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EAN : 9782757838495
224 pages
Points (24/04/2014)
3.45/5   149 notes
Résumé :
Lolita postmoderne, Katya Spivak oscille entre la naïveté de ses seize ans et le cynisme d'une gamine élevée à la dure. Et, quand le vieux et très distingué Mr Kidder l'aborde courtoisement alors qu'elle a le nez collé contre une vitrine de dessous affriolants, elle réagit avec la méfiance polie qui convient. Pourtant, peu à peu, au fil des jours et de leurs rencontres, la jeune fille en mal d'affection se laisse vaguement séduire par le charme et la générosité dési... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Cela commença innocemment...la rencontre entre Katya Spivak, seize ans et Marcus Kidder, soixante- huit ans....
Marcus Kidder, distingué, élégant, digne, aux bonnes manières, à la silhouette haute et chenue, aux cheveux blancs saisissants s'entiche de katya, jeune fille au pair, nounou des deux enfants Engelhardt..
Celui-ci l'a abordé fort courtoisement alors qu'elle avait le nez collé contre une vitrine de dessous affriolants.....
Katya réagit d'abord avec une méfiance polie.
Puis au fil des rencontres dans sa vaste propriété , ils vont instituer une relation haine- amour et se découvrir au delà de leurs méfiances et appréhensions.
Peu à peu, Katya, séduite par les talents de musicien et d'écrivain pour enfants de monsieur Kidder se laisse convaincre de poser pour lui!
Mais quel but monsieur Kidder recherche t- il ?
Pourquoi Katya se laisse t- elle entraîner dans cette spirale ?
Mr Kidder paie bien et permet à sa mère, accro aux jeux de hasard, alcoolique et paumée, constamment en quête désordonnée de rédemption , de survivre !
La psyché de Katya est constamment partagée entre rêver sa vie et la triste réalité.
Elle exprime un dégoût naturel pour la vieillesse mais aime les belles maniéres , l'argent, la beauté, surtout "elle aime qu'on l'aime".
Plus le roman avance, plus on entrevoit l'inévitable prolongement entre voyeurisme et pédophilie , nous nous trompons complétement .......
La psychologie fouillée des personnages l'emporte sur les considérations sensuelles puis sexuelles.
L'auteur a l'art de construire un tissu psychologique dense, autour d'une histoire simple!
L'écriture intimiste, l'analyse fine, approfondie , pointue de la déviance ou ambivalence nous plonge au cœur de l'âme humaine entre conte de fées noir et choc des générations .
Un récit sombre, une fin irréaliste, dérangeante, surprenante , entre morbide et sordide, un ouvrage angoissant dont le dénouement nous laisse pantois!

Mr Kidder cache un secret douloureux révélé à la fin.
Il a une raison bouleversante , terriblement humaine , désarmante de manipuler la jeune fille !
À chaque fois que je lis madame Joyce Carol Oates , je suis surprise par son talent !
Et pourtant ce n'est pas , à mon avis, son meilleur livre!
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Joyce Carol Oates frappe fort d'entrée de jeu : « Cela commença innocemment. Alors que Katya Spivak avait seize ans et Marcus Kidder, soixante-huit. »
Innocemment ? Avec les âges indiqués, cela peut-il être innocent ?
Avant d'aller plus loin, le lecteur se doute que ça ne sera pas si simple, et s'il connaît l'auteur, sait par avance que ça ne sera pas manichéen.
En effet, ça ne le sera pas.
La grande réussite de ce roman vient de cette ambiguïté permanente : Marcus Kidder est-il un vieux pervers ou n'est-il qu'un gentil monsieur un peu original ?
Plus on avance dans la lecture, moins la réponse à cette question devient claire. D'autant moins que l'attitude de Katya n'est pas sans équivoque.

Comme l'indique le titre, ce monsieur Kidder est vraiment mystérieux car au fur et à mesure qu'on le découvre, on le cerne de moins en moins.
On pense le comprendre, il nous échappe.
On pense le saisir, il nous glisse entre les mains.
Nous sommes plongés dans un mystère qui s'épaissit au fil des pages.
Marcus manipule Katya, mais Katya est loin d'être innocente.
Qui manipule qui finalement ? Et dans quel but ?
Et si la grande manipulatrice dans cette affaire était Joyce Carol Oates ? Elle qui sait toujours si bien tirer toutes les ficelles...

