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EAN : 9782277007081
J'ai lu (01/01/2009)
3.47/5   468 notes
Résumé :
Des larmes me piquaient les yeux. Pas les larmes provoquées par le coup de téléphone de ma mère, la veille, mais les larmes de bonheur de mon rêve. Car la voix de mon professeur Andre Harrow était la voix même de mon rêve, sans aucun doute possible. Tu seras aimée, Gillian. Je prendrai soin de toi.
Un campus féminin, dans la Nouvelle-Angleterre des années 1970. Gillian Bauer, vingt ans, brillante étudiante de troisième année, tombe amoureuse de son charismati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (110) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 468 notes
Connaissez-vous Joyce Carol Oates ? Moi je ne la connaissais que de nom jusqu'à hier, jour où j'ai décidé de me lancer.
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Voyez-vous, je lorgnais quelques uns de ses titres depuis un moment mais n'avais pu me résoudre à m'y plonger.
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Puis, je vis passer des retours sur Délicieuses pourritures... plus que mitigés les retours.
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Mais 117 pages à côté des pavés habituels de l'auteure, c'était un moyen de découvrir sa plume en trempant seulement le bout de l'orteil dans la mare.
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Joyce Carol Oates est une auteure controversée. On l'aime, on la déteste, mais elle laisse rarement indifférent d'après ce que j'en ai entendu dire.
Et ce n'est pas Délicieuses pourritures qui va inverser la tendance.
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Je me suis donc à nouveau emparée de ma bouée canard, parce que patauger dans la fange n'est pas toujours sans risque et aucune assurance ne couvre la perte de l'âme.
À dire vrai, c'est à Gillian, héroïne et narratrice du roman qu'elle aurait pu servir, cette bouée.
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Comme la plupart de ses copines, Gillian est amoureuse de son professeur de littérature et chacune fait tout pour en être remarquée.
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Une dizaine d'élèves ont le privilège d'être admises à participer au petit atelier de poésie prestigieux dudit professeur, M. Harrow.
Trève d'excès de politesse, appelons-le André, comme il souhaite que les privilégiées le fassent.
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Et ça devise, et ça disserte, et ça "poétise" et ça se livre, en fumant, d'un air plus ou moins faussement décontracté.
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On quête l'approbation et les compliments du cher, si cher professeur, lequel les dispense parfois avec parcimonie, parfois avec enthousiasme, à moins que son cynisme à la limite de la cruauté ne frappe de plein fouet.
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Mais au fait, il est marié, ce cher André. Marié à Dorcas, sculptrice de corps nus en bois portant le pompeux nom de totems, laquelle est également très présente, bien qu'en pointillés au départ.
Sa place deviendra prépondérante au fil du roman.
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Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître, l'auteure m'a trimballée comme elle l'a voulu du bout de sa magnifique plume, et de ce fait, j'ai aimé ce livre, même s'il devient particulièrement cru, osé, très malsain.
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Tout ce qu'il y a d'abject dans le sexe et la soumission se retrouve dans cette novella, mais plus suggéré que dévoilé sous une lumière crue.
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Les deux adultes sont des manipulateurs de la pire espèce, difficilement aimables, et pourtant...
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On verra au fil des pages que les élèves "ciblées" sont en grand manque d'amour parce qu'ayant vécu des enfances particulièrement traumatisantes.
Ceci expliquant peut-être cela.
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Je remercie ma Yaya (Yaena) de m'avoir fortement incitée à lire ce livre, presque à son corps défendant.
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On est chez Oates et déjà, le titre (de l'édition française) de cet ouvrage donne le ton.

Nous sommes en 1975, Gillian Brauer, entichée de son professeur de littérature, se prend de passion pour les cours qu'il anime au détriment de tout le reste.

On est chez Oates donc c'est vénéneux, parfois gênant, souvent non dit mais terriblement là. le lecteur est mal à l'aise. Autant par ce qu'elle raconte que par tout ce qu'elle nous laisse deviner.

