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Claude Elsen (Traducteur)
EAN : 9782234052369
233 pages
Stock (11/10/2000)
3.86/5   155 notes
Résumé :
Empreint d'une étrange violence intérieure, Une affaire personnelle est un roman cruel et douloureux : Bird, le héros de cette bouleversante histoire, a vingt-sept ans et son épouse vient de mettre au monde un enfant anormal. Déchiré par des sentiments contradictoires, dont l'immense tentation de se débarrasser du nouveau-né, le jeune père ira-t-il jusqu'à tuer de ses mains le bébé monstrueux ?
Durant trois longues journées, Bird cherchera en vain dans l'alco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Glaçant, écoeurant ce livre et pourtant lu d'une traite, en apnée, avec la nausée certes. Il faut dire que l'auteur présente son personnage principal immédiatement de façon très antipathique, de manière à ne pouvoir l'aimer. Un être méprisable, nauséabond. Tant psychologiquement que physiquement. Un homme lâche et menteur.

Un homme de vingt-sept ans, surnommé « Bird » depuis l'âge de quinze ans, petit et mince, aux épaules recroquevillées telles celles d'un vieillard, au nez luisant et crochu ressemblant à un bec, aux yeux brillants, d'une couleur indécise, n'exprimant pas d'émotion, aux lèvres minces toujours serrées, au visage en forme d'un V pointu. Un homme frêle ressemblant à un oiseau fragile. Un alcoolique, sentant la sueur et à l'haleine fétide. Voilà notre homme peu ragoutant qui va devenir papa. Avant même l'accouchement, Bird sait que l'arrivée de cet enfant va fermer définitivement la porte à sa liberté et notamment à son rêve le plus cher, le seul rêve : aller en Afrique. Il semble être enfermé dans une cage, dans son rôle de mari alors qu'il a le dégout des femmes, redevable envers sa belle-famille à qui il doit son emploi (sorte de chargé de cours dans une boite à bac). Bird s'est marié à vingt-cinq ans, en mai, et « au cours de ce premier été il n'avait pas dessoûlé pendant quatre semaines, Robinson abruti en perdition sur un océan d'alcool. Négligeant ses obligations, son travail, ses études, se désintéressant de tout, il passait ses journées et ses soirées enfermé dans la cuisine de son appartement, les volets clos, à écouter des disques en buvant du whisky. » Pas la peine de vous dire que l'arrivée de cet enfant l'angoisse terriblement. Il n'a pas les épaules pour être un mari responsable, il ne les a encore moins pour être papa.

Le comble : cet enfant est lourdement handicapé ; il souffre d'une hernie cérébrale et est difforme avec sa boursouflure énorme sur son crâne. Comme s'il avait deux têtes. Un handicap très rare. Nous le pressentons immédiatement, ce bébé le renvoie à sa propre monstruosité et la honte aussitôt éprouvée est celle qu'il porte sur lui-même. Une punition. D'ailleurs tout le monde semble le regarder lui à la maternité, comme si personne n'était dupe de sa nature méprisable, et non le bébé. Honte qu'il tente d'oublier en se soulant le jour même de l'accouchement et en couchant avec une femme à la dérive, qu'il avait vaguement violé dans le passé, ivre et quasi inconscient. Une fuite ignoble. Une envie de voir mourir cet enfant. Mais lâche et menteur comme il est, il préfère que ce soit le corps médical qui se charge de cette basse besogne. Mais l'enfant ne meurt pas « Apparemment, il n'était plus sur le point de mourir, et cette pensée oppressait Bird. Plus question de se réfugier dans un chagrin facile. L'enfant commençait à vivre, férocement, en traînant le boulet de sa difformité. Mènerait-il une existence de végétal ? ». Bird est incapable d'agir, n'a pas le courage d'être soit un monstre et le tuer lui-même ou un ange en décidant de le sauver via une opération.

Contre toute attente, Bird choisira finalement l'opération pour sauver cet enfant. C'est pour lui qu'il le fait, seul espoir qui lui reste de ne plus être un homme qui fuit sans cesse ses responsabilités. Cette expérience le fera grandir. Ce livre se révèle être une fable piquante, mettant en valeur ce que peuvent apporter les épreuves dans la vie. Même sur un être aussi répugnant que Bird.


