AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253942825
345 pages
Le Livre de Poche (01/06/1999)
3.72/5   89 notes
Résumé :
Poursuivant l'exploration de sa philosophie hédoniste, Michel Onfray en aborde, avec ce nouveau livre, le versant politique.
Voici donc, magnifiée, la figure du rebelle dont le génie colérique porte, à travers l'histoire, l'irrépressible désir de révolution. Une mystique de gauche ? A coup sûr. Avec ses arrière-mondes anarchistes. Avec sa volonté si actuelle de réenchanter un monde soumis à l'économisme. Avec son idéal de plaisir opposé à cet idéal ascétique ... >Voir plus
Que lire après Politique du rebelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il est des auteurs que l'on découvre par les médias, et qui nous impressionnent par leur vision des choses, leur verve ou leur culture. Michel Onfray, en ce qui me concerne, fait partie de ceux-là. Je l'ai découvert à l'occasion de la diffusion de ses conférences sur France Culture, et j'avais énormément aimé sa façon de parler et de présenter les auteurs et penseurs qu'il aborde.

Lire Politique du Rebelle en tant que première oeuvre pour découvrir l'oeuvre écrite de Michel Onfray n'était sûrement pas la meilleure idée que j'ai eu. Il m'est en effet difficile de croire que le Michel Onfray que j'ai écouté et le Michel Onfray que j'ai lu soient une seule et même personne. Certes, une décennie sépare les deux, et les gens évoluent, néanmoins je n'ai aucunement retrouvé trace de cet auteur conférencier qui se fait historien de la Philosophie pour présenter une idée de ce que l'on appelle "Post-Anarchisme" dans cette Politique du Rebelle.
Je n'y ai trouvé, sur 300 pages, que quelques paragraphes dignes d'intérêt, vraiment dans le thème sensément abordé par ce livre. Certes, c'est assez bien écrit, et certains lecteurs ne manqueront pas d'être très intéressés, seulement je n'ai pas acheté ce livre en tant qu'oeuvre littéraire, mais en tant qu'oeuvre philosophique.
Le verbillage qui enrobe les idées, pas vraiment innovantes ni inédites, dissimule mal l'absence de véritable pensée philosophique. L'ouverture de l'ouvrage, qui consiste ni plus ni moins qu'en un point Godwin inutile, donne d'emblée la mesure: il n'y aura ici que des positions d'auteurs rapportées par Michel Onfray.
La répétition tout au long du livre de l'exemple nazi de la négation de la liberté et de l'être humain dessert absolument le propos et ne fait qu'agacer le lecteur. Certes, parfois on retombe sur une généralisation du principe à tous les totalitarismes, ou sur l'exemple du Goulag, mais sur le fond, rien ne change vraiment. Si l'on y ajoute des répétitions absurdes et inutiles d'adjectifs et de locutions toutes faites, on dresse un portrait assez noir de cette oeuvre, qui ne m'a jamais accroché.

Alors oui, l'hédonisme de Michel Onfray trouve une dimension politique que l'on peut tout à fait penser à partir de Politique du Rebelle. Mais très sincèrement, cela ne doit représenter qu'à peine une vingtaine de pages.
Tout le reste n'est que la négation de la pensée sensée être au centre de ce livre: la Liberté dans sa dimension anarchiste, individuelle, libertaire. Comment un auteur qui prône une liberté de pensée absolue, une revendication politique libertaire très forte et inébranlable, peut-il oser s'effacer derrière des auteurs dont la plupart sont morts depuis près d'un quart de siècle, au mieux, au moment de la rédaction de cet ouvrage?
Soit on est libre de penser, et on revendique ses propres positions, quitte à citer des auteurs pour établir une filiation d'idées, soit on ne l'est pas, et on cite des auteurs pour faire croire qu'on a une pensée.
Malheureusement, Michel Onfray semble faire partie de cette deuxième catégorie, en tout cas en ce qui concerne l'aspect politique de sa philosophie hédoniste...

Commenter  J’apprécie          168
La vision politique d'Onfray est captivante . Loin d'un manichéisme populiste à la Mélenchon , il dresse ici un inventaire de ce qui à fait sa vision politique , clairement à gauche , mais pas aveuglément à gauche . Onfray ne peut pas étre mis dans une boite , il est libre et c'est cette liberté qui constitue sa rebellion . A une époque ou le prisme politique est si ténu entre la droite et la gauche , il vient apporter une autre maniére de penser la politique , une maniére détachée des liens partisans et ouverte vers une liberté d'esprit qui est peut étre son principal atout . Onfray proche de Camus sur le plan politique ? Peut étre bien oui , et cela est trés intéressant .
Commenter  J’apprécie          130
Quel était le Onfray des années 90? Peut-être celui de ce livre.
On retrouve bien ce qui fait sens chez l'auteur, à savoir, notamment, son opposition à l'UE de Maastricht, sa critique envers une partie de la gauche, sa constante hédoniste - libertaire, son admiration envers Proudhon.
Plus étonnant est en revanche cet hommage appuyé envers nos intellectuels du temps passé, que cela soit Foucault, Deleuze, Bourdieu ou encore Bataille.
Tous, à leur façon des "nietzschéens de gauche". Ce qui est certain, c'est que sur Foucault il dit vrai. On peut peut-être lui faire confiance pour le reste.

Qu'on se le dise, Onfray a changé. Dans ce livre, Onfray commente, rend justice à des prédécesseurs, rejoint l'épistémologie et pense à partir du monde intellectuel qui débute avec Proudhon et Marx pour se terminer avec Bourdieu. Qu'est-ce qui change alors par rapport à aujourd'hui ? Il nous semble que le Onfray actuel pense à partir de sources brutes, régulièrement antiques, en oubliant ses confrères, se pose en victime du cénacle parisien et universitaire tout en évitant de préciser qu'il a une abondante couverture médiatique.

