Bakuman, tome 4

En invitant le lecteur à suivre les pas de deux jeunes débutants, le quatrième volet de cette saga des auteurs de "Death Note" (Takeshi Obata et Tsugumi Ohba) continue de s'intéresser aux coulisses de l'édition japonaise.

Après avoir mis en avant les différentes étapes liées à la création d'un manga, cet album s'intéresse surtout aux mécanismes complexes qui précèdent le lancement d'une nouvelle série. du système de prépublication au travail des responsables éditoriaux, en passant par le vote des lecteurs, la découverte des dessous du magazine Jump s'avère à nouveau très enrichissante. Toujours aussi bavards que lors de leur précédente série, les auteurs ne lésinent d'ailleurs pas sur les explications et proposent à nouveau une grande densité au niveau des dialogues, sans que cela ne devienne rébarbatif pour autant.

En plaçant quatre groupes de mangaka en compétition pour la publication de leur série, ce quatrième tome va également jouer la carte du suspense et entretenir l'esprit de compétition qui règne entre mangaka. Les auteurs vont également profiter de cet affrontement éditorial, pour proposer un nouveau personnage, issu du monde de la musique et usant de sa notoriété pour s'accaparer les votes des lecteurs.

En séparant Moritaka Mashiro et Akito Takagi, les auteurs vont également mettre en avant la complémentarité de ce jeune duo, ainsi que le rôle important de leur responsable éditorial, Monsieur Hattori. Si les passages dédiés à leur grand rival Eiji Niizuma sont moins nombreux que lors du tome précédent, ils sont cependant toujours aussi réussis et ses interventions sont toujours aussi amusantes.

Au dessin, Takeshi Obata, l'auteur de "Hikaru No Go" récidive de son trait efficace et propose un graphisme toujours aussi soigné et des personnages variés, charismatiques et attachants. Il va également s'amuser à dessiner quelques passages des manga imaginés par les quatre équipes en compétition pour la publication de leur série.

Avis évidemment objectif, de mon point de vue la série démarre réellement par ce 4e tome, exit les explications, les amourettes, les discussions de Saiko et Shujin sur les manga, nous rentrons dans le vif de la création d'une série. Et même si tout paraît assez rapide, on assiste bien au difficile processus de création, au travail fournit et aux sacrifices que ces deux jeunes consentent pour réaliser leur rêve.
Au-delà d'une "simple" explication sur l'univers du manga, on assiste également à une histoire d'amitié, de camaraderie et d'objectif de vie. La décision des différents personnages les conditionnent pour leur vie future, toute marche arrière se révélera très difficile, et pour leur vie professionnelle mais également pour leur vie familiale.

Tsugumi Ohba et Takeshi Obata ont un réel don pour rendre leur histoire passionnante et intelligente. Ils parviennent à se renouveler, à instituteur du suspense dans une histoire qui à priori n'en contient pas... Les multiples rebondissements participent à cette impression de foisonnement. A l'image de ce qui est expliqué dans la série, on sent qu'ils travaillent énormément pour produire une histoire d'une telle qualité. Rien n'est facile ou évident.

Quand Takagi est incapable de fournir les nemus attendus, à la rentrée, Mashiro décide de se séparer et de créer sa série tout seul. Seulement, les deux ignorent que l'autre à changer d'axe et travaillent désormais sur un manga d'enquêtes. Leur éditeur, au courant, vend la mèche à Takagi et est bien décidé à regrouper le duo. Il leur promet que s'ils gagnent un concours et sont capables de tenir le rythme d'un chapitre dessiner toutes les deux semaines, tout en préparant l'histoire complète pour le concours et en continuant d'aller en cours, il fera tout pour qu'ils aient leur série. Les choses s'accélèrent, la concurrence est rude et on est en plein milieu du processus éditorial et de la manière dont on décide quelle histoire deviendra une série ou non. Ce tome est donc particulièrement intéressant pour cela (tout comme le reste du manga). Je ne sais pas pour vous, mais la condition d'Eiji ("Je ne dessinerai une série que si j'ai le droit d'en annuler une que je n'aime pas") ne me quitte pas et je me demande bien quand est-ce qu'il abattra cette carte. Un régal, comme d'habitude.

Ah mais j'adore tellement. le plan d'Hattori pour les faire bosser ensemble est parfait mais ils gèrent bien de leur côté. J'ai adoré les passages sur le clan Fukuda et leur révolte face à un musicien qui utilise ses fans. Voilà donc tous le stress de la cup et celui d'élever séréalisation derrière. Sacrement bien construit autant sur les mangas, que sur l'humanité

ça y est, nos jeunes mangaka commencent à voir leur rêve ce réaliser.

L'histoire avance tranquillement, voir trop en ce qui concerne la romance entre Mashiro et Miho, ce qui devient un peu lassant.
Mais dans l'ensemble, l'aventure des deux amis pour devenir mangaka est plutôt sympa et très instructive sur la manière dont tout cela fonctionne au japon, et j'ai bien envie de savoir comment tout cela va prendre forme.