L'ambiance est oppressante grâce à une écriture nerveuse, surprenante, à la margelle du rêve, de la folie, elle fait mouche et nous met dans la peau de cet homme, nous donne à voir et à ressentir cette oppression. J'avais l'impression de suer, de mal respirer, d'être regardé avec suspicion, de sentir cette odeur rance et fétide. La scène où Bird regarde tous les nouveaux nés regroupés dans une salle afin de trouver le sien est juste incroyable, je vous mets un petit passage afin de vous donner une idée de cette écriture puissante : « Obéissant à ces regards, Bird plia les genoux et jeta un coup d'oeil dans l'incubateur le plus proche. Il y vit un bébé à peine plus gros qu'un poulet plumé, avec une peau bizarrement marbrée ou crevassée. Il était nu, un petit sac de vinyle enveloppait son minuscule pénis et il avait de la gaze sur le nombril. Tel un nain sur une illustration de conte de fées, il parut regarder Bird avec une expression d'antique circonspection, comme si lui aussi avait participé au jeu des devinettes. Bien que ce ne fût manifestement pas son fils, cet enfançon silencieux, au visage de vieillard prématuré, inspira à Bird une curieuse sympathie. »

Selon moi, Bird est la version caricaturale et exagérée de l'auteur qui a eu lui-même un enfant handicapé, et qui a du confusément ressentir ce qu'a ressenti Bird en termes de honte, d'envie de fuite, d'envie de mort. Kenzaburo Oé a voulu analyser son histoire personnelle, faire ressortir ses sentiments honteux et inavouables qu'instinctivement il a probablement du éprouver. Son expérience personnelle amplifiée tel un exutoire. Son affaire personnelle. Cette face sombre et glauque à la fois universelle et taboue, tue et combattue en société, par la société. Une affaire personnelle qui peut être celle de n'importe qui. Ecrire l'indicible, écrire l'instinct. La vomir pour s'en délester. Par moment c'est non plus Bird mais Kenzaburo Oé que nous entendons parler : « Ce qui m'arrive me donne l'impression que je m'enfonce, seul, dans un tunnel sans fond, en m'éloignant de plus en plus du monde des autres. Comment faire partager à quiconque ce que j'éprouve ? ». Son histoire personnelle liée à son fils handicapé est présente dans d'autres livres qu'il me faut absolument découvrir.

Merci à @Bison qui m'a ouvert une porte en chroniquant « Gibier d'élevage » du même auteur.


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L'histoire s'ouvre sur une carte de l'Afrique que contemple Bird, notre héros sur le point de devenir père, et l'on comprend vite qu'il n'atteindra pas sa terre promise.
L'annonce de la naissance vient, son fils est anormal. Commence alors pour Bird un cauchemar éveillé, une spirale de fuite pleine de désir et de frustration, d'errance alcoolisée dans une ville interlope la nuit et entre pression familiale et corps médical oppressant et hypocrite le jour, de refuge dans les bras d'une jeune paumée, de démarches malgré tout difficilement assumées, d'envie d'en finir, jusqu'à l'éclair au bout du tunnel.
Un roman à l'atmosphère lourde comme le poids des responsabilités et de la pression sociale sur les jeunes épaules de Bird, velléitaire et antipathique mais dont la faiblesse a fini par attirer ma compassion. Je ne suis pas sûre de fait que le ‘ouf' poussé lors du retournement dans la scène finale du roman soit l'expression d'un soulagement.
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À vingt-sept ans, Bird devient père. Enfin, génétiquement parlant car en vérité, il ne se sent pas père. D'autant moins que son bébé est né anormal. Et les médecins font peu de cas de son handicap et de sa vie. Bird, lui-même attend la mort de son bébé. Il ne veut pas le voir, pas l'entendre et pas le nommer. Il attend...

La lecture de ce court roman est une épreuve. Une épreuve pour le père bien sûr, en butte à ses interrogations. Pour la mère que l'on tient éloignée de la réalité. Et pour le lecteur qui aborde un véritable cas de conscience.
Le lecteur est au coeur des réflexions du père, atteint dans son intégrité physique (comment a-t'il pu engendrer un tel monstre), dans ses rêves (il voulait partir visiter l'Afrique), dans ses projets de vie. On vit le cauchemar avec lui et rien n'est épargné au lecteur de sa longue descente aux enfers.
Car Bird fuit. Il fuit ses responsabilités, ce choix impossible à faire : laisser mourir le bébé ou l'accepter tel qu'il est. C'est d'abord dans l'alcool qu'il trouvera un semblant d'accalmie, puis dans les bras d'une maîtresse. Mais ni l'un, ni l'autre ne lui offriront de réponse et c'est seul qu'il la trouvera.

