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Critique de LilyRavioly


Bienvenue à Black Spring, charmante petite ville américaine. Mais ce ne sont que les apparences : Black Spring est hantée par une sorcière dont les yeux et la bouche sont cousus. Elle rôde dans les rues et entre chez les gens à sa guise, restant parfois des nuits entières au chevet des enfants. Les habitants s'y sont tant habitués qu'il leur arrive d'oublier sa présence. Ou la menace qu'elle représente. Car chacun sait ce qui leur arrivera s'ils la touchent ou écoutent ses chuchotements. Et si la vérité sort de son enceinte, la ville entière disparaîtra. Pour empêcher la malédiction de se propager, les habitants de Black Spring ont développé des stratagèmes et des techniques de pointe. Mais un groupe d'adolescents locaux décide de braver les règles et les interdits, et plonge la ville dans un atroce cauchemar…


« Ce sont ces visages souriants qui le rendent nerveux. Ils devraient pourtant lui sembler agréables, mais ils ne le sont pas. Ils sont pervers, comme ils l'ont toujours été. Parce que lorsque ces visages sourient, il ne les reconnait plus. Ce sont des visages qui ont oublié comment sourire. Des visages avec trop de peau, trop de rides pour leur âge. Des visages qui ont leur propre vie et s'affaissent chaque jour davantage. Des visages plats, sombres, soumis à un stress insurmontable. Ce sont les visages de Black Sping. Et quand ils tentent de sourire, on dirait qu'ils se mettent à hurler. »


Ce roman a eu le même eu le même effet sur moi qu'un seau d'eau glacée versée le long de ma nuque en pleine tempête hivernale.
J'ai pris mon temps pour le lire, j'en ai savouré chaque page, relisant souvent certains passages, afin de profiter plus longuement de sa saveur si particulière.
C'est ce genre de livre, un peu atypique, dont tu penses savoir avec précision de quoi il va parler, mais dont tu découvres une autre dimension bien planquée entre les lignes.
J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur. C'est agréable à lire, un savant mélange d'ironie et de noirceur, qui se côtoient d'une façon quasi-hypnotique.
C'est cette touche particulière qui rend cette lecture si agréable, parce qu'il est vrai tout de même que l'histoire est longue à se mettre en place. Une bonne partie du roman pose le décor : la ville de Black Spring, ses traditions, ses particularités, ses habitants & leurs habitudes… le style est plus dans la contemplation, dans l'explication que dans l'action à proprement parlé. Et j'ai adoré. Mais j'avais tout de même hâte que l'explosion se produise. Parce que tout au long des pages, on sent que quelque chose de tragique va se produire. L'ambiance est très, très bien maîtrisée. L'angoisse monte petit à petit, c'est sombre, glaçant. Pour être tout à fait honnête, j'ai eu la chair de poule & les mains moites pratiquement tout au long de ma lecture. Jusqu'au point de rupture, où j'ai littéralement senti mon sang se glacer, & mon coeur imploser. L'auteur prend son temps pour nous y amener. Et pendant que l'anxiété monte, on suit tranquillement plusieurs personnages, certes un peu nombreux, mais tous aussi travaillés les uns que les autres, chacun avec leur personnalité propres. Leur psychologie est soignée, on les comprend, on se met à leur place, on vit leur histoire de l'intérieur, & la chute n'en est que plus douloureuse. Enfin, c'est comme ça que je l'ai vécu. J'ai même développé un sentiment de tendresse particulière envers la sorcière.

Il faut s'accrocher cependant, certaines scènes sont particulièrement dures à lire. Mais pas uniquement pour la raison à laquelle on aurait pu penser en l'ouvrant au départ. Ce roman vaut vraiment la peine qu'on le lise jusqu'au bout. & à défaut de pouvoir ouvrir les yeux de la sorcière, ce sont les notre que l'auteur encourage à ouvrir. & rien que pour cette dimension-là, il faut lire ce roman.

« Au diable ces gens et leur succession interminable de décisions égoïstes. Maudit soit leur refus de chercher la réconciliation, maudite soit leur incapacité à aimer, leur obstination malsaine à ne voir que la laideur, et jamais la beauté ».
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