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EAN : 9782707320506
173 pages
Editions de Minuit (11/09/2008)
3.28/5   50 notes
Résumé :
Marie m’invitait à passer quelques jours en Corse. Je pouvais venir avec qui je voulais. J’en ai donc parlé à Marc, que je fréquentais depuis trois semaines sur un court de tennis, du côté de la porte de Clignancourt. Lui-même en a parlé à un type que je ne connaissais pas. Sur la banquette arrière, j’ai pu caser la chaise que Marie m’avait laissée en s’en allant, deux ans plus tôt, et qu’elle me demandait de lui rapporter. Après quoi, tous les trois, on s’est dit q... >Voir plus
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La Feuille Volante n° 1313

TROIS HOMMES SEULSChristian Oster – Éditions de Minuit.

Marie, l'ex-femme de Serge, invite ce dernier à venir passer quelques jours de vacances en Corse où elle habite. Il en profitera ainsi pour lui rapporter une vieille chaise qu'elle a hérité de son père. C'est plutôt sympathique comme invitation, même un peu étonnant de la part d'une épouse divorcée depuis deux ans... et elle d'ajouter qu'il peut amener qui il veut, ce qui témoigne en outre d'un sens aigu de l'hospitalité. Il propose à Marc, un partenaire de tennis qu'il connaît à peine de l'accompagner, qui lui-même va inviter Cyril, un ancien funambule reconverti dans la banque. Voilà donc nos trois hommes et leur chaise partis en voiture de Paris à destination de l'île de Beauté.

Tout cela est bel et bon, ces vacances s'annoncent sous les meilleurs auspices, sauf que ces trois passagers qui s'engagent sur la route ne se connaissent pas et qu'il va bien leur falloir se trouver des points communs pour que ce voyage ne leur paraisse pas trop long. On passe rapidement sur la place de chacun dans la voiture, le temps qu'il fait et celui qu'il faut pour voyager, la fatigue de la conduite et l'alternance au volant, l'organisation des pauses et la déclinaison des passions de chacun… Que des sujets passionnants entrecoupés de longs silence briseurs de cette ambiance nécessaire à faire oublie la longueur du trajet !. A l'arrivée chez Marie, un village perdu, une sorte de malaise s'installe assez bizarrement pour Serge qui choisit, geste déplacé dans le cadre de l'invitation de Marie, de fuir et de s'installer à l'hôtel de la ville toute proche. Il n'a certes plus rien à lui dire après ces deux années de séparation mais surtout semble s'installer en lui cette solitude coutumière, un peu comme s'il ne pouvait plus s'en passer. En son absence la vie s'organise, sans lui. Ces trois hommes semblent avoir en commun une solitude qui leur a fait accepter cette invitation plutôt insolite et ce d'autant plus que la seule vue d'une femme inconnue les fait fantasmer. Pour Serge la fin est étonnante et peut-être pas tant que cela dans une société ou l' isolement est la règle pour tous.

J'ai lu ce récit sans véritable passion à cause sans doute du style qui est toujours aussi déconcertant et des phrases un peu longues déclinées avec un grand culte du détail, Cela caractérise peut-être le genre littéraire de l'auteur mais ménage quand même pas mal de longueurs.

©Hervé GAUTIER – Janvier 2019.http://hervegautier.e-monsite.com

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Le personnage par lequel tout débute est un parisien du nom de Serge Ganz. Ayant reçu un appel de son ex-femme, Marie, qui vit dorénavant en Corse et qui l'invite à venir passer quelques jours chez elle, profitant ainsi de l'occasion pour lui rapporter la vieille chaise qu'elle a hérité de son père - chaise à laquelle Serge n'avait jamais particulièrement prêté attention jusqu'à ce qu'il se laisse lourdement tomber sur elle en recevant l'appel de Marie. Suite à cela, un concours de circonstances va amener Serge à proposer à l'une de ses connaissances, compagnon de tennis plus exactement mais qu'il ne connaît pas plus que ça,Marc de se joindre à lui pour ce périple et ce dernier va lui-même inviter Cyril Kontcharski, un de ses amis et ancien funambule à les accompagner. Trois hommes seuls ainsi qu'une chaise s'engagent donc sur les routes en plein mois de juillet afin de se rendre en Corse.

Jusque là, rien d'extraordinaire si ce n'est que Serge ne connait pas ses compagnons de voyage, ou très peu et bien qu'il se sente soulagé de ne pas accomplir ce voyage seul, il redoute aussi de savoir comment ils vont pouvoir tisser des liens et si, chose primordiale, ils ont des points communs et s'ils vont avoir des choses à se dire.

Sur ce fonds va alors se tisser les liens qui les unissent aux femmes et le fait que ces dernières sont souvent très compliquées mais que d'un autre côté, les hommes peuvent tout aussi bien être incompréhensibles par moments et ne pas savoir ce qu'ils recherchent. Voilà l'un des rares points qui m'a plu dans cet ouvrage (d'où la raison pour laquelle je lui ai tout de même accordé deux étoiles) car je l'ai trouvé relativement ennuyeux puisqu'il n'y se passe rien et que les phrases sont assez lourdes et parfois difficiles de compréhension (par là, j'entends que le lecteur a parfois du mal à savoir exactement qui parle car les dialogues sont intégrés au récit d'une manière un peut trop brutale à mon goût).

