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Un livre étrange, écrit en allemand. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit : il n'est pas étrange parce qu'écrit en allemand et d'ailleurs de nombreux ouvrages magnifiques, d'une facture très classique, l'ont été dans cette langue. Non, il est étrange, car il narre la vie d'une folle à travers ses propres yeux. L'héroïne, sans que ce soit précisément énoncé, semble sortir d'un séjour assez long en hôpital psychiatrique et on comprend très vite que sa réadaptation est un objectif illusoire. Même si elle paraît capable de subvenir aux plus élémentaires de ses besoins (encore qu'elle vende régulièrement ses meubles pour obtenir de l'argent qu'elle dépense ensuite sans logique), son comportement au quotidien est empreint d'une incohérence désespérée. Femme de chambre d'un grand hôtel, elle passe sa vie à traquer la saleté dans les recoins les plus incongrus, sacrifiant à cette tâche jusqu'au plus clair de son temps libre. En outre, tous les mardis soir, elle se glisse sous le lit d'une chambre au hasard pour partager pendant quelques heures l'intimité de clients ignorant tout de sa présence. Elle reste ainsi, cachée sous le matelas, à les épier et n'en sort qu'au départ définitif de l'occupant. Toute velléité qui pourrait lui être donnée par les circonstances de retourner à une sociabilité plus consensuelle est systématiquement rejetée par l'héroïne et la prise de congés obligatoire finit même par constituer un problème insoluble qui la renvoie encore plus bas qu'elle n'était déjà.
« La femme de chambre » bénéficie d'une écriture neutre, à la fois légère et précise, comme si rien de ce qui nous était raconté ne pouvait être foncièrement dramatique. le récit est court, concis et renvoie parfois à un témoignage glaçant, dénué de la moindre envie, qui peut déstabiliser un lecteur trop empathique. C'est sûrement pour cela que l'ouvrage est peu épais. Plus, ça aurait été de trop.
Un livre intéressant, écrit en allemand. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit...
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A la sortie d'une très longue hospitalisation, Lynn seule et sans emploi n'a aucune envie de retrouver son appartement désespérément vide. Personne ne l'attend, juste des plantes mortes et sa mère qui habite loin . L'attend seulement le néant des journées qui s'ouvrent devant elle comme autant de pages blanches qu'il lui faut remplir.
Heureusement elle trouve un poste de femme de chambre à l'Eden et se plonge à corps perdu dans le travail. Devenue obsessionnelle, elle traque la saleté dans les moindres recoins et reste de plus en plus tard à l'hôtel sans que quiconque ne s'en retourne. Personne ne la remarque. Forte de cette "invisibilité" elle s'enhardit à fouiner dans les effets personnels des clients, elle ne leur vole rien de concret, juste un peu de leur intimité, de leur vie. Un soir où elle s'est vraiment trop attardée dans une chambre, elle manque de se faire surprendre et doit se cacher sous le lit . L'expérience ne la traumatise pas , bien au contraire, elle y trouve un nouveau moyen pour combler le vide affectif qui risque de l'engloutir....
On comprend vite que Lynn souffre de troubles psychologiques et que c'est son angoisse existentielle qui la pousse à agir d'une façon aussi singulière. Son trouble est si profond qu'elle n'a à aucun moment conscience de l'absurdité de son comportement . Comme elle semble incapable de nouer des relations normales avec les autres , elle ne peut qu'écouter leur vie, cachée sous le lit ou essayer de la deviner en tripotant leur affaires.
Femme de chambre est un récit poignant, l'auteur brosse là un portrait terriblement pathétique d'une solitude infinie, d'une détresse comme il doit s'en cacher des centaines et que l'on ignore.
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Un livre sans grand intérêt pour moi... heureusement il est très court (sa seule qualité).
Une réécriture du "monstre sous le lit" ou le fantasme un peu bizarre d'une "maniaque/voyeuse/écouteuse" cachée sous les lits d'hôtels ?
Comme une ancienne émission télévisuelle "strip-tease", on visionne quelques instants d'une personne étrange, pas trop bien dans sa tête... qui fait dire "dis-donc, elle est gratinée, celle-là !", sans comprendre ce qui l'a amenée à ces comportements. Heureusement, elle se soigne...
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La solitude, la fragilité et l'obsession règnent en maître dans ce livre.
Surtout, ils caractérisent Lynn, la femme de chambre dont le lecteur est invité à suivre une tranche de vie.

