L'approche de l'écrivain est particulière, il aborde l'histoire du village de son enfance de façon géographique. Partant d'un point précis, il remonte ou descend les rues en décrivant chaque maison et la famille qui l'habitait alors qu'il était enfant dans les année 1880-1890. C'est une chronique intéressante qui nous fait revivre la vie des petites gens (artisans, paysans, domestiques) et des gros propriétaires terriens au tournant du vingtième siècle. On se rend compte qu'à cette époque c'étaient les Suisses qui émigraient en France, au Brésil ou en Argentine pour pouvoir "vivre mieux". Les diverses maisons du village d'Echarlens nous racontent leur histoire et celle de leurs habitants : du parisien en villégiature au vagabond qui était remis à sa commune d'origine, en passant par le mercenaire au service du Roi de France, tous ces gens ont imprimé leur histoire dans les pierres de leur logis.
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En ce temps-là, dans ces petites industries artisanales comme le moulin, la forge, la scierie, l'atelier de charron ou de menuisier, il n'était pas question d'horaires ou de journées de huit ou de dix heures, ni de semaine anglaise, on travaillait jusqu'à ce que le travail soit terminé ou que la fatigue interdise de continuer et nul ne songeait à demander ou à payer des heures supplémentaires : c'était un régime patriarcal.