Par contre, j'ai trouvé la fin superbe car elle laisse libre cours à l'imagination du lecteur et s'ouvre sur de multiples interprétations !
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Mention personnelle «excellent» pour ce roman de Christian Oster qui ne semble pas avoir trouvé d'estime particulière à l'époque de sa sortie (2008). le narrateur raconte un voyage en Corse assez improvisé avec deux amis qu'il connaît depuis peu, afin de passer quelques jours chez son ex-femme. Celle-ci lui a demandé, à cette occasion, de ramener la vieille chaise de son père qu'elle avait laissée chez lui. Marie reste pour Serge la femme qu'il ne peut oublier.
La description d'actes et décisions ordinaires comme chacun les vivrait et les verrait, un quotidien un peu nonchalant, un certain abandon aux événements, cela crée une familiarité – une amitié peut-être ? – avec le récit de moments essentiellement anecdotiques. Un je sans façons – qui ne cherche pas à se montrer à son avantage, veux-je dire – y est pour une part sans doute, mais pas seulement. le sens couvert de quelques phrases remonte aisément à soi, à sa propre existence, un presque vécu qui finit par induire que, dans ces pages, c'est un peu soi qui pourrait agir – ou, irrésolu, ne pas agir comme il siérait. Certains peuvent se demander où l'on veut en venir, que c'est léger ; je n'ai pas pensé cela un seul instant alors que je cheminais vers Nice et Bastia avec les trois hommes seuls. Il se peut que j'aie une belle confiance en l'auteur dont les précédentes lectures m'avaient souri.

Puis les événements se font plus singuliers : Marc croit reconnaître une femme sur l'autoroute, dans un break Ford bleu marine, celle qu'il n'ose aborder dans le métro ; l'ex-funambule Cyril fait du fil dans sa chambre à même le sol ; et Serge se trouble de ce que Marie semble avoir refait l'arrête de son nez. Je ne vais pas spoiler, il faut lire ce beau récit jusqu'à la dernière ligne.

N'oublions pas ce clin d'oeil dans la narration : "Je me couchai assez vite avec un livre dont j'échouai à capter l'argument, dilué qu'il était dans une suite d'anecdotes parfaitement rendues mais que je reliais mal entre elles, en grande partie par ma faute, il est vrai, la difficulté de ma lecture s'accusant avec l'émergence de ma pensée pour Marie, qui grandissait dans le silence." Amusante proposition auto-réflexive (multiple) qui, sitôt repérée, confirme qu'on est en phase avec l'auteur.
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Trois hommes dans une voiture (sans parler de la chaise).
Petite allusion au roman de Jerome K. Jerome, auquel fait forcément penser le dernier roman de Christian Oster acquis par votre médiathèque (et qui ne s'est pas envolé avec la tempête, il était juste chez moi) (pour ceux qui le cherchent).

Un homme reçoit un coup de téléphone de son ex petite amie, dont il est séparé et quasiment sans nouvelles depuis deux ans. Elle souhaite qu'il lui ramène une chaise. En Corse.

Notre homme accepte, et pour échapper à une virée en canoé en Ardèche proposée par son partenaire de tennis, suggère à ce dernier de l'accompagner en Corse, plutôt. le deuxième homme dit oui, mais voudrait emmener un ami à lui de longue date, ancien funambule.

Ces trois hommes, qui ne se connaissent pour ainsi dire pas, on l'aura compris, quittent alors Paris à bord d'une voiture (avec la chaise), et se dirigent vers la Corse. Ce petit périple est raconté délicieusement, avec un humour plein de détachement qui frôle souvent l'absurde, dans une langue pleine de recoins et de fioritures, dessinant les failles de ces trois hommes, et finit en Corse, donc, où deux femmes font leur appartion, pour se livrer avec nos hommes à une valse des sentiments. C'est léger et sympathique, ça se déguste comme un mille-feuilles.
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Oster creuse son sillon, ses thèmes de prédilection, la rupture, la solitude, la fuite, le hasard, des relations humaines compliquées et une vision très austère de l'amitié, comme si cela n'existait pas vraiment, tous sont dans ce roman. L'absurdité du quotidien est encore explorée avec ironie, que ce soit avec cette chaise, transportée de Paris en Corse ou le fil du funambule emmené partout...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Je trouvai le paysage tantôt beau, tantôt sinistre, je ne me sentais pas chez moi. Seule ma solitude, finalement, m'agréait. Je ne me gênais pas. Même mes pensées, aussi empreintes de déception et d'amertume fussent-elles, me distrayaient."
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[...] je me sentais incapable d'être seul, de me retrouver, même seul, surtout seul, incapable aussi de rester, dormir apparaissant comme une solution moyenne, qui me permettrait de quitter les choses."
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'Je ne souhaitais d'ailleurs pas que ça change. Je ne voyais pas au-delà. Un peu en deçà, mais c'était facile, c'est facile, le passé. Le lendemain, lui, allait se profiler, mais aussi bien il n'y avait rien à faire, il suffisait d'attendre."
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Toujours embarquer avec Oster pour des voyages dont on ne revient pas.
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Christian Oster - La vie automatique .Christian Oster vous présente son ouvrage "La vie automatique" aux éditions de l'Olivier. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1934121/christian-oster-la-vie-automatique Notes de Musique : Free Music Archive: Gillicuddy - All Eventualities. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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