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EAN : 9782823600025
216 pages
Editions de l'Olivier (10/05/2013)
3.47/5   46 notes
Résumé :
Marion et Art forment un couple en sursis. Leur mariage s'étiole depuis que Marion a appris l'infidélité de Art et leur situation financière les oblige à vendre leur maison. Mais, Art, certain que sa passion pour les calculs et les probabilités peut les sauver, décide de tenter le tout pour le tout afin d'éviter la banqueroute. Il veut jouer au casino les derniers dollars qui leur restent, et reconquérir Marion. Ils partent donc en week-end à la frontière canadienne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Art, pour la Saint Valentin et après 30 ans de mariage, organise un voyage le temps d'un long weekend avec Marion. Pour lui, qui croit encore à cet amour conjugal, c'est un double pari : reconquérir Marion en l'emmenant revoir les chutes du Niagara, côté canadien - le lieu de leur lune de miel, et, au casino, miser le reste des maigres économies pour éponger les énormes dettes contractées par le couple.....Un voyage que Marion accepte sans grand enthousiasme, vingt ans auparavant Art a eu une liaison qu'elle lui reproche et elle, de son côté a eu une aventure avec une collègue lesbienne, qui a tourné court assez vite. C'est donc un couple au bord de la crise que Stewart O'Nan nous invite à observer...
Avec une intrigue peu réaliste, recoller les morceaux d'un couple au bord de l'implosion, et surtout jouer au casino pour se refaire matériellement, Stewart O'Nan nous invite surtout à l'autopsie d'une histoire d'amour, en convoquant, le temps d'un weekend, souvenirs, impressions, anecdotes ou situations qu'Art essaye de faire revivre, car il y croit encore ; Marion quant à elle reste distante et presque spectatrice des efforts de son mari, avec quelques moments de tendresse et de nostalgie.
Les joueurs est un roman pas très gai, mais Stewart O'Nan fait preuve d'une grande sensibilité et d'une belle écriture pour décrire les sentiments, les frustrations ou les espoirs qui renaitront peut-être de leurs cendres.
Une découverte intéressante, une peinture des sentiments très fine, et un auteur que j'ai apprécié, à suivre....
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« Ils allaient passer leurs derniers jours en tant que mari et femme comme les tout premiers, presque trente ans auparavant, aux chutes du Niagara, comme si, de l'autre coté de la frontière, loin de toute créance domestique qui sapait leur quotidien, ils avaient une chance de se retrouver l'un l'autre. »

Dès le premier paragraphe on sait comment les choses vont se terminer. Rien ne va plus pour Art et Marion Fowler. Depuis qu'il l'a trompée, le lien s'est brisé. Elle s'est vengée avec une collègue de travail mais ça n'a rien arrangé. Puis le départ de leurs deux enfants a créé un grand vide. Sans compter la crise financière qui les a mis au chômage. Avant de divorcer et de déclarer officiellement leur banqueroute, avant de perdre leur maison et ce qu'ils ont accumulé au cours d'une vie de labeur, ils décident de revivre leur lune de miel. C'est Art qui a eu l'idée. Retourner aux chutes du Niagara le temps du week end de la St Valentin pour essayer de sauver leur couple. Elle n'y croit pas une seconde mais elle n'a pas osé dire non...

Ils ont pris le car pour se rendre sur place. Art trimballe leurs dernières économies, quelques milliers de dollars, dans un sac de sport. Il est décidé à tout miser à la roulette, quitte ou double. Il a aussi dans la poche une bague hors de prix qu'il lui offrira quand ils seront au restaurant. « Ils seraient peut-être fauchés lundi matin, en instance de divorce, mais il ne cesserait jamais d'essayer de la rendre heureuse, aussi impossible que cela fût. » Marion passe son temps à bougonner. Elle n'arrête pas de lui envoyer des piques, de minuscules rebuffades qu'il encaisse sans sourciller. Ne supportant plus sa perpétuelle prévenance, elle aimerait qu'il proteste, s'insurge : « Pourquoi cela l'ennuyait-elle à ce point qu'il fasse tout pour lui plaire ? En un sens, il faisait du forcing, une manière sournoise d'imposer les choses. » le lendemain de leur arrivée, ils font l'amour et elle le regrette aussitôt, ne voulant pas lui donner de faux espoirs...

