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Henri Bornecque (Autre)Adrian Faure (Autre)Marcel Prévost (Traducteur)
EAN : 9782251455273
340 pages
Les Belles Lettres (02/02/2024)
3.95/5   30 notes
Résumé :
Des 21 lettres appelées Héroïdes, seules les 14 premières méritent réellement leur nom : le recueil en effet regroupe non seulement les lettres d'héroïnes à leurs amants, comme celles si célèbres de Pénélope à Ulysse ou bien d’Ariane à Thésée, mais aussi, moins connues, de lettres d’amants à leurs maîtresses, comme celle de Paris à Hélène, ainsi que des lettres de personnages historiques, comme la lettre de Sapho à Phaon. Si seuls les premiers poèmes sont antérieurs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai découvert cette oeuvre grâce à une émission de France Culture sur la poésie où intervenait Danièle Robert qui livre cette nouvelle traduction ; elle m'a convaincue, notamment en parlant d'un dialogue entre Ovide et Homère, et de la volonté d'Ovide d'analyser la psychologie féminine, de restituer les sentiments féminins.
En effet, la plupart des lettres sont écrites par des femmes. Sauf Sapho qui a vraiment existé, les autres sont des personnages littéraires bien connues des Romains lettrés, venues majoritairement de l'Iliade ou de l'Odyssée, ou de l'Enéide. Pénélope pleure Ulysse, Briséis Achille... Car, l'un des points communs, c'est la tristesse de l'amante abandonnée, trahie, trompée et abandonnée. Beaucoup d'entre elles sont mariées, par une union légitime, souvent avec des enfants. Ces femmes écrivent donc pour pleurer, pour souffrir, parfois juste avant de se tuer. On peut donc parfois éprouver un certain sentiment de répétition, d'autant que je ne connaissais pas forcément tous les couples évoqués et les mythes auxquels ils se rattachent, j'ai donc dû vérifier pour certains.
Mais l'une des forces de ces lettres, c'est que ces femmes ne font pas que se plaindre. Pénélope ouvre le recueil comme incarnation de la vertu de l'épouse, mais son texte est moins intéressant que d'autres, car certaines femmes regrettent surtout les baisers de l'amant, évoquant clairement la sexualité et le plaisir physique. Oenone parle de la couche d'herbe dans les bois, Héro n'attend que les baisers de son amant en regardant son lit vide, Canacé ne regrette pas son union incestueuse avec son frère, Sapho ne regarde plus les femmes pour son jeune et bel amant...
Certaines sont jalouses comme Déjanire trompée par Hercule, d'autres sont prêtes à se tuer ou à tuer l'amant infidèle. Et puis, il y a Médée. Déjà une figure à part dans la tragédie grecque, à part aussi dans la tragédie classique. C'est une étrangère, elle le dit et le revendique, la civilisation grecque ne l'a donc pas policée, et c'est une sorcière. Ayant été abandonnée, elle est prête à user de ses sorts pour se venger.
Une découverte intéressante, oui, Ovide a plutôt bien donné la parole à ses femmes pour exprimer la diversité de leurs sentiments. On révise en plus - ou on découvre - certains mythes.
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Les Héroïdes d'Ovide se présente sous la forme de 21 lettes d'amour (épîtres). Les quinze premières sont écrites par des héroïnes légendaires de la mythologie à l'adresse de leurs amants, trois autres sont écrites par des héros et suivies des réponses de leurs maîtresses.

L'amour dans la mythologie gréco-romaine est rarement heureuse. La plupart du temps, les femmes sont délaissées, trompées, trahies... ou bien harcelées par un amant alors qu'elles sont déjà mariées et satisfaites. Il y a aussi des amours partagés, comme celui de Pénélope et d'Ulysse, mais qu'un éloignement forcé rend douloureux.

Je dois préciser, car cela a son importance, que j'ai lu une version numérique de ce texte qui, contrairement à son édition papier, ne contient aucun appendices, ni notes.
Le gros souci étant qu'Ovide s'adressait à l'époque à un auditoire qui connaissait toutes ces légendes, ce qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. Bien des personnages de ce livre m'étaient inconnus, d'autant qu'ils pouvaient tantôt être désignés par leur nom, tantôt par une périphrase, ce qui ajoute à la confusion.

J'ai pu apprécier les lettres de Pénélope à Ulysse, Didon à Énée, Déjanire à Hercule, Hélène à Pâris (et sa réciproque), Médée à Jason... parce que je connaissais leurs histoires. Pour les autres, j'ai eu plus de mal. Et puis il y a les histoires que je croyais connaitre, mais en fait non, comme dans Ariane à Thésée, où j'ai découvert que leurs liens ne se résumaient pas à un fil.

