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EAN : 9782081389441
400 pages
Flammarion (17/08/2016)
  Existe en édition audio
3.16/5   238 notes
Résumé :
Alors qu'elle a 13 ans, Atanasia Bartolome a comme une révélation devant une toile du peintre Roberto Diaz Uribe. Elle découvre qu'il est un cousin de son père et souhaite savoir ce que cherche à lui dire ce peintre, qui a disparu un jour comme tous les ancêtres Bartolome. La jeune fille décide de partir elle aussi explorer le vaste monde.
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,16

sur 238 notes
Pas de doute, « Soyez imprudents les enfants » est un bon cru « Ovaldé »!
Les ingrédients qui lui sont propres sont là :
. le roman d'apprentissage ,
. une jeune héroïne plutôt qu'un héros,
. le milieu hispanique (bien qu'ici on quitte l'Amérique du sud de « Ce que je sais de Vera Candida » ou de « Nos vies d'oiseaux » pour s'ancrer au pays basque espagnol et à Paris. On ajoute aussi une touche de Russie avec un personnage masculin, Vladimir Velevine, la cinquantaine, exilé à paris, professeur aux beaux arts, alcoolique au dernier degré comme le veut la tradition slave…),
. la filiation
. l'exil pour mieux renaître,
. la fantaisie,
. et l'humour (les scènes de vie filmées par un cameraman imaginaire tout droit sorti de l'esprit de l'héroïne, à la manière d'un documentaire, avec des titres à propos m'ont souvent fait sourire).

Notre jeune héroïne, Atanasia Bartolome (pas pratique pour notre Velevine qui la prénommera donc Anastasia) a donc treize ans au début du roman, dans les années 80, dans une Espagne tout juste sortie du franquisme. Nous la suivrons jusqu'à ses vingt ans, en quête d'informations sur un mystérieux peintre disparu de la circulation, Roberto Diaz Ulribe, devenu objet de de son obsession lors de la découverte d'une de ses grandes toiles représentant une femme nue, en sortie scolaire au musée de Bilbao.
Alternent aux chapitres consacrés à Atanasia (dont elle est le plus souvent la narratrice), les récits sur ses ancêtres tels que sa grand-mère paternel lui avait racontés.
On remonte ainsi jusqu'au XVII ème siècle, avec des personnages parfois proches de contes et légendes, dont l'histoire a été transformée par la tradition familiale.
Tous les personnages de la famille d'Atanasia ont été « imprudents », désireux de changer leur destin et parfois la destinée tout court et c'est manifestement chaudement recommandée par l'auteure.
On l'aura compris, l'écriture singulière et le propos de Véronique Ovaldé m'ont encore une fois séduite (même si "Ce que je sais de Vera Candida " reste mon opus favori) et je ne peux que souhaiter à « Soyez imprudents les enfants » la très bonne rentrée littéraire qu'elle mérite.
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Le destin d'Atanasia Bartolome va se dessiner le jour où accompagnant sa classe dans un musée de Bilbao alors qu'elle avait 13 ans, elle est subjuguée par une toile d'une femme nue du peintre Roberto Diaz Uribe.

C'est pour elle, le déclic de la sortie d'une enfance entre deux parents taciturnes, le départ vers le monde , l'inconnu et le passé de sa famille .
Car grâce aux bavardages de sa grand-mère Esperanza, elle découvre que ce peintre a été élevé par cette même grand-mère , qu'il est le cousin de son père et qu'il a mystérieusement disparu depuis de nombreuses années rajoutant d'autant à la légende de cet artiste .
Atanasia part alors à Paris rencontrer un professeur spécialiste du peintre , un russe alcoolique volontiers agressif, c'est pour elle le début de l'exploration non seulement de la vie de l'artiste mais de la vie tout court avec un appétit de découverte et de nouveautés tout en racontant l'histoire foisonnante de la famille Bartolome, des hommes ambitieux mais poussant leur insatisfaction jusqu'à leur disparition subite: "soyez imprudents les enfants "recommandation lancée par une des génitrices et dont on peut faire la devise de cette famille si originale .