D'entrée, nous sommes plongés dans une atmosphère étrange où flotte un certain malaise. On apprend que Lynn sort d'un long séjour en hôpital. Très vite, on comprend qu'il devait s'agir d'une hospitalisation en psychiatrie sans pour autant en être sûr.
Le doute commence à planer autour de cette femme de chambre et il va perdurer jusqu'à la fin du livre.
Elle fuit son domicile, ne souhaite pas retourner chez elle. Pour éviter de se retrouver seule avec ses démons, elle se réfugie dans son travail.
Mais sa vie prend une tournure particulière. Elle installe des rituels hebdomadaires, les semaines s'enchaînent et se ressemble. A chaque jour, une activité. Tout est planifié.
La propreté est une obsession. Elle chasse la moindre poussière ou tache.

Mais ces rituels qu'elle a mis en place pour se rassurer ne lui suffisent plus.

A l'hôtel, à partir des affaires personnelles des clients, elle s'imagine leur vie. Jusqu'à franchir une limite.
Enfiler le pyjama d'un client, se glisser sous un lit le soir et y rester une nuit entière pour s'échapper au petit matin.
Cet acte de folie devient un nouveau rituel.

Elle rencontre alors Chiara, une fille qui vend ses services. Une relation s'installe entre elles. Chiara lui offrira quelques instants de tendresse. Mais Lynn vivra une nouvelle déception dans sa vie.

Et le livre se referme chez la mère de Lynn, dans sa maison d'enfance. Avec un retour à ses rituels d'enfant... Une clé qui nous permet, à nous lecteur, de légèrement dissiper la brume qui planait tout au long de ce roman, sans pour autant la lever totalement.

Une lecture particulière mais touchante et qui invite à la réflexion.
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Femme de chambre', ou l'éloge de la solitude.
Pour échapper à son appartement vide, après un long séjour en hôpital psychiatrique, Lynn accepte un petit boulot de femme de chambre. Elle va exceller dans son travail : elle nettoie même les dessous de lit. Il faut aussi dire qu'elle y dort parfois, en-dessous du lit – enfin, seulement le mercredi soir !
La saleté n'a qu'à bien se tenir ! En manque de relations, elle rencontre même une prostituée.
Lynn n'est pas traumatisée par sa situation, mais le lecteur l'est, par cette description minutieuse du rien. A faire froid dans le dos.
A lire quand vous avez le moral – même si vous le perdrez ensuite.
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On commence les premières phrases de ce livre et on comprend très vite qu'il ne faut pas faire de bruit, y aller doucement, sur la pointe des pieds. Car Lynn est de ces êtres fragiles. Elle sort d'ailleurs de six mois enfermée à l'hôpital. On ne sait pas vraiment ce qui la conduit là, mais « elle sait comme il est important d'avoir une tâche à effectuer, elle sait qu'elle court le danger de rechuter si elle ne fait rien, si elle se contente de tourner en rond ». Alors très vite elle trouve un emploi de femme de chambre dans un grand hôtel. Là, elle va pouvoir être continuellement occupée à traquer la moindre poussière, à frotter les vitres, refaire les lits, quitte même à faire des heures supplémentaires que personne ne lui demande, mais juste pour être occupé…

Et c'est là qu'elle commence, un peu par hasard, à se coucher sous le lit de la chambre 303. Et qu'elle commence à vivre une vie par procuration, au fur et à mesure des nouveaux clients passant par cette chambre. Jusqu'à ce qu'un jour, un client de l'hôtel fasse monter une prostituée, Chiara. Elle ne connait que sa voix, mais elle sent qu'elle doit la rencontrer. Peut-être est-ce grâce à cette femme qu'elle pourra enfin arrêter de vivre par procuration ? Commencer sa vie à elle ? Même si elle ne sait pas encore trop ce que cela voudrait dire…
(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/fem..
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Lynn n'a qu'une obsession, celle de la propreté. Dans l'hôtel où elle travaille à entretenir les chambres des clients, elle traque le moindre grain de poussière, la moindre tache a priori indécelable. Cette monomanie est le signe d'un malaise chez cette jeune femme qui, on le sait dès le début du roman, vient de passer six mois dans un établissement de soins. Et si cela n'est pas précisé, on devine qu'il s'agit d'un hôpital psychiatrique.
Un jour, sans réfléchir, Lynn se glisse sous le lit d'un client de l'hôtel pour y passer la nuit. Parce qu'elle n'a pas envie de rentrer chez elle. Peut-être aussi parce qu'elle veut pimenter un peu sa vie morne et répétitive. Cette expérience, elle la renouvellera dès lors chaque semaine. Car ce qui s'est passé cette première nuit a quelque peu modifié le cours de son existence.

