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EAN : 9782350871745
128 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (22/09/2011)
3.51/5   119 notes
Résumé :
« Il y a des moments où l’histoire semble hésiter avant de prendre son élan : Hannibal quand il décide de passer les Alpes avec ses éléphants pour frapper Rome au cœur ; César sur les bords du Rubicon ; le général de Gaulle à l’aube du 17 juin 1940, quand il monte dans l’avion qui va l’emmener à Londres, vers une résistance qui peut paraître sans espoir.
C’est un éclair de cet ordre que j’ai tenté de saisir : l’instant où Bonaparte, adulé par les Français qu’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 119 notes
1803. Nous sommes quelques temps après le coup d'état de Bonaparte du 18 Brumaire de l'an VIII. le général, de retour d'Egypte est adulé par les français.
Il met fin au directoire et le remplace par le consulat dont il est le premier consul.

Jean d'Ormesson, dans cette demi-fiction historique, imagine une conversation entre Bonaparte, un premier consul parfaitement conscient de ses capacités et de l'amour que le peuple lui porte et le second consul, Cambacérès, qui lui est totalement dévoué.
Demi-fiction car si cette conversation n'a peut-être jamais eu lieu, tous les propos tenus par le futur empereur sont avérés.

En quelques phrases bien senties l'auteur nous présente l'émergence de l'idée de l'Empire qui dirigera Bonaparte dès lors.
Je ne suis pas féru d'histoire et j'avais du mal à comprendre comment, après avoir révolutionné notre pays et son régime, après avoir tué notre roi, nous avions pu accepter de voir s'établir un empereur.
C'est à présent chose entendue.

De ce texte ressort le dévouement complet de Bonaparte à la république, au peuple français, sa haine de l'ancien régime, la certitude qu'un gouvernement personnel est préférable à des assemblées. que le retour d'une monarchie est incontournable. Mais une monarchie en rupture complète avec les Bourbon.
On le voit manoeuvrer, à coups de hochets, afin de mettre tout le monde dans sa poche, y compris, ses opposants, les anciens royalistes et l'église.
Et c'est tout naturellement que se profile le titre d'empereur avec l'assentiment de tous.

Le portrait du futur Napoléon 1er qui ressort de ce texte court, brillant et plein de l'humour légendaire de Jean d'Ormesson est celui d'un homme exceptionnel, pragmatique, conscient de ses facultés, exempt de toute humilité, droit dans ses bottes, véritablement assommé par les intrigues de son entourage et les agissements puérils de ses frères et soeurs .Un portrait plutôt flatteur.

Bien sûr cela n'engage que moi qui, en matière d'histoire, ne voit pas forcément plus loin que le bout de son nez…
En tous cas lire une telle prose est pur plaisir, pure douceur de la belle langue. Je trouve que cela relève de la politesse, du respect. C'est presque gratifiant.
N'importe quel sujet devient soyeux, confortable avec D'Ormesson.

