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EAN : 9782234063365
416 pages
Stock (19/02/2014)
3.56/5   188 notes
Résumé :

Voulez-vous les dernières nouvelles du Mali ?
Un guide que vous connaissez bien, Mme Bâ Marguerite, se propose de vous y emmener. Rappelez-vous : comme on lui refusait son visa, elle avait expliqué à la République française qui elle était. Ensuite, de mauvaise humeur, elle avait traversé quelques déserts et la Méditerranée pour tenter de retrouver son petit-fils happé puis abandonné par les agents recruteurs du Paris-Saint-Germain.

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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Plus de dix ans après avoir lu Madame Bâ, je me suis décidée à lire la suite. On retrouve l'héroïne en France, dans le 95 : Elle a finalement été autorisée à rejoindre son petit fils Michel, rejeté par le football, puis l'a sorti de la drogue. Devant l'invasion du nord du Mali par les Islamistes, Madame Bâ décide alors de retourner au pays avec Michel où, en tant que notable, elle espère pouvoir y améliorer la situation. Elle se sent investie de cette mission et s'en fait l'ambassadrice. Pour témoigner de ses actions, elle redonne à son petit fils les fonctions ancestrales de leur famille en le nommant griot : Désormais, c'est lui qui sera témoin de ses épopées et racontera sa croisade. Ensemble, ils se rendent chez elle dans le sud du Mali. A Bamako, ils entendent les malheurs des réfugiés du Nord qui fuient la charia, constatent la pauvreté que cela accroit dans le sud. Mais plus que lutter contre l'oppresseur au nord et la destruction des écoles, elle entend bien enrayer l'excès de naissances, provoqué par les religions. Ces idées vont la faire mal voir des autorités du nord, dans la gueule desquels elle décide de se jeter en se rendant, telle une Jeanne d'Arc malienne, à Tombouctou.


C'est Michel, renommé Ismaël pour l'occasion, qui raconte l'histoire en bon griot. La forme redevient donc plus classique que dans Madame Bâ. Sur le fond, j'ai aussi trouvé ce roman moins intéressant que le souvenir que j'ai conservé du premier. Rien de très consistant à se mettre sous la dent à part les états d'âme du griot. Son récit ne rend pas les personnages particulièrement attachants ni amusants, les situations décrites brièvement ne permettent pas de vraiment vivre ou se rendre compte de la situation. On la survole mais je n'ai senti aucune odeur, vu aucune couleur, entendu aucune rumeur. Bref, l'ensemble ne fait qu'effleurer les choses et les gens, et manque pour moi de profondeur, de consistance, de tangibilité voire de crédibilité, non seulement pour le rendre captivant sur le moment mais, mieux encore, pour nous laisser des souvenirs sur le long terme. Heureusement, nous savons dès le départ qu'il arrive malheur à Madame Bâ. Alors nous sommes tenus par la curiosité de savoir ce qui lui est arrivé et si elle va s'en sortir. C'est le fil conducteur qui a le mérite de m'avoir menée jusqu'à la fin ; Mais même là l'éléphant accouche d'une souris. L'ensemble se lit sans déplaisir, mais sans plus. Loin du souvenir que j'avais gardé de Madame Bâ, mais les souvenirs sont parfois trompeurs, et puis les auteurs comme les lecteurs évoluent.
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En dépit de plusieurs textes aux horizons les plus variés lus, de cet écrivain...Je ne connaissais pas du tout le parcours étonnant de Madame Bâ !!!

J'ai acheté tout dernièrement spontanément en livre de poche ce "Mali, ô Mali" sans réaliser que ce roman était le prolongement de "Madame Bâ", paru il y a quelques années... Ceci dit, les aventures de cette malienne, sorte
de Jeanne d'Arc africaine des plus enflammées et déjantées...qui repart dans son pays en morceaux, empoisonné par les islamistes fanatiques...les conflits, la crise, la pauvreté,la corruption, l'arbitraire,etc. se lit aisément de façon indépendante...

