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EAN : 9782070178292
496 pages
Gallimard (01/01/2016)
3.7/5   319 notes
Résumé :
Pour se défendre dans un procès qu’il s’intente à lui-même, l’auteur fait défiler au galop un passé évanoui. Il va de l’âge d’or d’un classicisme qui règne sur l’Europe à l’effondrement de ce «monde d’hier» si cher à Stefan Zweig. De Colbert, Fouquet, Bossuet ou Racine à François Mitterrand, Raymond Aron, Paul Morand et Aragon.

Mais les charmes d’une vie et les tourbillons de l’histoire ne suffisent pas à l’accusé :
"Vous n’imaginiez tout de m... >Voir plus
Que lire après Je dirai malgré tout que cette vie fut belleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 319 notes
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle de Jean d'Ormesson m'a laissé une impression de lecteur mitigée. Ces mémoires construites comme un dialogue entre son Moi et son Surmoi sont à la fois passionnantes et indigestes. Passionnantes par la somme des personnages qu'il convoque et dont les rencontres ont jalonné son chemin, façonné sa pensée et orienté ses choix. Quelle vie ! On se sent tout petit à côté, un peu envieux d'avoir pu côtoyer et échanger avec les plus brillants de son temps. Indigestes, parce qu'à force, toutes les références et les saynètes qui les accompagnent alourdissent la narration, font parfois perdre le fil du débat entre son ego et le juge freudien. Ce n'est pas le livre de lui que je préfère, mais j'ai beaucoup appris sur son parcours, hors du commun, qui ne fait que renforcer l'admiration qu'ont pu provoquer certaines de ses oeuvres
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Le kaléidoscope de la vie
OU
Un portrait impressionniste.

Jean d'Ormesson s'est convoqué au tribunal et, prenant le rôle du Grand Inquisiteur des Frères Karamazov, se traduit en justice. de quoi s'accuse t-il ? On l'ignore. Rien de bien précis. Ou alors d'avoir vécu. Avec trop de bonheur, peut-être ?

Une vie, un fleuve, tourbillonnant d'anecdotes, d'images, de rencontres...Un bonheur, qui ne demande qu'à se continuer. L'enfance, insouciante, heureuse, solidement enracinée dans l'amour de ses parents, au point d'être à peine marquée par la guerre qui l'entoure. Un bonheur où l'on souhaiterait demeurer, et qui enfante l'indécision : que veux tu faire de ta vie ? Etre heureux... Enfin, puisqu'il faut une réponse plus concrète : j'aime lire, j'aime étudier...

Le choc de la réalité : la khâgne et la rue d'ulm sont remplis de jeunes gens au moins aussi doués que lui et bien plus bûcheurs. Alors on se met à travailler, quand même. Une ambivalence qui ne le quittera plus : il aime traîner mais travaille énormément en prétendant ne rien faire. Elégance d'aristocrate ? Mais l'activité ne semble t-elle pas légère quand on fait ce que l'on aime ? Une aggrégation en philosophie bien qu'il ne se sente pas à l'aise en philo. l'Unesco, des dépits littéraires, les travaux au Figaro, puis les succès en librairie et la coupole. Enfin un endroit où l'on se sente chez soi, un nid ! D'ailleurs, s'il quitte Le Figaro, c'est pour se consacrer à la littérature, même si la venue d'Hersant et de ses copains a été un déclencheur.

Partitionner la vie de Jean en étapes, comme je viens de le faire, est un non-sens. Il s'agit bien plus d'une croissance, d'un tourbillon de rencontres, amoureuses ou intellectuelles, l'un n'empêchant pas l'autre, au contraire, tourbillon qui est bien plus une fête qu'un processus orienté vers un but prédéfini. Sa vie est une exploration des domaines d'expérience. Une vie riche, dans tous les sens du terme. Une vie de riche, aussi.

