AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les Chroniques d'Alvin le Faiseur tome 3 sur 6

Patrick Couton (Traducteur)
EAN : 9782070415762
512 pages
Gallimard (11/10/2000)
4.11/5   266 notes
Résumé :
« Je suis une vigie sur un perchoir, se dit Peggy. Envoyée dans la mâture il y a seize ans, je n’en ai pas bougé depuis... »

« Je suis le Faiseur dont la torche parlait, se dit Alvin. Elle a vu que j’avais en moi de quoi devenir un Faiseur. Faut que je trouve cette fille et faut qu’elle me dise ce qu’elle a vu. Parce que je le sais : si je possède ces pouvoirs que je me suis découvert, ce n’est pas uniquement pour tailler de la pierre sans les mains, ... >Voir plus
Que lire après Les chroniques d'Alvin le Faiseur, tome 3 : L'ApprentiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
4,11

sur 266 notes
5
8 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler du tome 3 du cycle d'Alvin le Faiseur : L'Apprenti, d'Orson Scott Card.

Or donc, Peggy, la torche* qui a sauvé la vie d'Alvin à sa naissance, va assumer un choix inattendu après le sauvetage d'une esclave en fuite et de son enfant métis.

Quant à Alvin, il grandit et accomplit son apprentissage de forgeron à Hatrack River, le village qui l'a vu naître en de tristes circonstances. Tout en faisant l'expérience de l'exploitation et de l'humiliation, il se demande comment accomplir sa destinée de Faiseur.

J'étais ravie de revoir Peggy ! C'est avec et par elle que la saga commence, j'avais adoré le chapitre qui lui était consacré, et elle n'apparaît pas dans le tome précédent. Je n'ai pas été déçue ! Quoique… si, en fait, j'ai été déçue.

-Pourquoi, si tu adores ce perso ?

-Parce que j'ai été désappointée par le traitement qui lui est réservé. J'aurais préféré qu'elle prenne une part plus active à l'histoire.

-Oh ben, ça pour être active, elle est active, quand même. Elle prend ses décisions et dirige sa vie sans s'en laisser imposer par quiconque !

-C'est vrai, et c'est une bonne chose, cependant, elle reste reléguée au second plan alors que j'aurais voulu en savoir plus sur son propre apprentissage, sur son cheminement. Hélas, alors que l'évolution d'Alvin est minutieusement représentée, la sienne est passée sous silence et je trouve cela fort dommage. Tant pis, passons.

Le roman introduit donc de nouveaux personnages à une fresque déjà riche. Il commence avec l'entrée en scène de Chicanneau Planteur, le propriétaire d'une plantation, qui maltraite et viole ses esclaves (précision pour les âmes sensibles : le texte, tout en se montrant très clair sur le sujet, ne détaille cependant pas ces scènes-là). La narration se poursuit avec une esclave anonyme, prête à payer au prix fort la liberté de son enfant. Les passages qui lui sont consacrés sont poignants.

-Ca fait quand même un peu beaucoup de monde, je trouve !

-Moi, j'trouve pas… et puis, cela permet d'approfondir l'histoire et d'élargir les perspectives.

-« Elargir les perspectives. » Mais bien sûr…

-Mais si, regarde. Un exemple tout bête. Les deux premiers tomes sont ponctués d'observations sur les couples : les parents d'Alvin, Aliénor et son époux... Dans ce tome-ci, comme la galerie de caractères s'élargit, l'histoire offre davantage d'exemples d'unions conjugales, plus ou moins bien assorties. Trouver ou non son bonheur et/ou son équilibre dans le mariage devient un enjeu pour Alvin et Peggy, et j'ai apprécié ce nouveau développement qui ajoute de la gravité aux préoccupations déjà pas anodines des héros.