Les étudiantes ici semblent manipulées pour dévoiler leur intimité, exciter un professeur et son épouse aux moeurs particulières. de leur fantasme à la réalité, on ne sait parfois où situer le récit.

On est chez Oates donc c'est terriblement bien écrit. Ce qui d'ailleurs me fascine chez elle, cette manière unique de raconter une histoire, un sentiment, un égarement.

Ici, il s'agit bien de « pourritures » mais elles n'ont rien de délicieuses. Pourtant, on se surprend à tourner les pages et à voir arriver cette fin attendue. Cet embrasement.

Ma découverte de la bizarre, de la géniale, de l'affolante Joyce Carol Oates continue …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Paris, février 2011. Alors qu'elle arpentait les couloirs du musée du Louvre, Gillian s'arrête devant un totem de plus de trois mètres de haut et reste coite et stupéfaite devant cette statue. Cette dernière lui rappelle en effet ces années où elle était étudiante au Heath Cottage dans les monts Berkshire. Prise de frisson, elle manque de s'évanouir...
Heath Cottage, février 1976. La jeune Gillian Bauer en est à sa troisième année au sein du Catamount College. Brillante élève, elle suit assidûment ses cours, notamment celui de littérature enseigné par Andre Harrow. Homme charismatique au charme certain, la plupart des étudiantes craquent pour lui et n'hésitent pas à se mettre en avant pour se faire remarquer. Homme marié, sa femme, Dorcas, est également très populaire. Sculptrice de renom, ses oeuvres à caractère sexuel font débat et intriguent. Ses grandes statues en bois étaient considérées par certains comme outrageuses, dépravées et laides. Ce couple hors norme pourtant fascinait, de par leur manière de vivre et leur liberté de penser. Celui-ci prenait parfois sous son aile de jeunes étudiantes qui servaient d'assistantes à Dorcas et voyageaient avec le couple. Amoureuse d'Andre, Gillian va tout faire pour attirer son attention...

Très vite, on pénètre dans une ambiance glauque, parfois malsaine ou pesante. Entre Andre, le professeur qui tente de mettre à nu ses élèves en les invitant à se dévoiler via leur journal intime, Dorcas, femme volontaire et énigmatique, les alarmes incendie qui se déclenchent en pleine nuit installant ainsi un sentiment d'insécurité et de méfiance ou certaines élèves qui décident de se couper les veines, l'atmosphère est tendue, la tension palpable et une certaine forme de jalousie ou d'animosité s'installe progressivement. Les personnages sont énigmatiques et noirs au possible jusqu'à cet improbable perroquet. Ce court roman décrit sans expliquer, survole plus qu'il n'approfondit et laisse un sentiment malsain une fois la dernière page tournée. L'écriture est sèche et hachée. Cette première découverte de Joyce Carol Oates ne m'aura pas totalement convaincue.

Délicieuses pourritures... tout un poème...
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Gillian , 44ans , éprouve un choc en visitant le Louvre et plus particulièrement en posant son regard sur une statue lui rappelant instantanément sa troisième année passée à Poudlard , heuuu , Heath Cottage , école de filles de la Nouvelle-Angleterre .
Elle a désormais 20 ans , se revoit entourée de ses amies qui , comme elles , sont alors sous le charme d'André Harrow - signifiant flèche en français , clin d'oeil ironique d'une rare finesse a Cupidon j'imagine... - professeur de littérature DSKophile et élément déclencheur de ce roman . Excusez la tenue , je sors de la douche...

