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Jean Orizet (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253109556
255 pages
Le Livre de Poche (25/08/2004)
4.25/5   8 notes
Résumé :
Les Plus Beaux Poèmes pour les enfants Dans cette anthologie à l'usage des enfants, nos grands poètes
classiques : Du Bellay, Ronsard, La Fontaine, Lamartine, Hugo, Marceline Desbordes-Valmore, Nerval, Rimbaud, Verlaine, tendent la main aux meilleurs de nos poètes contemporains : Paul Fort, Maurice Carême, Guillevic, Rousselot, Bérimont, Renard, Bosquet, Jeanine Moulin, parmi tant d'autres. Tous ces poètes ont été - ou sont encore - des pères, des mères et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans le regard d'un chat,
un oiseau bleu couleur du temps,
un albatros, ses ailes de géant qui l'empêchent de marcher,
un cheval noir et quatre ânes blancs.
À l'ombre d'un marronnier,
un jeu de rimes,
on dirait que le vent s'est posé quelque part.
J'ai pourtant trouvé une pomme
d'or rouge et de miel d'or.
Une pause.
entre maintenant et jamais
fait la pluie et le beau temps,
un merle rit du chant qu'il tresse,
c'est une île qui vient
avec des mots d'eau fraîche
qui font naître un paysage.
Le temps nous file entre les doigts
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un bon voyage,
l'eau est si bleue dans les poèmes
lorsque l'enfant paraît.
À vol d'oiseau,
l'été revêt champs, bois et fleurs,
de son pavillon de verdure
et de maintes autres couleurs,
par l'ordonnance de Nature.
Les yeux clos, j'écoute.
Mais il pleut,
de toute la pluie à la fois.
Dans l'ombre que j'ai faite en moi,
le jardin mouillé s'égoutte.
Quand reverrai-je hélas ! de mon petit village
écrit à la main,
un poème d'enfant. *


« Les plus beaux poèmes pour les enfants » de Jean Orizet est une savoureuse petite anthologie. En mêlant les thèmes, les auteurs anciens aux contemporains (Du Bellay, de Ronsard, La Fontaine y côtoient Hugo, Baudelaire, Rimbaud, et Cadou, De Obaldia, Carême, etc.), l'auteur a fait un choix très judicieux. Une compilation de textes qui, s'ils n'étaient pas tous à l'origine écrits pour les enfants, peut venir toucher leur sensibilité et leur curiosité.

À la lecture du recueil, on perçoit que le choix des poèmes est destiné à des enfants de 8 ans et plus. Faire jouer les mots et son imaginaire, faire naître un goût pour l'abstraction, dénicher le thème du poème, parler de son auteur (l'absence de références sur les écrivains est une lacune de cette anthologie), etc. Tout dans ce livre concourt à un bel éveil à la poésie. Petits et grands, chacun peut s'emparer d'un ou plusieurs poèmes du livre, les faire siens. du poème écrit à l'imaginaire de l'enfant, il y a beaucoup à découvrir.

Comme dans toute anthologie, j'ai été étonné de l'absence de certains auteurs comme celles de Jacques Prévert, Robert Desnos ou encore Jacques Roubaud qui ont chacun marqué de leur écriture la poésie pour enfants. Jean Orizet a fait d'autres choix.

Un poème m'a particulièrement ému dans ce recueil. Il est l'oeuvre d'Alice Cluchier. Écrit par une femme qui avait tout garder de son regard d'enfant :

« LA BULLE

Cette transparence irisée,
Dans laquelle le ciel se mire,
Flotte sur l'aile du zéphire
Où, gracile, elle s'est posée.

Bulle ! Ballon en miniature,
Seul mon regard peut te frôler ;
Tu n'existes que pour voler
Et te briser d'une éraflure.

Je t'adore, bulle légère,
Poussière d'eau, cristal d'embrun,
Mousseline de l'éphémère
Sur la nacelle d'un parfum. »


(*) essai de poème sans rimes et sans prétention, composé de vers et de mots extraits de textes présents dans l'anthologie.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
LE COEUR TROP PETIT

Quand je serai grand
Dit le petit vent
J’abattrai
La forêt
Et donnerai du bois
A tous ceux qui ont froid.

Quand je serai grand
Dit le petit pain
Je nourrirai tous ceux
Qui ont le ventre creux.

Là-dessus s’en vient
La petite pluie
Qui n’a l’air de rien
Abattre le vent
Détremper le pain
Et tout comme avant
Les pauvres ont froid
Les pauvres ont faim.

Mais mon histoire
N’est pas à croire :
Si le pain manque et s’il fait froid sur terre
Ce n’est pas la faute à la pluie
Mais à l’homme, ce dromadaire
Qu’à le cœur beaucoup trop petit.

