Je lui disais que la littérature n'est pas une chose pour des gens comme nous, pour les putes. De laisser ça à ceux qui n'ont rien à faire. Les bienheureux. Les ayants droit. Peut-être que j'avais tort. (p. 104)
Les mots mon amour sont des tanières de sang et de cris. Je raconte pour toi, ma petite. Je te raconte et t'appelle de mon exil intérieur. De mon île secrète, la plus lointaine. Les mots mon amour sont muets. Les gestes aussi pour te nommer. Tous les mots de mon corps ne sauraient suffire pour dire la douleur de la terre. ( p21)
Non je ne veux pas oublier. Il faut que je la raconte cette histoire sur fond de phénomène bref, de jamais vu. Il faut que je te raconte, petite Nina-Shakira à moi. Que je cesse de perdre mon temps à la banalité de la vie. Aux dégâts du tragique. Aux choses qu’on a mis tout une vie à construire et qui disparaissent en moins d’une minute. Dans l’espace d’un cillement. Il faut avancer.
Une ville sans pute est une ville morte
Ces objets (les livres), disait-elle, qui prennent peu de place dans la maison, mais beaucoup à l'intérieur de soi, dans son coeur, qui font jaillir la lumière dans le coin le plus reculé, le plus sombre de soi-même.
Le seul point de ralliement possible entre l'oppresseur et l'oppressé est dans l'acte même d'oppresser. L'oppressé souffre. L'oppresseur jouit.
La poésie n'est pas censée comprendre. Seulement sentir. Sentir jusqu'à pleurer...
La nuit cache le vrai visage du monde.
« Quand on se lève le matin, on ne se demande pas quel livre on va lire. Mais qu’est- ce qu’on va se mettre sous la dent. Je te conseille de fermer ton Jacques-Stephen je n’a sais quoi et de te mettre au boulot », lui dis-je gravement ce soir-là, quand elle m’avait fait part de son intention d’arrêter de brasser, de faire la putain quelque temps pour lire. (page 81)
Comment dire? Comment trouver les mots pour dire son amour pour les livres ? Ces objets, disait-elle, qui prennent peu de place dans la maison, mais beaucoup à l'intérieur de soi, dans son coeur, qui font jaillir la lumière dans le coin le plus reculé, le plus sombre de soi-même.