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Dans cette pièce passionnante qui se joue en ce moment au théâtre Hébertot, Jean d'Ormesson situe au cours de l'hiver 1803-1804 une conversation imaginaire entre Bonaparte, alors Premier Consul et Cambacérès, deuxième consul.
Malgré l'estime mutuelle qui les rapproche, tout oppose ces deux personnages de l'Etat:
Bonaparte après avoir été réélu pour dix ans, se fait nommer consul à vie l'année précédente.
Jean-Jacques Régis de Cambacérès, le deuxième consul, a 16 ans de plus que Bonaparte, soit 50 ans au moment où cette conversation a lieu.
Cambacérès a eu un parcours politique bien rempli: député à la Convention nationale, il a voté "avec réserve" la mort du roi.
Il devient deuxième consul après avoir été Ministre de la Justice sous le Directoire.
Dans cette conversation, Bonaparte va faire part de sa décision de devenir Empereur. Il veut aussi circonvenir le deuxième consul et obtenir son ralliement : Cambacérès est en effet un des "esprits" de la Révolution.
Celui-ci a tout à gagner à "suivre" Bonaparte dans son ascension. le futur Empereur le nommera en effet archichancelier d'Empire.
Un texte magnifique, des répliques merveilleusement ciselées et percutantes.
C'est un portrait haut en couleurs de ces personnages qui ont marqué L Histoire.
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Si je devais rajouter un sous-titre à ce livre, ce serait : comment Bonaparte devient Napoléon raconté aux enfants. le texte, présenté comme une pièce de théâtre avec les répliques de Bonaparte à Cambacérès et vice-versa (notez l'économie d'acteurs...), est clair, simple, agréable à lire et bien documenté, et en plus il est agrémenté de ces commérages historiques (que d'aucuns appellent la petite histoire) et dont -j'avoue en rougissant- je raffole. Contexte, hommes politiques, citations, phrases qui font mouche (et seront d'excellentes citations pour Babelio...), tout y est intéressant.
Cependant j'ai trouvé la fin un peu abrupte, par rapport à l'inflation de compliments, disons carrément de flagorneries, dont les deux personnages font preuve l'un vis-à vis de l'autre ; le rideau tombe comme un couperet et, à défaut de la tête, ça m'a coupé la chique.
En guise de conclusion je n'ajouterai qu'une phrase :
"Au livre ! citoyens !..."
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Nous sommes au début de l'hiver 1803-1804.

Bonaparte, Premier consul, reçoit en l'hôtel des Tuileries, Cambacérès, le deuxième consul.
Une réunion de travail s'achève, un dialogue à bâtons rompus, va alors s'instaurer. Le bavardage anodin, les propos familiers au départ vont évoluer, ils deviendront un peu moins falots au fur et à mesure de la conversation …
Les deux hommes vont comparer tout d'abord leur résidence respective, leur goût culinaire, ils vont échanger sur la situation économique et sociale de la France qui peu à peu tente de sortir du marasme, ils vont aussi évoquer les problèmes domestiques : les mésalliances conjugales de la famille , les chamailleries entre Joséphine et ses belles-soeurs. Bonaparte, va aussi cailleter sur l'homosexualité de Cambacérès, puis, les deux compères abordent un futur proche, et, petit à petit, les ambitions de Napoléon se dévoilent, s'éclaircirent , s'animent pour devenir limpides, il sera empereur, et Cambacérès a qui Napoléon promet de devenir archichancelier de l'Empire, restant ainsi le second personnage de l'Etat, se met à rêver à cet Empire prochain. Les deux compères se prennent au jeu, imaginent déjà la scène du couronnement, les attributs de cet empire…
La démesure rêvée prend encore plus forme de réalité quand Cambacérès va enfin se retirer, proche de l'état d'enchantement. Tout est quasiment décidé, prêt à être concrétisé (cela se fera quelques mois après), il va saluer Bonaparte en s'inclinant et lui donnant le titre de Sire…

Un petit texte fort jouissif, pertinent, spirituel qui, selon Jean d'Ormesson a été construit avec des propos, des anecdotes réelles attribués à Napoléon Bonaparte (pas forcément en respectant la chronologie des événements), paroles fictives pour Cambacérès (quoique, en cherchant bien… !)
Pour ma part, je me permets de penser que cette scène a été inspirée à D Ormesson après une lecture « du souper de Beaucaire »
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Pour découvrir D'Ormesson, j'ai opté pour le choix d'un petit livre dont le concept est assez original.

Effectivement, il s'agit d'une fiction mais ce n'est pas un récit ou un roman, il s'agit d'un dialogue entre Napoléon Bonaparte et son 2e consul Jean‑Jacques Régis Cambacérès.

Cette discussion totalement fictive mais qui aurait bien pu exister nous apprend de nombreuses choses sur l'état d'esprit et les ambitions du futur empereur.
Elle démarre par un échange de civilités anodines mais très vite se recentre sur la situation de la France durant la période du Consulat et sur la notion du pouvoir.

J'ai pu découvrir un Cambacérès en totale admiration pour Napoléon, qui ne voit pas en ce dernier un homme mais le demi-dieu qui mettra à ses pieds l'Europe et l'Orient.

