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EAN : 9782234051300
Stock (16/02/1999)
3.63/5   27 notes
Résumé :
Olivia est le seul roman de Dorothy Bussy, (mais non sa seule oeuvre littéraire personnelle) - paru en 1949 à la Hogarth Press, la maison d'édition fondée par Leonard et Virginia Woolf. Bussy signa son ouvrage du pseudonyme « Olivia ». L'ouvrage est dédié « à la très chère mémoire de Virginia W. ».

L'intrigue met en scène la passion d'une jeune pensionnaire anglaise pour l'une de ses enseignantes françaises, Mlle Julie, dont le personnage doit beaucou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'amour pur et sincère qui grandit dans le coeur d'une très jeune fille pour une femme, ses sentiments la torture dans son âme sans qu'elle sache bien pourquoi tant elle est encore innocente. Tout cela est traité avec pudeur et sensibilité à la manière des petites filles modèles de la comtesse de Ségur.

Peut on juger l'origine d'un "mal étrange" qui se développe à l'insu d'une personne victime malgré elle de ce qu'on appelle l'amour ? Cet amour qui dérange et qui destabilise la morale bien pensante.
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On a beaucoup parlé de l'erreur éditoriale d'André Gide à l'encontre de Marcel Proust. Ce ne fut pas son seul aveuglement. Il a reconnu avoir littéralement laissé filer l'Olivia de Dorothy Bussy (née Strachey, soeur de Lytton et de James Strachey, et épouse du peintre Simon Bussy). Il s'en excuse longuement dans sa correspondance avec Dorothy Bussy qui fut une amie fidèle et la traductrice de plusieurs de ses livres en anglais.

Le roman, traduit et co-écrit avec Roger Martin du Gard, a été édité chez Stock, après l'édition en anglais à la Hogarth Press.

Magistral petit roman (dans le sens de court...), Olivia s'inscrivait dans la veine de romans classiques français, dont l'issue etait fatale. Exemple, Adolphe, de Benjamin Constant. On pourrait citer aussi La princesse de Clèves.

Dorothy Bussy s'inspire, dans ce roman, de son année passée aux Ruches, un élégant pensionnat à Fontainebleau (le bâtiment existe toujours), où son héroïne, Olivia, âgée d'une quinzaine d'années, s'éprend de la directrice, Mlle Julie, qui est aussi professeur, à l'occasion. L'amour éclot d'ailleurs lors d'une lecture à voix haute de l'Andromaque, de Racine. Olivia entre toute vive dans les affres de la passion racinienne, prise entre des émotions intenses et des émois contradictoires.

Amie de la répétitrice d'italien de l'Institut, "Signorina", elle suit le drame personnel qui oppose les deux directrices, Mlle Julie et Mlle Cara, légèrement névrosée et souvent malade. Jusqu'à l'issue fatale. Peu avant leur séparation programmée, Cara meurt des suites d'un empoisonnement médicamenteux. L'histoire est authentique. Julie est en réalité Marie Souvestre, qui fut en effet directrice des Ruches, eamie de lady Strachey, (la mère de Dorothy Bussy) mais ne mourut pas en exil. Elle ouvrit une nouvelle école en Angleterre, à Allenswood, où enseignèrent plusieurs des soeurs Strachey. Et où la future Eléonore Roosevelt fut élève.

Olivia est un très beau roman, qui connut un succès certain. Il aborde le même thème que Jeunes filles en uniforme, de Christa Winsloe, mais écrit par une Anglaise et se passant en France. Dans ces deux romans, l'amour de l'adolescente pour son professeur est payé de retour, mais, naturellement, connaît une fin tragique. Sauf qu'Olivia ne se suicide pas (ce qui est le cas de Manuela von Meinhardis dans Jeunes filles en uniforme.) Elle relate les événements de son adolescence longtemps après ceux-ci, quand elle semble être une dame âgée. Et de fait, Dorothy Bussy était âgée lorsqu'elle publia son best seller...

