Dans cet ouvrage, Jean-Pierre nous décrit les singuliers rites amoureux des habitants des mares, flaques, étangs… Précis mais pas pédant, il aborde ainsi dans ses brefs chapitres aussi bien les moeurs du nénuphar que celles de la sangsue ou du moustique. Qui eût cru que les eaux troubles pouvaient recéler autant de vie ? Un essai aussi instructif qu'agréable à lire, à découvrir assurément.
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Quand le fantasme s'éveille, au lieu de le refouler et de la laisser créer des abcès dans le mental, ne convient-il pas plutôt de le vivre, de l'épuiser même, jusque ne subsiste plus en lui aucun mystère, aucun attrait? La liberté des sens commence dès lors qu'on en finit avec ces fantaisies fixes et obsédantes de l'esprit. n'en a-t-on pas bientôt terminé avec toute cette érotique qui nos tient comme dans une émanation gazeuse en dehors de la vie et des êtres, quand c'est au réel qu'il s'agit d'accéder, quand c'est dans l'intimité qu'il faut se glisser? Et l'esprit de ce petit ouvrage, pour le préciser enfin, n'est-il pas de s'efforcer sans cesse de rétablir les liens entre la culture et les sciences naturelles - quand la culture, érotique ou pas, meurt de ne plus être reliée à rien.
Le plus surprenant, lorsqu'on approche une nouvelle espèce, c'est de la découvrir possédant ses techniques éprouvées, son secret, sa propre virtuosité. Sans jamais porter le regard en arrière, elle "traverse chaque instant comme la promesse d'un nouveau passage".
(p.68)
Jean-Pierre Otte, "Ah! noms de dieux", une heure d'entretien en toute ivre liberté et pour le plaisir d'exister.