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Critique de Chouchane


C'est une charge aboutie contre les dictatures et la soumission qui se cache (à peine) sous la forme d'un conte philosophique que le talent d'Orwell rend plus que réaliste. Écrit en 1945, se petit roman qui s'inspire de la révolution russe transformée en dictature par Staline, raconte l'histoire d'une grande espérance qui se termine en aliénation à force de manipulations et de soumission.
A la ferme du Manoir l'horreur c'est Mr. Jones le fermier qui exploite les animaux, les nourrir mal et les mène à l'abattoir avant l'heure, se faisant de l'argent sur la misère de ses bêtes. A bout de force et affamés les animaux - guidés par deux cochons : Napoléon (pas de doute sur les raisons qui ont guidé Orwell à choisir ce nom !) et boule de Neige – vont se soulever et chasser le fermier pour reprendre leur liberté. Foin des « deux pattes » vive les « quatre pattes » ! l'heure est à l'enthousiasme. Seul l'âne Benjamin reste dubitatif et lucide sur l'évolution des événements. Nos animaux libérés du joug humain se roulent dans la rosée, broutent l'herbe tendre abasourdis par tant de bonheur. La vraie vie peut commencer... c'est oublier les cochons ; eux ont appris à lire et vont commencer à dicter les règles de la vie commune, à écrire les nouvelles lois des animaux. Napoléon-Staline au commande, Boule de neige-Troski à la réflexion et un troisième larron Brille Babil chef de la propagande. Notre premier cochon chassera vite le second sous des prétextes fallacieux et se servira de son fantôme pour prétexter toute une série de complots. Quelques petits cochons plus courageux et hostiles que d'autres seront sacrifiés pour collusion avec l'ennemi, un jars se suicidera, une oie se fera couper la tête, d'autres condamnations à mort tomberont, les poules devront pondre 600 oeufs par semaine, les autres travailler jusqu'à l'épuisement à mort au nom d'une cause qui devient de plus en plus floue… en résumé le retour d'un monde humain. Une fable brillante qui parle aussi de la «servitude volontaire » des peuples, du despotisme, de l'envie de croire envers et contre tout et enfin de la fin des illusions.
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