Sous la bannière étoilée, il y a les soldats sur les théâtres de conflit où les Etats Unis envoient des troupes (à bon ou mauvais escient mais c'est un autre débat…)
Sous la même bannière, il y a aussi les familles restées au pays, femmes et enfants parfois adolescents, qui ne comprennent pas forcement contre quoi leurs pères se battent. Mais est inscrit dans leurs neurones la légitimité de ces combats, de la situation de guerre de leur pays après le 11-septembre. « Tout a fait partie du jeu… C'est comme ça » disait le grand-père.
Benjamin Percy aborde la guerre en Irak par la focale inversée des combats, à travers des tranches de vie d'adolescents sans présence paternelle, qui frôlent la délinquance urbaine, imprégnés de cette culture de violence sans repère. C'est une bande dessinée un peu dérangeante, sans doute le reflet lucide de la réalité sociale d'un pays armé dans sa société civile, et où la culture du « héros » est valorisée.
Vie de famille, vie de lycée, soirées en quête d'alcool et de filles, bagarres entre bandes, parties de chasse sans adultes… La vie sans doute banale de jeunes dans une petite ville américaine mais où la peur n'est jamais loin. On attend des nouvelles et on les redoute aussi. Les chapitres sont tristes, parfois glaçants.
Quel avenir pour ces enfants, scotchés à leur ordinateur, terrorisés de voir à leur porte une délégation militaire macabre? Ils sont nés après les attentats et s'interrogent aussi sur leur propre engagement militaire. »
« I want you » dit l'affiche du bureau de recrutement.
Le graphisme ne m'a pas vraiment séduite.
Un avis mitigé.