C'est une lecture difficile, douloureuse et cruelle à la fois. C'est une lecture dont on ne tire aucun plaisir. Non pas que l'écriture soit gênante ou mal composée, c'est le thème abordé qui est pesant, lourd, révoltant. Les mots crus claquent, choquent. L'égoïsme de Bird met mal à l'aise. Mais bien sûr, cette façon d'être, on le comprend à la lecture, n'est que la marque d'un profond désarroi face à la réalité.

Et en faisant des recherches sur cet auteur, j'ai appris que l'histoire de Bird et celle de Kenzaburo Ôé se confondaient...
C'est un roman difficile à lire, mais c'est un roman qui soulève une vraie question, celle de la vie, de l'existence et du sens qu'on donne à celle-ci.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Oé a reçu le Nobel pour son "tableau déroutant de la fragile situation humaine actuelle".
Ah ça oui, c'est bien, bien, bien... déroutant.
Pendant trois jours de chaos, le héros attend des nouvelles de l'accouchement de sa femme, reçoit l'annonce d'un enfant "anormal", espère sa mort rapide, quitte à aider la Nature... puis finit par accepter sa paternité. (Non je ne divulgâche pas : la moitié de ses livres parlent de son fils handicapé.)
Trois jours de chaos pendant lesquels sa honte le fait passer d'ado attardé à père de famille. le renoncement, le dilemme moral, la difficulté à prendre une décision sont explorés par le biais de ses actes incohérents, davantage que par ses pensées.
Au stade ado, il s'achète des cartes routières pour un voyage en Afrique, va tester sa force dans un jeu de fête foraine et se prend une murge colossale (ce qui lui fait perdre son boulot).
Première prise de conscience : des ados, des vrais, lui mettent la misère. Mais bon, il parvient à les chasser ce qui restaure un peu son estime de lui-même.
Apprenant dans la foulée la naissance du bébé et sa malformation, il a une conversation des plus ambiguës avec un médecin, et donne alors le sentiment de n'entendre que ce qu'il veut entendre, en toute irresponsabilité.
Puis tant qu'à faire, il va passer une partie de ces trois jours avec une fille qu'il a violée 10 ans avant - mais qui ne semble ni rancunière ni traumatisée.
Deuxième prise de conscience : au lit, elle lui fait des trucs qu'il ne connaissait même pas encore.
Un roman d'apprentissage, donc, ça se confirme.
La rencontre avec un ancien camarade qu'il avait lâchement abandonné, petit, dans la forêt, est le point final de cette prise de conscience : allez papa, on arrête de se battre pour fuir ses responsabilités, on grandit et on sort le berceau de son emballage. Adieu les rêves d'Afrique, bienvenue dans la vraie vie de grande personne.
Voilà ce que, pour ma part, il me semble avoir compris de ce roman déconcertant, au demeurant très bien écrit et captivant à lire.
Par contre, si quelqu'un a un indice sur la présence du Russe, je suis preneuse.
Il m'a aussi paru étrange que ce roman soit traduit de l'anglais, par Claude Elsen, mais d'après Wikipedia, c'est curieusement Oé lui-même qui demande à ce que la version anglaise serve de base aux traductions, de préférence à la version japonaise originale.
Challenge Nobel
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Japon, années 60. Bird, jeune marié de 27 ans, s'apprête à être père et tente tant bien que mal de faire une croix sur son rêve de voyage en Afrique, car voilà, il est désormais chef de famille et se doit d'assurer sa subsistance. On découvre ainsi un homme typique de cette époque, celle d'avant 68, confronté à sa belle-famille qui tient malgré lui les rênes de la famille, confronté également aux qu'en dira t'on de son entourage professionnel notamment - universitaire-. de plus, Pas question d'assister à l'accouchement.
Bird tourne en rond, impatient, nerveux, téléphone, repense aux années précédentes et à sa volonté d'être responsable, caresse la carte d'Afrique à la librairie du quartier.
Enfin, appel de la clinique, "venez immédiatement s'il-vous-plaît, l'enfant est anormal. le médecin vous expliquera". Il se sent aussitôt partir à la dérive, tenaillé entre la volonté d'être un homme fort et indifférent, et celle de s'enfuir, oublier ses devoirs. Bird, très vite, se révèle immature et faible.