La fin du livre est un peu lourde. Jean essaie de dire qu'il est un homme, c.à.d. une instance de la catégorie "homme" : il se définirait comme l'un de ceux qui se disent, se sentent, se vivent humains, bien plus que normalien, académicien ou peut-être même écrivain - ces choses là ne sont que des habits pour l'humain. Un homme donc , avec tout ce que cela implique d'inachevé, d'ambigu, de vulnérable. Mais aussi d'espérance , de beauté fragile, de gloire, même esquissée, dans une vie qui se tend vers l'éternité. Fallait-il, pour cela, convoquer la mécanique quantique, la cosmologie, l'échelle de Planck et même le boson de Higgs ? La littérature, la poésie surtout me semblent plus aptes à rendre justice à l'Homme, tiraillé entre ses limites et ses aspirations.

Malgré ce petit bémol, un grand coup de coeur !
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Beaucoup aiment Jean d'Ormesson et il doit en énerver certains !
J'avoue faire partie de la première catégorie.
Dans cet ouvrage, il nous livre sous forme apparente d'un procès à la fin de sa vie, une sorte de testament philosophique.
C'est bien sûr, comme cela arrive à chaque homme, une réflexion sur la mort, la vie, notre bref passage sur terre, sur l'éternité…
Chacun trouvera ici des résonances selon ses propres références (Les auteurs, les acteurs, les politiques rencontrés). En tout cas, quelle vie !
Ce livre ne se résume pas tant il aborde des sujets variés et tant le nombre d'expériences vécues est important.
Certains ont essayé mais cela fait beaucoup de pages.
En tout cas, je me suis régalé ! Non pas de la vie de Jean d'Ormesson mais parce que j'ai lu un texte superbement écrit.
Comme c'est agréable de lire du vrai français.
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Une voix reconnaissable entre toutes, des yeux d'un bleu à vous couper le souffle, un regard qui pétille de malice et d'intelligence Mr D' Ormesson vous faîtes sans aucun doute partie de ceux qui , toute modestie mise de côté, ont joué un rôle non négligeable dans notre microcosme français . Certes vous devez en irriter plus d'un mais c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je vous ai écouté . Je dois avouer , toute honte avalée, que si c'est pour valider un challenge que j'ai ouvert votre livre "Je dirai malgré tout que cette vie fut belle " ce n'est que le plaisir de vous lire qui m'y a retenu!
Vous essayez de nous faire croire que vous ne vouliez pas écrire vos mémoires, certes je vous l'accorde disons que ce sont une succession de souvenirs égrainés dans un ordre à peu près chronologique !! Quels souvenirs! que de noms rencontrés, aimés, appréciés, admirés . A maintes reprises je me suis exclamée à oui cela je l'avais oublié, à tiens donc cela s'est passé comme cela .... il faut dire que bien des évènements relatés font partie de ma mémoire d'enfant, d'adolescence , de jeune femme et de femme adulte . J'ai retrouvé avec plaisir votre sourire en coin, votre sens de l'ironie et vous ai suivi dans votre cheminement de pensée .
Que j'aurais aimé vous entendre lire votre livre !
Une lecture foisonnante par une grande plume de la littérature française que du plaisir ! merci Mr d'Ormesson.
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Jean d'Ormesson s'intente à lui-même un procès. C'est le prétexte qu'il a inventé pour rédiger sa biographie, et bousculer le genre : une enfance dans l'entre-deux guerres, une adolescence pendant la guerre de 39-45, une vie d'intellectuel, amateur de beau (pays, livres, architecture, ...), fréquentant l'élite française des trente glorieuse et se présentant comme un peu dilettante.

À son histoire, parsemée d'anecdotes plus ou moins savoureuses (sur lui-même et ses nombreuses relations), l'auteur ajoute quelques réflexions plus personnelles, qui viennent éclairer le personnage sous un autre jour. La principale, qui traverse tout le livre et structure la dernière partie, tourne autour de la question du sens de la vie.

On peut d'ailleurs s'interroger : ce procès que Jean d'Ormesson s'intente à lui-même n'est-il pas en réalité une préparation de celui qu'il s'attend à subir en entrant dans l'au-delà ?

Le livre se lit plus ou moins facilement. C'est à la fois une question de forme - l'écriture n'est pas toujours très fluide - et de fond - l'intérêt du contenu peut varier d'une page à l'autre. L'ensemble peut même, parfois, sembler un peu décousu. Mais on ne regrettera pas l'effort de lecture.

