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EAN : 9782752910271
390 pages
Phébus (30/11/-1)
3.86/5   47 notes
Résumé :
Au début des années 1980, à la fac de Luton, près de Londres, Robbie, un adolescent de 17 ans né à Dublin, fait la connaissance de Fran, jeune homme d'origine vietnamienne incroyablement libre et extravagant. De leur étonnante amitié naît « The Ships in the Night », un groupe de rock, que rejoignent les jumeaux Trez et Seán. De leurs débuts en Angleterre et aux États-Unis jusqu'à leur succès inattendu, et sans occulter leur séparation, Robbie tente de se souvenir de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Au début des années 80, Robbie Goulding rencontre Fran Mulvey dans les couloirs de la fac de Luton, une petite ville de la banlieue de Londres. Evènement a priori anodin mais fondateur pour le reste de la vie de ce jeune irlandais, expatrié en Angleterre après un drame familial. Comme lui, Fran est irlandais mais il est né au Vietnam et a connu une enfance malheureuse après des tentatives d'adoption ratées par des familles peu aimantes. Mais quand Robbie mène une vie plutôt morne en se fondant dans la masse des étudiants plus ou moins motivés, Fran est un être flamboyant, charismatique, énigmatique, un rebelle à l'esprit acerbe et critique qui se rêve un avenir radieux, sous le feu des projecteurs. de cette amitié va naître un groupe de rock, les Ships in the night qui débutent leur carrière dans les rues de Luton, rejoints par les jumeaux, Sean, batteur ''en attendant mieux'' et la très belle Trez. Après les premières parties dans des salles de concert miteuses, le succès, arrive, fulgurant, planétaire. Et ses corollaires habituels : l'argent, le sexe, la drogue, les mésententes, les disputes, les avocats, la trahison, la séparation...
Trente ans après, Robbie, alcoolique repenti, divorcé et solitaire, revient sur cette folle jeunesse, au moment où Trez lui demande de remonter sur scène. Les Ships font leur grand retour. Avec ou sans le génial Fran ?

Faut-il être fan de musique pop-rock anglaise pour apprécier le dernier-né de l'irlandais Joseph O'Connor ? Sans doute oui puisque les références sont nombreuses et la musique omniprésente, personnage principal du roman. Mais ce n'est pas une obligation, loin de là ! Car Maintenant ou jamais brasse bien d'autres thèmes, et non des moindres : l'enfance, la famille, l'amitié, la trahison, le deuil, l'amour, la création artistique, le destin,...la vie, quoi !
On s'attache à ces personnages, jeunes adolescents pleins d'espoir, coincés dans une ville grise et sans perspectives, mais avec assez d'innocence ou d'inconscience pour croire à un avenir fait de paillettes. On partage leurs galères, leurs moments de grâce, leurs faiblesses, leurs succès.
Autour de Fran, grandiose jusque dans son égoïsme, et de Robbie toujours dans le doute, gravitent Sean, le discret, Trez, femme donc plus terre-à-terre, et d'autres personnages, comme les parents de Robbie, toujours aimants et accueillants, sous leurs airs bourrus d'irlandais à qui on ne la raconte pas.
Toute cette troupe donne du relief à un roman musical, certes, mais surtout émouvant, drôle, plein d'amour et de chaleur, de rires et de larmes. Joseph O'Connor est un conteur hors-pair qui réussit toujours à embarquer le lecteur, quelque soit le sujet abordé. Encore une réussite !
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Quel jeune ado n'a jamais rêvé de la gloire, des paillettes et du strass, de son nom en tête d'affiche et des nuits de folie après concert ? Après des années de galère, c'est ce que va vivre Robert Goulding et les membres de son groupe, The Ships in the Night : le très controversé, très excentrique, mais très talentueux Fran Mulvey, et les jumeaux Trez et Seán. Des premiers accords dans les couloirs de l'université, des squats londoniens ou new yorkais, des concerts de rues jusqu'au public en délire, Rob nous livre ses souvenirs vérité et non censurés.
Mais s'approcher trop près de la lumière éblouissante du soleil, ou du succès, comporte des risques. Parlez-en à Icare, il en connaît un rayon. Les dangers de brûlures ou de chutes sont importants. L'ascension est pleine de promesses, et puis après, vous savez ce que c'est : les embrouilles pour des bêtises, des divergences d'opinions, des querelles d'avocats, des projets de vie différents. .. le tout englobé dans un brouillard d'alcool, un kaléidoscope de substances (blanche, comprimés colorés, feuilles vertes - non, pas les trèfles irlandais...) et de musique à fond les ballons.
La musique quand même, la musique heureusement, qui colle encore ensemble les plumes de ces quatre oiseaux de nuit.
Après toute une vie passée, après tant de vies vécues, que reste-t-il des beaux rêves de Rob ? Quel chemin chaotique l'énigmatique Fran aura-t-il pris ? La belle Trez fera-t-elle les bons choix et son frère Seán, l'éternel "batteur en attendant de trouver mieux" trouvera-t-il sa place ?
La vie ne tient qu'à peu de choses en fait :une setlist réussie, une guitare accordée et un public attentif.

