Le nécessaire suffit bien: désirer ce qu'on peut s'offrir, c'est cheminer vers le bonheur.
Le philosophe, c'est celui qui, dans la simplicité, voire le dénuement, met de la pensée dans sa vie et sa vie dans sa pensée. Il tisse de solides liens entre sa propre existence et sa réflexion, sa théorie et sa pratique. Pas de sagesse sans implications concrètes de cette imbrication.
Le philosophe, c'est celui qui, dans la simplicité, voire le dénuement, met de la pensée dans sa vie et sa vie dans sa pensée.
Le philosophe, c'est celui qui, dans la simplicité, voire le dénuement, met de la pensée dans sa vie et sa vie dans sa pensée.
Il tisse de solides liens entre sa propre existence et sa réflexion, sa théorie et sa pratique.
Pas de sagesse sans implications concrètes de cette imbrication.
Plus délicates que l'homme, nous dit Diogène, rainettes et roussettes supportent l'air froid, mieux, elles sont même capables de passer l'hiver dans l'eau glacée. Le cynique montre avec les grenouilles ce qu'il faut faire quand l'évitement n'est pas possible, quand on ne peut échapper au combat : il faut supporter la nécessité avec grandeur. La maîtrise est la vertu première : le sage doit montrer qu'il dépasse l'événement et ne se fait pas dépasser par lui.
Une vieille ayant soulevé chaque jour sur ses épaules un jeune veau en vient à porter un bœuf sans même s'en rendre compte.
Devant tout pouvoir qui exige soumission et sacrifices de toute nature, la tâche du philosophe est l'irrespect, l'effronterie, l'impertinence, l'indiscipline et l'insoumission. Rebelle et désobéissant, et bien que convaincu du caractère désespéré de sa tâche, il se doit d'incarner la résistance devant le Léviathan et ses porteurs d'eau. Il s'agit d'être impie et athée en matière politique.
Sloterdijk montre comment le kunisme peut-être un moyen de lutter contre le cynisme contemporain
Toute la pensé cynique est traversée par cette stratégie de l'évitement : lorsque le combat est inutile, parce qu'il mobilise trop d'énergie et de volonté, il faut refuser l'affrontement et se contenter des moyens qui permettent de passer outre le désir.
Plutôt que se complaire dans l'ascétisme, se faire une loi de résister au plaisir, tirer orgueil de macérations et autres mortifications, le cynique se fait hédoniste en préférant la quiétude obtenue par la jouissance, plus sûre que l'état dans lequel laisse tout renoncement.
Obéir au désir pour mieux l'oublier.
Mais quand on veut confiner la philosophie dans un ghetto, rien n'est plus sûr que l'esprit de sérieux.