Ce jeune père de famille est décrit sans concession et il est difficile de s'apitoyer sur son sort. Ce récit me semble bien ancré dans son époque, où les hommes n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui, les relations de couple non plus, et où l'on ne faisait pas encore d'échographies. On suit Bird dans les affres de sa détresse psychologique, errant, hésitant, pendant les trois jours qui suivent la naissance de ce bébé qui, d'abord, n'aurait dit-on aucune chance de survie.

Ce roman est le premier d'une longue série partiellement autobiographique que Kenzaburo Oê écrira suite à la naissance de son fils handicapé, et celui-ci est particulièrement cruel envers l'enfant qui n'est tout au plus qu'un paquet, un bout de chair déformé ou au mieux un pauvre petit prisonnier des soins médicaux.
C'est un récit dur, très réaliste, qui s'engage sur les voies ténues du choix, de la possibilité de diriger sa vie.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
En cet instant, dit-elle, nous sommes assis, à bavarder, dans une pièce qui fait partie de ce que nous appelons le monde réel. Mais il se trouve que toi et moi existons en même temps, sous des formes entièrement différentes, dans une infinité d'autres univers... Nous pouvons tous les deux nous rappeler des moments du passé où nous avions cinquante chances sur cent de vivre et cinquante de mourir. Par exemple, quand j'étais enfant, j'ai failli mourir de la thypoïde, et je me souviens encore très bien du moment où j'ai atteint le point critique. Je pouvais m'enfoncer dans la mort ou remonter la pente et guérir.
Naturellement, la Himiko qui te parle en cet instant a choisi la guérison- mais dans le même temps une autre Himiko a choisi la mort. Tu comprends ?
Chaque fois que tu te trouves à un carrefour de ce genre, tu as devant toi deux univers. L'un perd toute réalité à tes yeux parce que tu meurs ; l'autre reste réel parce que tu y survis. C'est comme si tu ôtais tes vêtements : tu abandonnes l'univers où tu n'es plus qu'un cadavre et tu t'installes dans celui où tu es toujours vivant. En d'autres termes, divers univers naissent de nous comme les branches et les feuilles sortent de l'arbre...Cette espèce de division cellulaire de l'univers s'est produite également lorsque mon mari s'est suicidé. Il m'a laissée dans l'univers où il est mort, mais dans un autre univers, où il continue à vivre, une autre Himiko vit avec lui. Le monde qu'un homme laisse derrière lui quand il meurt très jeune et le monde où il échappe à la mort sont tous les deux réels : les mondes qui nous contiennent se multiplient constamment. C'est ce que j'appelle la pluralité des univers... Et veux-tu que je te dise encore quelque chose ? Tu ne dois pas être aussi triste à la mort de ton enfant, Bird, car, dans un autre univers il est en train de grandir et de devenir fort, à cette minute même. Dans ce monde-là, tu es un jeune père ivre de bonheur et nous buvons ensemble pour fêter l'événement. Tu me comprends ?
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Si le bébé n’a pas de foie, vous n’avez qu’à lui en mettre un ! On ne me la fait pas, à moi… Je leur ai dit : on fait bien des anus artificiels, vous devriez donc être capables de fabriquer un foie artificiel, ça ne doit pas être beaucoup plus difficile !
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Bird se mit à pleurer. La tête pansée, comme Apollinaire... Cette image avait simplifié ses sentiments, leur avait donné un sens. Il se sentait devenir bêtement sentimental, mais en même temps il avait l'impression d'être justifié, et il découvrait même une certaine douceur à ses larmes. Mon fils a été blessé comme Apollinaire, sur un champ de bataille inconnu, et il en est revenu avec des pansements autour de la tête. Il faudra que je l'enterre comme un soldat mort à la guerre...
Bird continua à pleurer.
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Un nom ! Cette idée troublait profondément Bird. Donner un nom au petit monstre, ce serait le rendre plus humain, faire de sa mort une chose moins anonyme.
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L'Afrique, enfin ? Mais Bird n'était plus capable d'imaginer qu'une Afrique désolée, sans saveur. C'était la première fois que ça lui arrivait depuis qu'il était gamin. Un homme libre, sans joie, au milieu d'un Sahara gris... Cet homme avait assassiné un nouveau-né sur une île qui était à des milliers de kilomètres de là, puis il s'était enfui et il avait parcouru toute l'Afrique, incapable d'y capturer ne fût-ce qu'un sanglier, ne fût-ce qu'une musaraigne - et il était planté là bêtement, au milieu du Sahara...
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