Vous l'aurez compris, il est quasiment impossible de lire "Maintenant ou jamais" dans un silence monacal : si vous n'allumez pas votre chaîne hifi/MP3/platine vintage au bout de quelques pages, votre cerveau lancera de lui-même sa propre playlist, et les images et les sons des Ships viendront alors s'entrecroiser avec les vôtres.
Pour moi, ce fut le souvenir de rendez vous sur le pont O'Connell, à regarder couler la Liffey en attendant les copains, des cassettes de David Bowie aux oreilles, et puis Grafton Street et St Stephen's Green sur les best of des Dubliners.
La musique est une bonne gymnaste : les grands écarts ne lui font pas peur.

Si elle tient le pemier rôle, la musique n'est pas le seul ingrédient de ce magnifique roman de Joseph O' Connor. Avec beaucoup de railleries et d'humour, à l'irlandaise quoi, l'auteur évoque les amitiés d'adolescents et les rapports familiaux, ceux qui forgent une vie. le cocon d'amour et de confiance qu'il décrit m'a émue aux larmes, tant il est poignant de vérité. Comment ne pas être touché par les engueulades de Rob et de son père qui, derrière les insultes, les noms d'oiseaux exotiques et les vannes, sont une intense déclaration d'amour ?
L'auteur a préféré récemment parler de "littérature en langue anglaise" plutôt que de littérature irlandaise au sujet de sa production. La lectrice que je suis n'adhère pas du tout a cette affirmation. "Maintenant ou jamais" est un roman irlandais, plein de rébellion et d'espoir, d'humour sarcastique et d'ironie, qui se moque avec justesse et respect des stéréotypes et des caricatures : l'Irlandais lève facilement le coude, ses batailles sont autant de forces acquises, il est têtu et s'emballe souvent avant de réfléchir, il est adepte des causes perdues. Mais quand il donne, c'est à 400%.
"Maintenant ou jamais", c'est écouter "The Town I Loved So Well" en parcourant Glendalough ou sur la baie de Howth : de ces moments profonds, d'un rare sérieux, proche de la transe mystique. Perdu dans le grandiose, on se dit que l'on est à deux doigts de mettre la main sur les grandes vérités philosophiques de la vie, de l'amour et de l'amitié. .. Et puis comme un signe du destin, il se met a pleuvoir, ou une mouette vous chie dessus...
Joseph O'Connor sait peindre des personnages hauts en couleurs, émouvants dans leurs faiblesses et détestables dans leurs trahisons. Des ados que l'on envie pour leur chance, leur confiance, leur insouciance et des adultes dont on aimerait avoir une portion de la prestance, l'absence de regrets, l'audace de prendre encore des risques. Des personnages auxquels on souhaiterait un peu ressembler, juste un peu, car il doit être bon ďe cesser d'être rancunier ou haineux et que cela doit être agréable de plaquer trois accords sans flinguer les tympans de tout le voisinage.

Un immense merci aux éditions Phébus et à Babelio de m'avoir permis de rencontrer Joseph O'Connor, ce grand monsieur captivant et drôle.
Les mots me manquent... alors laissez-moi vous jouer un petit air de thin whistle à la place. Ne bougez pas, je suis sûre de l'avoir rangé pas loin...
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Quand le frère de la chanteuse Sinéad O'Connor publie l'histoire d'un groupe de musique pop, il apparait vite que son ouvrage est nourri de cicatrices autobiographiques qui donnent à ses lignes une sincérité bouleversante et en font un des livres les plus attachants de ce début d'année.

