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EAN : 9782070353859
320 pages
Gallimard (20/01/1978)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Le docteur Olievenstein, né en 1933, a d'abord travaillé dans les hôpitaux psychiatriques. Mais, profondément troublé par la montée d'une jeunesse qui découvre dans le recours aux stupéfiants un moyen privilégié où satisfaire son besoin radical d'absolu, il se consacre, à partir de 1967, à ces toxicomanes d'un genre nouveau et, en 1971, ouvre à leur intention le Centre Marmottan.
On trouve ici ses deux premières contributions théoriques. La Drogue étudie succ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre a 50 ans.
Dès lors, toute une série de considérations et de perspectives pour lesquelles l'auteur ne se prononce pas ou demande à voir, ont pu avoir si pas une réponse, trouver des éléments un peu plus factuels, expérientiels, pragmatiques, techniques et technologiques permettant d'en savoir un peu plus sur la question.
Cela dit, ici, en France, en 1973, l'orientation est psychanalytique, avec les aménagements indispensables.
Parce que la toxicomanie est étrange, elle ne rentre dans aucun critère connu, elle amalgame et distingue.
Elle est puissance de feu, plaisir incroyable et perte totale.
L'auteur explicite sa propre expérience du centre Marmottan. N'excluant aucune autre forme d'aide, sachant combien toutes sont nécessaires.
Pour lui, l'affaire étant plus une question d'engagement, de croyance, de personnalité des intervenants, que du cadre dans lequel ils choisissent d'opérer.
En fin d'ouvrage, l'auteur se questionne sur les "psychopathes", ces patients que beaucoup jugent irrécupérables. Olievenstein met en avant les éléments praticables avec eux, à commencer par bien identifier de quoi il en retourne. Et ensuite d'oser. Jusqu'à une certaine limite. Ne pas (les) abandonner à l'enfermement radical.
J'aime bien ça.
Pour illustrer un peu tout ça, je le cite :
"La prise en charge des toxicomanes est longue, aléatoire et difficile.Trop d'inconnues persistent sur le plan biologique, de la structure psychologie, de la phénoménologie sociale du problème pour qu'on ne puisse affirmer autre chose que des positions d'attente, des écoutes interrogatives et des méthodes palliatives faute de quoi le pré-supposé idéologique qui sous-tend toute option thérapeutique sécrétera le rejet. Nous situerons donc nos positions en France et en 1973. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme définitives."

Ce livre a donc plutôt un intérêt historique, il déboule dans un moment où rien n'existait et où la drogue arrivait en masse dans un monde en perte de repères.
50 ans plus tard, on en est toujours là, je trouve.
Un monde (occidental) perdu, qui coure sans tête, et un produit, des produits pour oublier, rêver, jouir, se désintégrer...

Courage à tous les intervenants dans ce secteur tellement compliqué et tellement exemplatif de tout ce qui déconne dans nos mondes.

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Le toxicomane, plus que tout autre, se situe dans l'alternance, alternance du plaisir et du manque, alternance des forces de vie et des forces d'annulation dissolvantes. Mais la différence est, qu'initialement du moins, il est maître du jeu. C'est là, et là seulement, que situe le départ d'une différence minime encore, mais énorme dans son devenir et qui fait que l'analyse le situe comme un ennemi irrécupérable. Car il peut , d'une façon précaire, certes, mais il eut seul, (ou du moins sans l'aide de l'analyse) annuler les forces d'annulation. Pour lui la loi commence à cesser d'être l'ordonnatrice du désir. Il y a début de possibilité de désir sans loi.Dès lors où se situe l'interdit l'analyste le situe dans le "dit". Le toxicomane ignore, méprise ce "dit" là. Son désir il l'a dans la veine. il l'a dans la veine.
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... au risque de caricaturer, on peut dire qu'à la fois dans la société et dans la famille, s'installe une sorte de schizophrénisation que l'on peut résumer dans le couple discours inaudible écoute impossible. Ill faut pourtant dépasser ce couple afin d'essayer d'y voir plus clair pour répondre à cette agression qui nous frappe dans nos valeurs et dans notre avenir tant social que familial.
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Il n'est pas du pouvoir du thérapeute de changer maintenant et tout de suite le sens de la vie, la fatalité de la mort et du vieillissement, mais il est du pouvoir et de l'obligation du thérapeute d'aider quiconque à prendre une certaine distance avec l'acuité de telles interrogations surtout quand le signal d'alarme est déclenché au niveau des synapses nerveuses ou des membranes cellulaires. Aussi rétablir le rythme du sommeil, combattre chimiquement les notions d'incurabilité et de culpabilité sont une nécessité qu'aucune pureté doctrinale ne peut permettre d'éviter à la condition expresse qu'il ne s'agisse pas seulement d'une réassurance du thérapeute et de la forme pharmaceutique du rejet.
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Si l'introduction d'un produit chimique dans le corps détermine du moins les premieres fois, un plaisir organasmatique d'une qualité exquise et supérieure au plaisir d'un orgasme sexuel et si par là même son champ de connaissances instantané dépasse l'acquis pénible des connaissances emmagasinées par un dur labeur, alors quel est le sens de l'existence telle qu'on la vit. Quel est le sens de la famille et de la procréation ?
Et dès lors où se situe le leurre ? Pulsion de vie, pulsion de mort, savoir et absurde sont renvoyés dos à dos sitôt que l'on peut faire joujou avec eux au prix d'une tirette de sang, d'un flash explosif et d'une over-dose répétés.
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Relation avec la psychose

Le discours que tient le toxicomane, nous ne voulons pas et nous ne pouvons pas l'accepter, pas plus que nous ne voulons et nous ne pouvons accepter le discours délirant du fou. Derrière les demandes du toxicomane il y a nos mots à la fois justes et faux lorsqu'ils parlent communauté, nous disons régression infantile ; lorsqu'ils disent plaisir, nous répondons oralité et narcissisme. Lorsqu'ils disent droit à, nous disons perversion. Là s'installe dans le rapport social une faille : nous sommes en situation de psychose;
C'est là le sens du rapport au réel du toxicomane, car pour tout le monde, le réel c'est nous.
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Video de Claude Olievenstein (3) Voir plusAjouter une vidéo

Claude Olieveinstein
Bernard PIVOT reçoit Claude OLIEVENSTEIN pour son livre "Le non-dit des émotions". Au cours de l'entretien, ce dernier définit ce qu'est le non-dit : un combat contre soi, un compromis pour accepter la règle du jeu des autres... Quand on s'avoue les non-dits, il y a alors jouissance et plaisir, mais quand ils deviennent insupportables, comme le non-dit de l'angoisse, cela peut mener au...
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