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Contre-histoire de la philosophie tome 3 sur 12
EAN : 9782246689119
310 pages
Grasset (18/04/2007)
  Existe en édition audio
3.95/5   50 notes
Résumé :

Les deux premiers volumes de cette " Contre-histoire de la philosophie " montrent, entre autres, que les présocratiques n'existent pas ; que Platon aspire à un immense autodafé des œuvres du matérialiste Démocrite ; qu'Epicure n'est pas un pourceau ; que l'épicurisme dure plus de cinq siècles ; que plus d'un millénaire de gnosticisme licencieux passe à la trappe du Moyen Age après la moulinette de l'h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce troisième tome de la "Contre-histoire de la philosophie", Michel Onfray continue à explorer les territoires peu connus, car matérialistes et hédonistes, de la philosophie.
Nous abordons ici le 17ème siècle, où les lumières commencent à percer l'obscurantisme religieux. Les libertins vont poser les jalons de la laïcité - à savoir la séparation des domaines de la religion et de la raison.

Pierre Charron va puiser à la source des penseurs grecs pour retrouver une sagesse pratique, laïque. Ami de Montaigne, il défend les plaisirs, la séparation de la foi et de la raison, la religion comme utilité sociale.

La Mothe le Vayer est un libertin baroque épris lui aussi de l'Antiquité. Son oeuvre, baroque, ressemble à un cabinet de curiosité. Il est influencé par les découvertes scientifiques (la terre n'est plus le centre de l'univers) et celle du nouveau monde et des récits de voyage (l'homme blanc et chrétien n'est plus un modèle unique). D'autre part les guerres de religion du siècle précédent ont engendré un certain scepticisme. Mais pas encore au point de remettre en cause l'existence de Dieu...

Le personnage de Saint-Evremond, libertin aux multiples visages, traverse le siècle. Né en 1613, il est mort en 1703, après 90 ans d'une existence bien remplie : campagnes militaires, salons libertins où il alternait entre l'art de la guerre et celui de la conversation. Homme de lettres malgré lui, ami des philosophes et des courtisanes, adepte d'Epicure, en exil la moitié de sa vie, il fut une figure marquante du "Grand siècle".

Gassendi, prêtre libertin, a pati de cette double identité et n'a pas réussi à relever le défi de son célèbre adversaire Descartes : fonder une philosophie matérialiste moderne.

Avec Cyrano de Bergerac, nous sommes plongés dans un univers baroque, à mi-chemin entre le conte philosophique et le roman de science-fiction.

Enfin, la figure de Spinoza nous ramène sur un terrain plus connu : rejeté par sa communauté religieuse d'origine, menant une existence ascétique et hédoniste à la fois, il considère que la religion est un instrument du pouvoir politique. C'est la connaissance qui nous mène à la béatitude, car Dieu c'est le monde.

Toutes ces auteurs, plus ou moins connus, vont nous préparer au grand bouleversement du siècle des lumières et à l'avènement de la modernité.

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Onfray continue son voyage en faisant connaitre les philosophes qui sont mis "au placard" par ceux qui on pignon sur rue .
L'avantage avec Onfray c'est qu'il va au fond des choses , sans se soucier du qu'en diras t'on .
Et il à bien raison .
Ce tome là aborde les philosophes méconnus du 17 ème siècle , ceux qui on inspirés pour la plupart les "penseurs" reconnus , mais dont les textes sont demeurés dans les limbes de l'histoire .
Comme pour les deux premiers tomes c'est un plaisir que de découvrir ces auteurs qui ont au final autant de mérite que les "ténors " de la pensée .
Une série qui définitivement fait du bien et qui conserve tout son intérêt , ce qui est bien rare .
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Le libertin baroque pense en regard de la découverte du Nouveau Monde.

Le libertin baroque réfléchit en se souvenant des guerres de religion.

Le libertin baroque recourt à une méthode sceptique.

Le libertin baroque effectue des dissociations d'idées.

Le libertin baroque revendique une liberté philosophique totale.

Le libertin baroque crée une raison moderne.

Le libertin baroque généralise le modèle scientifique.

Le libertin baroque réactive les sagesses antiques.

Le libertin baroque propose une sagesse existentielle.

Le libertin baroque réhabilite la morale immanente épicurienne.

Le libertin baroque cherche ses modèles dans la Nature.

Le libertin baroque pratique une zoophilie philosophique.

Le libertin baroque traite le corps en complice pendant que la civilisation issue de la culture judéo-chrétienne pratique la haine paulinienne des corps , la détestation des désirs et des plaisirs , la déconsidération de la matière corporelle.