Ce livre que j'ai lu en moins d'une heure m'a permis de passer un bon moment et m'a donné l'envie de me lancer dans une biographie de Napoléon, personnage au combien romanesque et dantesque.
Vu le format de l'histoire, « la conversation » a pu être aisément adaptée au théâtre avec Maxime d'Aboville dans le rôle de Napoléon.

Finalement, pour mieux appréhender le style de l'auteur, je vais devoir me tourner vers un autre de ces ouvrages. La question est lequel ?
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critiques presse (3)
Bibliobs
21 octobre 2011
Le texte de Jean d'Ormesson est plus qu'une brillante pochade. Il capture, par le style et l'érudition, l'un des tournants de l'histoire française.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
06 octobre 2011
Jean d'Ormesson revient sur les grandes ambitions de Napoléon de Bonaparte en imaginant les conversations qu'il aurait pu avoir au cours de sa vie. […] Jean d'Ormesson réussit là une photographie palpitante : il capture cet instant, fragile, où l'ambition d'un homme bouleverse le cours du monde.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
23 septembre 2011
Et si j'instaurais l'Empire? C'est la question que pose Bonaparte à Cambacérès dans un éblouissant dialogue imaginé par Jean d'Ormesson. […] Et c'est un régal, un dialogue pétillant d'humour et d'intelligence comme on les aime chez Jean d'Ormesson. L'historien n'a rien à corriger. Tout est juste et vrai.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
BONAPARTE
Nulle société ne peut exister sans morale. Il n'y a pas de bonne morale sans religion. il n'y a donc que la religion qui donne à l'Etat un appui ferme et durable.
Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole.
J'ai été mahométan en Egypte, j'aurais été bouddhiste en Inde.
Je suis catholique ici pour le bien du peuple parce que la majorité est catholique.
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Le rôle de l’église dans l’état a été une grande affaire. Vous le savez bien Cambacérès : La religion n’est pas pour moi le mystère de l’Incarnation, c’est le moyen de l’ordre social. Nulle société ne put exister sans morale. Il n'y a pas de bonne morale sans religion. Il n'y a donc que la religion qui donne à l'Etat un appui ferme et durable. Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole. J'ai été mahométan en Égypte, j'aurais été bouddhiste en Inde. Je suis catholique ici pour le bien du peuple parce que la majorité est catholique. Je ne crois pas aux billevesées de la métaphysique. Je me moque de la prêtraille, des derviches, des fakirs. Sauf Talleyrand, qui est à part et qui a de l'avenir dans l'esprit, je n'ai jamais employé d'évêque dans mes gouvernements. Les prêtres sont bavards comme les femmes : un secret d'État n'est pas en sûreté sous leur robe. Mais la religion est aussi nécessaire à l'Etat que la police ou l'armée. Les cloches et les canons sont les deux grandes voix des hommes : elles luttent avec le tonnerre, cette grande voie de la nature. J'ai fait parler le canon en Égypte et en Italie, je regrettais le silence des cloches dans nos campagnes. J'ai signé le concordat. J'ai ouvert les églises.
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Cambacérès :
J’étais partisan d’un gouvernement d’assemblée, vous m’avez converti au gouvernement personnel. J’étais attaché à la République, vous m’avez rallié à l’Empire. Voilà que, par l’effet de votre parole, la France qui me paraissait si grande me semble toute petite au regard de l’Europe et l’Europe insignifiante au regard d’un monde dominé par votre génie. Vous êtes un alchimiste. Vous êtes un magicien. Le plomb de nos fluctuations et de nos incertitudes, vous le changez en or pur.
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Bonaparte :
Je réclamais un recueil de lois digne de Moïse, de Solon, de Justinien : j’ai imposé le Code Civil, rédigé, grâce à vous, dans un style capable de faire pâlir d’envie les poètes et les romanciers.
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Je ne me contenterai jamais de substituer une élite à une autre. Après l’hérédité monarchique et le nivellement égalitaire jacobin, j’ai inventé une troisième voie : celle du mérite. Après la formule : « A chacun selon sa naissance et son rang », après la formule : « L’égalité ou la mort », ma formule à moi est : « A chacun selon ses talents. »
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Vidéo de Jean d' Ormesson
"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html
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