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Marie-Odile Masek (Traducteur)Tahar Ben Jelloun (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020181617
330 pages
Seuil (03/02/2000)
3.48/5   282 notes
Résumé :
Quelque part en Italie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans une villa transformée en hôpital militaire, Hana, une jeune infirmière, veille sur son unique patient : un aviateur anglais atrocement brûlé lors d'un accident d'avion dans le Sahara. Deux hommes font irruption dans la villa éventrée par les obus, et chacun tour à tour doit dévoiler son secret. Le plus énigmatique reste celui de ce patient anglais, ivre de morphine, amoureux du désert, qui raconte ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 282 notes
"Le patient anglais", c'est avant tout une poésie âpre et rude, aussi blessante et brûlante que le souffle du Sahara. C'est ensuite une atmosphère, celle de la Seconde Guerre mondiale, que l'on croit bien connaître au fil des témoignages et des lectures mais que l'auteur nous présente ici sous un angle nouveau, celui du minage de la retraite des vaincus pour ralentir l'avancée des Alliés et leur occasionner de lourdes pertes. Enfin, "Le patient anglais", ce sont trois histoires qui s'entremêlent dans un ballet poignant : celle d'Hana, la jeune infirmière canadienne, celle de Kip, le jeune sapeur indien, et celle du fameux patient anglais, l'homme mystère, ce grand brûlé rescapé du crash de son avion en plein désert.

Si, ouvrant les pages de ce roman, vous pensez y retrouver le romantisme de son adaptation cinématographique, vous risquez d'être déçus. Comme je vous le disais, le récit est avant tout âpre et la narration est déstructurée, elle est une énigme que vous aurez à résoudre, récoltant patiemment les indices cachés par l'auteur dans son oeuvre.

Michael Ondaatje est né au Sri Lanka et même s'il a la nationalité canadienne, bon sang ne saurait mentir, on retrouve dans sa plume le flegme et l'absence de stress des Indiens. D'où ce rythme lent qui pourrait rebuter une majorité de lecteurs et qui m'a souvent obligée à m'accrocher pour ne pas laisser mon intérêt se déliter. L'auteur nous emmène de la fertile campagne anglaise à l'aride étendue du désert de Lybie, de Florence au Caire. le mystère qui entoure l'identité et le parcours du patient anglais est à peine éclairé par les quelques flash-back retraçant la passion adultérine qu'il a partagée avec Katharine Clifton. Paralysé par ses brûlures, le corps réduit à un vulgaire morceau de carbone, le patient anglais est livré aux soins attentionnés d'Hana qui l'a isolé du corps sanitaire de l'armée et l'a installé dans les ruines d'une villa toscane. Dans ce décor hors du temps et hors du commun, les personnalités vont se révéler, les sentiments se développer et la vie renaître tant bien que mal, malgré des passés chahutés.

Une lecture en demi-teinte que j'aurai moyennement appréciée au final. Le style est très littéraire, sans aucun doute talentueux mais aussi très souvent abscons, jusqu'au surréalisme. Et mieux vaut avoir lu "Kim" de Kipling avant de découvrir "Le patient anglais", Ondaatje s'y référant fréquemment, ce qui n'a rien de surprenant étant donnée la mixité de ses influences culturelles.