C'est peut-être pour l'une des raisons pour lesquelles j'adore cette saga : parce qu'elle mêle intimement une quête intime, celle du bonheur, de l'amour, et une quête épique : celle de l'équité et de la justice, de la protection du monde contre la destruction ; l'auteur le fait avec une belle justesse de ton.

-Bref, c'est toujours aussi génial, quoi. On a compris.

-Beeen… non, en fait. Sur certains aspects, j'ai moins apprécié ce tome.

-Ah bon ? Pourquoi ?

-J'ai regretté le tour religieux que prenaient certains dialogues. le christianisme est présent déjà dans les tomes précédents et je n'étais pas gênée : c'était cohérent et attendu. Dans celui-ci, j'ai trouvé sa présence plus lourde, plus « envahissante ». Lorsqu'il s'agit des angoisses de Chicanneau, pas de problème, ça fait partie du perso et de l'intrigue. En revanche, je ne me suis guère sentie passionnée par les réflexions sur l'oeuvre et les intentions du Bon Dieu.

Malgré ces menues réserves, je reste conquise par l'histoire et accrochée par les divers secrets semés ici ou là par l'auteur. Alvin va-t-il réaliser sa vision ? Et comment ? Que va devenir Arthur Stuart ? Je n'en sais rien et compte bien le savoir. »

*Personne ayant la capacité de voir le passé, le présent et les futurs possibles des gens.
Commenter  J’apprécie          172
Le chemin aura été long et douloureux pour arriver à Hatrack River mais Alvin est bien décidé à devenir apprenti forgeron. C'est donc après une année difficile qu'il se présente devant Conciliant Smith, son furtur patron afin d'apprendre les ficelles du métier et pourquoi pas, devenir faiseur par la même occasion.

Chaque tome à son thème de prédilection, ici Orson Scott Card à choisi l'esclavage, la façon dont les blancs profitent des noirs, à une époque où ces derniers n'ont pas leurs mots à dire.
On se retrouve donc au coeur d'une plantation prospérant grâce aux travails de ces pauvres diables. Leur maitre va abuser des femmes afin de renouveler le sang impur qui les anime. La naissance d'un petit moricaud va entrainer un enchainement d'évènements qui le mènera vers Hatrack River où se trouve notre jeune apprenti.

Il se passe énormément de chose dans ce récit et pourtant si peu à la fois. On pourrait facilement s'ennuyer en lisant Alvin le Faiseur mais c'est sans compter Orson Scott Card qui apporte tellement de soins à son texte que cela me semble impossible. Les personnages sont tous, sans exception, remarquable. On ressent réellement leurs désirs, leurs envies, leurs joies, leurs faiblesses, leurs buts ... C''est doux mais violent, c'est lumineux mais tellement sombre en même temps. Il y a toujours une petite étincelle pour relancer la machine alors que finalement l'histoire reste simple. Les dialogues sont truculents et suscitent un grand intérêt. Ils permettent également de bien cerner tout le panel de personnages présent dans le récit et ils sont nombreux.

Ce tome est aujourd'hui mon préféré de la saga, hâte de retrouver Alvin et compagnie dans le tome 4.
Commenter  J’apprécie          122
L'apprenti, Troisième de la série de fantasy "Alvin le faiseur" d'Orson Scott Card.
Le roman se passe dans les années 1800 et dans une Amérique où les sortilèges et les pouvoirs existent.
L'histoire se concentre sur l'apprentissage d'Alvin comme forgeron et de la découverte de l'étendue de ses pouvoirs. L'esclavage fait aussi partie de l'histoire en montrant une de ses facettes les plus horribles, ainsi, bien sûr que le racisme. À propos, la partie sur l'esclavage m'a fait penser au film "Mandinguo" où l'histoire se passe sur une ferme de reproduction et d'élevage de noirs esclaves. Pour plus de renseignements (en anglais) sur le film : https://www.imdb.com/title/tt0073349/?ref_=fn_al_tt_2