On se dit que l'on va assister à un naufrage, à l'autopsie d'un couple qui part en lambeaux. On a l'impression d'être chez Carver avec ces petites gens au bord d'un précipice sentimental et financier. On enfile les habits du voyeur, on se glisse dans leur intimité, impatient de les voir sombrer. On se dit aussi que ce couple pourrait être le notre. Par moments on voudrait faire comme Art, on voudrait y croire. Surtout qu'il y a quelques signes allant dans le bon sens. Mais tout reste fragile, ils marchent sur un fil usé jusqu'à la corde. Empêtrés dans leurs habitudes, ils n'ont plus la force de se disputer. Leurs conversations se résument à des formules toutes faites permettant à chacun de rester à distance. Marion est la plus paumée des deux : « Qu'avait-elle fait de sa vie ? L'espace d'un instant, rien ne lui vint. Elle était devenue une femme et une mère. Une amante, brièvement, médiocrement. Elle avait fondé un foyer, travaillé, épargné, voyagé. Tout cela avec lui. Pour lui, grâce à lui, malgré lui. Dès le début, parce qu'elle n'était alors qu'une jeune fille, elle avait cru avoir trouvé l'âme soeur, que cela leur conférait quelque chose de spécial, qu'ils étaient au-dessus des autres couples de leur connaissance. Cela lui avait servi de leçon. Elle jura qu'on ne l'y reprendrait pas, que personne ne lui referait le coup. »

Stewart O'Nan semble prendre un malin plaisir à fracasser le rêve américain, insidieusement, presque en silence. Mais ce n'est pas si simple. La rédemption n'est jamais loin. Et si, après tout...

Un roman que j'ai dévoré en deux jours, fasciné par ce couple à la dérive. La narration est imparable et met à nu les personnalités de chacun. Percutant et sacrément bien ficelé.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'écriture de ce roman est belle, puissante et émouvante mais qu'est-ce que l'histoire est déprimante !
Art et Marion sont mariés depuis une trentaine d'années, ils ont des enfants qui ont quitté la maison, sont au bord de la faillite et leur histoire ne tient plus qu'à un fil.
Ils décident de passer un week-end « de la dernière chance » aux chutes du Niagara, lieu de leur voyage de noce, pour peut-être, repartir de zéro.
A l'issue du week-end, ils ont prévu de tenter le tout pour le tout et de parier le peu qu'il leur reste au casino.
Pendant tout un week-end, Art va donc bravement essayer de reconquérir sa femme pendant que Marion a dans l'idée de juste faire en sorte que tout se passe le moins mal possible avant de rentrer divorcer et de commencer une nouvelle vie.
Ces quelques jours seront l'occasion pour chacun de faire ressurgir les remords, les regrets, les déceptions et désillusions d'un couple ordinaire.
Certes, les bons moments et les souvenirs heureux existent mais ne sont-ils pas trop enfouis sous des tonnes d'amertume pour pouvoir rejaillir ?
L'histoire d'un couple n'est-elle finalement qu'une question de chance, de hasard ?
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Attention, ce roman est à ne pas lire si l'on traverse une période de crise conjugale, car son étude précise du délitement d'un couple face aux difficultés du quotidien (chômage, dettes, départ des enfants devenus adultes...) est criant de vérité et de froideur lucide. Seule fantaisie presque burlesque : le couple veut tenter son va-tout en jouant au casino lors d'un week-end de Saint-Valentin près des chutes du Niagara (où a eu lieu leur voyage de noces 30 ans plus tôt !).

Alternant entre la vision de l'une puis de l'autre, le roman se passe exclusivement pendant ces deux journées, mais est l'occasion pour chacun de revenir sur ce qui a foiré dans cette vie conjugale d'un couple d'Américains moyens. Ainsi que quelques pages plutôt peu engageantes je trouve sur le tourisme aux alentours du Niagara !