Remontant de temps anciens jusqu'à l'histoire la plus récente, celle de ses parents qui ont été d'une discrétion maladive , c'est une quête de soi , un roman initiatique tout autant que conte sans vraiment verser dans le fantastique, cela reste toujours à la limite du réalisme porté par une jeune femme qui ne veut pas sombrer dans la mélancolie maternelle .

On reconnait dans ce nouveau roman , les thèmes favoris de Véronique Ovaldé, son écriture fluide, souvent nerveuse , on passe de la troisième personne à la première au fil des phrases : on ne s'ennuie jamais et c'est ce que j'aime !
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J'ai dramatiquement aimé ce livre! Tout gravite autour d'un dramatique personnage Roberto Diaz Uribe, toute personne qui entend parler de lui ou le rencontre, est aussitôt fascinée et se trouve comme attirer par un aimant, la personne s'accroche à lui ou à son image comme on s'accrocherait à un pilier en pleine tempête jusqu'à ce que la personne se perde totalement. Il est absorbant, ce peintre étrange. Il absorbe notre héroïne au point que celle-ci abandonne tout pour ce mettre à la recherche de ce peintre dont elle n'a connu qu'un tableau d'une femme nue mais qui, par la suite, elle va découvrir, est son oncle. A la poursuite de ce peintre et oncle étrange, c'est toute l'histoire d'une famille qui se démaille. La famille Bartolome dont l'aïeul Gabriel, compagnon de Brazza pendant ses expéditions au Congo, a reçu pour consigne ''soyez imprudents les enfants'', et la même consigne semble s'étendre sur toutes les générations car les tragédies attendent comme par fatalité les membres de cette famille sur leur route. Des tragédies auxquelles renonce notre héroïne, Atanasia Bartolome. Elle renonce à la nostalgie, au remord, au chagrin quand bien même son premier copain soit mort tragiquement...
Une écriture assez particulière qui nous transporte dans l'univers d'Atanasia. Elle se fait narratrice, parfois actrice, elle se fait une espèce de reportage sur elle même, elle s'imagine suivit par un cameraman et par un preneur de son, et ça approfondit cette atmosphère de fuite à laquelle s'exerce Atanasia. Véronique Ovaldé use des mots simples qui tombent comme par coup de surprise, on ne voit pas les choses arriver, aucune prétention avec notre héroïne, on se laisse simplement emporter par ses différentes respirations! Et c'est beau à lire!
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Grosse ambition pour le dernier roman de Véronique Ovaldé, possède un univers particulier, à mi chemin entre la fable et la chronique, situé souvent sur des terres exotiques, un style qui culmine notamment dans son best seller Ce que je sais de Vera Candida, prix des lectrices de Elle 2010.

Cette année, Véronique Ovaldé et son univers riche en couleur nous amène en Espagne, de l'époque très ancienne, passant par les années de dictature jusqu'à aujourd'hui, grâce au récit de la famille d'Atanasia Bartolome qui part sur les traces du peintre Diaz Uribe, qu'elle admire particulièrement

La jeune Atanasia, admiratrice et parente de l'artiste nous entraine dans une folle aventure, une quête effrénée avec cette saga familiale qui mélange habilement petite et grande histoire, puisque la famille de l'héroine du roman va cacher des secrets sous la terrible période Franco.