Quand l'auteur cherche à expliquer comment Alvin utilise ses dons, ça ralentit l'histoire et active mon scepticisme; c'est du fantasy, après tout.
N'empêche que le talent de conteur de Card se démontre au cours du roman que j'ai bien aimé, nonobstant les explications superflues qui m'ont un peu fait décrocher.
Commenter  J’apprécie          150
Dans les Etats-Unis naissants, en ce début de XIXème siècle, Alvin Miller Junior est le septième fils d'un septième fils. Cela lui confère un don dès son plus jeune âge, celui de "Faiseur", mais aussi une fragilité face à son adversaire de toujours, le "Défaiseur". Muni de sa force et de sa faiblesse, Alvin traverse quelques pans de l'Histoire des Etats-Unis…
Ce bref résumé ne peut toutefois mettre en avant la richesse des Chroniques d'Alvin le Faiseur, en tout cas ses trois premiers tomes, dont je vais m'efforcer de parler plus avant ici.
Ce ne sont pas moins de trois niveaux de lecture qu'Orson Scott CARD nous propose dans ses romans.
Le premier niveau est celui de l'uchronie. Les Etats-Unis de CARD se réduisent en effet à six états, entourés de territoires indépendants, notamment la Nouvelle-Angleterre au sud, et le Canada français au nord. En dépit de la mise en scène de Napoléon Bonaparte et De La Fayette dans le prophète rouge, cette carte politique n'est pourtant pas totalement exploitée, l'auteur préférant laisser le lecteur conjecturer à sa guise en fonction de ses connaissances historiques. Ainsi l'ignorant parfait pourra totalement faire abstraction de cette dimension de l'intrigue, l'historien chevroné s'amusera à imaginer quels événements historiques ont conduit à une telle situation. Que l'on soit dans l'un ou l'autre camp, le lecteur y trouvera son compte puisque le fond des Chroniques d'Alvin le Faiseur se trouve ailleurs.
C'est ainsi que l'on est conduit à identifier un second niveau de lecture des trois romans : la trame dramatique elle-même, renouvelée à chaque tome, et qui trouve sa source dans l'Histoire des Etats-Unis dans ce qu'elle a de plus noir. La trilogie traite ainsi successivement de la vie des pionniers (Le septième fils), de la question indienne (Le prophète rouge) et de l'esclavage (L'apprenti). Même si ces sujets sont plantés dans une Amérique uchronique, on n'en resent pas moins que CARD décrit là avec minutie certaines des bases sur lesquelles les Etats-Unis se sont construits. Mais ce n'est encore là qu'un arrière plan, le véritable thème de cette trilogie étant à rechercher encore un peu plus loin.
C'est donc le troisième niveau de lecture des Chroniques d'Alvin le Faiseur : les natures du Faiseur et du Défaiseur. Qui est donc ce Faiseur, dont la naissance est prophétisée par une petite fille de 5 ans ? Qui est donc ce Défaiseur, figure incertaine dont le seul objet semble n'être que la destruction du Faiseur ? Telles sont les véritables questions de fond de la première trilogie des chroniques.
Le lecteur curieux n'ignore probablement pas qu'Orson Scott CARD fait partie de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, dont les adhérents sont appelés "mormons". S'il n'ignore pas cela il est alors capable d'établir lui-même un parallèle entre Alvin et Joseph Smith, le fondateur de la secte susnommée. Néanmoins l'analogie n'est pas tout à fait parfaite. D'une part parce que Joseph Smith a créé une secte d'obédience chrétienne, alors qu'Alvin développe plutôt un mysticisme primitif (il est fortement influencé par les croyances des amérindiens). D'autre part, Joseph Smith n'était pas doté de pouvoirs particuliers, alors que c'est le cas d'Alvin Miller. Car Orson Scott CARD a bel et bien écrit un cycle de Fantasy, dans lequel les Etats-Unis sont certes peuplés majoritairement d'humains comme vous et moi, mais également de quelques hommes et femmes capables de jouer avec les forces de la nature à l'aide de charmes plus ou moins sophistiqués.
Les uns comme les autres sont de toute façon des êtres humains avant tout, Alvin Miller Junior le premier. Cette humanité est parfaitement servie par l'écriture d'Orson Scott CARD, toujours juste, souvent poétique, et jamais moralisatrice. Voilà donc un cycle de Fantasy très original, parfaitement méprisé, et très joliment écrit qui mérite d'être considéré comme un incontournable du genre.
Commenter  J’apprécie          40
Actuellement, les éditions L'Atalante sont en pleine réédition d'un grand classique de fantasy : Les Chroniques d'Alvin le Faiseur d'Orson Scott Card. Dans cette nouvelle édition en grand format, chaque tome est rehaussé par les superbes couvertures de Vincent Madras qui leur ajoutent une petite touche de charme.