Le style de l'auteur peut surprendre et rebuter. Les phrases sont en effet courtes et sèches, et les dialogues très brefs. Sans doute pour exprimer la difficulté que ressent cette femme dans son rapport à autrui. Mais comme beaucoup d'éléments manquent à cette histoire pour comprendre le personnage de Lynn, le lecteur ne peut qu'émettre des hypothèses. D'où vient son malaise, nous ne le savons pas. Tout juste comprenons-nous que sa mère est en cause. Cette mère qu'elle appelle tous les jeudis mais ne va jamais voir.

Sans doute Markus Orths a-t-il voulu que le lecteur ressente lui-même un certain malaise à l'issue de sa lecture, auquel cas il a atteint son but. Pour ma part, comme chaque fois qu'un livre me semble trop court et inabouti, je reste sur ma faim. J'aurais aimé en apprendre plus sur cette femme pour la connaître mieux.

Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Étrange petit livre...
Cette femme de chambre est une jeune femme aux problèmes psychiatriques aussi mystérieux pour moi qu'handicapants pour elle.

Pour ne pas faire face au trou noir de son existence, elle est obsédée par le ménage (Les multiples et diverses descriptions de cette activité ménagère ne m'ont pas passionnée, je dois bien le dire... ) Il lui vient alors l'idée de se glisser sous le lit d'une des chambres de l'hôtel dans lequel elle travaille. Dans cette cachette, elle écoute plus qu'elle ne regarde les clients dans leur intimité.

Beaucoup de mots autour du récurage compulsif et trop peu à mon goût pour avoir accès à Lynn, cette étrange jeune femme.

C'est une lecture dont on peut allègrement se passer, à moins de chercher des sujets sur les obsessions en tout genre.
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Je l'ai lu il y a déjà un certain temps, et je n'en ai pas gardé un souvenir extraordinaire.
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À l'heure où l'arrogance des puissants vaut tous les passe-droits, il est temps de réhabiliter une profession promise à tous les abus : femme de chambre, femme de ménage,...
Après la lettre À l'attention de la femme de ménage, voici donc la Femme de chambre de Markus Orths.
Comme pour faire écho à la pitoyable actualité du FMI, l'héroïne de ce roman, Lynn ou plus exactement Linda Maria Zapatek, est femme de chambre dans un grand hôtel allemand (Bonn ?).
Lynn est une femme de chambre hors pair, légèrement franchement accro au ménage, tendance maniaco-obsessionnelle.
Mais Lynn passe la plupart du temps dans les chambres. Et là, c'est l'existence des choses, l'importunité des choses, l'omniprésence des choses qui enveloppe Lynn tout entière comme un drap.
Parce qu'en plus de son obsession de la propreté, Lynn a aussi un autre petit travers.
Une toute petite déviance. Un très très léger défaut. Une gentille petite manie.
En fait elle aime beaucoup se glisser sous les lits des clients. Et se faire oublier.
Comme pour s'accaparer une part de leur vie, elle qui n'en a pas beaucoup.
Elle préfère même ne pas prendre de congés (ah, le vide insondable de la solitude estivale) pour mieux profiter des dessous de lit de ses clients.
Jusqu'à ce que l'on comprenne, en même temps que Lynn elle-même, quel était le lit qui lui manquait.
Sans même évoquer la triste actualité, il est un peu étrange d'avoir lu ces deux livres coup sur coup, puisque pas mal d'échos résonnent de l'un à l'autre. Bien sûr on y retrouve ces fameuses ‘femmes de chambre' qui se fondent dans le décor jusqu'à faire corps avec lui (et dans le bouquin de Markus Orths, c'est le cas de le dire), mais on y entend tout également des roucoulements saphique : est-ce là un simple hasard littéraire ou est-ce que tout cela relève de notre imaginaire collectif propre à ce ‘personnel de maison' ?
Les deux bouquins, plus proches de la nouvelle que du roman, se lisent rapidement, avec peut-être un peu plus de faclité pour l'allemand.
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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