Certes, il faut un peu de temps pour rentrer dans l'univers singulier et un peu flamboyant d'Ovaldé, mais le voyage bigarré et mouvementé vaut assurément le détour!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voilà un roman comme je les aime! Une de ces histoires qui vous emmènent là où vous n'imaginiez pas aller, qui vous apprend des tas de choses et qui vous donne à réfléchir. Un roman riche qui prétend nous raconter la vie d'Atanasia Bartolome et va en fait nous faire faire le tour de monde tout en remontant le cours des siècles passés.
« Tout avait commencé quand j'avais treize ans. Avant mes treize ans il n'y avait rien. Seulement la longue attente de l'enfance. le sommeil et l'ennui dévorés de mauvaises herbes. L'histoire d'Atanasia Bartolome pourrait donc avoir débuté, me disais-je, lors de la grand exposition de 1983 au musée d'Art et du Patrimoine de Bilbao. »
L'émotion que ressent la jeune fille devant un tableau du peintre Roberto Diaz Uribe va en effet conditionner toute sa vie. Comme de nombreux adolescents, elle entend désormais déployer ses ailes, s'affranchir du carcan familial ou des règles trop rigides de la société. Comme de nombreux adolescents, elle va se jeter à fond dans cette nouvelle passion. Comme de nombreux adolescents, elle va se sentir incomprise et faire de chaque remarque, de chaque indignation un moyen de renforcer sa détermination.
La disparition de sa grand-mère, suivie un an plus tard de celle de son père, va d'une part la priver d'une confidente et d'une autorité morale et d'autre part lui offrir une voie royale vers l'émancipation. « Elle avait lu quelque part que 15% des gens ne se remettaient jamais d'un deuil ou d'une rupture. Ce genre de considération permettait à Atanasia de justifier sa ferveur maniaque. Elle se disait qu'il était tout aussi possible que 15% des gens vouent l'entiereté de leur vie à une obsession. »
C'est alors que le roman de formation va se transformer en roman d'aventures. Elle part pour Paris où vit Vladimir Veledine «le plus éminent spécialiste de Roberto Diaz Uribe» et entend bien tout savoir de ce peintre aussi mystérieux que fascinant.
Avec un talent de conteuse qui avait déjà fait merveille dans Ce que je sais de Vera Candida et La grâce des brigands, Véronique Ovaldé va faire de cette quête une exploration de l'histoire familiale dont il serait bien dommage de révéler ici l'issue. Mais bien vite, on va voir se tisser des liens entre les ancêtres d'Atanasia et le parcours de Roberto Diaz Uribe. Entre le guérisseur qui n'hésite pas à rebrousser chemin pour tenter de sauver les malades de la peste, entre le compagnon d'expédition de Savorgnan de Brazza qui va tenter de lutter contre les exactions des colonisateurs, entre l'oncle et le père qui vont chercher à soulever la chape de plomb franquiste.
Une preuve supplémentaire qu'il n'y a pas de hasard, que l'on se construit aussi du parcours de ses ancêtres, qu'il n'y a aussi souvent qu'un pas entre la passion et le drame : « Je suis en train de me faire dévorer par mon obsession, je n'ai pas d'ami(e)s et je ne sais même pas si j'arriverais un jour à recoucher avec un homme après ma première et décevante expérience avec Rodrigo. Je pleurais et il pleuvait. Je dégoulinais. Tout allait mal. Je me laissais un peu aller. Je me suis redit que certaines plaies ouvertes sont comme des friandises. »
À la fois violent et lumineux, ce roman démontre avec brio que l'injonction de la tante de Brazza, la marquise d'Iranda «Soyez imprudents, les garçons» doit être suivie.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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critiques presse (4)
Lexpress
06 septembre 2016
Un roman de formation dans l'Espagne des années 1980 où une adolescente, Atanasia Bartolome, fait une étonnante découverte. Soyez imprudents les enfants, par Véronique Ovaldé, un de nos coups de coeur de la rentrée littéraire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
24 août 2016
Soyez imprudents les enfants est tantôt un conte, tantôt une injonction que brandit la romancière. Tel un conseil ultime pour survivre dans un monde où il est préférable de jouer les sorcières plutôt que les belles au bois dormant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
17 août 2016
Dans ce récit allègre et fantaisiste, Véronique Ovaldé déploie habilement les tentacules du récit à l'aide de ses outils favoris : humour en bandoulière, verve inimitable et sens du dialogue aguicheur.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeJournaldeQuebec
16 août 2016
