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Jana Navratil-Manent (Traducteur)
EAN : 9782070405190
160 pages
Gallimard (15/06/1999)
3.58/5   73 notes
Résumé :
Kathleen a onze ans. Sa mère vient de les quitter, elle et sa petite soeur Nola pour disparaître à jamais. Son père, dans une crise de démence alcoolique, rendu fou fourieux par la désertion de sa femme, a battu à mort sa sœur Nola et blessé si grièvement la petite Kathleen qu'elle doit être hospitalisée.
Un mois d'hôpital avant l'Assistance publique. Un mois vécu comme un rêve. Ce rêve, elle voudra le retrouver en devenant infirmière. Le bonheur elle pensera... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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♬ Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir... ♬
Si vous avez envie de lire une gentille petite bluette, passez votre chemin. Si vous cherchez une lecture de plage, un petit livre dont les pages se tournent toutes seules, fuyez.
J'ai déjà lu suffisamment de romans de Joyce Carol Oates pour savoir qu'elle n'a pas son pareil pour nous montrer l'être humain dans toute sa noirceur. Qu'en véritable spéléologue de l'âme, elle n'hésite pas à descendre au plus profond de l'horreur.
Mais avec ce livre, elle a encore réussi à me surprendre.
Son texte est saisissant, violent de bout en bout, mais pas de cette violence gratuite, excessive, qu'on lit parfois et qui est finalement peu crédible. Non, Joyce Carol Oates est bien trop fine : tout est réaliste, les personnages sont terriblement vrais, et c'est ça qui fait froid dans le dos.
Je me dis toujours, après avoir refermé un de ses romans que je pourrais croiser l'une de ses créatures... en fait, que j'en croise peut-être sans le savoir... qu'un de mes voisins sous une charmante apparence a les mêmes fêlures qu'un des multiples personnages que cet écrivain de génie a créés...
On ne voit plus le monde de la même façon après avoir plongé dans l'univers de Joyce Carol Oates !
Lisez et jugez par vous-même, mais je vous aurai prévenus : c'est à vos risques et périls.
Cette lecture est dérangeante, j'en ressors ébranlée, mais que j'aime être bousculée quand c'est fait avec autant de talent !
Une fois de plus, merci madame Oates.
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Je suis une lectrice assidue de Joyce Carol Oates qui réussit à mon sens l'exploit de conjuguer quantité et qualité.
Une production littéraire incroyable, plus de soixante livres à son actif et chaque fois le même talent pour dépeindre des personnages hors du commun,
qui dévoilent peu à peu leurs parts d'humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d'incompréhension qu'ils cachent aux autres, et qui posent questions.
« Au commencement était la vie », nous conte le triste sort de Kathleen Hennessy une fillette de onze ans qui un soir tomba sous les coups de son père fou de rage suite au départ de sa femme. Il s'acharne sur elle et sa petite soeur Nola, laquelle ne survivra pas. le père est emprisonné, et Kathleen est alors placée dans différentes familles d'accueil, avant de devenir aide-soignante dans différents hôpitaux.
Kathleen est la victime idéale, laide, grosse, mal fagotée, même l'auteure s'acharne sur elle.

Je suis une fois de plus sous l'emprise de Joyce Carol Oates qui m'a scotchée à ces pages, au bord du malaise parfois tant il y a de violence, de haine, de noirceur.
Mais quelle écriture ! Quelle force narrative !
J'ai toujours la même question en refermant un livre de JCO : A quand le Nobel ?
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J'ai lu "les chutes",Nous étions les Mulvaney","La fille tatouée",Fille noire, Fille blanche"etc...ouvrages écrits par la talentueuse Joyce Carol Oates une écrivaine Américaine, qui explore la peur de l'abandon,de la disparition.....
Je ne connaissais pas "Au commencement était la vie",mais là j'ai eu un choc: Voici un livre noir, violent, poignant qui m'a submergée d'émotions sur lequel je ne m'étendrai guère: une petite fille de onze ans, Kathleen,confrontée à la violence démesurée de son père, hospitalisée pendant un mois après ses coups, une soeur battue à mort, une Mére partie qu'elle ne reverra jamais....
Un passage à l'assistance publique, un placement dans des familles plus ou moins bienveillantes, un répit en sorte,puis une adolescence dévouée aux autres,elle devient une aide soignante, silencieuse et consciencieuse,victime du mépris des autres à cause de son physique ingrat puis de la goujaterie d'un médecin adepte de substances,fils d'un médecin trop célèbre.....elle croit trouver le bonheur dans l'amour qu'elle lui voue....
Sur son chemin des scènes de sexe, crues, violentes, des humiliations cuisantes,du mépris, un avortement effrayant.....
Les premières et les dernières scènes
m'ont fait froid dans le dos...
Un ouvrage désarmant, cru, une héroïne pour laquelle on éprouve de la compassion, le chemin de croix d'une femme privée d'affection et de stabilité depuis l'enfance,en butte à l'abandon et à la mort...

