Au travers d'un couple d'étudiants amoureux, l'auteur nous fait découvrir l'Irlande des années 80. "Elle" vient de Cork, en Irlande du sud, "Lui" vient de Belfast, en Irlande du nord. Ils alternent les séjours dans chacune des deux familles. La famille de Kitty est protestante et snobinarde tandis que celle de Danny est catholique et lutte fermement contre l'occupant protestant. Kitty découvre donc la pauvreté, les menaces, les trahisons, l'IRA, la violence jamais gratuite, et doit faire preuve d'une volonté à toute épreuve pour garder l'amour de son Danny. L'auteure démontre comment les histoires d'amour peuvent être contaminées par les réalités politiques, dans une Irlande décapitée par le fanatisme. Publié en 2002 c'est son premier roman, elle en a écrit d'autres depuis, que je vais m'empresser de dénicher car réellement son coup de plume vaut le détour.
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Une histoire d'amour difficile au sein d'une Irlande partagée.
Ce n'est pas le roman de Kate O'Riordan que je préfère, je ne sais pas trop pourquoi je n'ai pas savouré sa lecture comme je l'espérais...
A relire une prochaine fois !
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Pendant que Monica sirotait dans un silence maussade, Kitty alla téléphoner à son père. Oui, elle s'amusait bien, oui, elle serait là dans quelques jours et non, elle n'avait pas dépensé bêtement son argent pour lui acheter un cadeau trop cher... En écoutant sa voix familière, avec, en fond, cette petite pointe d'excitation à la perspective de son retour, elle appuya sa tête contre le mur et commença à se sentir apaisée pour la première fois de la journée. Elle aurait aimé trouver un moyen de se fondre dans le combiné du téléphone et de faire glisser son corps liquéfié dans le câble pour se resolidifier aux côtés de son père, comme un génie.
Kitty eut l'impression que quelque chose lui échappait. Lui échappait, tout simplement. Se faufilait dans la nuit, au-delà de la chambre, au-delà du lit.
Elle oublia de respirer et dut se concentrer un instant pour y parvenir. Respirer était devenu quelque chose dont elle devait se souvenir, elle n'oublierait plus aussi aisément.
Danny de son côté , qui avait tellement moins à donner, le faisait avec un tel savoir-faire que cela irritait vivement Kitty. La pauvreté ne lui causait aucun gêne.
Elle avait, une fois de plus, sous-estimé sa colère. Il était désespérément malheureux dans sa solitude.