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EAN : 9782226169846
256 pages
Albin Michel (01/02/2006)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Maldonne
Malgré sa myopathie, Juliette, 9 ans, est une gamine comme les autres. Débordante d'énergie et de projets. Depuis le départ de son père, incapable de faire face à sa maladie, elle vit seule avec sa mère, toujours inquiète et si triste. Dans la tête de la petite fille, germe alors une idée un peu folle : pour que sa mère retrouve le sourire, il lui faut un nouveau mari. Et Juliette a déjà fait son choix : leur voisin, un écrivain misanthrope au charm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
CHALLENGE ABC 2013/2014 (1/26)

J'ai découvert Mikaël Ollivier par hasard dans les rayons de la médiathèque n'ayant pas de "O" sous la main dans ma PAL (pour le challenge ABC).
Son roman est à l'image de la première de couverture où l'on peut voir une fillette dans un chariot roulant, jouant avec des bulles de savon, emprunt de gravité et de légèreté.
Récemment, je viens de lire deux autres livres traitant d'une relation d'un père et de son enfant handicapé : "Où on va Papa ?" de JL. Fournier et "Le silence de Clara" de P. Cauvin. "Maldonne" nous raconte le quotidien d'une mère Sandrine, seule, confrontée à la myopathie de sa fille Juliette.
C'est aussi un roman d'amour puisque la fillette s'est mis en tête de trouver un amoureux à sa mère afin qu'elle retrouve sa joie de vivre et que son choix s'est porté sur le voisin irascible, écrivain de métier. Je ne suis pas très fan des histoires "fleurs bleues" mais le plus intéressant dans ce livre, ce sont les sentiments de cette mère, qui a mis sa vie de femme entre parenthèse, au départ du père qui n'a pu supporter la réalité, partagée entre culpabilité et amour maternel. Relation difficile mais magnifique, en totale opposition avec celle qu'elle vit avec sa propre mère qui est loin d'être la Mamie idéale.
Juliette est une petite fille très attachante à laquelle il est difficile de résister. du haut de ses 9 ans, elle ne manque ni d'humour, ni d'aplomb et encore moins de maturité face au monde des adultes et son entêtement va peut-être faire des miracles. Cette histoire a été justement adaptée à la télévision.
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Un roman qui parle du handicap au quotidien. L'héroine est myopathe et le roman montre bien toutes les contraintes et la difficulté de cette maladie mais pas de sentimentalisme, ni de larmoiement. Un livre agréable.
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Un livre très vrai et je sais de quoi je parle.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ma mère n'a pas pris Juliette une seule semaine depuis huit ans et sept mois précisément, c'est-à-dire depuis que Jean-Pierre nous a quittées, moi et ma fille, trois jours après que le pédiatre nous eut confirmé que Juliette ne marcherait jamais, qu'elle resterait à vie une enfant molle, une enfant Dali, comme il m'arrive de la nommer en allusion à certains tableaux du peintre. Dans le mot qu'il m'a laissé, Jean-Pierre disait simplement qu'il n'avait pas le courage de mener cette vie-là. Moi non plus. Moi non plus, je n'avais pas ce courage et, bien souvent, près de neuf ans plus tard, il me manque cruellement. Moi aussi, à cette époque, j'aurais aimé revenir en arrière, faire rentrer ce bébé dans mon ventre pour le voir disparaitre. Que Juliette ne soit jamais née. Malgré tout l'amour que j'ai pour elle, malgré toute l'envie que j'avais eue d'elle. Ma fille, mon cœur, ma joie et ma croix.
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J'ai tellement peur, un jour, de me dire que je n'ai pas été à la hauteur, que j'ai fui, que j'ai délégué, que j'ai évité de me confronter pleinement à la maladie. Cette crainte, bien sûr, est liée à ce que je ne nomme même pas en pensée, qui, comme les gros mots à a télé américaine, est remplacé dans ma tête par un signal sonore, censure instinctive et plus forte que moi. Trois mots qui flottent au-dessus de ma vie, écueil inévitable que j’abhorre mais que je me surprends parfois, dans des moments d'abyssal abattement, à attendre quasi inconsciemment. Ma peur et ma honte. Trois mots : espérance de vie. La faible espérance de vie de mon enfant.
Je suis l'une des rares mères sur cette terre à savoir, d'avance, que, sauf accident, je survivrai à mon enfant.
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Maman a continué sur le même ton, insistant sur Juliette, l'été, les vacances et, tout en confiant à une partie de mon cerveau la mission de me faire émettre suffisamment de oui, de non et d'onomatopées pour ne pas interrompre la conversation, je me suis demandé quand le fil s'était rompu entre ma mère et moi. A quel âge, après quel événement, avait-on toutes deux cessé d'être simplement une fille et une mère qui s'aiment pour devenir deux étrangères qui, au mieux ne se comprennent plus, au pire s'entre-déchirent ? Deux étrangères obligées de se fréquenter, de se parler, de prendre des nouvelles l'une de l'autre, de s'appeler le premier janvier et de reconnaître en l'autre ce qui leur fait horreur en elle-même.
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Les mères sont-elles des vaches sacrées qu'on ne puisse leur dire de fermer leur gueule quand elles dépassent les bornes ? J'ai quarante-trois ans et, dans mon lit, entourée de piles de cartons le long de murs qui m'étaient étrangers, j'avais l'impression d'être encore une petite fille qui s'était mal conduite, une boule dans la gorge et les larmes au bord des yeux.
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De toute façon, plus le grandissais, plus je comprenais de choses, et plus je trouvais que le monde des adultes était moche. Et, pourtant, je sentais que je m'en rapprochais tant mon monde à moi, mon enfance, ma faisait l'effet d'un entonnoir qui devenait de plus en plus étroit au fur et à mesure que j'avançais.
La vie quand elle avance, c'est des plus qui, à l'arrivée, font des moins.
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Vidéo de Mikaël Ollivier
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