Certains textes requièrent, pour les apprécier à leur juste valeur, un bagage culturel que je ne possède pas.
Je prend pour exemple l'Épitre XIV : Hypermnestre à Lyncée, un texte qui m'a semblé être très intéressant. Hypermnestre, est condamné à mort par son père, le roi Argos. Ce dernier avait ordonné à toutes ses filles d'assassiner leur époux dans leur sommeil. Seule Hypermnestre désobéi ; par amour, elle épargna Lyncée.
Pourquoi Argos ordonna la mort de ses beaux-fils ? Quels crimes ont-ils commis ? Pourquoi les femmes sont-elles chargées d'exécuter la sentence ? Autant de questions qui restent sans réponses. C'est assez frustrant.

J'aimerais beaucoup mettre la main sur l'édition papier, pour profiter des appendices et remplir tous les blancs de ces histoires. La version numérique, en l'état, ne s'adresse qu'à un public averti. Pour ma part, j'ai le sentiment d'être complètement passé à côté de ma lecture.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Grande passionnée par les femmes de l'Antiquité et de la mythologie, je ne pouvais passer à côté de cette oeuvre classique. Cela fait quelques années qu'elle traîne dans ma bibliothèque, attendant patiemment que je me lance. Et j'ai finalement trouver l'occasion parfaite : le challenge Nerdae Antiquae.

Par où commencer pour vous vendre cette pépite ? La notoriété de l'oeuvre ? Ses personnages ? Son format ? Son auteur ? Difficile de choisir. Commençons peut-être par le thème ! Ce livre est un recueil de lettres écrites sous forme de poésie, de femmes de l'antiquité à leur amant qui les a abandonnées. En d'autres termes : des femmes très énervées et tristes qui tapent sur leur amant qui s'est fait la malle. Tentant non ?

Passons maintenant rapidement sur la notoriété ! Oeuvre classique disais-je, écrite par l'un des grands auteurs latins, que je remercie d'avoir mis à l'honneur des figures féminines. Féministe avant l'heure ? Peut-être. Sans doute. Ou simplement une volonté d'être original ? Possible aussi. Néanmoins, cela ne change pas le résultat, à savoir que l'on a une belle mise en avant de femmes importantes de la mythologie, trop souvent mises de côté ou mal représentée. Sa plume, du moins sa traduction, nous emporte avec poésie et parfois même de l'humour.

Toujours pas convaincu ? Voyons voir… Faisons un tour d'horizon des femmes présentes, voulez-vous ? Tout d'abord, la femme antique qui a capturé mon coeur : Médée. Médée qui maudit Jason pour son infidélité et son ingratitude. Vient ensuite Pénélope. Pénélope fatiguée de ne pas voir son mari revenir après tant d'années, la laissant aux prises avec des prétendants mal éduqués alors qu'il passe du bon temps avec toutes les femmes qu'il croise. Ariane ! Ariane qui hurle après Thésée pour l'avoir lâchement abandonné sur une île déserte alors même qu'il n'aurait pu réussir ses exploits sans elle. Ingrat aussi donc. Briséis qui reproche à Achille de ne pas l'avoir récupéré après s'être faite piqué par Agamemnon. Sappho, Hélène, Déjanire et bien d'autres encore.

Voilà donc tous mes arguments, sortis du coeur pour vous recommander cette incroyable oeuvre antique. Donc n'hésitez pas du tout à vous laissez convaincre par mes propos et (re)découvrir cet auteur à travers ce recueil. Et si vous cherchez une occasion… Une deuxième édition du challenge Nerdae Antiquae peut-être parfaite pour vous !
Lien : https://lifeisarealbook.com/..
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La langue d'Ovide est délicieuse. Ces lettres sont un régal et font revivre des héroïnes tragiques avec une intensité dramatique bouleversante. Ariane, Phèdre, Déjanire, Médée, Hélène, Didon., Pénélope... Ce livre est juste un délice. A lire et à relire.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Celle-ci, c'est ta Pénélope qui te l'envoie, paresseux Ulysse ; mais ne réponds rien, viens toi-même. Troie certainement est abattue, odieuse aux filles danaennes. Priam à peine valait un tel prix et Troie tout entière ! Oh ! que n'a-t-il été enseveli dans les flots furieux, l'adultère, alors qu'avec sa flotte il gagnait Lacédémone. Je n'aurais point couché, glacée, dans un lit désert ; je n'aurais pas, abandonnée, accusé la lente course des jours, et, cherchant à tromper le vide des nuits, une toile inachevée ne lasserait pas mes mains de veuve.
Quand n'ai-je point redouté des périls plus affreux que les vrais ? L'amour est chose pleine d'inquiétude craintive. Je me figurais les Troyens fondant sur toi avec violence ; toujours, au nom d'Hector, je pâlissais. Était-ce Antiloque qu'on me racontait vaincu par Hector ? Antiloque était la cause de mes alarmes. Était-ce le fils de Ménoetios succombant sous des armes trompeuses ? Je déplorais que le succès pût manquer à la ruse. Le sang de Tlépolème avait rougi une lance lycienne : par le trépas de Tlépolème mon souci était renouvelé. Enfin quiconque fût égorgé dans le camp achéen, mon cœur d'amante était plus froid que la glace.