Je ne dévoilerai rien de l'histoire : motus et bouche cousue ! Si vous le souhaitez, découvrez-la vous-mêmes dans cet ouvrage qui se lit avec plaisir, même s'il n'est pas à ranger dans les oeuvres majeures de l'auteur.
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Une autre facette de l'oeuvre de Mme Oates. Un roman plutôt court, qui fonctionne un peu comme un conte, dans lequel l'auteure nous tient en haleine en nous laissant entrevoir des pistes, des menaces, qui se révèleront ne pas en être. Une fable sur la beauté, la vie et la mort, que j'ai trouvée plutôt réussie, est-ce mon côté « fleur bleue », je ne sais.

Katya Spivak est une adolescente de 16 ans, issue d'un milieu plus que modeste, et d'une famille dysfonctionnelle, un père parti lorsqu'elle avait 8 ans, une mère alcoolique, violente et qui s'occupe peu de sa fille. Ce qui explique son caractère un peu « brut de décoffrage » que nous verrons durant tout le récit, rudesse et naïveté mêlées.
Elle a trouvé un emploi de nounou pour les vacances chez les Engelhardt, un couple de bourgeois pas très aimables, qui possèdent une maison dans une station balnéaire chic. Elle s'occupe avec beaucoup de gentillesse des deux enfants du couple, l'adorable Tricia, et le bébé Kévin.
Elle se fait aborder, alors qu'elle contemple une vitrine de lingerie féminine, par un certain Mr Kidder, un vieil homme aux cheveux argentés.
Dès lors, c'est la relation étrange entre cet homme et Katya que nous allons suivre.
JCO nous laisse longtemps dans l'incertitude: Mr Kidder est-il un vieux pervers dangereux, ou un vieil original un peu spécial? Qui manipule qui? Katya exploite-t-elle la faiblesse de Mr Kidder à son égard? Ou bien c'est Mr Kidder qui manipule Katya pour arriver à ses fins, mais lesquelles?
Je ne vous raconte pas l'histoire, dans laquelle les thèmes de l'enfance et de la vieillesse, de la beauté, de l'art et de la mort s'entremêlent.
J'ai trouvé la fin, une atmosphère onirique de conte, très touchante, et bien faite.

Ce n'est certes pas une oeuvre majeure de Mme Oates, mais, comme toujours j'y retrouve sa capacité à tisser une narration ambiguë, et son écriture impeccable.
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On peut faire confiance à Oates pour vous sortir des histoires déjantées et vous les faire avaler comme si c'était chose évidente et donc banale, et ce avec un pur bonheur. Mais ici l'histoire m'aurait presque déçue sans la fin qui m'a laissée tétanisée dans mon fauteuil.
Cette relation ambigüe entre une jeune babysitter de 15 ans et un vieil artiste beaucoup beaucoup plus âgé qu'elle commence assez classiquement, entre amitié, méfiance (de la part de la jeune fille) et confidences,et se transforme progressivement en un amour un peu bizarre. Jusqu'à la conclusion, que je ne dévoilerai pas. Beaucoup de choses sont dites dans ce court roman, choc des générations bien sûr, quête de l'âme soeur dans une relation à la fois paternelle et hors du temps, recherche esthétique de la beauté à travers l'amour (et réciproquement), refus de la déchéance, sur une toile de fond de relations humaines délétères, comme bien souvent chez Oates.
Ce n'est pas le meilleur roman de Oates, mais il est très bien écrit et se laisse lire avec plaisir et facilité.
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D'un côté une jeune fille de 15 ans d'origine plus que modeste, abandonnée par son père qu'elle espère toujours voir réapparaître, une mère qui pense peu à elle, alcoolique et joueuse, des soeurs parties de leur côté et un cousin qui se moque d'elle tout en ayant des comportements déplacés. Katya Spivak espère pourtant se sortir de ce milieu par les études. Elle travaille le soir et l'été pour payer le community college. Justement elle a été embauchée comme nounou à demeure par une famille riche dans une ville de bord de mer.
De l'autre un homme très riche qui paraît extrêmement âgé à Katya. Doué de multiple talents et connu de toute la ville. Il vit seul avec une gouvernante et un chauffeur dans une grande maison qui donne sur la mer. Ils se rencontrent par hasard dans la rue. Katya est à la fois méfiante et partagée entre le dégoût et l'appât du gain. Elle va le voir dans sa maison parfois avec les enfants, parfois seule les jours de congé. Il lui paraît très respectueux et délicieusement suranné. Persuadée qu'il veut coucher avec elle, elle espère en tirer profit sans dommage. En fait peu à peu elle s'attache à cet homme pour qui elle compte, elle qui manque tant d'amour. Mais lui qui mène le jeu, se dévoile et se cache tour à tour, que veut-il vraiment de cette jeune fille ?
Un dénouement inattendu clôt ce court roman.

