AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le musée du silence (64)

— À vrai dire, je croyais qu'un musée était un endroit où l'on se contentait d'exposer des choses.
— Ce n'est pas étonnant. C'est ce que pensent la plupart des gens. Ils ne font pas la différence d'avec un entrepôt.
— Ça sert à quoi d'écrire ces textes ?
— À valider l'existence des documents. Il n'y a pas que les textes, on leur donne une signification par toutes sortes de moyens, la photo, le croquis, les chiffres. Si le carnet d'enregistrement est un état civil, le dossier rédigé est un curriculum vitae, vous voyez. Mais cela est plus profond et a beaucoup plus de charme qu'un simple curriculum. [...]
— Valider leur existence, est-ce que ça signifie les conserver ?
— C'est exactement ça. La conservation est le rôle le plus important d'un musée. Parce que si on les laisse, toutes les choses de ce monde, quelles qu'elles soient, finiront un jour par être détruites.
Commenter  J’apprécie          240
Il ne faut pas avoir de ressentiment à cause de cet attentat. Rien de ce qui nous arrive n'est gratuit. Tout ce qui se produit dans le monde a une raison, un sens, et de la valeur.
Comme chaque objet hérité des défunts.
Commenter  J’apprécie          231
- Conserver les choses, c'est beaucoup plus compliqué que je ne l'imaginais.
- C'est normal. En général, si on les néglige, elles finissent par tomber en poussière. Les insectes, les moisissures, la chaleur, l'eau, l'air, le sel, la lumière, tout est néfaste. Tout tend à la décomposition du monde. Rien n'est immuable.
Commenter  J’apprécie          230
La veillée et les funérailles sont une sorte de fête. Tout le monde est excité par la situation où la mort est venue brutalement interrompre la monotonie du quotidien, l'équilibre hormonal est perturbé, les bras et les jambes sont maladroits et perdent leur calme. Dans ces moments-là, personne n'a le temps de réfléchir ni de faire attention aux autres. Il suffit de porter un vêtement de deuil pour être reconnu comme quelqu'un en conformité avec l'endroit.
Commenter  J’apprécie          190
Il n'existe sans doute pas beaucoup de personnes qui connaissent les charmes d'un musée dont la collection n'est pas encore exposée. Il est vrai que ce n'est alors qu'un endroit triste, plein de défauts. Mais bientôt naît le sentiment qu'il va devenir l'écrin qui recevra le monde en réduction.
Commenter  J’apprécie          160
Les couteaux étaient tous accrochés au mur, en bon ordre, lame sortie. Les manches étaient incrustés de pierres artificielles, plaqués ou sculptés, mais le rôle principal était tenu par les lames dont la forme avait été pensée pour mettre la courbure en valeur. Même la triste lumière de la remise, dès lors qu'elle se reflétait dessus, prenait aussitôt une signification plus profonde. Tous ces couteaux donnaient l'irrésistible envie de s'en saisir pour essayer de sectionner quelque chose avec.
Commenter  J’apprécie          161
Ses mots qui avaient brisé le silence, les mots qu'il avait prononcés pour la jeune fille, s'enfoncèrent dans le marais. Ils étaient scellés au plus profond, afin qu'ils ne remontent jamais à la surface.
Commenter  J’apprécie          140
La conscience de la faute, sédimentée en plusieurs couches, se transformait en pénible sentiment de fatigue qui me tourmentait.
Commenter  J’apprécie          140
Avec elle, nous nous partageâmes les préparatifs pour transporter la collection dans le musée.
...
C'était un travail ingrat qui prenait du temps. Qui me fit encore une fois toucher du doigt le manque de cohérence des formes de la collection du musée du Silence. Je n'avais jamais expérimenté cela aillleurs. Nous avions beau, par souci d'efficacité, mettre le plus possible d'objets dans les cartons, toutes sortes de formes, sphériques, tubulaires, cubiques et autres ficelles, liquides ou poudres, s'affirmaient selon leur bon vouloir, sans s'accomoder de leur présence mutuelle, créant des espaces inutiles.
La seule chose qui les reliait entre elles était ce terme d'objet. Ce mot était discret comme le fil reliant les perles d'un collier, mais il avait aussi une rigueur qui gouvernait l'ensemble du musée, dépassant sans difficulté les différences de formes.

[pages 276-277]
Commenter  J’apprécie          140
... Les choses correctes n'ont rien de trop. Plus on a de superflu, plus on s'affaiblit rapidement.
Commenter  J’apprécie          140






    Lecteurs (789) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Yôko Ogawa

    Dans quelle maison d'édition française sont édités les livres de Yôko Ogawa?

    Les Editions de Minuit
    Actes Sud
    Le Seuil
    Stock

    10 questions
    122 lecteurs ont répondu
    Thème : Yôko OgawaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}