Divorce des parents, accident mortel d'un proche, orphelinat, études chaotiques, bisexualité, alcool et drogues, mais aussi gloire, amitiés, fortune plus ou moins éphémère, dessinent le portrait de Robbie, Fran, Sean et Trez, où Trez est un miroir de la célèbre Sinéad et où Joseph O'Connor partage bien des points d'identité avec les trois garçons, images de la jeunesse irlandaise (mais pas seulement), des années 80/90.

Un autre intérêt de ce livre est de nous faire découvrir l'envers du décor et dévoiler le rôle méconnu des agents, éditeurs, producteurs, réalisateurs et techniciens, plus nombreux qu'on ne l'imagine, sans qui aucune tournée ou aucun tube ne réussirait. L'affrontement entre Trez et Tony est une page inoubliable…

Superbement traduit par Carine Chichereau, dont le talent se révèle un peu plus à chaque parution, ce chef d'oeuvre est mis en valeur par une édition particulièrement soignée, conforme aux habitudes de Phébus, mais comment expliquer que le titre « the thrill of it all » soit devenu  « maintenant ou jamais », titre déjà utilisé par Primo Levi ?
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Je retrouve très heureusement Valentyne ( La jument verte de Val) sur d'autres rives après une expérience italienne pénible et un forfait espagnol. Alors je l'ai à nouveau entraînée en Irlande où manifestement je suis plus en phase. C'est que j'ai déjà presque tout lu de Joseph O'Connor qui figure à l'heure actuelle dans mes auteurs de prédilection. Ce livre, au titre français ridicule (The thrill of it all, en VO, est une chanson de Roxy Music), avait a priori tout pour me séduire. Et je confirme le talent varié d'O'Connor. Robbie, quinquagénaire, entreprend d'écrire ses mémoires. Ancien guitariste du groupe rock Ships in the Night, asthmatique et solitaire dans sa péniche londonienne, il se raconte à travers son groupe, Fran, irlando-vietnamien, les jumeaux Sean et sa soeur Trez, batteur et violoncelliste. Ships in the Night est bien sûr fictif mais chaque lecteur pour qui le rock a compté (et croyez-moi dans mon cas il a compté triple et m'a presque sauvé la vie) y dessinera ses idoles des décennies passées, voire y fabriquera ses propres rêves et légendes. Car Maintenant ou jamais est un chef d'oeuvre de narration multivoix, et d'émotion, épousant parfaitement les affres et les triomphes d'un groupe de rock passant en quelques mois de l'anonymat d'un garage à la lumière mondialisée. En passant par les tournées d'abord un peu spectrales devant douze ivrognes, puis les premières parties (U2, rien que ça), enfin les mégaconcerts et déjà le début de la fin car fulgurant est souvent ce rock tant aimé. Ayant ultramodestement joué avec quelques potes dans un grenier je me considère, abusivement, comme de ceux là, tant cette musique a dessiné des pans entiers de ma vie.

Ships in the Night est un élément des années quatre-vingt. C'est qu'ils sont de la génération Joseph O'Connor et la musique évoquée dans ce roman nous dirige plus du côté de The Cure ou Depeche Mode. A chacun d'y retrouver les siens. Survolté de la fin des sixties j'ai hélas passé d'une douzaine d'années l'âge du rôle mais Maintenant ou jamais ne souffre pas d'être trop ancré dans sa (courte) existence historique. Si Rob est le narrateur central les trois autres interviennent sous forme d'entretiens tout au long, cela donne une symphonie parfois un peu cacophonique très réactive à cette histoire. Terriblement vivante. L'aventure de quatre copains qui s'essaient au rock est fabuleuse, vouée à l'échec dans 99% des cas, et vouée à l'explosion des egos et des frais d'avocats dans le 1% restant, est intemporelle depuis Liverpool. Ceci importe peu. le superbe de Maintenant ou jamais , c'est la finesse d'analyse des rapports entre les membres de Ships in the Night. Lui-même ancien journaliste proche des milieux musicaux, frère de la très controversée Sinead O'Connor, Joseph O'Connor, dont vous pouvez retrouver plusieurs critiques ici-même sur ses livres précédents, sait à merveille décrire les premiers contacts entre Robbie et Fran, ces Glimmer Twins des eighties, ces Jagger-Richards, ces Lennon-McCartney de Luton, banlieue londonienne ordinaire.