Institutrice à la retraite, elle a décidé d'emmener avec elle son petit-fils, Ismaïl,afin que ce dernier raconte ses aventures, participe d'une certaine façon à la glorification de sa personne, à la création de sa légende... comme tout
bon "griot" qui se respecte...!

Ce petit-fils gentil, optimiste et crédule s'insurge à multiples reprises contre cette grand-mère bien sympathique mais combien envahissante...et farfelue !

Ismaïl, ex-footballer, passé à une période trouble dans la drogue, se retrouve partant aux pays de ses ancêtres, prié instamment par la "sacrée grand-mère" d'apprendre la fonction combien délicate de"griot"; l'occasion pour l'auteur de nous expliquer l'histoire et les traditions
du Mali...et d'une certaine Afrique...

En dépit de thématiques graves, Orsenna déploie une verve et un humour des plus ravageurs....On rit souvent, avec toutefois la conscience d'un pays profondément abîmé, blessé... ravagé.

Notre Jeanne d'Arc malienne , pour tenter d'enrayer des barbaries croissantes, se bat pour rouvrir des écoles détruites, mais aussi lutte contre l'ignorance dans le domaine de la contraception des femmes. Madame Bâ est convaincue qu'en réduisant les trop nombreuses naissances, il serait plus aisé que chacun vive plus décemment et dans moins d'ignorance... deuxième fléau... avec le trop d'enfants...

"J'emporte l'Education. Les écoles là-bas sont dévastées, si vous voulez savoir.
Elles ont besoin de tout. Je vais les reconstruire. C'est le seul rempart contre la folie. " (p. 292)

Un roman très prenant... habile dans sa forme. Nous voilà "Lecteur", emporté malgré nous, tout comme Ismaïl, petit-fils, en apprentissage pour devenir le griot attitré de Madame Bâ, écoutant, observant, enregistrant tout ce qu'il peut capter des enseignements de sa dynamique grand-mère comme de tout ce qui l'entoure , constituant l'histoire et les évolutions souvent bien préoccupantes du pays de ses racines. Nous apprenons nous-mêmes l'histoire, les évolutions ou désordres inquiétants, les conflits malmenant le Mali...
mais il y a aussi toutes les richesses des traditions, des usages, des habitants,des différentes communautés....

Il me reste à "revenir en arrière" pour lire le début des aventures de Madame Bâ, lorsqu'elle est venue vivre en France....
Une découverte des plus attachantes , fréquemment pétrie d'émotions: joies, fantaisie, comme chagrins, révoltes d'un pays malmené. Notre institutrice retraitée... ne nous laisse guère au repos et nous secoue aussi
vigoureusement que son petit-fils !!!




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J'avais beaucoup aimé Madame Bâ* et me léchais les méninges d'avance de lire la suite : j'étais emBâllé.
J'imagine Eric Orsenna aussi avec un air gourmand à l'idée de faire revivre son personnage. Je l'imagine pensant : « Madame Bâ c'est moi. »  Cette fois, elle est vraiment dotée de super-pouvoirs, mais ce sont surtout son enthousiasme et son culot qui font fondre les obstacles devant elle. Une bonne dose de culture et de sagesse aussi, une réflexion et une pédagogie souvent originales, un art consommé de la dialectique, de la maïeutique. Orsenna lui a adjoint un co-narrateur, un griot chargé d'immortaliser la chronique de son retour au Mali : « c'est toi qui prends en charge l'édification de ma légende » lui dit Madame Bâ.

Vos vous souvenez qu'en 2012 les djihadistes ont pris le pouvoir dans tout le nord du Mali, détruisant des trésors à Tombouctou, puis que l'armée française est intervenue. L'intervention décisive de Madame Bâ dans cette tourmente est donc d'une importance énorme, mais je vous laisse la découvrir dans les écrits de son griot.