Cette fois-ci, on se plonge dans le troisième tome, titré L'Apprenti dans lequel on retrouve Alvin qui a rejoint Hatrack River pour y suivre un apprentissage auprès du forgeron. Mais, cette nouvelle installation lui donne aussi l'occasion de revenir sur les lieux de sa naissance. Il espère y rencontrer cette torche qui a aidé sa mère lors de son accouchement afin qu'elle l'aide à devenir un faiseur. Seulement Peggy qui a prédit sa venue, s'est envolée. L'avenir qu'elle voyait à ses côtés ne lui disait rien qui vaille alors elle a préféré s'éloigner pendant quelques temps. Livré à lui-même, Alvin grandit et devient un forgeron talentueux, n'en déplaise à son patron qui freine même des quatre fers pour le faire compagnon. Mais si sa vie s'écoule relativement paisiblement, il n'en oublie pas pour autant son vieil ennemi dont il ressent encore la présence. Or, il n'a toujours pas la moindre idée de ce qu'il faut faire pour devenir un faiseur. Si seulement, la fille n'était pas partie. Qui pourrait lui venir en aide maintenant ?

Pour écrire son cycle d'Alvin le Faiseur, Orson Scott Card s'est éloigné du folklore nourricier des textes fondateurs du genre car cela n'avait pas lieu d'être dans cette fantasy ayant pour cadre l'Amérique coloniale.

Pourtant ses livres ne manquent pas de merveilleux car la magie s'y épanouie tout aussi largement. Déjà, l'auteur s'appuie sur deux héros qui sont détenteurs de grands pouvoirs. On a, d'un côté, le jeune Alvin que l'on voit grandir et découvrir, au fil des tomes, ses nombreuses capacités et de l'autre côté, il y a Peggy qui elle, est née avec le don de voir l'avenir. Tous deux sont destinés à faire de grandes choses ensemble même si jusqu'au troisième volet de la saga, ils ne se sont pas encore rencontrés. A travers eux, on côtoie une magie faite de charmes et de croyances locales. Ainsi, Alvin est capable de tisser des sorts pour protéger des lieux ou des personnes. Il agit également sur la matière pour la transformer à sa guise et fait même corps avec la nature, à l'image des Amérindiens. Quant à Peggy, elle perçoit toutes les flammes de vie qui l'entourent et peut agir sur l'avenir des gens. C'est ainsi qu'elle suit de loin la vie d'Alvin et intervient si nécessaire pour le remettre sur le droit chemin.

En alternant leurs points de vues d'un chapitre à l'autre, Orson Scott Card donne une belle dynamique à son récit. Dans Les Chroniques d'Alvin le Faiseur, l'auteur a construit un univers très immersif mêlant magie et superstition.

