. Poils, silhouettes et moustaches ressortent sur la page, se détachent de leur environnement, ou s'y fondent. du coup, j'ai testé avec le félin de la maison, et réussi ma foi quelques jolies images. Des poèmes nous avons retenus ceux qui parlent chat : "Je suis chat" de Jacques Bussy, "Réflexion calme" de Claude Roy ou "Quand on est chat" de Jacques Roubaud. Rares écrits qui se situent au niveau de l'animal au milieu d'une pléthore de louangeurs, moqueurs, admirateurs, tous observateurs de l'extérieur, souvent amicaux certes, mais parlant surtout d'eux-mêmes et de leurs projections mystiques, anthropomorphiques voire orientalistes sur l'objet de leur attention.
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Ce bel album qui m'a séduite aujourd'hui, c'est le cadeau par excellence à offrir à tout amoureux des chats.
Il est d'un format généreux avec une couverture craquante, avec cette petite chatte aux grands yeux, des pages glacées et face à face, en alternance, un poème et une photo, toujours bien choisie, souvent en noir et blanc, parfois une aquarelle aux délicates couleurs. Tous les grands poètes amoureux des chats sont représentés.

J'ai rarement vu un album aussi agréable à feuilleter, à regarder et à lire, à déguster même, je dirais et puis on finit par héler la personne près de nous: «Écoute ça! Écoute! – Juste un petit moment» Alors on se lance. On lui lit quelques vers ou le poème entier et on sourit. On est heureux et comme par hasard, en catimini, l'air de rien, comme toujours, voilà la déesse qui s'avance, plus hautaine que jamais, tout dédain déployé! Non je ne vous vois pas. Je change seulement de place.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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De manière très classique, l'ouvrage articulent de très belles photos, de cocasses, à mignonnes en passant par simplement ravissantes, mettant des chats à l'honneur (puisque c'est bien de cela que l'on parle) en regard d'un poème.
On en a vu cent des livres sur cent poèmes de chats, mais celui-là je le trouve particulièrement beau, particulièrement bien fait. Suffisamment succinct pour ne pas qu'on s'en lasse, écrit en gros caractères pour les plus jeunes et les plus âgés d'entre nous. de l'Occident à l'Orient, de nos poèmes français les plus classiques au haiku, c'est un beau livre qui se déploie comme les pétales d'une fleurs sous nos yeux abasourdis.
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Un très beau livre pour les amoureux des chats ou ceux qui le deviendront en lisant ce livre.
De très très belles photos en noir et blanc illustrent des poèmes connus ou inconnus, auteurs célèbres ou pas du tout.
Un livre à lire et à offrir
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Ce livre m'a fait de l'oeil à la médiathèque et je l'ai emprunté : un poème sur chaque page, illustré sur l'autre page par un dessin ou une photo de chat.

Je connaissais déjà certains de ces poèmes, j'en ai découvert d'autres avec grand plaisir.

Ça a été un moment de plaisir pour l'amoureuse des chats que je suis.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Palissade



Le chat noir de la palissade
Promène son museau partout,
C’est un pirate en ambassade,
Le chat noir qui s’en vient chez nous.
Dans le jardin ou sur le toit,
En mille et une escapades
De tous côtés, il est le roi.

Il est le tigre du Bengale
Et le prince des maraudeurs,
Sa moquerie est sans égale:
Ce chat-là est un chapardeur.

Il faut le voir, cet escogriffe,
Ce gracile animal ingrat
Qui lacère à grands coups de griffe
Les détritus de papier gras.
Il mène sa vie à sa guise,
Ne faisant que ce qui lui plaît,
Il se complaît dans des bêtises
Qui ne valent pas un couplet.

Et cependant si ce vaurien
Ne commet que des incartades
À la maison, on l’aime bien,
Le chat noir de la palissade.


// Henri Monnier
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Mon cœur amoureux

Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux
Mêlés de métal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit ; son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.

Charles Baudelaire
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Quand on est chat...

Quand on est chat on n'est pas vache
On ne regarde pas passer les trains
En mâchant des pâquerettes avec entrain
On reste derrière ses moustaches
(Quand on est chat, on est chat)

Quand on est chat on n'est pas chien
On ne lèche pas les vilains moches
Parce qu'ils ont du sucre plein les poches
On ne brûle pas d'amour pour son prochain
(Quand on est chat, on n'est pas chien)

On passe l'hiver sur le radiateur
A se chauffer doucement la fourrure

Au printemps on monte sur les toits
Pour faire taire les sales oiseaux

On est celui qui s'en va tout seul
Et pour qui tous les chemins se valent
(Quand on est chat, on est chat)

Jacques Roubaud. Les animaux de tout le monde. Poème du chat. 1990
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BERCEUSE



Endormons-nous, petit chat noir.
Voici que j’ai mis l’éteignoir
Sur la chandelle.
Tu vas penser à des oiseaux
Sous bois, à de félins museaux…
Moi rêver d’Elle.

Nous n’avons pas pris de café,
Et, dans notre lit bien chauffé
(Qui veille pleure.)
Nous dormirons, pattes dans bras.
Pendant que tu ronronneras,
J’oublierai l’heure.

Sous tes yeux fins, appesantis,
Reluiront les oaristys
De la gouttière.
Comme chaque nuit, je croirai
La voir, qui froide a déchiré
Ma vie entière.

Et ton cauchemar sur les toits
Te dira l’horreur d’être trois
Dans une idylle.
Je subirai les yeux railleurs
De son faux cousin, et ses pleurs
De crocodile.

Si tu t’éveilles en sursaut
Griffé, mordu, tombant du haut
Du toit, moi-même
Je mourrai sous le coup félon
D’une épée au bout du bras long
Du fat qu’elle aime.

Puis, hors du lit, au matin gris,
Nous chercherons, toi, des souris
Moi, des liquides
Qui nous fassent oublier tout,
Car, au fond, l’homme et le matou
Sont bien stupides.


// Charles Cros
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Haut et fort
Le malheureux chat jurait sur son honneur
Que jamais de sa sainte vie - dépourvue de toute félonie -
Il n'avait avalé
Poule, poussin, poulet.

"Non seulement tu voles, mais encore tu mens !"
L'accusait le paysan furieux
"Ce ne peut être que toi, maudit chat !
Et nous allons bien voir, à la fin, qui commet cet ignoble forfait !

Cette nuit-là, quand il fit bien noir,
Le paysan tendit un piège à l'entrée de son poulailler
Et...
Le lendemain quand l'aube se leva
Le paysan effaré trouva enfermé dans sa cage...
Un chat sauvage...
Qui depuis des lustres avait élu domicile dans le voisinage
Et se gobergeait dans les parages.

Moralité première : ne portez jamais d'accusations sans avoir de bonnes raisons.
Moralité seconde : un chat peut toujours en cacher un autre !

Fable africaine adaptée par Melchior de Chambilly. Trésor des veillées Brionnaises. 1888
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