Lettre I : Pénélope à Ulysse (v. 1 à 22)
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Si tu vis, si tu as une épouse, un beau-père puissant, si même tu peux être ingrat, c'est à moi que tu le dois. Je veux bientôt... Mais que sert d'annoncer d'avance les châtiments ? La colère enfante d'effroyables menaces ; j'irai où me conduira la colère. Peut-être me repentirai-je de ce que j'aurai fait ; mais je me repens aussi d'avoir veillé sur les jours d'un époux infidèle. Je laisse à faire au dieu qui maintenant agite mon cœur ; je ne sais quel projet affreux médite mon âme.

(Médée à Jason)
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ÉPÎTRE 1. PÉNÉLOPE À ULYSSE
Ta Pénélope t'envoie cette lettre, trop tardif Ulysse. Ne me réponds rien, mais viens toi-même. Elle est certainement tombée, cette Troie, odieuse aux filles de la Grèce. Priam et Troie tout entière valent à peine tout ce qu'ils me coûtent. Oh ! Que n'a-t-il été enseveli dans les eaux courroucées, le ravisseur adultère, alors que sa flotte le portait vers Lacédémone ! Je n'aurais pas, sur une couche froide et solitaire, pleuré l'absence d'un époux. Je n'accuserais pas, loin de lui, la lenteur des jours, et, dans ses efforts pour remplir le vide des nuits, ta veuve ne verrait point une toile toujours inachevée pendre à ses mains fatiguées.
Quand m'est-il arrivé de ne pas craindre des périls plus grands que la réalité ? L'amour s'inquiète et craint sans cesse.
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Que n'as-tu devant les yeux la triste image de celle qui t'écrit. Je t'écris, et l'épée troyenne est près de mon sein. Des larmes coulent de mes joues sur cette épée nue, qui bientôt, au lieu de larmes, sera trempée de sang. Que ton présent convient bien à ma destinée, et que le tombeau que tu m'élèves t'aura peu coûté ! [...] Quand le feu du bûcher m'aura consumée, on ne gravera pas sur ma tombe le nom d'Élise, épouse de Sichée. Mais on lira cette inscription sur le marbre funéraire :

Énée, l'auteur de son trépas, en fournit aussi l'instrument. Didon périt frappée de sa propre main.

[Extrait de l'Épitre VII : Didon à Énée]
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Je brûle comme la torche de cire imprégnée de soufre.
(Uror, ut inducto ceratae sulpure taedae.)
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Vidéo de  Ovide
"Le voyage de Chihiro", sorti en 2001 au Japon, est un film sous le signe de la métamorphose, un voyage chez les morts et dans l'imaginaire fantastique japonais. Miyazaki est-il l'Ovide du cinéma d'animation ? Est-ce de l'errance que naissent les meilleures expériences ?
Dans ce sixième épisode, Adèle van Reeth reçoit Hervé Joubert-Laurencin, professeur en études cinématographiques à l'université de Paris Nanterre.
"Philosopher avec Miyazaki", c'est une série de podcasts en huit épisodes qui revisite huit films du génial Hayao Miyazaki. Vent, enfants, personnages étranges, nature, animaux, machines, guerre... Chacune de ses oeuvres offre de multiples niveaux de lecture et renferme de grandes notions philosophiques.
Pour en savoir plus : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-philosopher-avec-miyazaki
Découvrez aussi notre vidéo sur ce génie de l'animation : https://youtu.be/sFGMoBpO2S4?si=W26ErDQByCq3FU7a
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