De même qu'il a choisi un cadre d'action historique fort puisque L'Apprenti se cristallise autour de l'esclavage. Ce thème est au coeur de ce récit à travers, notamment, la mention du traité des Esclaves en fuite permettant aux riches propriétaires d'exploitations de poursuivre les marronneurs déserteurs. Dans ce volet, Alvin s'attache à un jeune orphelin, fils d'une esclave qui a trouvé refuge à Hatrack avant de mourir. Élevé par un couple de colons, figures locales, Arthur Stuart va être la cible des pisteurs d'esclaves. A travers son histoire, l'auteur remet en perspective la fracture qui a divisé l'Amérique de l'époque entre le Nord et le Sud. En effet, c'est suite à l'ordonnance du Nord-Ouest de 1787 que l'esclavage est interdit sur ces territoires et établit, de fait, la limite entre les Etats esclavagistes et les autres sur l'Ohio. Or, c'est justement là que les événements se déroulent. Ainsi, l'abolition progressive de l'esclavage dans les Etats du Nord ouvre une possibilité supplémentaire aux esclaves du Sud, en leur offrant un refuge potentiel sur le territoire des Etats-Unis. Il y a même un réseau secret qui s'est organisé pour aider la fuite et faciliter l'accueil des fugitifs. C'est d'ailleurs grâce à lui qu'Arthur Stuart est sauvé alors qu'il n'était qu'un nouveau-né.

A travers ce livre, Orson Scott Card en profite donc pour mettre en exergue une période marquante de l'Histoire des Etats-Unis qui a divisé l'opinion entre les abolitionnistes et les esclavagistes. Ici, Alvin va se confronter aux mentalités sectaires de certains et à celles, plus progressistes, des autres.

Avec L'Apprenti, Orson Scott Card signe un roman saisissant et authentique.