Challenge de lecture 2015 - Un livre adapté en film
Challenge AUTOUR DU MONDE
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Je sors de ce roman avec l'impression désagréable d'une chevauchée ratée : après une mise en selle pénible dans les premières pages, obscures et déstructurées, j'ai passé l'essentiel de ma lecture à me faire désarçonner avec la sensation de me retrouver régulièrement le cul par terre à regarder passer ma monture, une bête splendide mais qui visiblement ne voulait pas de moi.
Au vu des critiques, cela me rassure de ne pas être la seule à être passée à côté de ce récit primé, à ne pas avoir saisi le sens, à n'avoir pas compati aux personnages que, à l'exception de Kip le sapeur sikh, j'ai regardé passer comme des ombres, à ne pas avoir été sensible à cette évocation-là de la barbarie de la guerre, à n'avoir pas compris la place qu'y tient le désert.
ça me met en rogne un échec de lecture pareil, mais ce sont des choses qui arrivent à nous autres lecteurs.
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Retour de lecture sur "Le patient anglais", un roman de Michael Ondaatje, écrivain canado-srilankais, publié en 1992, initialement sous le titre “L'homme flambé”. Ce livre a été adapté en 1996 au cinéma par le réalisateur Anthony Minghella, dans un film qui a raflé pas moins de 9 oscars. Il raconte l'histoire, qui se passe en Italie à la fin de la deuxième guerre mondiale, de quatre personnages: Hannah, une jeune infirmière qui veille sur un aviateur anglais grand brûlé, Cravaggio un ancien voleur devenu espion, et Kip un Sikh indien qui est démineur. Ils se retrouvent tous les quatre par différents hasards dans une villa italienne transformée en hôpital de campagne, sur les hauteurs de Florence. Dans une ambiance de chaos, isolés du reste du monde et entourés de mines, on suivra pendant plusieurs semaines l'évolution des relations qui se tissent progressivement entre eux, on découvrira surtout les secrets de chacun, et l'histoire qui se cache derrière le mystère de cet homme flambé. Qui est-il vraiment ? Un espion ? Un aviateur ? Un explorateur ? C'est un livre qui est dans ma bibliothèque depuis la sortie du film. J'avais beaucoup aimé celui-ci, impressionné à l'époque par la photographie époustouflante sur grand écran, la qualité de la réalisation bien que très académique, et surtout par l'interprétation de Kristin Scott Thomas et dans une moindre mesure par celle de Ralph Fiennes. J'étais longtemps sceptique quant à l'intérêt de lire ce livre, mais finalement, comme souvent, il apporte une version tout à fait différente du récit, même si la trame est globalement la même. Il est beaucoup moins axé sur la romance, avec une vision beaucoup plus noire et désabusée du monde, il y a donc un réel intérêt à le lire, même connaissant le film. J'ai retrouvé avec grand plaisir cette histoire, qui parle d'espions, d'amour, de trahison, sur fond d'explorations dans le désert libyen et ensuite de fin de guerre en Italie. le gros souci avec ce livre, et qui est son principal défaut, réside dans la narration. Malgré des images très poétiques, celle-ci est terriblement chaotique, manque de fluidité et surtout de clarté. La concordance des temps est aléatoire, on passe régulièrement du passé au présent. D'un paragraphe à l'autre, on change de personnage sans forcément comprendre de qui il s'agit. Les descriptifs manquent de précision, de détails, ce qui limite notre capacité à imaginer les scènes. Tout cela donne une impression de manque de maîtrise, de fouillis. On peut laisser à l'auteur le bénéfice du doute, et supposer qu'il a fait cela de manière intentionnelle pour exprimer le chaos et les traumatismes de la guerre, il n'empêche que cela plombe fortement cette lecture et lui donne un côté très désagréable et difficile à suivre. Si on arrive malgré tout, et tant bien que mal, à rattacher les wagons, on trouvera dans ce livre quelques grandes qualités qui rendent la lecture intéressante. C'est écrit avec beaucoup de sensibilité, un récit complexe d'une belle densité, avec trois histoires qui s'entremêlent, pour finalement rassembler ces quatre personnages fantomatiques en un même lieu. Ils essayent d'y retrouver un sens à leur vie, de garder leur humanité et même de vivre un amour quitte à ce qu'il soit désespéré, au milieu de ce chaos de fin de guerre. Il y a dans ce livre une dimension philosophique totalement absente dans le film. le décor de ce huis-clos, dans cette villa-hôpital abandonnée, et l'atmosphère que l'auteur a su magnifiquement créer autour d'elle, collent parfaitement à ce récit. le livre montre également une facette de la guerre dont on parle rarement : celle des lignes arrières saturées de pièges et de mines après le retrait des vaincus et les démineurs qui risquent leur vie à chaque instant pour tout nettoyer. le tout est très crédible et pour ce qui est du travail des démineurs, très détaillé et instructif. C'est pour conclure une lecture qui, malgré ses gros défauts, reste globalement positive et intéressante. C'est, par rapport au film, une toute autre manière de raconter cette histoire, beaucoup moins portée sur l'esthétique et la romance, mais bien plus profonde, dense, et noire.
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Je ne me serais jamais lancée dans la lecture de ce livre si je n'avais pas autant apprécié le film du même nom.
Je suis partie du postulat qui pour l'instant s'est toujours révélé exact que les oeuvres littéraires dont sont tirées les films sont en général bien meilleures que les dits-films...Eh ben, la, j'ai trouvé l'exception qui confirme la règle.
Autant j'avais apprécié le film d'Anthony Minghella sublimé par la musique envoutante de Gabriel Yared, autant je n'ai pas accroché plus que cela au livre.
J'ai trouvé les personnages pas toujours très attachants et developpés, entre autres Katherine, et surtout j'ai eu par moments de la peine à suivre le fil conducteur de la narration.
Une lecture en demi-teinte donc, et même si le livre n'est pas mauvais, j'affirme haut et fort que le film est bien mieux...et puis c'est tout !!
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C'est la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au coeur de l'Italie, dans un monastère dévasté converti en hôpital de fortune délaissé, Hana la jeune infirmière canadienne prend soin de son unique patient : un anglais grièvement brûlé sur tout le corps. Qui est-il ? Elle, Caravaggio l'Italien ami de la famille et Kip le sapeur sikh se retrouvent sur place, pour des raisons variées, et semblent considérer l'endroit comme un point de chute où leurs âmes égarées font l'analyse de tout ce qui leur est arrivé...