Musiciens moyens, très, comme la plupart des stars du rock à leur ignition, transcendés par l'envahissante personnalité de Fran, puis comme oppressés, Ships in the Night, c'est toute une jeunesse d'excès en tous genres. Ca, vous n'y échapperez pas car personne n'en réchappe. Ca m'a d'ailleurs toujours consterné, cette ahurissant conformisme de ces jeunes en révolte parce que jeunes, donc conformes. Et ceci n'empêche pas de les aimer, mais, bon sang, de les aimer. Des navires dans la nuit, quel beau nom, dont les voiles frissonnantes mènent au nirvana du Rock'n'roll Hall of Fame et à l'inévitable déréliction inscrite dans les gênes de l'aventure musicale et humaine de ce microcosme qu'est un quatuor de jeunes musiciens. Livre passionnant, bouleversant, sidérant d'exactitude et qui m'a fait me sentir membre à part entière de Ships in the Night, que dire de mieux. Il est vrai que si investi dans cette musique depuis cinquante ans, j'ai aussi joué avec les Fab Four, les Stones et les Doors. Ou tout comme.

Dublin et la Liffey, 2012. On retrouve Robbie Goulding, Francis Mulvey, Sean et Trez Sherlock près de trente ans plus tard. L'histoire ne repasse pas les plats. Que faire de ces éventuelles retrouvailles? Les ignorer, en rester là vers 1982, quand l'aube dorée et les fées se penchaient sur ces petits bateaux de papier, les adolescences de quatre gamins? Mieux ainsi, mais je crois qu'avec moi, ça faisait cinq.

La bande originale, le soundtrack de The thrill of it all, vu les fantômes que l'on y croise de Bowie à Bono et consorts, elle est bien sûr stupéfiante. Mais vous la faites vous-mêmes, hein?

Robbie "En arrivant aux studios de télévision de White City j'ai cru que j'allais pleurer. A la stupéfaction des hommes de la sécurité, Fran s'est agenouillé avec une solennité de pape pour baiser les marches que Bowie et Bolan avaient foulées."

Fran "Ce vieux truc de l'Irlande contre la Grande-Bretagne. J'y crois pas, mec...Autrefois c'était différent...Ouais, l'histoire de l'Irlande, ça te déchire le coeur. Mais pour moi, l'Agleterre, l'Irlande, c'est pratiquement pareil...Voilà d'ou vient mon groupe. On n'était ni Anglais, ni Irlandais. On était Ships in the Night."
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Merci à Babelio de m'avoir permis de rencontrer l'auteur,d'un abord chaleureux et bourré d'humour.
Ce roman raconte de l'intérieur la création,la vie,l'évolution d'un groupe,The Ships in the Night,fondé dans les années 80.C'est Robbie,l'un de ses fondateurs,qui raconte cette histoire 30 ans après.
Tout ce qui concerne les personnalités m'a plu.L'auteur a mis parfaitement en scène la fièvre créatrice,le découragement,l'ambition de chacun,l'utilisation de drogues,alcools, qui semblent incontournables à ces créateurs.Mais le passage à l'âge adulte ,l'ancrage de chacun dans la vie,annoncent la mort du groupe.
J'ai beaucoup apprécié l'histoire de ce groupe,mais n'ayant pas la connaissance de base nécessaire pour apprécier les nombreuses références musicales largement utilisées par l'auteur(il qualifie personnellement la Musique d'Art majeur surpassant tous les autres),j'ai eu des difficultés à lire ces longs passages qui,en fait ,définissent l'ambiance générale.Pour vraiment apprécier ce roman,il faut une culture musicale très pointue.
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critiques presse (3)
Telerama
11 mai 2016
Splendeurs et misères d'un quatuor de rock stars dans les années 80. Une autobiographie fictive captivante.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
04 avril 2016
Joseph, l'une des plus belles plumes de la littérature irlandaise d'aujourd'hui, vient de faire son grand coming out rock dans un superbe roman d'apprentissage.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
03 mars 2016
Un très beau roman de Joseph O'Connor sur la création artistique et la nostalgie des années de jeunesse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
À seize ans, il est parti en stop vers le sud, il dormait n’importe où, il a mendié ou a volé du côté de Boston dans le Lincolnshire, avant de descendre vers le Bedfordshire, où il espérait trouver du travail dans une exploitation agricole. Une employée de la bibliothèque de Luton l’a surpris qui volait un livre. Pleine de compassion, elle n’a pas appelé la police, lui a donné l’argent pour qu’il s’achète à manger, l’a aidé à faire une demande d’aide sociale et l’a encouragé à s’inscrire à la fac. Elle l’a poussé à reprendre contact avec ses parents adoptifs à Rotherham, mais il a refusé. Il ne m’a jamais parlé d’eux en termes négatifs, il employait toujours le passé. Ils étaient de Cong, un village du comté de Mayo, ils l’y avaient amené un jour en vacances, l’année de ses douze ans. Cong, c’est beau, disait-il. Les gens « parlaient doucement ». Ils se montraient gentils avec ce garçon apeuré qui ne ressemblait pas à leurs enfants, mais portait néanmoins un nom irlandais. Ils l’ont laissé traire leurs vaches. L’ont emmené dans les tourbières. « Tu es un grand petit homme, et Dieu t’aime » Parfois, les enfants de Cong le regardaient bizarrement, mais ce n’était jamais méchant, non, jamais. Il était clair que ces quelques jours avaient compté pour Fran, qu’il s’y accrochait comme à l’un des ses rares souvenirs de paix sereine, qu’il leur savait gré et que d’une certaine manière il en était fier. Des années plus tard, quand les journalistes stupéfaits demandaient de définir sa nationalité, il répondait parfois : « Viet Cong ».