Le libertin baroque développe une étique par-delà le Bien et le Mal. Non pas immorale ou amorale , mais utilitariste.

Le libertin baroque pratique la communauté philosophique rieuse et discrète.

Le libertin baroque sacrifie au fidéisme.

Les libertins baroques créent la laïcité , le principe de séparation des ordres qui autorise le développement d'une sagesse immanente , déconnectée de la religion catholique , apostolique et romaine.

Les libertins baroques fonctionnent comme les îles d'un archipel : ils constituent une entité cohérente , certes , mais chacun avec sa spécificité.
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Comme d'habitude avec M.Onfray, un livre très intéressant, fourni, plein de notions (parfois difficiles à comprendre mais on y arrive...), argumenté et surtout qui nous parle de personnages peu connus pour la plupart ou "mal" connus.
On savoure, oui oui, on savoure cet opus 3ème du nom, en cotoyant les libertins Charron, Saint-Evremond, on suit la querelle Gassendi/Descartes, on redécouvre Cyrano de Bergerac autrement que par la légende et on retrouve le grand Spinoza avec sa libre pensée si passionnante.
Encore une fois un très bon livre donc à recommander. Je ne me lasse pas..
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Onfray par ci, Onfray par là, on n'échappe pas à Onfray. Sur ses ouvrages, je ne sais rien ou j'ai une idée, mais je ne les ai pas lus. Sur le bonhomme, je ne le connais pas, encore que nous ayons échangé par mail. C'est un puits de science philosophique, une encyclopédie humaine dans ce domaine. Sur ses interventions diverses, variées, multi-directionnelles, je n'extrairai rien. Quand on parle énormément, on finit toujours par crisper les gens. J'ai un avis global : "Sa logique n'est pas la mienne." Une critique j'en ai une, sur la vidéo du dessous qui nous parle d'une journaliste de France-info et d'un classement de la liberté de la presse. Il semble lui même critiquer la journaliste qui n'aurait pas citée de le classement de la France. Et d'énumérer le classement, comme un gamin le ferait. Et le premier, et le second, et le quinzième, etc. On est 34e cette année, on a perdu deux places par rapport à 2019, et, un peu pour le pariodier : "C'est pas un bon classement tout ça, la journaliste ne nous l'a pas dit, et c'est de la faute à Macron". Monsieur Onfray... Vous voulez faire un travail en profondeur sur cette information qui vous a déplu ? Expliquez-nous comment a été pondu ce classement. Quels sont les éléments constitutifs de ce classement ? Les points de classement, qui sont supposés être constitutifs de ce classement, nous classent-ils vraiment parmi les mauvais élèves ou plus certainement dans les élèves qui pourraient mieux faire, mais qui finalement s'en sortent pas si mal. Là vous nous faîtes un commentaire de gamin, qui on montre la lune et qui regarde le doigt. Vous avez des gros doigts et vous n'avez pas inventé la lune. Ca sera ma conclusion.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Personne ne part en guerre contre Dieu. On le laisse là où il est, on le pense épicurien, insoucieux du destin des hommes. Cette façon de délaisser ce sujet contribue à la séparation des deux domaines bien distincts : la Foi et la Raison, la Religion et la Philosophie. D'un coté la croyance, de l'autre les usages d'une raison bien conduite. En agissant de la sorte - et très tôt : avec Charron en 1601 -, les libertins baroques créent la laïcité, le principe de séparation des ordres qui autorise le développement d'une sagesse immanente, déconnectée de la religion catholique, apostolique et romaine.
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L'enfer ? Bien sûr il existe, mais pas sur le mode de la géographie infernale mise au point par les Pères de l'Eglise pour menacer sur terre les hommes rétifs aux injonctions des clergés. La pastorale chrétienne fait un abondant usage des Enfers... Spinoza, pour sa part, identifie l'enfer aux passions mauvaises. Humaines, trop humaines, très humaines...
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Le philosophe ajoute que parfois, souvent même, les animaux montrent une grandeur supérieure aux humains:eux, en effet, n'enlèvent pas la vie pour le plaisir de mettre à mort, ils ne jouissent pas d'infliger douleur et souffrance; ils tuent pour manger, sans aucune autre raison cruelle.
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Le bonheur terrestre ? L'acatalepsie - autrement dit : la quiétude consubstantielle au renoncement à chercher des solutions aux problèmes (p.84)
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Car le sage va plus vite , plus loin que la majorité des gens.
S'il dit tout haut ce qu'il pense tout bas , nul doute qu'il choque ou , pire , qu'il génère des troubles.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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