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Aline Weill (Traducteur)
EAN : 9782757818206
384 pages
Points (08/04/2010)
3.86/5   54 notes
Résumé :
Après l'assassinat en 1877 du chef de guerre des derniers Sioux rebelles Crazy Horse, Washington décide de nommer dans le Dakota du Sud le jeune docteur Valentine McGillycuddy comme agent indien de l'agence des Sioux oglalas, bientôt rebaptisée réserve de Pine Ridge. L'homme, honnête et sans détours, va connaître les pires années de sa carrière au service du gouvernement. Ses nouvelles fonctions vont le confronter au chef oglala Red Cloud, une forte personnalité, re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce roman historique parle d'une réalité que l'auteur a romancée.

Valentine McGillycuddy a réellement existé et il se destinait à une carrière de médecin dans l'armée.

Mais le gouvernement lui proposa d'occuper le poste d'agent dans la toute nouvelle réserve de Pine Ridge où étaient stationnés les Sioux et notamment Red Cloud.

Pas le poste le plus facile. Pourtant, Valentine est un homme honnête et droit, pas un magouilleur comme le furent bon nombre d'agent Indien chargé de l'intendance des réserves.

Ce roman nous plonge dans une partie de l'Histoire des États-Unis, pas la plus glorieuse puisqu'elle concerne des êtres humains placés dans des réserves et sommés de ne pas en partir, tant pis si les conditions de vie y sont misérables et à l'opposé de leur mode de vie.

Nous sommes dans un contexte pas facile non plus : Crazy Horse a été assassiné, Sitting Bull résiste encore toujours et Red Cloud est dans la réserve de Pine Ridge et ses rapports avec Valentine sont de l'ordre du bras de fer car si notre homme est incorruptible, il a l'idée folle de transformer les Indiens en brave petits fermiers cultivant leur terres.

Passer de chasseurs-cueilleurs à agriculteurs, ça ne se fait pas en quelques jours et il est difficile de faire plier des gens contre leur gré.

Ce roman, je voulais le découvrir depuis longtemps, hélas, je n'ai pas vraiment vibré avec l'écriture de l'auteur, le récit a été long et laborieux et pour ce qui est des émotions ressenties, ce ne fut pas le feu d'artifice, ni même un pétard, sauf mouillé.

Un comble vu que je me trouvais confrontée à un peuple qui crève de misère, privé de son moyen de subsistance qu'est le bison, vu comme des sauvages par les Blancs ou, au mieux, comme des enfants. Peuple qu'on a placé sur des terres infertiles, sauvages, ou rien ne pousse et où il fut défait de sa dignité. Les vibrations auraient dû être telluriques. Et rien…

Je retiendrai de cette lecture le fonctionnement des réserves, la corruption, les détournements des rations, la famine, l'indignité et le bras de fer entre deux hommes fiers, que tout oppose, notamment la vision des choses puisqu'ils ont chacun un idéal et leur propre vision du futur indien.

Personne n'est tout à fait bon, personne n'est tout à fait méchant, mais chacun prêche pour sa chapelle et son peuple. Sans jamais prendre parti pour l'un ou pour l'autre, l'auteur nous livre un récit où les manigances politiques, culturelles et les coups-bas sont monnaie courante entre des adversaires.

Ce qui aurait dû être pour moi, une magnifique immersion dans les coulisses des réserves, du pouvoir politique des Blancs et des Indiens, s'est soldé par une déception littéraire. Et pour la nation Indienne, elle s'est soldée par le massacre du 29 décembre 1890, à Wounded Knee (Dakota du Sud).

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le thème des Amérindiens est régulièrement évoqué dans son oeuvre mais cette fois, c'est le principal sujet de ce roman historique qui prend place à la fin du XIXème siècle. Un épisode fascinant des guerres indiennes la fin d'une époque et d'une civilisation, et l'essor du mode de vie américain. O'Brien a choisi d'opposer une grande figure, Nuage Rouge (Red Cloud), à celle de l'agent indien qui a participé à la création de la célèbre réserve de Pine Ridge. Il s'appelait Valentine McGillycuddy et était destiné à une carrière de médecin notamment dans l'armée. Mais le gouvernement lui proposa d'occuper le poste d'agent dans la toute nouvelle réserve de Pine Ridge où étaient stationnés les Sioux et notamment la bande de Red Cloud. A l'époque c'était un poste prestigieux et bien rémunéré. Ayant une bonne expérience de la vie dans les Grandes Plaines et connaissant bien le problème indien, McGillycuddy accepte bien volontiers cette mission. Il emménage donc dans la réserve avec sa jeune femme.

A partir de là, l'écrivain nous dépeint les rapports de force entre ces deux personnalités. le roman débute en 1878 au moment où l'agent prend ses fonctions. Crazy Horse a été assassiné, Sitting Bull résiste toujours dans le Nord, mais les jours des indiens libres sont comptés.

