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EAN : 9782743600983
Payot et Rivages (05/03/1997)
4.23/5   11 notes
Résumé :
Leaving Las Vegas est un récit de malchance et d'alcool, une relation de tendresse et de destruction. Ayant oublié ce qu'être en vie veut dire, Sera rencontre Ben, venu de Los Angeles à Las Vegas pour son dernier délire alcoolique. Ces deux personnages tragiques vont vivre une histoire d'amour romantique mais impitoyable, un choix entre la vie et la mort qui n'a rien à voir avec la qualité de cette vie et le doux baiser de cette mort.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En parcourant l'ouvrage complet « Nicolas Cage : la folie au tournant » et la filmographie de cet acteur, avec en particulier son Oscar du meilleur acteur en 1996 pour son rôle dans le film « Leaving Las Vegas », adapté, par Mike Figgis du roman de John O'Brien, qui fut un tournant dans sa carrière. J'ai relu ce roman.
Avec, en mémoire, un rythme lent et les images de ce film.
Sombre comme lui.
Poignant : ce roman, plus introspectif, met en lumière les luttes, les vulnérabilités, les désirs de ses personnages.
L'histoire plonge dans les profondeurs de la dépendance à l'alcool : le héros Ben Sanderson, licencié de son entreprise, quitté par sa femme et son fils, alcoolique, décide de se rendre à Las Vegas… pour y boire jusqu'à la mort en liquidant son indemnité de licenciement.
Il rencontre Sera, une prostituée, échappée d'un proxénète borderline ; une histoire d'amour se développe entre les deux âmes blessées.
Le troisième personnage : Las Vegas comme le fait très bien remarquer Ingannmic dans sa critique Babelio : « la ville devient le réceptacle du désespoir, le cul-de-sac dans lequel viennent s'échouer ceux qui n'attendent plus rien de l'existence. »
Des portraits d'une lucidité et d'un hyperréalisme, issus probablement de la propre expérience de John O'Brien, qui mit fin à ses jours, quinze jours après avoir appris l'adaptation de son film au cinéma.
Une détresse profonde qui transpire de ce texte brut de décoffrage, sans artifice qui m'a ému.
Des effets dévastateurs de l'addiction pour l'un, des humiliations d'une clientèle tordue pour l'autre.
Un roman à ne pas mettre dans toutes les mains.
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Quelle idée de commencer 2017 dans cette ambiance sans lumière, sans espérance, dans cette odeur de dégoût du genre humain, où la violence extrême entraîne des actes et des paroles les plus cruels envers soi-même et envers les autres !
Quelle drôle de sensation d'expérimenter de l'intérieur les trottoirs de Vegas, ses bars mal famés, ses chambres d'hôtel miteuses, ses casinos clinquants et se monde sans horaires.
Quelle nausée envahissante en lisant les pages où la magnifique Sera se fait, (se laisse !) violenter, défigurer par des mâles en mal de reconnaissance, de virilité, de pouvoir et de self-contrôle.
Quelle envie de détourner le regard en assistant impuissante à cette course alcoolique et effrénée vers l'auto-destruction d'un Ben à la sensibilité pudique, à la douceur si bien camouflée !
Leaving Las Vegas est un aller simple vers la désespérance, la déchéance, la lourde condition humaine. Vers la mort.
Pourtant on résiste. On tourne les pages à la recherche du moindre rayon de vie, du plus petit brin d'herbe jaillissant du goudron, du timide sourire qui fait tomber toutes les barricades.
Et on le trouve !
La simplicité de la rencontre de Sera et Ben nous donne toute raison de croire que la vie est plus forte que tout, que la complicité vient à bout de toutes les souffrances, que l'amour seul peut sauver.
Ce roman très inconfortable m'a permis de connaître cet auteur trop tôt disparu (qui s'en étonne ?) et m'a donné envie de découvrir l'adaptation cinématographique de Mike Figgis.
Un bon moment de lecture, dépaysant et glauque à souhaits !
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C'est facile, de faire du "trash"...
Il suffit de choisir des personnages susceptibles d'attirer les ennuis, des "candidats au malheur", en quelque sorte, menant une existence glauque dans un univers malsain (ou le contraire), de les faire se rencontrer, de pimenter le tout de quelques louches de violence, de moult litres d'alcool, de plusieurs kilos de stupéfiants...

Oui, mais voilà : si on se contente, sans talent, d'utiliser ces ingrédients, cela donne un récit trash mais inintéressant, vulgaire, voire complètement risible...

