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Henri Morisset (Traducteur)
EAN : 9782070416080
832 pages
Gallimard (14/03/2001)
3.93/5   7 notes
Résumé :

Picasso fut le peintre le plus célèbre du XXème siècle. Tout en lui était démesuré, grandiose. Picasso était un forçat de travail. Sa production, monstrueuse : quinze mille peintures à l'huile, sans compter les lithographies, les dessins, gravures, céramiques innombrables et les illustrations. Son désir brûlant et constant de la découverte le poussait vers des expériences toujours ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quand on évoque Picasso, que dit-on ? Que c'était le peintre le plus célèbre du XXe siècle, que tout en lui était démesuré, que c'était un forçat de travail : des milliers de peintures à l'huile, autour de 15 000 avancent certains ! sans compter les à-côtés : dessins, gravures, illustrations, décors de théâtre, les céramiques …. Que c'était un collectionneur de femmes, égoïste, méprisant et cruel, évidemment misogyne… Peut-être.
J'étais justement resté sur ma dernière lecture de « Grand-père » de Marina Picasso notamment, qui m'avait laissée sur une image très négative du personnage Pablo et cette biographie m'a quelque peu réconciliée, sinon avec l'homme (encore que) du moins avec l'artiste.
C'est une biographie chronologique, dense, brillante où apparaît avant tout son intimité créatrice. Dense c'est peu dire, 600 pages sans fioritures, ni visuels. Au final j'y ai passé des heures à chercher au fil des pages des informations complémentaires, des oeuvres dont il était question et que je ne visualisais pas…
L'auteur, même s'il semble avoir été plus ou moins proche de Picasso a réalisé là un travail de collecte colossal. Par contre on pourra peut-être lui reprocher une certaine complaisance pour l'artiste, voire un parti pris par trop souvent manifeste…. et un brin de complicité misogyne… « Les clefs, pour Picasso, avaient une importance non négligeable quoique mal définie. Il en portait un lourd trousseau, et lorsqu'elles perçaient ses poches (car il n'eut jamais la bonne fortune de trouver une femme capable de coudre) il les attachait à sa personne avec une ficelle ».

Enfin , cela ne m'a pas empêchée d'apprécier cette lecture qui a représenté pour moi une véritable immersion dans l'univers Picasso, le milieu artistique autant que politique et social de l'époque, et de comprendre un peu mieux ce qui a pu l'animer avec autant d'ardeur et de passion.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
1908 fut aussi l’année où Picasso acheta sa première toile d’Henri Rousseau, une toile immense. C’était le portrait d’Yadwigha, une aimable maîtresse d’école polonaise. « Il m’a obsédé dès l’instant où je l’ai vu, dit-il à Florent Fels. Je marchais au long de la rue des Martyrs. Un vendeur de tableaux d’occasion avait entassé des toiles tout au long de la vitrine de la boutique. Une tête se détachait, un visage e femme au regard dur… Une toile énorme. Je demandai le prix : « cinq francs » dit le marchand. « Vous pouvez peindre par-dessus ».
Rousseau avait alors soixante-quatre ans – c’était un homme timide à la barbe grise, qui rougissait facilement, un autodidacte qui peignait de merveilleuses images oniriques dont la vraie valeur ne fut guère reconnue pendant sa vie. Même aujourd’hui nombre d’écrivains adoptent un ton intolérablement condescendant, en l’appelant « petit bonhomme » (il ne l’était pas plus que Picasso), un « naïf »… ; bon nombre de ses contemporains, dans cette Belle Epoque indiciblement vulgaire, se sont ouvertement gaussés de lui. Apollinaire l’appelait le Douanier parce qu’il avait été employé à l’octroi, les douanes intérieures, aux portes de Paris ; le surnom a tenu bon, perdant avec les années sa méchanceté.
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Les dadaïstes, cependant, s'aperçurent que l'arme avec laquelle il essayaient de détruire toutes les formes de morale, de gouvernement politique, de mémoire, de logique, de littérature, les arts plastiques, y compris leurs formes les plus récentes et les créations de l'esprit en général, était en fait l'esprit lui-même. Ils en furent décontenancés - ils se querellèrent, s'excommunièrent les uns les autres pour cause d'hérésie et lancèrent des anathèmes passionnés sur leurs collègues de naguère. Le mouvement mourut de ses contradictions internes en 1922 ; de ses cendres s'éleva, plus important et plus positif, le Surréalisme, dont Breton devait rédiger le manifeste en 1924.
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Pourquoi tant de personnes sont-elles déçues par ses constructions ? En partie parce qu'elles sont gauchement agencées, ce qui offense le respect qu'on porte généralement à l'habileté de l'artisan. L'art et l'artisanat, ou plutôt le métier grâce auquel l'art trouve son expression, ne se distinguent pas aisément ; une dextérité manuelle évidente est souvent considérée comme le signe que l'artiste était capable de dire ce qu'il se proposait de dire. En partie aussi parce que bon nombre e ces constructions sont maintenant gauchies, défraîchies, ramollis, sales et croulantes. Au début, elles étaient gaies, les dessins le prouvent... Beaucoup de matériaux deviennent tristes avec l'âge, aussi tristes que les tutus "réels" des danseuses de Degas, naguère si blancs et si frais ; c'est là où réside l'échec relatif de la construction, car ils sortaient pimpants et heureux de la main de Picasso - un bonheur inhabituel marque les œuvres de 1913 et du début 1914- et hormis quelques exemples comme le verre d'absinthe, polychrome avec sa gaieté et sa performance, ni le bonheur, ni la fraîcheur n'ont survécu. Nous ne voyons pas ce que vit Picasso. Il se peut que la permanence n'ait aucun rapport initial avec l'expression artistique, mais elle en a certainement avec l'appréciation ultérieure.
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On ne peut résumer en une brève formule quels étaient pour lui les sens divers de l'argent, ... Il pouvait être mesquin, particulièrement dans les petites choses quotidiennes, et il savait être libéral - en 1958, quand Alice Derain et Marcelle Braque l'informèrent que Fernande, devenue sourde, vieille et arthritique était sans ressources, il prit une enveloppe, y bourra un million de francs (de quoi vivre pendant au moins une année), et l'expédia à Fernande, qui pourtant l'avait cruellement mortifié lorsqu'elle publia, en 1933, son "Picasso et ses amis", lire où elle étalait les souvenirs des années passées avec lui, et qui, quoique beaucoup plus modéré que celui de Françoise Gilot, n'en viola pas moins la vie privée du peintre.
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On admet généralement qu’être père est un métier ingrat. Etre fils en est un autre. Zeus et Saturne découvrirent que c'était une parenté impossible ; Don José approchait alors de la soixantaine, âge où neuf mois ne pèsent pas lourd ; Pablo avait 17 ans, et à cet âge-là, c'est plus qu'il n'en faut pour différencier le garçon de l'homme. Il revenait d'une longue période d'indépendance totale durant laquelle personne ne lui parlait en termes paternels, il eût été étrange qu'ils ne se fussent brouillés.
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