+__+

Si si, je sais que j'ai un avis après la lecture de ce livre, des ressentis multiples et variés, une appréciation... Mais laissez-moi rassembler mes idées avant, laissez-moi... atterrir.
Parce que ce bouquin a de quoi laisser coi et pantois, la bouche et les yeux grands ouverts d'incompréhension, voire même... de perdition.
Je me sens bête, mais je n'ai pas compris. "Quoi ?" me demanderez-vous. Je n'ai pas compris le sens, l'intérêt, les images, l'écriture, la construction, la soi-disant beauté qui a valu à cet ouvrage d'innombrables critiques élogieuses ainsi que le Man Booker Prize. le style est hyper personnel, obscur et ô combien abstrait. Les évènements s'enchaînent parfois sans queue ni tête, avec des retours en arrière ou avant loin d'être aisés à suivre. Les métaphores sont extrêmement énigmatiques et pour beaucoup inintelligibles, avec des formations de phrases plus qu'alambiquées. Combien de fois ai-je relu un passage pour mieux comprendre, sans toujours au final ne rien comprendre, me demandant à chaque fois "mais de quoi/de qui parle-t-il bon sang ?!!". Des gestes étranges, des personnages qui sortent de nulle part dans des situations qui arrivent à l'improviste, sans jamais avoir d'explication.
En outre les personnages sont loin d'être attachants, sauf peut-être Kip, dont les passages sur son travail en Angleterre sont les plus forts (et les plus limpides... cause à effet). Certainement parce qu'ils ne sont pas si clairs, eux et les relations qu'ils ont. La fin est aussi impénétrable que le reste.
Faut-il mériter ce livre ? Faut-il l'étudier comme à la fac pour en dégager le sens réel ?? Que faut-il donc pour l'apprécier ? Pour l'aborder ? Je n'ai pas compris et j'en ressors interdite.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
- [...] Il n'y a que les riches qui ne puissent pas s'offrir le luxe d'être malins. Ils sont compromis. Ils se sont laissé enfermer dans leurs privilèges depuis de longues années. Ils doivent protéger ce qui leur appartient. Personne n'est plus méchant que les riches. Tu peux me faire confiance. Ils doivent se conformer aux usages de leur monde civilisé de merde. Ils déclarent la guerre, ils ont leur honneur, ils ne peuvent pas partir.
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La bouche révèle le manque de confiance en soi, la suffisance, ou tout autre nuance de caractère. Pour lui, elle est ce qu'un visage a de plus complexe. Il n'est jamais sûr de ce qu'un oeil révèle. Mais il peut lire la façon dont la bouche peut s'assombrir jusqu'à la dureté, suggérer la tendresse. Il est aisé de se méprendre sur un oeil [...].
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Une histoire d'amour, ce ne sont pas des êtres qui perdent leurs coeurs mais plutôt des êtres qui découvrent cet habitant acariâtre qui, lorsqu'on se heurte à lui, laisse à entendre que le corps ne saurait tromper qui que ce soit, ni quoi que ce soit : ni la sagesse du sommeil, ni l'habitude des courbettes. C'est une destruction de l'être et du passé.
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Les moments avant de s'endormir sont ceux où elle se sent le plus en vie, elle saute par-dessus les fragments de la journée, emportant au lit chaque instant, comme l'enfant y emporte livres de classe et crayons.
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Le désert ne pouvait être ni revendiqué ni possédé : c'était une pièce de drap emportée par les vents, que jamais les pierres n'avaient su retenir [...].
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Vidéo de Michael Ondaatje
L'auteur du Patient anglais, Michael Ondaatje, est de retour avec son nouveau roman Ombres sur la Tamise. C'est l'événement de ce mois-ci, que vous conseille Baptiste Liger du magazine Lire. Et la découverte à ne pas manquer s'intitule Les Jours, le premier roman, et pas des moindres, de Sylvain Ouillon.
La chronique complète sur Fnac.com : https://www.fnac.com/L-Instant-Lire-a-la-Fnac-le-match-France-Angleterre/cp43515/w-4
Tous les RDV de L'Instant Lire à la Fnac : https://www.youtube.com/playlist?list=PLE6647C332F180CFA
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