Au final, une lecture très intéressante, qui permet de mieux faire connaissance avec ce grand écrivain que fut Jean d'Ormesson.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Citations et extraits (203) Voir plus Ajouter une citation
Vous le savez, mon Dieu. J’ai aimé les baies, votre mer toujours recommencée, votre Soleil qui était devenu le mien, plusieurs de vos créatures, les mots, les livres, les ânes, le miel, les applaudissements dont j’avais honte, mais que je cultivais. J’ai aimé tout ce qui passe. Mais ce que j’ai aimé surtout, c’est vous qui ne passez pas. j’ai toujours su que j’étais moins que rien sous le regard de votre éternité et que le jour viendrait où je paraîtrais devant vous pour être enfin jugé. Et j’ai toujours espéré que votre éternité de mystère et d’angoisse était aussi une éternité de pardon et d’amour. Je n’ai presque rien fait de ce temps que vous m’avez prêté avant de me le reprendre. Mais avec maladresse et ignorance, je n’ai jamais cessé, du fond de mon abîme, de chercher le chemin, la vérité et la vie.
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J'aimais beaucoup lire. Ou faire semblant de lire. A la différence du théâtre ou du cinéma qui vous imposent leur rythme, il y a un style de lecture très proche de la rêverie. N'allez pas croire qu'il s'agisse de paresse. C'est à peu près l'opposé. Au lieu de lire bêtement, à la suite, le livre qui vous est proposé, vous vous arrêtez, au contraire, à chaque ligne pour ajouter au texte quelque chose de votre cru. Pour enrichir l'extérieur d'un apport intérieur. Pour y mêler vos sentiments et votre propre expérience. Pour vous approprier l'oeuvre étrangère qui vous est proposée.
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Un jour où je signais " Au Plaisir de Dieu" dans une fête du livre ou à l'occasion d'une séance de dédicaces, il m'est arrivé une minuscule aventure qui m'avait amusé, et même intéressé. "Au Plaisir de Dieu" à la main, une dame déjà âgée s'était avancée vers moi pour me dire des choses aimables :
- J'ai beaucoup aimé votre livre. Un détail m'a pourtant étonnée. J'ai bien connu votre oncle Wladimir. Je n'ai pas trouvé trace de son nom dans vos pages.
-Madame, lui avais-je répondu, mon livre est plein de souvenirs et d'événements vécus. Mais il est aussi et surtout un roman. Il suit la réalité de très loin et beaucoup de ses thèmes sont inventés.
- Inventés! m'avait-elle dit, l'air consterné. Inventés ! Et moi qui croyais que vous aviez tant de talent.

(p.202)
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J'ai toujours été étonné. Je n'en suis pas encore revenu, je n'en reviens toujours pas, je n'en reviendrai jamais. Dès l'enfance, d'être là. Une espèce d'étranger dans un monde d'emblée étrange. J'étais étonné d'être bavarois, d'être roumain, d'être carioca - c'est-à-dire brésilien de Rio.Et puis j'ai été étonné d'être normalien. Etonné d'être en fin de compte quelque chose, même au rabais, comme une espèce de philosophe. Etonné d'avoir pénétré dans le Saint des saints et d'être devenu un écrivain. Je me mettais assez bas dans un monde mis très haut. Dès mes plus jeunes années, j'étais porté à l'admiration.

(p.178)
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Il me semble parfois que les choses se sont faites presque toutes seules et que je n’y suis pour rien. Je n’ai pas choisi de naître. Je ne suis pas arrivé n’importe quand. On ne m’a pas déposé n’importe où. Je n’ai pas débarqué hier devant Troie, entre Achille et Ulysse. Ni avant-hier pour la guerre du feu. Ni demain ou après-demain parmi des robots distingués et de plus en plus savants. Non. Je me suis retrouvé sans le vouloir entre deux guerres mondiales, au temps de Staline et d’Hitler, dans un corps qui, bon gré, mal gré, a été le mien pour toujours, c’est-à-dire pour un éclair.
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Vidéo de Jean d' Ormesson
"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html
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