Durant les trois quarts du livre, Orsenna adopte un ton léger, rempli d'humour, pour présenter des tableaux du Mali et des maliens, réels ou fantasmés. Sa description du népotisme à plusieurs niveaux du pouvoir, par exemple, ne lui a sans doute pas créé beaucoup d'amis là-bas, mais vous fera beaucoup sourire. Et sa présentation des trafiquants de drogue ?
Il est déjà plus sérieux sur les missions que se donne Madame Bâ pour l'éducation des enfants et pour que les femmes, par le contrôle des naissances, gagnent en indépendance.
Sur le climat de terreur qu'imposent les Touaregs et les Djihadistes dans les régions qu'ils contrôlent, Orsenna donne des exemples qui font frémir. Madame Bâ donne des leçons d'histoire et de géographie que j'ai, comme son petit-fils, eu plaisir à ingurgiter. Elle a aussi des jugements qui m'ont fait sursauter, par exemple sur la violence qui serait inhérente aux Touaregs. Mais qu'en sais-je ? D'ailleurs, ces jugements sont parfois nuancés et expliqués plus tard.

Au final, la verve et la volubilité d'Orsenna font que la lecture est facile, elle est instructive aussi, mais tout cela ne surprendra pas ses admirateurs. J'ai été un peu déçu par la brève partie qui se passe à Tombouctou : à un sujet aussi grave le ton badin du début n'aurait sûrement pas convenu, mais le récit est un peu décevant (Madame Bâ prise en flagrant délit d'impréparation!). Il me reste à trouver d'autres sources pour poursuivre la réflexion à laquelle l'auteur m'a invité.

*mais environ quinze ans après, mes souvenirs sont vagues
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Madama Bâ est de retour et elle n'est pas contente. C'est que son cher Mali est en pleine guerre civile et menacé par des forces obscurantistes. Alors, ni une, ni deux, voici notre Jeanne d'Arc africaine en route pour rétablir l'ordre. Objectif Tombouctou via Niamey, Dakar et Bamako. Avec la remontée du Niger, ce fleuve rebelle qui a choisi de couler vers le nord plutôt que d'emprunter une voie directe vers la mer, quitte à s'ensabler. L'héroïne d'Erik Orsenna est à son image, indomptable, originale et donneuse de leçons, quand c'est nécessaire. Quel bonheur de la retrouver dans Mali ô Mali dont la fantaisie n'a d'égal que la sagacité. Plutôt que les discours abscons des géopoliticiens, il faut lire le roman d'Orsenna qui évoque la tragédie d'un pays et les exactions de certains extrêmistes (excision, loi de la Charia, entre autres) dans un récit picaresque de haute volée. le petit-fils de Madame Bâ, devenu griot (sa grand-mère serait-elle griotte ?), raconte avec un recul bienveillant et parfois une irrévérence bienvenue ses aventures burlesques et pourtant diablement sérieuses. Les dialogues du livre sont étincelants d'humour et proprement jubilatoires. Un hymne à l'Afrique dont Orsenna rappelle au passage qu'il est le continent qui se développe le plus vite. Au-delà des guerres fratricides, ethniques ou religieuses, l'espoir demeure et Madame Bâ, vieille madone des causes perdues est aussi là pour le rappeler. C'est tout le talent de l'écrivain que de nous distraire tout en nous éduquant.
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Madame Bâ retourne au Mali avec son petit-fils qui joue le rôle de griot et qui doit donc noter tout ce qui se passe pour pouvoir raconter l'histoire, une histoire qui marie l'humour et les atrocités des conflits africains.

J'avais adoré les aventures de Madame Bâ, mais dans cette deuxième aventure, elle a beaucoup changé. C'était une personne humble, qui regardait le monde avec naïveté et bon sens et qui s'entêtait à suivre son chemin malgré les embûches. Elle a changé, elle est devenue un personnage important, un peu imbue d'elle-même, celle que consultent les puissants, une héroïne qui écrit sa propre légende et qui écoute le monde avec son oreille « magique » qui entend à distance…

L'écriture de Orsenna est toujours impeccable, avec des touches d'humour. J'ai retrouvé un morceau d'Afrique, un climat, des paysages fabuleux, mais aussi les guerres et leurs victimes. J'ai été heureuse d'en davantage, mais le roman ne m'a pas toujours captivé, semblant parfois un prétexte pour témoigner des événements et donnant plus dans la démonstration que dans l'émotion.