Au travers des affrontements entre les deux hommes, O'Brien nous donne de précieuses indications sur le fonctionnement des réserves et la vie des Indiens. Pourquoi et comment la corruption régnait (les rations destinées aux Indiens étaient subtilisées, les ventes d'alcool avaient cours alors qu'elles étaient pourtant interdites, etc.).

McGillycuddy est un fonctionnaire honnête mais malgré sa bonne connaissance du caractère indien, il commet des erreurs de taille... Il souhaite en effet transformer ces guerriers des plaines en cultivateurs et paisibles fermiers ! Il y parvient avec l'aide des Indiens progressistes car ces derniers, ayant eu un aperçu des grandes villes, savent que désormais il leur faudra vivre comme les blancs ou mourir. D'autres, à l'image de Red Cloud, font de la résistance, et les tensions entre les deux camps s'accumulent inévitablement. Chacun d'eux utilise l'autorité ou le mépris, les défis, et même les insolences aussi les escarmouches ponctuent la vie quotidienne.

Certains passages sont extrêmement poignants, comme lorsque l'agent accepte qu'un troupeau de boeufs ne soit pas abattu dans un abattoir mais ramené dans la réserve où les Indiens pourront procéder à la mise à mort. Guidés par Red Cloud, montés sur des poneys maigrichons, les hommes tentent de revivre les grandes chasses au bison sur un malheureux troupeau de vaches...


Le lecteur assiste également aux manigances, au jeu politique des uns et des autres : Red Cloud a des partisans blancs, l'agent a des ennemis au sein du gouvernement et dans la réserve, les blancs mariés à des indiennes influencent Red Cloud... les relations dans la réserve sont complexes, l'équilibre est fragile.

Malgré le traité de Fort Laramie de 1868, qui garantissait entre autres l'intégrité des Black Hills, les fermiers blancs qui vivent à l'extérieur de la réserve font pression sur les autorités fédérales pour s'approprier des terres, de même que des chercheurs d'or sillonnent tout le territoire.

Enfin, McGillycuddy lui-même finit par admettre sa défaite en ce qui concerne son désir de voir s'installer les Indiens : les terres sont impropres à l'agriculture, une bonne récolte peut être suivie de trois années de sécheresse, réduisant tous les efforts à néant... Que de malentendus, de promesses non tenues, de désillusions...


Ce n'est pas un ouvrage historique mais bien un roman. En tant qu'écrivain, O'Brien a choi de mettre en lumière certains événements plutôt que d'autres, a créé des personnages secondaires, imaginé certaines situations ou dialogues bien certainement, mais l'essentiel des faits historiques est respecté. J'ai été frappée du fait qu'il n'a pas voulu prendre parti entre ces deux fortes têtes. Cependant, la personnalité de l'agent, malgré ses bonnes intentions, demeure déplaisante, et Red Cloud, bien qu'il ait lui-même été sujet à controverse, ne peut susciter que la compassion.

La fin, que je ne dévoilerai pas, est surprenante, point d'orgue d'une histoire qui ne pouvait se terminer que par un drame...

Une excellente surprise, un bon roman de cet écrivain de l'Ouest qui mérite d'être enfin reconnu par les lecteurs français.
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Le docteur Valentine McGillycuddy est nommé à la tête de la réserve de Pine Ridge où vivent les indiens oglalas et leur chef, Red Cloud. Vont s'affronter deux vissions du futur de ces indiens avec, d'un côté, le chef indien qui croit aux traditions et la restauration du passé, et de l'autre, ce politiciens qui veut accompagner la tribu sur le chemin de l'assimilation quitte à voir disparaître la culture indienne.
Au-delà de la gestion de l'endroit, on constate très vite que la politique va influer fortement sur l'avenir de la réserve : la lutte entre l'agent indien et le chef est sans merci, ils useront de tous les leviers disponibles pour faire tomber l'autre.
Livre intéressant pour sa trame historique bien que romanesque mais aussi pour l'opposition des ces deux chefs qui sont représentatifs des différents courants de pensées.