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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
30 avril 2013
Ce roman sur le choc des générations, des cultures, des classes sociales, se transforme à la fin en un conte noir, où les rois sont bizarres et les fées cruelles. Une fin irréaliste mais qui, d’un certain côté, sauve en partie le roman du danger de n’être qu’un remake d’une Lolita d’aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Il y a un mot allemand - Heimweh, nostalgie. C'est un sentiment puissant, un peu comme un narcotique. Le regret intense de chez soi, mais pas seulement...d'un moi disparu, peut-être. Un moi perdu. La première fois où je vous ai vue dans la rue, Katia, c'est ce que j'ai éprouvé...j'ignore absolument pourquoi.
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Katya avait examiné un minuscule string noir avec une perplexité dégoûtée. C'était censé être une culotte ? Qui aurait voulu porter quelque chose d'aussi idiot ?
Lisle lui prit le string et le remit dans le tiroir. Lisle dit, avec sagesse : Ces trucs-là, on ne les porte pas. C'est juste pour qu'un type les voie sur toi, que ça l'excite et qu'il te les enlève, et puis que... tu sais...
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Cela commença innocemment. Alors que Katya Spivak avait seize ans et Marcus Kidder, soixante-huit.
À Bayhead Harbor, New Jersey, dans la chaleur épaisse d'une fin de matinée, promenant dans son landau le bébé de dix mois des Engelhardt et tenant par la main Tricia, leur fille de trois ans, elle passait devant les boutiques prestigieuses et féeriques d'Océan Avenue - Bridai Shoppe, Bootery, Wicker House, Ralph Lauren, Lily Pulitzer, Bijoux Crowne, Place Setting, Pandora's Gift Box, Lingerie fine Prim Rose Lane - quand, alors qu'elle s'arrêtait pour admirer la vitrine de Prim Rose Lane, une voix résonna soudain à son oreille : «Et que choisiriez-vous, s'il vous était accordé un souhait ?»
Ce qui la frappa fut l'expression désuète : accorder un souhait. Comme dans un conte de fées.
À seize ans, elle était trop vieille pour croire aux contes de fées ; elle croyait en revanche à ce que pouvait promettre une voix masculine cordiale parlant de souhait.
Le sourire aux lèvres, elle se retourna. À Bayhead Harbor, commencer par un sourire était généralement une bonne idée. Car il était possible qu'elle connaisse cette personne, qui l'avait suivie, marchant à son allure à la limite de son champ de vision, et ne la dépassant pas comme les autres piétons quand elle s'attardait devant une vitrine. À Bayhead Harbor, où tout le monde était si aimable, il était naturel de se tourner en souriant même vers un inconnu, et elle fut un peu déçue de découvrir que cet inconnu était un vieux monsieur distingué aux cheveux blancs, vêtu d'une veste sport en seersucker couleur de melon mûr, d'une chemise et d'un pantalon en velours d'un blanc immaculé, et chaussé de mocassins de bateau, également blancs. Il avait des yeux d'un bleu de glace, fripés aux commissures par des années de sourire. À la façon d'un personnage romantique des vieilles comédies musicales de Hollywood - Fred Astaire ? Gene Kelly ? - il s'appuyait sur une canne d'ébène sculptée.
«Eh bien ! J'attends, ma chère. Quel est votre souhait ?»
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Katya sentit quelque chose tressaillir dans son coeur : un spasme de douleur, d'envie. « C'est si beau, monsieur... » Elle semblait avoir oublié le nom de Mr Kidder. Ce n'était pas sa faute si son accent nasal et moncorde du Sud-Jersey prenait une intonation accusatrice, même quand il se voulait admiratif.
Avec courtoisie, Mr Kidder dit que la beauté était une question de « regard » - « regarder avec un oeil neuf, l'oeil de la jeunesse ». Il avait passé de si nombreux étés dans cette maison, enfant, puis adulte, de juin à octobre, qu'il ne voyait plus ce qu'il était.
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Elle restait donc là, sur le seuil, le regard tourné vers l'océan Atlantique, dont les vagues moutonneuses étaient à peine visibles dans le soleil déclinant, et Mr Kidder s'approcha d'elle sans bruit, sans parler, car il savait que cela ne ferait que l'exaspérer davantage. Avec douceur, Mr Kidder caressa ses cheveux, comme on caresserait la fourrure d'un animal effrayé ; Mr Kidder caressa son épaule et son bras ; Mr Kidder encercla son poignet de ses longs doigts élégants, mais très légèrement. Car Marcus Kidder était toujours doux avec Katya, toujours cérémonieux et courtois. Et Marcus Kidder ne manquerait pas de la payer, elle le savait.
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Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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