Je dois ici présenter des excuses aux spécialistes qui ont eu pour corvée de me dégrossir le cerveau. Ils méritaient mieux que mes pitoyables efforts. Notre professeur d’anglais était le romancier Seamus Price, et ma tutrice en sociologie l’incomparable Amina Ali, une femme d’une telle culture et d’une gentillesse si pleine de tact que les mots me manquent pour décrire ce que j’ai gaspillé. Je m’incline devant le bourreau du désert des occasions manquées, mais j’ai promis d’être honnête dans cette chronique de mes crimes. Je ne rendais pas mes dissertations. Je n’assistais pas aux TD. La bibliothèque, pourvue du chauffage central, si bien garnie fût-elle, ne fut guère troublée par ma présence malodorante. Si je devais tout recommencer, je ne suis pas certain que je ferais différemment car j’avais en moi une tristesse qui me poussait vers la musique, alors que voulez-vous faire quand vous êtes ainsi porté ?

Très vite, j’ai compris que la seule raison pour laquelle je me rendais chaque jour à la fac, c’était pour jouer de la guitare, écouter chanter Francis Mulvey et, si nous étions en fonds, nous pinter la gueule.
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Pour moi, l'art n'a qu'un seul but : vous faire aimer votre petit tour su Terre. Picasso, les grands écrivains, les poètes, les musiciens. Si vous écoutez "She Loves You" des Beatles et que ça ne vous rend pas un peu heureux'être en vie, alors c'est que vous avez un répondeur à la place du coeur.
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Claptonistiquement :
adverbe décrivant les grimaces et autres acrobaties du visage quand on est perdu dans un long solo de guitare, les yeux fermés.
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J'ai dansé avec Chrissie Hynde des Pretenders, et avec Debbie Harry. Dans des boîtes à New York, San Francisco, Barcelone, Tokyo, je me suis démené des nuits entières avec Trez. Mais si saint Pierre me demandait de dire quelle fut la plus belle danse de ma vie, je répondrais sans hésiter.
Ce fut à l'hôpital St Thomas de Londres. En avril 2012. En chemise de nuit. Dans l'obscurité.
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Quand on entend » You make me feel like a natural woman » ou » The first time I ever saw your face », on sait que malgré toute notre violence et notre vulgarité, nous ne sommes pas des primates- et même si la vanité, la haine, la fragilité, la concupiscence, la stupidité, la cruauté et toutes les petites choses vicieuses du quotidien existent, il y a aussi Bessie Smith et Cole Porter.
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