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L'Agent indien est la suite passionnante de Médecine blanche pour Crazy Horse qui s'inspirait de la vie de McGillycuddy, mécecin, en poste auprès de l'armée pendant les guerres indiennes. le livre s'achevait sur la mort de Crazy Horse en septembre 1877. Quelques mois plus tard, Valentine McGillycuddy est nommé agent indien sur la réserve de Pine Ridge où sont installés les indiens Sioux Oglala sous l'autorité du chef Nuage Rouge. Dès le départ, l'agent est confronté à l'hostilité des indiens qui refusent de s'intégrer alors qu'une partie d'entre eux s'efforcent de s'adapter en cultivant la terre. Ce récit restitue bien la tragédie qu'ont vécu les grandes tribus nomades des Grandes Plaines, privées en quelques années de leurs terrains de chasse et de leur moyen d'existence : le bison. Confinées dans des réserves aux terres souvent pauvres, dépouillées de leur dignité de chasseur et de guerrier, il ne leur restait plus qu'à s'adapter ou disparaître.
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Ce roman est très documenté, ce qui m'a permis d'apprendre sur les coutumes de certains peuples amérindiens et leurs rapports avec les autres américains d'origine européenne. Mais malgré tout ma lecture a été laborieuse. Je n'ai pas réellement accroché au récit et au style de l'auteur. Les dialogues mentionnant à la fois les phrases en langue native et sa traduction m'ont paru assez lourds. Et au final, je regrette de ne pas avoir ressenti plus d'émotions alors que le sujet s'y prête.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Red Cloud s'était levé et,manifestement, s'apprêtait à parler. C'était donc ça. Le grand chef avait ses cheveux noirs coiffés en fines tresses, garnies de haut en bas de clochettes d'argent. Il ne portait pas de plumes, mais ses mocassins étaient ornés de semblables clochettes et de piquants de porc-épic. Sous sa couverture rouge, il arborait une tenue d'homme blanc, une chemise jaune sous un gilet de cuir. Il était grave et forçait l'attention de chacun dans la pièce. Il sourit résolument en écartant les mains devant les assistants, puis il prononça brièvement les préliminaires que requérait le protocole des Sioux. Chappell les traduisit laconiquement à McGillycuddy, qui ne prit pas la peine de vérifier sa version avec Johnny. Il attendait que Red Cloud en vînt au fait. Et quand ce fut le cas, il fut abasourdi.
Red Cloud adressa ses remarques directement à McGillycuddy, avec, apparemment, un sourire de mépris. Et lorsque Nick Chapell les traduisit, McGillycuddy laissa errer ses yeux entre l'interprète et le chef qui se tenait avec affectation, la tête droite et les bras croisés.
"Père", dit Chappell, en souriant à McGillycuddy. "Le Grand Esprit ne nous a pas créés pour travailler. Il a fait de nous des chasseurs et des pêcheurs. Il nous a donné les grandes prairies et les collines, et il les a couvertes de bisons, d'antilopes et de chevreuils. Il a rempli les rivières de poissons. L'homme blanc peut travailler s'il le souhaite, mais ce n'est pas pour ça que le Grand Esprit nous a fait naître. L'homme blanc doit nous faire vivre en échange des terres qu'il nous a prises."
McGillycuddy gardait les yeux rivés sur Red Cloud. S'efforçant de se contenir, il parla à voix basse pour que seul Johnny puisse l'entendre. "Est-ce bien ce que le chef a dit?"
Il vit du coin des yeux, Johnny hocher la tête. "C'est très, très proche, patron."
Bon sang...
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Toute la journée, McGillycuddy passa par toutes les phases de l'abattement et de la colère. Mais finalement, il résolut de défendre sa vision de l'évolution que les Oglalas devaient opérer pour survivre. Quelquefois, il croyait qu'il était aussi attaché que Red Cloud à leurs moeurs ancestrales. Après tout, c'était leur liberté et leur intégration dans leur vaste pays qui l'avaient séduit au départ. Mais cette époque-là n'était plus. Il aimait les Lakotas qu'il avait rencontrés lorsqu'il était arrivé tout jeune homme dans les Plaines. Mais les bisons avaient disparu, et avec eux l'économie de la chasse. Si les Indiens voulaient que leur culture perdure, ils devraient l'intégrer dans la vie des cow-boys et des fermiers blancs.
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Il rapporta les fusils dans la réserve et convoqua le capitaine Sword et ses hommes pour les déballer avec lui. Les policiers les sortirent délicatement de le leurs caisses, comme s'ils mettaient des enfants au monde. C'étaient des armes qu'ils n'auraient jamais rêvé posséder.En elles résidait un pouvoir, et ils caressaient leurs canons bleutés et leurs fûts en noyer comme un amant le corps de sa maîtresse. Le poste de garde abritant cette cérémonie irradiait de fierté, et en quelques minutes, la nouvelle se répandit dans toute la réserve.
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Red Cloud faisait la moue, l'air de plus en plus sombre, jusqu'au moment où il leva les yeux vers la bosse de bison. Quand il vit le rôti découpé sur le plat, sa moue s'évanouit et son visage s'illumina. "Tatanka?"
Fanny connaissait le mot en lakota. "Hau, Tatanka", dit-elle avec un peu d'hésitation, mais l'air enchanté du chef la rassura. Il donna un coup de coude à sa femme, Pretty Owl, qui s'était confinée jusqu'alors dans un silence maussade.
"Tatanka", répéta-elle, en tendant le bras vers le plat pour servir son époux.
Voyez donc le vieux chef! Le guerrier qui s'incline devant son estomac...
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" Ils nous ont fait beaucoup de promesses, plus que je ne puis me rappeler, mais ils n'en ont jamais tenu qu'une : ils avaient promis de prendre notre terre...et ils l'ont prise. " Red Cloud
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