Bon , j'ai pas été emballé plus que ça pour tout dire . Il n'est pas rare , dans la littérature , que de jeunes adultes voient leur amour immodéré , pour tel ou tel professeur , contrarié . Prof qui , comme de bien entendu , repoussera gentiment mais fermement leurs avances , question de déontologie aidant . de plus , André est marié à Dorcas , sculptrice se complaisant dans la réalisation d'oeuvres à caractere sexuel toutes plus laides les unes que les autres...Nom d'une pipe !
Ici , tous les codes sont inversés . André , au contraire , attisera volontairement tous ces sentiments naissants , encouragera ses courtisanes à dévoiler leurs pensées les plus intimes , allant même , aidé en cela par sa douce moitié , jusqu'à instaurer un système de favorites ayant alors le triste mais si envié privilège de séjourner quelques jours dans la maison familiale...André et Dorcas font alors figure de modèles que l'on se doit de cotoyer a tout prix et le prix est élevé !
S'en suivront immanquablement des jalousies entre filles , des amitiés malmenées , le but ultime étant de devenir la favorite attitrée . Wuaouh , trop bo le prauf , ce sera trop de la balle si je pouva lui tapé dans l'yeux...soupir...
Le point intéréssant de ce bouquin , c'est son complet anti-conformisme ! 20ans , le bel age pour s'ouvrir à l'amour...et non pas à la noirceur des âmes et des corps en succombant à un grave André graveleux au possible , Dorcas n'étant pas en reste , son travail étant l'exact reflet de son ame...Connaissez-vous Saint-Claude ?
Récit , de plus , émaillé régulièrement d'alertes incendie - de jeunes pyromanes en herbe ayant surement pris au pied de la lettre Allumez le Feu d'un jauni Johnny chaud comme la braise, wok'n'woll ! - incendies mysterieux légitimant une conclusion des plus logique...
Amateurs de belles histoires Harlequin champion de l'amourgloireetbeauté au romantisme exacerbé , passez votre chemin...Tout comme ces jeunes nymphes , j'ai moi-même été en fleur..comment ?...à Honfleur ?...au temps pour moi...

Un livre malsain sur l'éveil des sentiments amoureux , le coté poétique en moins...Jeu pervers du chat et de la souris à l'issue surprenante..
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Joyce Carol Oates est une autrice talentueuse avec laquelle je voulais renouer depuis quelques temps déjà.
J'aime son écriture incisive et émotionnellement intense. Par son style dense et poétique, elle a la faculté de nous emporter dans des histoires sombres et dérangeantes, en explorant de manière approfondie les aspects sombres et troublants de la nature humaine, tout en offrant une réflexion critique sur la société américaine contemporaine.

« je vous aime, pourries,
Délicieuses pourritures.
… merveilleuses sont les sensations
infernales,
Orphique, délicat
Dionysos d'en bas. »
D. H. LAWRENCE

Ce récit très bref, chargé émotionnellement, ne fait pas exception en nous immergeant dans une ville universitaire sans histoire de la Nouvelle-Angleterre des années 1970. Joyce Carol Oates se concentre sur une jeune étudiante brillante mais émotionnellement fragile, Gillian Brauer, obsédée par son charismatique professeur d'anglais.

« Ceci n'est pas une confession. Comme vous le verrez, je n'ai rien à confesser. »

L'antonyme du titre, les billets lus, les notes données m'ont fait hésiter et puis ayant lu et aimé « Blonde » et « Nous étions les Mulvaney », j'ai décidé de passer outre mes réticences et de lire ce roman en binôme avec mon amie NicolaK que je remercie.

*
Tout commence en 2001, Gillian visite Le Louvre et dans l'aile consacrée à l'Océanie, elle aperçoit une sculpture aborigène impressionnante. Cette rencontre inattendue va lui faire revivre des événements traumatisants survenus vingt-cinq ans plus tôt, alors qu'elle était en troisième année d'étude universitaire.

Gillian se souvient ainsi d'un de ses professeurs, André Harrow, qui, sous prétexte d'apprendre à ses jeunes étudiantes à se libérer de leur prison émotionnelle et conformiste grâce à la poésie, va abuser de son statut de professeur. Tour à tour volubile et tyrannique, attentionné et froid, condescendant et ironique, il va jouer avec leurs émotions et leurs sentiments, les encourageant à se livrer de manière très sincère et intime dans des écrits pour mieux les séduire, les manipuler, les dominer, abuser de leur innocence.