Jean Rousselot
(p. 217-218)
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Théophile Gautier :

Premier sourire de printemps

Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.

Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »

(p. 80-81)
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Le temps des contes

S'il était une fois
Nous partirions à l'aventure.
Moi, je serais Robin des Bois
Et toi tu mettrais ton armure.

Nous irions sur nos alezans
Animaux de belle prestance,
Nous serions armés jusqu'aux dents
Parcourant des forêts immenses.

S'il était encore une fois
Vers le Château des Contes bleus
Je serais le beau fils du Roi,
Et toi tu cracherais le feu.

Nous irions trouver Blanche-Neige
Dormant dans son cercueil de verre,
Nous pourrions croiser le cortège
De Malbrough revenant de guerre.

S'il était encore une fois
Au balcon de Monsieur Perrault
Nous irions voir Ma Mère l'Oye
Qui me prendrait pour un héros.

Et je dirais à ces gens-là :
Moi qui suis allé dans la lune,
Moi qui vois ce qu'on ne voit pas
Quand la télé le soir s'allume,

Je vous le dis, vos fées, vos bêtes,
Font encore rêver mes copains
Et mon grand-père le poète
Quand nous marchons main dans la main.

Georges Jean (1920-2011)
(p. 101-102)
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Le petit monde des enfants

Le ciel enveloppe nos jeux ;
Nos cris sont ceux de l'hirondelle,
Un papillon nous rend heureux
Nos bras battent comme des ailes.

En nous le soleil resplendit.
Tous les instants sont des arômes
Le sol reflète un paradis :
Celui de la fée et des gnomes.
Le frais encens venu des tiges,
Du sang végétal et des troncs
Nous donne de joyeux vertiges,
Que les songes étoileront.

Nous sommes des rais de lumière
Pris à l'éclat de la beauté.
Notre regard reste fixé
Sur l'entrelacs de la chimère
Et le cristal des puretés.

ALICE CLUCHIER
(p. 51)
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Tu dis...



Tu dis sable
et déjà
la mer est à tes pieds

Tu dis forêt
et déjà
les arbres te tendent les bras

Tu dis colline
et déjà
le sentier court avec toi vers le sommet

Tu dis nuages
et déjà
un cumulus t’offre la promesse du voyage

Tu dis poème
et déjà
les mots volent et dansent
          comme étincelles dans ta cheminée


// Joseph-Paul Schneider (1940- 1998)
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Video de Jean Orizet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Orizet
« […] Alphonse a été tellement pillé qu'on l'a surnommé « La Vache Allais ». Généralement […] - une pensée bien tournée dans une langue châtiée, dotée d'une apparente profondeur de jugement, est attribuée au sieur De La Rochefoucauld (1613-1680) : on ne prête qu'aux riches, surtout s'ils sont ducs. Il en va de même, plus près de nous, pour le cher Alphonse. Un mot drôle, un propos étonnant, loufoque, iconoclaste, féroce, amer ou logique jusqu'à l'absurde ne saurait être que d'Alphonse Allais (1854-1905) […]. Notre humoriste national, mort en 1905, a bel et bien été un précurseur dans ce qui fera la richesse littéraire, artistique, poétique, ludique du XXe siècle […]. Allais reste un grand méconnu à l'oeuvre immense […]. Il a écrit, en 25 ans, près de 1 700 contes. Si on y ajoute les poèmes, les fables-express, les distiques olorimes, les recettes de cocktails du Captain Cap et les histoires en tous genres, cela représente au moins deux dizaines de volumes. […] » (Jean Orizet)
« La blague est la seule arme à employer contre la solennité imbécile d'un tas de messieurs qui voudraient faire prendre leurs baudruches pour des blocs de marbre. Quant aux graves patauds qui n'aiment pas la blague, ils me rappellent un cul-de-jatte que j'ai rencontré l'autre jour : ce pauvre bout d'homme haussait les épaules en voyant passer les cyclistes. » (Alphonse Allais)
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Référence bibliographique : Alphonse Allais, Pensées, textes et anecdotes, Le Cherche Midi, 2016.
Image d'illustration : https://www.gettyimages.ch/detail/nachrichtenfoto/allais-c1893-alphonse-allais-french-writer-and-nachrichtenfoto/802472582?language=fr
Bande sonore originale : Circus Marcus - le bal de Rémy le bal de Rémy by Circus Marcus is licensed under an Attribution-NonCommercial 3.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/CIRCUSMARCUS/Danse_Rmy/le_bal_de_remy/
#AlphonseAllais #PenséesTextesEtAnectodes #LittératureFrançaise
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