Soyez imprudents les enfants fait partie des récits qui restent, la surprenante issue de cette saga familiale promettant de nous hanter longtemps.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
La fatigue me prenait si souvent, cette fatigue qui aurait pu me dessécher sur place, là, debout dans le salon, cette lassitude de tout, cette impression d'être faite de sable et de passer mon temps à consolider l'édifice afin qu'il ne s'effondre pas pour finir par générer simplement une minuscule pyramide au sol, une pyramide de poussière , cette impression de sortir d'un rêve bref qui parlait de ma petite enfance , de ma vie végétative, de ma mémoire, de mon chagrin, et du chagrin de tous les Bartolome et de tous les Mendiluce avant moi, cette impression de ne plus jamais pouvoir bouger de là, de cet endroit au milieu du salon, sur les carreaux disjoints, les jambes écartées comme pour ne pas chavirer, le carrelage remuait sous mes pieds comme sur des lambourdes vieilles, j'aurais pu me dissoudre en autant de particules papillonnant dans l'air brulant de septembre .
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Mais j'ai continué à marcher et j'ai fini par devenir tout ce que je croisais. Je suis devenue cet homme qui pousse son caddie au milieu du boulevard Montparnasse et qui porte des sacs plastique de congélation en guise de chaussures....Je suis la bourgeoise, sur le boulevard, qui remonte les manches de son blouson en jean gansé de satin pour faire croire qu'elle n'est pas ce qu'elle est. Je suis cette fille qui achète de la cocaïne pour la première fois et qui se dit, Ma mère n'a jamais fait un truc pareil. Un point pour moi. Je suis ce beau mec qui se presse sous la pluie pour retrouver une nouvelle conquête mais qui va encore tout rater parce qu'il n'a toujours pas compris que les femmes sont clitoridiennes. Je suis cette fille qui rentre son ventre et fait claquer ses stilettos parce qu'elle va retrouver le beau mec. Je suis la prof d'espagnol qui ne s'est pas remise de son voyage au Chili et qui se dit que le lendemain elle fera écouter pour le cinquantième fois "El Pueblo unido jamas sera vencido " à ses élèves. Et elle leur dira, sourire éclatant, "Allez, encore une fois."
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En Espagne le monde tel qu'on le connaissait depuis 1939 à disparu et il a commencé à devenir quelque chose de très différent. Et ce n'était pas évident, ce n'est jamais évident, de sortir au grand jour quand on a vécu si longtemps cadenassé, la lumière éblouit et le grand air fatigue. On était sûr d'être heureux le jour où la dictature finirait, on descendrait dans les rues, avec des rubans rouge et jaune dans les cheveux (...), on danserait et crierait et embrasserait qui on voudrait, la terre ne serait plus plate et on ne courrait plus le risque de tomber dans un précipice en arrivant au bout du monde. Mais les gens comme mes parents ont simplement plissé les yeux parce que la lumière était vraiment trop forte ...(p. 28)
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Atanasia n'avait jamais voulu devenir comme les amies de sa mère qui parlaient de leur mari en permanence, comme si elles avaient parlé d'une catastrophe avec laquelle elles cohabitaient, qui discutaient sans cesse de gens absents, trouvant dans l'exercice de la médisance une joie, un réconfort et une preuve de la confiance qu'elles s'accordaient, partageant des secrets, désignant celle qui serait exclue du groupe et celle qu'on réintégrerait, jetant l'opprobre, s'épouillant comme le font les grands singes.
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Tout avait commencé quand j'avais treize ans. Avant mes treize ans il n'y avait rien. Seulement la longue attente de l'enfance. Le sommeil et l'ennui dévoré de mauvaises herbes. (p. 13 / Points, 2018)
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Vidéo de Véronique Ovaldé
Véronique Ovaldé, dont le talent n'est plus à prouver, dévoile une fois de plus son expertise dans la création de personnages saisissants avec À nos vies imparfaites, paru aux éditions Flammarion. Dans ce roman, elle dresse le portrait d'une galerie d'hommes et de femmes confrontés aux défis de l'existence moderne, jonglant avec une solitude parfois écrasante. Avec sa plume délicate et son regard lucide sur la condition humaine, l'autrice nous entraîne dans les méandres de vies marquées par les imperfections et les aspirations. Chaque personnage semble prendre vie sous sa plume, nous invitant à partager leurs joies, leurs peines et leurs quêtes de sens.
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