Sur certains points de l'ouvrage, nous sommes dans un désaccord profond, que cela soit sur Mai 68 ou sur son absence de critique envers celui qui édite ce livre dans la collection Figures chez Grasset, à savoir BHL l'imposteur (en effet, le chien ne mord pas son maître).

le reste se tient:
Une introduction locale, sorte de sous Joseph Ponthus décrivant la vie à l'usine, prose correcte mais probablement surjouée.
Une partie 1 multipliant les points Godwin, contre Adorno, pour Levi, Améry, Antelme.
Une partie II. tout à fait recevable sur la misère.
Une III. sur l'économisme (l'économie comme religion) recevable également.
Une IV. très bonne sur, cette fois-ci, ces fameux nietzschéens de gauche.
Le reste se tend un peu, se lit moins bien, sonne davantage comme des pirouettes théoriques.
Commenter  J’apprécie          42
Un essai surfait, mais pas inintéressant. C'est l'occasion pour moi de découvrir Michel Onfray via des écrits datant de près de quinze ans, ce qui autorise un contraste agréable avec ses prises de position récentes, peu dignes de ce que l'on pourrait attendre d'un intellectuel.


Par quoi commencer ? La forme, d'abord. Pour un ouvrage qui fait quelque peu l'éloge des classes populaires ou de ce que l'on appelait autrefois le lumpenprolétariat, je n'ai pu retenir quelques sourires mi-figue mi-raisin devant certaines expressions ou certains mots d'une complexité presque ésotérique, utilisés pour exprimer des idées simples.


Les idées ? Une critique assez juste et féroce des systèmes capitalistes, de leur imbrication dans la vie quotidienne et de leurs effets sur les groupes et les individus. Ce constat sert de rampe de lancement à ce que Michel Onfray appelle sa "philosophie hédoniste". Une idée de la politique à mi-chemin entre la lutte anti-autoritaire et l'exaltation de la liberté individuelle, avec ce que cela peut avoir de concision et de justesse mais aussi de broderies et de méthode Coué.


Au final, c'est un essai qui mérite d'être lu mais n'est pas à considérer comme un indispensable de la philosophie politique. Si les grilles d'analyse proposées sont intéressantes - quoique discutables - on a surtout l'impression de rester à la surface des choses et d'assister à l'éloge d'un idéalisme politique.
Commenter  J’apprécie          60
J'adore ce titre « Politique du rebelle ». Pour autant Michel Onfray ne fait pas simple même si je vois où il veut en venir. Il détaille ses propos avec un vocabulaire et des synonymes qui embrouillent parfois alors que le sujet des carcans physiques et spirituels est intéressant pour comprendre des hommes comme Blanqui qui a toujours suivi ses idées même en prison.
Je ne suis pourtant pas entièrement convaincue par la prose du philosophe d'autant plus que ce n'est pas une lecture facile dans les transports en commun.
Commenter  J’apprécie          91

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il y eut de nouveaux jours avec ce qui faisait les huit heures de tous. Certains qui étaient là depuis trente ou quarante ans avaient fini par se fondre dans le paysage, par devenir des morceaux de l'usine, des fragments de la bête qui soufflait toujours autant ses vapeurs méphitiques et ses brumes fades. Le matériau humain se confondait aux autres, au fer des poutrelles, au bois des palettes, à l'aluminium des cuves, au caillé flasque des fromages, aux mucosités noires qui dégoulinaient sur les murs comme des limaces. Le temps ne passait pas, il reculait même et remontait. Le sable paraissait grimper de l'ampoule inférieure vers l'ampoule supérieure, et cette rétroversion de la durée infligeait au corps une irréfutable régression.
Commenter  J’apprécie          110
"L'hédonisme est à la morale ce que l'anarchisme est à la politique: une option vitale, exigée par un corps qui se souvient."
Commenter  J’apprécie          410
Le corps devenait une mécanique intégrée dans l'ensemble des fonctions de l'animal : respiration, digestion, circulation, flux d'airs et de vents, d'odeurs et de miasmes, de solides et de liquides, de travail et de douleurs, d'hommes et de femmes. L'usine vivait à la manière d'un Léviathan embusqué dans les marécages. Les doigts pincés dans les clayons bleuissaient puis noircissaient de sang coagulé, les yeux piquaient à force de liquides brûlants instillés sous les paupières, les nerfs et les os du dos vrillaient l'influx et la colonne vertébrale dans les reins, les muscles des bras tremblaient, tétanisés par la réitération de l'effort et la pensée vagabondait, mais toujours ramenée dans mon esprit au travail et aux conditions dans lesquelles elle s'exerçait.
Commenter  J’apprécie          40
La force se distingue de la violence car la première sait où elle va, la seconde se soumet aux pulsions sauvages qui l'habitent. Le capitalisme est une violence, la politique est une force.
Commenter  J’apprécie          140
Embusqués, la tête dans les constellations qui les traversent, Deleuze et Foucault pratiquent la météorologie des grands espaces nietzschéens avant de capturer les zébrures de feu dans le ciel, avant, aussi, d'en infuser leurs œuvres à l'aide des fulgurances qui les caractérisent. Avec ce feu volé aux voies lactées et à la voûte étoilée, ils ont entrepris d'entretenir le bûcher dans lequel grillent les promoteurs de l'idéal ascétique, les prédicateurs de mort, les vendeurs d'arrières-mondes, les thuriféraires des vertus qui rapetissent, les contempteurs du corps, les maniaques d'au-delà, et tous ceux qui, après le cri Zarathoustra, se sont remis à genoux et prient, enchaînant litanies sur litanies.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
+ Lire la suite
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (266) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
433 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..