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Critique de Sando


En janvier 2010 a lieu à Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, un tremblement de terre qui causera la mort de plusieurs milliers de personnes. La narratrice, une prostituée qui a travaillé toute sa vie sur la Grand-Rue, demande à l'un de ses clients écrivain d'écrire sur ces femmes mortes à cause du séisme. Elle désire laisser une trace du passage de ces victimes que personne ne pleure et ainsi faire d'elles des immortelles.
C'est donc la voix de cette narratrice hors norme qui nous parvient, cette fille des rues qui ne mâche pas ses mots mais dont la sincérité raisonne au plus profond de l'être. C'est sa douleur que l'on entend, sublimée par la plume de l'écrivain. Ses paroles pleurent le drame dans une somptueuse mélodie. Il y a de la poésie, de la beauté pour décrire cette catastrophe. L'écriture est belle et terrible dans sa retranscription du drame. La dureté du métier, sale et dégradant, qu'elle compare à l'esclavage, est décrite avec lucidité et transparence. La narratrice ne cache rien dans ces portraits de femmes qu'on achète pour un instant de plaisir. Elle fait également le portrait des clients : les pressés, les frileux, les violents…
Mais si elle raconte, c'est avant tout pour se souvenir de Shakira, cette gamine qu'elle avait pris sous son aile et qui à douze ans avait déjà appris le métier de prostituée. Cette jeune rêveuse qui cherchait l'évasion, la liberté, à travers les livres. Si elle raconte tout ça, c'est pour ne pas oublier, pour protéger les souvenirs de « sa mémoire fissurée ». Un texte bouleversant donc, très court, qui se récite parfois plus qu'il ne se lit. A découvrir !
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