Ce thème de la relation amoureuse entre l'élève et le professeur, entre le maître et le disciple, du même sexe, a également inspiré la Confusion des sentiments à Stefan Zweig. On peut imaginer que Dorothy Bussy suivit, avec ce roman, les conseils que Virginia Woolf lui avaient donnés sur une écriture romanesque et autobiographique. le roman lui est d'ailleurs dédié, "à la très chère mémoire de Virginia W." Les Woolf, les Strachey et les Bussy étaient fort proches. Léonard Woolf, les frères Stephen, les jeunes Strachey et bien d'autres, avaient fait leurs études à Cambridge... et furent à l'origine du mouvement des écrivains et des artistes dit de Bloomsbury.
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et bien ,je m'attendais a mieux de la part de ce livre...Olivia par Olivia...
l'histoire est bien écrite..Mais il m'a manqué quelque chose , la passion était là ,le désespoir aussi...,mon coeur est resté hermétique à l'histoire..
Je reste sur ma 'faim'...
Une lycéenne tombe amoureuse d'une de ses professeurs...
Je n'ai pas très bien compris et cerné le personnage de "Julie" décrite par Olivia..,l'élève..meme cette Julie m'a particulièrement énervé ,et je l'ai trouvé mauvaise et hypocrite...
Je n'ai pas compris ce que voulais cette femme...
Bref ,dommage..je n'aime pas resté sur un questionnement en fermant un livre...
Alors au suivant !!!
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C'est dans la première édition de 1949 que j'ai lu Olivia, par Olivia. J'ai cherché qui pouvait être cette Olivia et j'ai trouvé : Dorothy Bussy (1865-1960), Anglaise, publia trois oeuvres, dont un seul roman, Olivia en 1949. Elle le fait publier sous le pseudonyme d'Olivia.
Ce roman a fait scandale à sa sortie. Pourquoi ? Parce qu'il est une autobiographie déguisée et que son sujet en est l'amour de l'auteure pour sa professeure.
Dans ce roman-autobiographie, Olivia, jeune Anglaise de seize ans, est envoyé poursuivre ses études dans un pensionnat français réputé. Deux femmes et amantes le dirigent : Mlle Julie, ― dans la vraie vie Marie Souvestre (1835-1905), Française ― et Mlle Cara.
Dès son arrivée dans ce petit pensionnat n'accueillant pas plus de trente-cinq adolescentes, Olivia tombe amoureuse de Mlle Julie qui ne semble pas indifférente à la jeune fille. Cet amour restera peut-être chaste, hormis quelques frôlements de mains et de rares embrassades. Mais qu'importe le flou, l'amour est là, réel, passionné.
Olivia j'y jette à coeur perdu, sans avoir la clé de ce qu'est cet amour. C'est son premier amour, il est violent, entier, beau. Olivia découvrira que c'est de l'amour, elle découvrira aussi la jalousie, l'égoïsme, la haine, tout ce qui vient à la traîne de l'amour ou ce qui le contrarie.
Si elle a aimé après, ce premier amour ne l'en aura pas moins marquée à vie.

« C'est pour moi qu'elle lisait. Pour moi, pour moi seule. Je le savais. Oui, moi seule pouvait comprendre. Moi, et nulle autre ! Et, de nouveau, par tout mon être, je goûtais cette sensation d'intimité totale, d'étroite communication, que les paroles, que les caresses même sont impuissantes à éveiller. J'étais avec elle, pour toujours ; j'étais près d'elle, à son côté, dans cette région infiniment belle, infiniment lointaine, dont le divin rayonnement répandait sur notre monde ténébreux et glacé la chaleur de la pitié, de la tendresse, du renoncement. »

Une très belle histoire d'amour, toute en nuance, où la littérature classique et la poésie, enseignées au pensionnat et lues à ses élèves par Mlle Julie, sont autant déclencheurs des élans du coeur, qu'apaisement des coeurs amoureux et malheureux.

Il y a un passage du livre qui m'a personnellement touchée. Une personne qui m'est chère, dans ma vie, a emprunté depuis des années un mauvais chemin, mauvais pour elle et pour sa famille. Je m'en suis rendu compte il y a des mois. Mais elle ne veut pas de mon aide et refuse de voir la réalité de sa situation en face. Elle court à la catastrophe, cela me brise le coeur, et mon impuissance me ronge. J'essaie de me faire à l'idée qu'on ne peut pas aider une personne malgré elle, malgré tour le désir qu'on en a. Chacun est responsable de ses choix et de sa vie. C'est pourquoi, quand j'ai lu le passage suivant, cela m'a aidé à accepter :
« La pauvre Mlle Cara n'avait été qu'une faible créature, égoïste et vaniteuse. C'est ainsi que je la jugeais. Elle s'était laissée dégrader par la souffrance ; elle n'avait pas su lutter contre la jalousie et le mauvais orgueil. Aurait-elle été capable de lutter ? Je n'en savais rien. Mais on pouvait lutter et je saurais lutter ! Ne suffisait-il pas, entre le bien et mal, de choisir le bien ? »

Les grandes auteures font du bien !©
Gabrielle Dubois
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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MAGNIFIQUE !
Il y a tout dans ce livre là.
La passion, la retenue, la fierté, l'élégance, la souffrance, le rythme, la folie, l'abnégation, la douceur, la douleur, le bonheur, la vie, les heures, l'éternité.

