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EAN : 9782742746309
96 pages
Actes Sud (16/01/2004)
3.31/5   13 notes
Résumé :
"Le métro, lui, s'en fout. Il charrie. Des gens. Assis. Debout. Toujours les mêmes. Il charrie en bas, en creux, plus profond que la mer ; charrie le mensonge de destinations aux noms de châteaux et de plaines, charrie des détresses souterraines et des suicides différés. Et ses portes s'ouvrent et se ferment devant la misère qui piétine dans ses souliers fendus - s'ouvrent et se ferment au signal sonore, râle malade qui s'échappe de sa bouche comme un dernier baiser... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Onze nouvelles.
Un thème : le quotidien.
Un dénominateur commun : la souffrance.
Banalité des situations, incompréhensions involontaires, blessures ancrées.
L'écriture poétique rend beau à lire ce qui est laid : la magicienne Olmi a opéré une fois de plus.

"A Bonne école" où la pédagogie sottement utilisée passe à côté d'une ado, "Mona Lisa humiliée.
"Privée", lieux communs, idées générales empêchent de vieillir dans la dignité que requiert le terme être humain. La relation grand-mère/petite-fille est très belle, engloutie par les "autres", les handicapés de la pensée authentique.
"Paris-Prestige", le rythme de la rame de métro s'insinue au fil des mots, des sensations, de la pauvreté...
"Cernée" par tous, partout, mais il y a la pluie et ses perles.
"Joseph, La Nuit", quand comprendra-t-on les drames que peut vivre un enfant, drames qui marquent au rouge la sensibilité naissante d'un petit d'être humain perdu dans le non-dit et l'incompréhension des "grands".
"A Tout Jamais", terrible nouvelle qui touche à la fragilité de toute vie.
"Mozart" ou l'art humorisitique de la manipulation et de l'importance du paraître.
"Petit Bal" laisse pantois. 1945, l'homme reste un être de la préhistoire...
"Complices" ou la complicité n'est pas toujours celle qu'on croit... Complicité sensuelle qui s'étiole dans une laideur insoupçonnable.
"Côté dames" ou la vie n'est pas la même pour tous, il y a des vies de "seconde main" condamnées par avance par ceux qui "avancent".
"Ô Solitude", homme, femme, enfant, déchirures.

Dire peu, donner envie de lire, éveiller.
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Les nouvelles de Véronique Olmi partent dans tous les sens...
D'une institutrice aussi bête que méchante à une actrice aussi belle que méprisable...
D'adultes qui n'entendent jamais les questionnements d'enfants aux portes du métro qui s'ouvrent et se ferment devant la misère qui piétine...
D'un burn-out à une tondue, d'amoureux chauds-bouillants à une grand-mère hospitalisée, d'une petite fille qui tourne sur un manège à Mozart le p'tit chien...

Tantôt tendres, tantôt tragiques, mortelles parfois, souvent douloureuses. Quelquefois une touche d'humour arrive à se faufiler...timide.
Une belle écriture qui peut déraper vers du familier au gré des sujets, mais toujours bien choisie.
Certaines nouvelles sont très courtes (2 à 6 pages), mais l'émotion passe. (souvent).

Comme toujours, des nouvelles sortent du lot ; mon quarté gagnant est :
_Paris-Prestige.
_ Joseph, la nuit.
_Petit bal.
_privée.
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Une note intermédiaire un peu sévère pour ce recueil de onze courtes nouvelles non pas que les plateaux de la balance soient vides mais plutôt que des textes très forts côtoient des histoires qui m'ont vraiment ennuyées. Heureusement que j'aime finir un livre car ce sont plutôt les nouvelles de la fin du recueil qui m'ont accrochée (A tout jamais, Petit bal, Complices, Côté Dames) : elles auraient obtenu quatre étoiles dans mon injuste palmarès. Toutes ces nouvelles ont en commun une souffrance cachée ou qui explose et un fort goût de malheur et violence pas forcément physique.
Quel que soit le sujet, qu'il m'ait intéressé ou non, il demeure que Véronique Olmi a un très grand talent d'écrivaine. Je n'ai pas fini de la lire.
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Un petit recueil de nouvelles qui se lit vite et bien. L'auteur décrit pour touches subtiles des instantanés de vie, d'émotions, de sentiments, avec une écriture toujours aussi fluide et juste.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi ne pouvait-il jamais regarder un match sans boire plusieurs canettes de bière ? "Parce que c'est bon", dit-il à Eva en déposant sur le bout de son nez un peu de crème à raser. Ce geste idiot la troubla, elle aurait aimé que Pierre chahute encore un peu, qu'il la bouscule dans le lit, qu'il mette ses mains froides dans son cou juste pour qu'elle le supplie d'arrêter et qu'il continue. Mais elle ne lui demanda pas.

[ "A tout jamais" ]
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_ Joseph, la nuit _

Luc était petit.
Petit Luc..."Fini ta viande, ne gâche pas".
Il baissa la tête.
Dans son assiette blanche à ramages, la tranche affalée était épaisse et suintante, elle devint vite son ennemie, une ennemie rusée : plus il mâchait, plus elle grossissait, prenait toute la place dans la bouche, pire qu'un mouchoir en boule.
"Du gibier ! Oh!"
Ils avaient tous les joues roses quand Marinette avait posé le grand plat au centre de la table.
Du gibier ! Qu'est-ce que ça voulait dire ?
Ça voulait dire que les invités étaient des gens très estimés et que la viande n'était ni de la vache ni du mouton, non, ça devait être un de ces animaux sauvages après lesquels les chiens aboient dans les feuilles mortes et que l'on pend par les pieds devant les boucheries, avec leur langue au ras du trottoir.
Après on arrachait les poils et on coupait en petits morceaux, mais la tête, bien entière, la tête ensuite, comme un diplôme on la clouait au-dessus de la cheminée.
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"Un petit chat", disait Pierre en regrettant un peu qu'elle ne fasse pas un effort pour ranger la maison. Oui elle était comme cela, un petit chat et la vie coulait, une vie doucement ensommeillée à l'image d'Eva le matin, une vie libre et sans projet comme celle des chats, mais ils ne le savaient pas, alors ils oublièrent. Ils oublièrent de se serrer dans les bras, très fort, ils oublièrent de sentir combien les joues de Pierre étaient douces et le corps d'Eva brûlant. Comme un œuf. Brûlant.

[ "A tout jamais" ]

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Décidément, on ne pouvait jamais participer au monde des grands, c'était toujours trop gai ou trop triste : tantôt on parlait si fort devant Luc en clignant de l’œil et c'était un mensonge, tantôt on baissait la voix quand il arrivait et c'était un secret.

[ "Joseph, la nuit..." ]

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Videos de Véronique Olmi (65) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Véronique Olmi
Lecture de Véronique Olmi tiré du livre Figures d'écrivains, dirigé par Étienne de Montety.
Découvrez un portrait inédit de la littérature française. La visage, la plume et la voix de 70 grandes figures des lettres réunies pour un cadavre exquis historique.
Pour en savoir plus : https://www.albin-michel.fr/figures-decrivains-9782226436351
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Véronique Olmi

Née à Nice en...

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