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Critique de Luzeamus


"Implacable". Un mot bien tranché, qui même dans sa sonorité évoque la dureté. Dureté de jugement. Dureté des regards. Dureté et douleurs de l'adolescence. Et c'est tout le paradoxe, ici. On rêverait d'utiliser le mot "implacable", de dire que la critique de Joyce Carol Oates est cinglante et son propos violent. La vérité est que dans le cadre d'un scandale de pédophilie, tout en suivant un adolescent paumé, assez moyen et inquiet de sa sexualité, J.C. Oates n'ose pas, n'a pas les tripes d'aller au bout de son propos et nous abandonne à une fin nébuleuse.

Ce roman aurait pu être dur, puissant, s'il n'avait pas été si léger. Ce que Oates joue à merveille, c'est le côté un peu benêt de son personnage principal, Darren, sportif, en plein développement sexuel, dans une famille américaine qui condamne la différence. Ce qui l'a traumatisé, c'est évident dans l'écriture de l'auteure.
Le défaut du système, c'est que le choix de ce narrateur force l'auteur à éviter toute profondeur, à rejeter toute réflexion voir tout effort dans l'écriture d'une blessure véritable. Dès que Darren repense aux conversations avec son père, il les efface, et ce qu'il s'est passé avec Mr Tracy, il préfère ne plus y penser.

Le problème est qu'elle monte en épingle un événement mineur, qu'elle accompagne d'un scandale, d'accusations qui à terme briseront la réputation et la vie de l'enseignant. Pendant ce temps, Darren est lâche. Il condamne avec retard. Il panique, se replie, agit par pur égoisme. Et on finit par être lassé de lire ce roman qui tourne en rond, n'apporte ni réflexions, ni réponses ou opinions, simplement un constat que tant d'autres ont exprimé avec bien plus de force et de talent.

Joyce Carol Oates loin du mieux de sa forme, dans un roman simpliste aux constats sans reliefs et à la fin facile, comme abandonnée sur le papier faute de mieux.
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