Et le sens des expressions "pour toujours" et "à jamais" doucement susurré...
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Cette nuit-là, je ne dormis guère plus que la précédente. Pendant des heures, qui me parurent interminables, je me tournai et me retournai d'un côté et de l'autre, l'âme déchirée par un débat stérile ; tout, en moi, n'était que contradictions confuses et sans issue... "Vicieuse ?" De quoi donc, de quelle perversité Mlle Cara m'accusait-elle ? Etais-je vraiment capable de perversité ? Oui, j'en étais capable, et cette haine, ce dégoût, ce bouleversement même, en étaient la preuve... Mais l'amour n'était pas un sentiment pervers ! Plus mon amour était intense et plus je me sentais loin de toute perversité !... Et pourtant, est-ce que mon amour n'avait pas été, tout récemment, terni par des vapeurs suspectes, jaillies de ces troubles abîmes dont je m'appliquais à détourner les yeux ? Pourquoi cet inextricable enchevêtrement du bien et du mal ? Le mal ? Où était-il donc ? Etait-il possible d'en déceler la moindre trace dans le pur visage de celle que j'aimais, dans la tendre expression de ses lèvres, dans le pathétique contour de sa joue, dans la profondeur de son regard, dans la gravité de son front ? Et je pensais alors à cet autre visage que je revoyais, déformé par la fureur, enflammé de haine, gonflé de base vanité... Puis, de nouveau, comme un coup de poignard, la vision lancinante de l'épaule éclatante et laiteuse... Je me tordis sur mon lit, gonflée, moi aussi, de haine, de basse vanité... "Comme il serait bon de pouvoir prier !" pensai-je. Mais à quelle divinité adresser ma prière ? C'est la Sagesse que j'aurais voulu implorer... Une Minerve sereine, qui se serait penchée vers moi du haut de son Olympe, qui aurait fait descendre le calme dan mon coeur passionné, qui aurait dispersé tous ces miasmes pestilentiels, qui aurait ramené en mon âme la clarté, le discernement...Ces pensées, cette invocation me rendirent la paix, et je pus enfin m'endormir.
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Celle ou , pour la première fois ,j'ai pris conscience de moi-même ,conscience de l'amour et de la joie ,de la douleur et de la mort. Celle ou chacune de mes réactions intimes était inattendue pour moi et aussi indépendante de ma volonté que l'expèrience qui l'avait fait naitre.
L'amour a toujours été la grande affaire de ma vie , le seule qui m'ait paru-non :que j'ai sentie -etre d'une importance supreme.
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Mais j'avais beau m'appliquer ,un fol espoir ,toujours renaissant ,venait sans cesse déjouer mes efforts ,réduire à néant mes résolutions .Ah ! que l'espoir à la vie dure ! On le terrasse ,on le piétine ,on le croit mort...Non: l'affreux insecte recommence à bouger :d'imperceptibles sursauts prouvent qu'il vit toujours ,et le voilà ,de nouveau qui pénètre dans votre chair et y distille son venin.
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Dans le chaos de cette tempete qui nous assiège de toutes parts ,j'ai cherché un refuge momentané sur ce file radeau ,construit avec les épaves du souvenir ,et ,tant bien que mal ,j'ai tenté de le conduire jusqu'aux eux sereines de ce port qui s'appelle l'art ,et auquel j'ai pas cessé de croire ; j'ai fait ce que j'ai pu pour éviter les récifs et les bancs de sable qui en défendrait l'accés.
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Ainsi ,de tous les cotés à la fois ,j'avais la révélation de mondes insoupçonnées ; les uns après les autres ,des voiles se levaient devant moi ,qui laissaient toujours apercevoir d'autres voiles et d'autres mystères ,à l'infini...
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Video de Dorothy Bussy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dorothy Bussy
"Olivia", un film français de Jacqueline Audry sorti en 1951. Il s'agit de l'adaptation du seul roman de Dorothy Bussy, "Olivia", paru l'année précédente. Extrait
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