« D'un point de vue technique, vos poèmes sont toujours intéressants, Gillian, mais… – sans en avoir conscience, semblait-il, il m'effleura le poignet de ses doigts, pour réconforter, consoler – … inaccomplis. Comme si vous aviez mis tous vos efforts à construire les barreaux d'une cage où un papillon s'est pris au piège ; le papillon bat des ailes pour être libéré, et vous ne le voyez pas. »

Gillian est un personnage un peu distant de par son caractère secret, réservé et introverti.
Amoureuse de son professeur, fascinée par sa femme Dorcas, artiste sculptrice, jalouse du statut privilégié de certaines étudiantes, Gillian va tout faire pour plaire et entrer dans l'intimité d'un cercle que le professeur a créé autour de lui.

« Il y a une règle cardinale dans mes ateliers : faire en sorte que je ne m'emmerde pas à mort avec vous. »

C'est à travers son regard naïf, son innocence sexuelle, ses désirs naissants, que se dessine ce drame intime qui laissera en elle de profondes blessures psychologiques.

« le jet de sang est poésie. »
« N'ayez pas peur, notait M. Harrow avec insistance sur mes poèmes.
Allez plus profond !
Cherchez le point le plus faible. Frappez à la jugulaire. »

Dans le dernier quart, le rythme s'accélère, l'atmosphère se tend, devient pesante et malgré tout fascinante et prenante. J'ai été incapable de lâcher le livre avant la toute dernière page.

*
Malgré le format très court, 120 pages seulement, l'autrice n'hésite pas à apporter le soin nécessaire pour installer un cadre à son récit, celui d'une société rigide et patriarcale. Ces jeunes femmes solitaires, vulnérables, influençables et en manque d'affection sont des proies faciles pour des hommes dominants et charmeurs tels que André Harrow.

« Tu trembles comme un oiseau pris au piège. Ça aussi, ça me plaît. »

Par le biais de Gillian, Joyce Carol Oates examine les thèmes de la violence et de l'obsession, du désir et de l'amour, de la sexualité et de l'humiliation, de la manipulation et du pouvoir psychologiques. Son écriture sombre, intense, abrupte, percutante, implacable et dérangeante, explore de manière profonde et nuancée, les émotions de Gillian.
On ressent son envie désespérée d'être choisie et aimée, auquel se superpose son désespoir d'avoir été choisie et désirée, peut-être aimée.

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Si j'ai tout d'abord éprouvé une impression étrange de déjà vu, passé le premier tiers, l'autrice crée des personnages complexes, une tension dramatique, un suspense psychologique et une ambiance malsaine où se mélangent réalité, idéalisation et fantasmes, telle que je me suis sentie aspirer dans ce récit. Je me suis retrouvée spectatrice de ce jeu de séduction pervers, indécent, immoral, terrifiant et destructeur.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce texte, ce sont les différents cadrages toujours sous la forme d'un triangle « amoureux » et la façon dont l'autrice suggère plus qu'elle ne dévoile.
Elle nous fait ressentir avec finesse et subtilité, la fascination de Gillian pour son professeur, la jalousie et la méfiance des étudiantes les unes envers les autres, les comportements déviants et répugnants de ce professeur.

*
Pour conclure, malgré la violence psychologique et le caractère malsain qui en émane, "Délicieuses pourritures " dégage un magnétisme inattendu qui rend la lecture aussi troublante que fascinante.
Une intrigue délicieusement addictive et des personnages terriblement pourris que je vous invite à découvrir.
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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
M. Harrow lisait. De sa voix basse rocailleuse pareille à une caresse rude. Alors que nos autres professeurs avaient tendance à être cassants, ironiques et poseurs, M. Harrow était sincère, et sa franchise nous mettait parfois mal à l’aise. D. H. Lawrence était l’un de ses héros. Il nous lisait « Pêche », un beau poème allègre, tiré d’Oiseaux, bêtes et fleurs, dont la langue sensuelle était comme une incantation.
 