Bizarrement, ce roman a sonné très "anglais" à mes oreilles, le côté presque burlesque relevant à mon sens parfois du second degré british que j'ai découvert dans les romans de David Lodge par exemple... On retrouve également l'analyse vive, fine et sans concession des rapports humains dans une famille, comme dans le beaucoup plus réussi et beaucoup plus émouvant "Chanson pour l'absente", du même auteur. Ici, il manque un peu d'émotion, c'est assez grinçant et noir (mais j'aime bien !), le seul truc est que ce roman me laissera probablement peu de souvenirs... Il est au final assez court, ramassé, dense, mais efficace. Et la fin est très intelligente...

Je pense donc avoir découvert un auteur que je souhaiterais suivre !
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Je m'étonne toujours que cet auteur ne soit pas plus lu et commenté sur les blogs ou dans les publications littéraires… Depuis que je l'ai découvert il y a un certain temps de cela, j'ai été emballée par ses romans, plus ou moins sombres, il est vrai, plus ou moins longs aussi. Ce dernier paru est du genre court et d'une tonalité si ce n'est optimiste, du moins pas totalement déprimante !
On y sourit souvent, aux côtés d'un couple de quinquagénaires qui se délite, venu pour passer un week-end de la dernière chance aux chutes du Niagara, où ils avaient, bien conventionnellement, fait leur voyage de noces. Dès le début, dans le car qui les y emmène, l'ambiance n'est pas à la fête : en plus d'avoir des problèmes de couple, les soucis financiers s'ajoutent, et le sac qui les accompagne contient ce qui leur reste après avoir hypothéqué leurs derniers biens. Quitte ou double, même s'ils ne l'espèrent pas vraiment, l'idée de se renflouer au Casino est bien présente.
Pour lire la suite...
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
22 mai 2013
A travers ce vif portrait, tout en nuances et en vérité, d’un couple qui n’en est plus un, Stewart O’Nan [...] offre un regard sans concession sur l’Amérique des classes moyennes
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Sur la fin de leur phase houleuse, quand elle crut l’avoir perdu, ils s’étaient offert en guise d’adieu des parties de jambes en l’air tristes mais souvent sauvages, ce qui avait paru troublant et pourtant étonnamment approprié, comme si, après tant d’années, il leur fallait cette proximité physique intense pour se dire convenablement adieu. A présent, elle voulait lui rendre le même hommage.
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- Bon sang, dit-elle

- Quoi

- Rien.

- Tu fais ta tête contrariée.

- Je rumine.

- Il ne faut pas que tu rumines.

- Je ne le fais pas exprès, c'est plus fort que moi.

- Est - ce que tu rumineras encore quand on aura divorcé?

- Pourquoi est - ce que j'arrêterais?

- Je me disais que ça fonctionnait peut être comme la procédure de sur endettement, que tout serait pardonné.

- Navrée, il y a certaines dettes qu'il faut payer

- Ça valait le coup d essayer.

- Pas vraiment.

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En amour il ne regardait pas à la dépense, quoi qu’elle en dise. Autre folle extravagance, moyennant un supplément de soixante-quinze dollars la nuit, il avait réservé une des suites nuptiales au dernier étage, avec vue sur les chutes, et, malgré la certitude de leur arrivée tardive, il avait peur que la réception n’ait perdu ou oublié leur réservation et donné leur chambre à quelqu’un d’autre.
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Au bout de trente ans dans les assurances, il savait qu’il était impossible de prévoir l’avenir. On protégeait sa mise en minimisant le risque, on refusait de couvrir quoi que ce soit susceptible d’être un tant soit peu fragile. Rétrospectivement, les risques pris par AIG et autres Countrywide étaient déments, même si, dans des conditions normales, comme avec leurs propres dettes, jamais on ne leur aurait demandé de tout rembourser d’un coup.
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Ils n’étaient pas bons menteurs, ils avaient simplement peur de la vérité et de ce qu’elle était susceptible de révéler à leur sujet. Ils appartenaient à la classe moyenne, proies de la tyrannie des apparences et de ce qu’ils pouvaient se payer, ou oser, ce qui était en partie leur problème.
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Videos de Stewart O'Nan (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stewart O'Nan
Chronique du livre "Speed Queen" de Stewart O'Nan pour France 3.
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