Un livre plein de larmes retenues, bouleversant, qui nous laisse une impression de gâchis, de malaise et de désespoir.....un destin logique et implacable....
Une pensée revient ponctuellement dans ce roman:
"Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers".
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Une héroïne très malmenée dès son plus jeune âge... pour laquelle on éprouve de la compassion. On aimerait tant que la vie lui sourie enfin....quelques répits trop brefs où Kathleen se dévoue pour les autres comme aide-soignante, où elle trouve une vraie place, une utilité; Dans sa vie personnelle, elle continue de subir des humiliations, l'irrespect d'un médecin, qu'elle aime et vénère, en dépit de son comportement de goujat.Fils d'un trop célèbre médecin, il est mal avec sa vie, ne trouve pas sa place, prend des substances et déverse son mépris de lui-même sur Kathleen.
Un texte bouleversant, mais trop noir, débordant de solitude et de manque d'amour... Un court roman que l'on lit très rapidement...qui laisse une impression de gâchis et de désespérance, absolus...
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Kathleen Hennesy est placée à l'Assistance publique après que son père a frappé sa petite soeur à mort. Abandonnée par sa mère, son père en prison, sa petite soeur décédée : un drame qui aurait de quoi traumatiser plus d'un enfant de 11 ans. Mais Kathy va survivre. C'est ce qu'on ne cesse de lui répéter. Puis une des assistantes sociales lui offre un chapelet. Et grâce à ces petites perles, elle devient très croyante et prie beaucoup.

Après cette première partie qui présente les mésaventures de Kathy, la seconde partie nous dévoile sa vie d'adulte. La religion et les préceptes chrétiens tiennent toujours une place importante dans sa vie. Elle est devenue aide soignante très dévouée à ses patients. Elle a des amis, des flirts, mais si elle se refuse à se l'avouer, le lecteur comprend qu'elle s'entoure de personnes qui profitent d'elle et ont aussi peu d'estime pour elle que la pauvre Kathleen en a pour elle-même. La jeune femme pense que tel est son destin alors elle accepte, jusqu'au jour c'en est trop, et la soupape éclate, et à nouveau c'est le drame.

C'est un court roman sans pathos ni grand étalage de sentiments, presque factuel qui se lit rapidement. On y retrouve les thèmes (et obsessions) de prédilection de Joyce Carol Oates comme la sexualité sans amour romantique, la religion et le désespoir. L'histoire a de quoi heurter des lecteurs qui n'ont jamais connu ou côtoyé ce type de personnage dont on se demande souvent "pourquoi ils ne se bougent pas?!". de façon assez subtil, par l'isolement de son personnage, la rationalisation de son drame personnel, son manque d'estime pour elle-même et son sentiment de culpabilité , ces lecteurs pourront avoir quelques éléments de réponse. En cela, Joyce Carol Oates utilise bien la littérature pour susciter la compréhension et la compassion pour l'Autre (ceux qui sont nés dans les mauvaises familles et sans les clés nécessaires à la reconstruction).

D'un point de vue purement littéraire, ce n'est pas le meilleur de l'auteure, ni un grand roman. L'écriture très épurée et presque mécanique se justifie dans ce roman. Pas de quoi laisser un souvenir impérissable mais il faut reconnaître les mérites de ce roman : l'empathie et la compréhension dont Joyce Carol Oates fait preuve pour décrire les engrenages de la maltraitance et la difficulté à sortir de ces cercles vicieux sont d'une justesse qui a de quoi au moins interpeller le lecteur.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
C'était un homme d'un mètre soixante-quinze environ, quatre-vingt-dix kilos, musclé, un peu gras, à la tête en forme de boule, avec un début de calvitie et des cheveux sans couleur, comme de la paille décolorée ; il avait une peau d'alcoolique, fendillée et grêlée, une petite bouche aux lèvres incarnat, qu'il avait l'habitude d'aspirer entre ses dents après avoir parlé, comme pour ravaler ce qu'il venait de dire.
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Kathleen permettait qu'on lui fasse certaines choses, non pas à elle précisément mais à son corps, lourd, passif, muet, mais cependant reconnaissant pour ces actes impersonnels.
Les caresses rudes étaient quand même des caresses, et les baisers âpres restaient néanmoins des baisers.
Tant qu'elle ne résistait pas on ne lui faisait pas de mal, on ne l'insultait pas ou rarement.
Une fois dans la salle de bains, elle se rendait compte de ce que l'on lui avait fait: sous vêtements en soie déchirés, tétons endoloris, chair tendre des lèvres
et du vagin écorchée....
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Bien des années avant qu'elle n'accueille Jésus-Christ dans son cœur, Kathleen avait pris l'habitude de se souvenir, dans ses prières du soir, de tous ceux qui avaient fait preuve de gentillesse à son égard.(...) Elle citait tour à tour le nom de chacun, clairement, distinctement, comme autant de petits cailloux jetés dans l'eau, l'un après l'autre, bien séparément, car si elle omettait un seul nom, elle craignait sincèrement que Dieu Lui-même n'ignore jusqu'à l'existence de ces personnes-là, qui ne manqueraient pas, alors, d'être oubliées à jamais...(p.69-70/ Edition du Félin, 1994))
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C'est dans le regard des autres qu'on mesure le degré de son échec.
Il vous soupèse, vous juge.
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Et elle se demanda s'il y avait d'autres gens de son espèce, et si ces gens se connaissaient, et connaissaient la force qu'ils possédaient, en secret, la terrible force, secrète, de ceux que l'on a rendus invisibles, ici-bas.
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Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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