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André Gabastou (Traducteur)
EAN : 9782842613204
149 pages
Le Serpent à plumes (31/03/2002)
3.73/5   11 notes
Résumé :

Ce recueil de nouvelles de Juan Carlos Onetti est une fascinante galerie de portraits. L'auteur se montre le cruel scrutateur des bas-fonds : travesti prostitué, artiste clochardisé, enfants assassins, tout un peuple agonisant de Montevideo s'anime sous sa plume. Mais derrière ce dévoilement des misères, dévoilement presque savouré, se cache le questionnement profond de l'auteur sur la déchéance humaine, sur l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dès les années trente naît, en Amérique latine, une nouvelle littérature issue d'un espace socio-économique neuf : la grande ville, accaparée par une haute bourgeoisie, concentrant réfugiés, exilés, étrangers, paysans sans terre, marginaux et hors la loi.
Si Roberto Arlt scrute les bas-fonds et ses exclus absolus de Buenos Aires, avec une énergie atomique, la conclusion de cette dissection menant à la folie et la dépossession de soi, Juan Carlos Onetti décortique ici magistralement les mêmes recalés sociaux, mais à Montevideo.
Dans une écriture lapidaire et élégante, Onetti aborde la déshumanisation des exclus et des marginaux en une série de quinze nouvelles, où la décadence gangrène les âmes, les coeurs et les destinées : une humanité autant anéantie par la vie que par le recours au rêve. Eternelle voie sans issue.
Juan Carlos Onetti n'est pourtant pas pessimiste, mais déconcerté et inquiet. Et fasciné de cette inquiétude. Onetti disait : ma littérature est une littérature de bonté. En effet, sous le cynisme et la vénalité de ses personnages aux défaites interchangeables, pointe la compassion d'un auteur toujours en quête d'une « écriture innocente », subjective, où les liens tissés entre auteur, narrateur et personnages sont étonnamment emmêlés de complexité : Onetti est décoiffant.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Me voilà très ennuyée pour commenter ce recueil de nouvelles : il m'a glissé comme l'eau sur les plumes d'un canard. Je sens que, pour en parler, pour que me revienne en mémoire le souvenir d'un seul de ces textes (finis hier soir), il me faudra rouvrir le livre... Je m'y résous. Ma nouvelle préférée est sans doute "Ki No Tsurayaki" (mais je n'aurais pas retrouvé de mémoire le titre) car elle est un peu plus développer, j'ai eu le temps d'accrocher ma mémoire à une trame narrative à renversement. J'ai eu l'impression qu'il y avait des clins d'oeil culturels perceptibles par des sud-américains ("Elle" évoque-t-elle la fameuse Evita ?) mais ma squelettique culture hispanique ne pouvait m'être d'aucun secours pour les saisir.

Des êtres désespérés, à bout, avilis, racontés avec une sorte de sourire amer. La nature est souvent, par contraste, splendide.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce qu'il restait de la nuit, la noirceur qui l'entourait, cherchaient à la convaincre de la nécessité d'une descente, d'une immersion lente et sans heurts. A bout de forces, elle se rebellait pourtant et parvenait à se revoir au milieu d'un bal de campagne, où seul le vin doré donnait de la joie, où personne n'était ivre, le cercle des danseurs tournoyait au rythme des chansons, se laissait porter par elles, ce cercle qui fut sien, où elle évoluait légère et vêtue d'une robe à fleurs, heureuse, ignorant rides et petites douleurs des articulations, la peau du visage si fraîche, si lisse, à laquelle l'heureuse fatigue donnait un teint de rose, un oeillet dans les cheveux, un oeillet dans la poitrine, un oeillet dans la bouche.
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Le poète prétendait avoir visité un cimetière dans lequel il avait vu une jolie petite Japonaise accroupie qui agitait, inlassablement, un grand éventail sur la terre d'une tombe. Poussé par la curiosité, mère du savoir et de la poésie, Ki no s'était approché de la jeune fille et, après avoir fait les trois révérences d'usage, s'était risqué à l'interroger. Aussi bien sans avoir eu besoin de recourir aux mots, avec uniquement l'air interrogateur de son visage. La fillette - toutes les jolies femmes traversent les années comme d'éternelles adolescentes - mit un terme au va-et-vient de son poignet, leva les yeux tout en arborant un sourire nippon hésitant et figé. Puis elle dit avec tristesse : "Mon mari m'a fait jurer, sur son lit de mort, de lui rester fidèle tant que la terre de sa tombe serait humide. Et l'automne a été si pluvieux !"
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Videos de Juan Carlos Onetti (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Juan Carlos Onetti
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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