Un avis mitigé donc, mais qui j'espère vous incitera quand même à découvrir le Mali de Madame Bâ !

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critiques presse (5)
Bibliobs
08 avril 2014
Avec "Mali, ô Mali", l'académicien renoue avec son personnage fétiche, l'inimitable Madame Bâ qui avait fait un triomphe en 2003. Portrait.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
07 mars 2014
Onze ans après Madame Bâ, Orsenna donne une suite aux aventures de son personnage éponyme. Pédagogique et jubilatoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
28 février 2014
Erik Orsenna revient au roman avec Mali, ô Mali, un conte lucide qui n'épargne aucune de nos illusions.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
26 février 2014
Erik Orsenna, « petit vieil homme chauve, très rieur et très bavard », ainsi que le croque Madame Bâ, nous régale avec ce roman picaresque, stimulant pour l'esprit et facétieux.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaLibreBelgique
19 février 2014
Son récit est allègre, léger, merveilleux comme celui d’un conteur doué mais aussi amer. Elle n’épargne personne. Nous avons besoin d’Afrique et de Mme Bâ. Lisez son histoire, vous serez enchantés.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Tout au long de notre parcours, à perte de vue, les hommes ne faisaient rien.
Et tout au long de notre parcours, à perte de vue, les femmes travaillaient.
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Ils se paient de mots. Les écouter, c'est ma manière de les rembourser.
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Les déserts paraissent simples, parce qu'on les croit vides. Erreur.
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Toujours sur son fût, Mme Bâ s’impatientait.
-…J’attends.
- Que veux-tu que je te dise ? Je vois Bamako et je l’aime.
- Aveugle Ismaël. Tu as quand même remarqué comme elle est jeune et même très jeune, beaucoup trop jeune, cette foule qui passe.
- C’est vrai on dirait une course de collégiens.
- Et ça ne t’angoisse pas, inconscient Isamël ? J’espérais que les ventres des femmes s’étaient calmés durant mon absence. Idiote que je suis ! Pourquoi, mais pourquoi nous, Maliens, fabriquons-nous tellement d’enfants ? Ce fleuve de jeunes, là, devant nous, qui coule en accéléré, sais-tu au moins où il va ?
- Je ne sais pas moi ! le parcours habituel. Les lycées, les universités, les petits boulots, les apprentissages…
- Il va droit dans le mur. A croire que nos fleuves souffrent tous de la même maladie. Regarde ce fou de Niger qui a décidé de s’affronter au Sahara. Notre jeunesse, c’est pareil. Elle va se fracasser. Comment veux-tu offrir des emplois à tous ? Cette nuit, j’ai eu le temps de réfléchir. Ce n’est pas ce grouillement, un trop-plein de présence qui m’angoisse, mais juste l’inverse : un vide, un gouffre, l’absence de toute perspective pour cette marée de bambins.
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A quoi sert une escorte sinon à renseigner l'ennemi ? L'avertir qu'une grande personnalité s'avance vers le Nord. L'ennemi est intelligent, l'ennemi est logique. L'ennemi se dit en rigolant : « Ha, ha, s'ils prennent tant de précautions, c'est qu'il doit se trouver dans une de ces voitures un homme ou une femme bon à enlever, l'otage parfait, le rêve de tous les bandits, quelqu'un de très connu et en même temps très fragile, donc très émouvant, celui dont on va pouvoir tirer la meilleure rançon. »
Et il n'y a pas que l'ennemi à être intelligent, et logique. Parmi tous ces soldats à l'air farouche censés nous protéger, il y a forcément un traître. D'ailleurs il suffit de calculer pour devenir traître. « Quelle est ma solde mensuelle ? se demande le futur traître. Deux cents dollars. A combien s'élèvera la rançon ? Au minimum, dix millions ! Quelle pourrait être ma prime, si j'annonçais notre départ, si je révélais notre parcours ? Au bas mot, deux cent mille dollars. Soit, divisé par deux cents, mille mois, divisés par douze : un peu plus de quatre-vingt-trois années de salaire... »
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Au programme :
• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
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