Mêler sordide et poésie, glauque et humanité, bref, savoir nouer les tripes du lecteur et lui tirer les larmes avec une intrigue et des personnages tels que ceux évoqués ci-dessus, ça, c'est une autre paire de manches !

Une paire que John O'Brien n'a eu aucun mal à relever (ou plutôt "n'avait", puisqu'il s'est suicidé en 1993, à l'âge de 34 ans), ainsi que le démontre son roman "Leaving Las Vegas", le seul de cet auteur (qui en a écrit trois) à avoir été traduit en français.

Trois personnages principaux évoluent dans ce récit.

Le premier, c'est Sera, une prostituée qui parcourt depuis quelques années les trottoirs et les casinos de Las Vegas. Elle a fui un souteneur et amant qui la livrait à de riches et pervers clients, mais ce dernier est à nouveau sur ses traces... Sera subit les vicissitudes de l'existence avec une lucidité et une résignation atterrantes. Les clients tordus, parfois extrêmement violents, les humiliations, rien ne semble vraiment l'atteindre. Elle subit physiquement les événements, tout en gardant une forme de liberté intérieure inaltérable.

Ben est le deuxième "anti-héros" que "Leaving Las Vegas" met en scène. On ne connaît pas vraiment le détail de sa vie passée. Au moment où nous faisons sa connaissance, il a perdu son travail et sa femme, et l'unique préoccupation de son existence consiste à trouver à toute heure du jour et de la nuit de quoi assouvir son besoin d'alcool. Dire que Ben est alcoolique est un euphémisme. On comprend que ce qu'il vise, c'est la mort, et que rien ne le détournera de cet objectif.

Le troisième protagoniste qui hante ce roman, c'est Las Vegas. A la fois factice et malfaisante, tentatrice et impitoyable, la ville devient le réceptacle du désespoir, le cul-de-sac dans lequel viennent s'échouer ceux qui n'attendent plus rien de l'existence.

La rencontre entre ces trois-là, mêlant amour, détresse, et déchéance, ne peut qu'aboutir au désastre...

Bien sûr, je vous recommande ce récit fort, violent, et en même temps profondément humain, mais je préfère vous avertir : il est préférable d'avoir le coeur bien accroché !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Sera se réveille environ sept heures plus tard aux bruits de début de soirée de ses voisins rentrant chez eux après leur travail. Elle se tourne pour regarder l'horloge puis s'arrête avant de la regarder, se souvenant qu'avec son visage battu, elle n'avait pas d'horaire à respecter, Las Vegas n'avait rien à lui imposer.
(ma traduction)
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C'est un sourire remarquable, extrêmement familier mais sans la moindre trace de professionnalisme, et Ben est étonné de son intensité. C'est un geste vrai, un contact, une communication. Le sourire qu'elle lui adresse est une étreinte à laquelle elle se risque. Il implore une réponse. C'est un pari. Une affirmation d'humanité. Un discours de connivence qui entend passer outre le lieu où ils se trouvent et suggérer d'autres lieux où ils pourraient être. Un sourire qui déclare : "Vous pouvez peut-être me sauver la vie. Je sais que je peux sauver la vôtre. Je sais que vous me connaissez, je vous connais." C'est un sourire voilé d'un désespoir sans fond, et pourtant pas sans espérance. C'est une expression d'envie mais pas de besoin.
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Elle irait bien jouer une partie de craps mais la grossièreté des joueurs la dérange toujours. Ces gens-là prennent leur jeu très au sérieux. Ils se considèrent comme l'élite des joueurs du casino, les vrais pros. Leur intellect supérieur et leur connaissance de la science des probabilités se manifestent sous forme de hurlements païens et de rugissements qui parfois même mettent en péril la suprématie des machines à sous dans le domaine du volume sonore.
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De temps à autre, un instant résolus, les êtres tragiques, désespérés, qui se tiennent debout derrière les sièges, sont prêts à risquer le dernier tiers, le dernier quart, le dernier cinquième du budget épicerie ou du loyer, ou ce qui reste d'une alliance bradée. Ils ne transpirent pas, ils ne tremblent pas, mais ils créent une tension lourde de culpabilité et de contrition. Leur chance étant inversement proportionnelle à leurs besoins, ils perdent toujours.
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A la caisse grillagée, elle échange ses jetons contre du liquide et découvre qu'elle a gagné à peine trois cents dollars; ce qui prouve, se dit-elle sombrement, que faire le tapin reste quand même le risque le plus profitable.
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