Pourquoi si veloutée, si voluptueusement lourde ?
Pourquoi pendante d’un tel poids incongru ?
Pourquoi si échancrée ?
Pourquoi l’ornière ?
Pourquoi la ravissante rotondité bivalve ?
Pourquoi l’ondulation le long de la sphère ?
Pourquoi l’incision suggérée2 ?
 
Stupéfaite et fascinée, j’écoutais.
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M.Harrow disait en conclusion : "Lawrence nous enseigne que l'amour - l'amour sensuel, sexuel,charnel - est notre raison d'exister. Il détestait l'amour de "devoir" ... pour les parents, la famille, la patrie, Dieu. Il nous dit que l'amour devrait être intense, individuel. Pas illimité. Cet amour illimité sent mauvais"
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Andre Harrow était verbeux, tyrannique. Il était gentil et condescendant. Il ne cessait de nous interrompre tout en nous exhortant à « dire ce que nous pensions, si ne voulions pas que quelqu’un le fasse à notre place ». Lorsqu’il parlait, il s’animait et transpirait ; il essuyait son visage empourpré et son nez, d’un revers brusque de la main ; il dégageait une franche odeur de transpiration masculine, comme un cheval surmené.
À la différence de nos autres professeurs qui pendant les cours restaient assis ou plantés derrière leur pupitre, M. Harrow bondissait sur ses pieds chaque fois qu’une idée lui venait. Il marchait de long en large en faisant de grands gestes, parlait avec animation, le visage luisant. Ses yeux cherchaient les nôtres.
À Catamount, on pensait qu’Andre Harrow savait « tout ». C’est-à-dire, tout ce qui valait la peine d’être su. Les aphorismes de Nietzsche, déclamés staccato : « Ce qui est fait par amour se fait toujours par-delà le bien et le mal » ; « Il n’y a pas de phénomènes moraux, seulement une interprétation morale des phénomènes ». Il récitait des poèmes de Blake, Shelley, Whitman, Yeats et Lawrence avec une telle ferveur que l’on comprenait que la poésie valait que l’on meure pour elle. Pourtant M. Harrow n’était pas lui-même poète, semblait-il. Nous nous demandions pourquoi.)
M. Harrow s’habillait décontracté, mais avec une certaine recherche. Il portait des jeans avec des blazers bleus en cachemire, des pantalon kaki avec de beaux pulls tricoté main. Il portait des tee-shirts noirs qui épousaient son torse étroit bien musclé ; il portait une ceinture de cuir ornée d’une boucle d’argent proéminente qui attirait l’attention sur sa taille presque anormalement fine. Il portait des joggeurs, des chaussures de marche. Par temps chaud, des sandales. Les jours même à peine ensoleillés, des lunettes d’un noir tropical, comme si la lumière lui blessait les yeux.
Son humour pouvait être cruel (il citait certains de nos vers pour souligner leur faiblesse) mais il n’était jamais méchant. Si nous essuyions une larme, si nous nous mordions les lèvres pour ne pas pleurer, nous étions aussi flattées.
Il s’intéresse à moi. Il pense à moi. Je compte pour lui.
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André Harrow était verbeux, tyrannique. Il était gentil et condescendant. Il ne cessait de nous interrompre tout en nous exhortant à "dire ce que nous pensions, si nous ne voulions pas que quelqu'un le fasse à notre place". Lorsqu'il parlait, il s'animait et transpirait ; il essuyait son visage empourpré et son nez, d'un revers brusque de la main ; il dégageait une franche odeur de transpiration masculine, comme un cheval surmené.
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Dominique (qui, comme d'autres filles de Catamount, avait une provision de pilules pour chaque occasion) me proposa un "bennie" - de la Benzédrine ? - pour me remonter le moral. Non merci ! répondis-je catégoriquement.
Je voulais affronter les yeux ouverts ce que l'on appelle la réalité.
J'en ai fait un des principes de ma vie;
Je me demande parfois si la décision était sage.
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Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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Corps
Sexy
La désaxée
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