Fantasy à la Carte

Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Mon nom, c'est Mike Fink ! beugla t'il. J'suis l'plus salaud, l'plus maudit des fils de pute qu'à jamais marché d'sus l'eau ! J'peux rendre orphelins des bébés alligators à mains nues ! J'peux jeter un bison vivant dans un chariot et lui taper sus l'dessus du crâne jusqu'à ce qu'y meure ! Si j'aime pas l'coude d'une rivière, j'te l'attrape par un bout et j'la secoue pour la r'dresser ! Toutes les femmes que j'culbute se r'lèvent avec trois marmots, quand elles se r'lèvent ! Une fois que j'en aurai fini avec toi, mon gars, t'auras les cheveux qui te tomberont tout droit d'chaque côté de l'la goule, par rapport que t'auras plus d'oreilles. Faudra t'asseoir pour pisser et t'auras plus jamais besoin de t'raser !"
Commenter  J’apprécie          102
Comme un homme rouge, voilà comment il se déplaçait. Rapidement, ses vêtements d’homme blanc l’irritèrent ; il s’arrêta pour les retirer et les fourrer dans son sac à dos, puis se remit à courir nu comme un geai et sentit les feuilles des taillis lui caresser la peau. Bientôt il s’abandonna au rythme de sa course, il oublia son propre corps pour devenir partie intégrante de la forêt vivante et progresser plus vite, plus en puissance, sans manger, sans boire. Comme un homme rouge, capable de courir indéfiniment au fond des bois sans avoir besoin de repos et de couvrir des centaines de milles en une seule journée.
C’était la manière naturelle de voyager, Alvin le savait. Non pas dans des chariots grinçants qui bringuebalaient en terrain sec, pataugeaient dans les chemins boueux. Pas plus qu’à cheval, pauvre bête qui suait et se traînait sous son cavalier, esclave de l’impatience d’arriver de son maître, qui ne pouvait pas aller où elle voulait. Seulement un homme dans les bois, pieds nus sur le sol, visage offert au vent, courant dans un rêve.
Commenter  J’apprécie          60
De la maison parvinrent des cris de dispute, forts mais pas assez clairs pour qu’Alvin comprenne les mots.
« En colère, fit Arthur Stuart. Il regardait droit vers la maison, aussi figé qu’un chien à l’arrêt.
« T’entends ce qu’ils racontent ? demanda Alvin. La Peg Guester dit tout l’temps que t’as des oreilles de chien, qu’elles s’dressent au moindre bruit. »
Arthur Stuart ferma les yeux. « T’as pas l’droit d’faire mourir ce garçon d’faim », dit-il.
Alvin faillit carrément éclater de rire. Arthur imitait à la perfection la voix de Gertie Smith, il n’avait jamais entendu ça.
« L’est trop grand pour recevoir une roustée et j’veux y apprendre », fit Arthur Stuart.
Cette fois, c’était exactement la voix du patron forgeron. « Ben ça ! » murmura Alvin.
Le petit Arthur poursuivit aussitôt : « Alvin va manger cette assiettée, Conciliant Smith, si tu veux pas t’la recevoir sus la tête.
— J’aimerais bien voir ça, vieille sorcière, j’te casserais les bras. »
Alvin ne put se retenir, il éclata de rire. « Du djab si t’es pas un véritab’ oiseau moqueur, Arthur Stuart. »
Commenter  J’apprécie          50
— Arthur Stuart est plus futé qu’tous les aut’ drôles qu’iront dans cette école, et vous connaissez ça.
— Raison de plus pour ne pas le bercer d’illusions si c’est pour les lui retirer quand il sera plus grand. J’exprime ce que nous dictent les usages, dame Guester, pas le cœur.
— Ben alors, pourquoi donc vous autres, les sages du conseil d’école, vous dites pas aux foutus usages d’aller voir ailleurs et qu’vous faites pas c’qui est juste ? J’peux pas vous obliger contre vot’ volonté mais, bon Dieu, j’vous laisserai pas faire accroire que c’est pour l’bien d’Arthur ! »
Horace grimaça. Il n’aimait pas entendre jurer la Pag. Ca l’avait prise dernièrement, la fois où elle avait injurié Milicent Mercher qui insistait pour qu’on l’appelle « Madame Mercher » au lieu de « dame Mercher ». Horace ne voyait pas ça d’un bon œil, des mots pareils dans sa bouche, surtout qu’elle n’avait pas l’air de sentir où et quand elle pouvait se les permettre, contrairement à un homme, du moins c’est ce qu’il disait. Mais la Peg répliquait que si on ne pouvait pas injurier une menteuse d’hypocrite, alors pourquoi avait-on inventé les jurons ?
Commenter  J’apprécie          30
Madame Modesty soupira. « Ah, mon enfant, toutes ces choses me dépassent. Je n’ai jamais eu de talent ; j’ai peine à saisir ce que tu fais.
— Vous ? Pas de talent ? » Peggy n’en revenait pas.
« Je sais… peu de gens admettent en être dépourvus, mais je ne suis sûrement pas la seule.
— Vous m’avez mal comprise, madame Modesty, dit Peggy. Je ne suis pas étonnée parce que vous n’avez pas de talent mais parce que vous croyez ne pas en avoir. Vous en avez un, évidemment.
— Oh, mais cela ne me gêne pas d’en être dépourvue, ma chère…
—Vous avez le talent de voir la beauté potentielle comme si elle existait déjà, et en la voyant vous la faites naître.
— Quelle idée charmante, fit madame Modesty.
— Vous en doutez ?
— Je ne doute pas que tu sois convaincue de ce que tu dis. »
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Orson Scott Card (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Orson Scott Card
La Stratégie Ender (Ender's Game) est un film de guerre de science-fiction américain écrit et réalisé par Gavin Hood sorti en 2013. Il s'agit d'une adaptation de La Stratégie Ender d'Orson Scott Card. Bande Annonce VF.
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (707) Voir plus



Quiz Voir plus

La Stratégie Ender

Comment s'appelle le frère d'Ender Wiggin ?

Valentin
Bean
Peter

10 questions
209 lecteurs ont répondu
Thème : Le Cycle d'Ender, tome 1 : La Stratégie Ender de Orson Scott CardCréer un quiz sur ce livre

{* *}