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Citations sur Les métamorphoses (179)

J'ai voulu supporter cette perte; j'ai voulu, je l'avoue, vaincre ma douleur. L'Amour a triomphé. Je vous en conjure par ces lieux pleins d'effroi, par ce chaos immense, par le vaste silence de ces régions de la Nuit, rendez-moi mon Eurydice.
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Je veux dire l'histoire et les métamorphoses
Des formes et des corps. Dieux c'est votre œuvre aussi :
Inspirez mon poème et guidez-en le fil
De l'aurore du monde au matin d'aujourd'hui !

(incipit)
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J’entreprends de chanter les métamorphoses qui ont revêtu les corps de formes nouvelles. Dieux, qui les avez transformés, favorisez mon dessein et conduisez mes chants d’âge en âge, depuis l’origine du monde jusqu’à nos jours.

Avant la création de la mer, de la terre et du ciel, voûte de l’univers, la nature entière ne présentait qu’un aspect uniforme ; on a donné le nom de chaos à cette masse informe et grossière, bloc inerte et sans vie, assemblage confus d’éléments discordants et mal unis entre eux. Le soleil ne prêtait point encore sa lumière au monde ; la lune renaissante ne faisait pas briller son croissant : la terre, que l’air environne, n’était point suspendue et balancée sur son propre poids ; et la mer n’avait point encore étendu autour d’elle ses bras immenses ; l’air, la mer et la terre étaient confondus ensemble : ainsi la terre n’avait pas de solidité, l’eau n’était point navigable, l’air manquait de lumière ; rien n’avait encore reçu sa forme distincte et propre. Ennemis les uns des autres, tous ces éléments rassemblés en désordre, le froid et le chaud, le sec et l’humide, les corps mous et les corps durs, les corps pesants et les corps légers, se livraient une éternelle guerre.

Un dieu, si ce n’est la bienfaisante Nature elle-même, mit fin à cette lutte, en séparant la terre du ciel, l’eau de la terre, et l’air le plus pur de l’air le plus grossier. Quand il eut débrouillé ce chaos, et séparé les éléments en marquant à chacun d’eux la place qu’il devait occuper, il établit entre eux les lois d’une immuable harmonie. Le feu brille, et, porté par sa légèreté vers la voûte des cieux, occupe la plus haute région : l’air, le plus léger après le feu, se place auprès de lui : précipitée au-dessous, par sa propre masse, la terre entraîne avec elle les plus lourds éléments, et s’affaisse par son poids ; l’eau enfin se répandant autour d’elle, se réfugie au fond de ses entrailles et entoure sa solide surface.
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L'intervention des dieux, c'est à dire le destin, semble parfois injuste et cruelle : tout, dans la nature, est sacré et l'on peut être sacrilège sans le vouloir, être puni sans l'avoir mérité.
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Sur la terre, jusque là commune à tous aussi bien que l'air ou la lumière du soleil, l’arpenteur défiant traça de longs sillons pour limiter les champs. L'homme ne se contenta plus de demander à la terre féconde les moissons et les aliments qu'elle lui devait, mais il pénétra jusque dans ses entrailles ; il en arracha ce qu'elle y avait caché, ce qu'elle avait relégué près des ombres du Styx, les trésors qui provoquent nos malheurs.
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La passion me conseille une chose, la raison une autre. Je vois le bien et je l’approuve, et c’est au mal que je me laisse entraîner.
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O Galatée, plus blanche que le pétale neigeux du troène, plus fleurie que les prés, plus élancée que l’aune au tronc allongé, plus éblouissante que le verre, plus folâtre que le jeune chevreau, plus lisse que les coquillages polis par la perpétuelle caresse du flot, plus délicieuse que le soleil en hiver, que l’ombre en été, plus majestueuse que le frêne, plus digne des regards que le fier platane, plus transparente que la glace, plus douce que ne l’est au goût la grappe mûre, au toucher le duvet du cygne et le lait caillé, et, si tu ne te dérobais pas, plus belle qu’un jardin aux eaux vives ; mais aussi Galatée plus farouche que les jeunes taureaux indomptés, plus dure que le chêne chargé d’ans, plus trompeuse que l’onde, plus insaisissable que les souples rejets du saule ou de la clématite, plus inébranlable que ces rochers, plus impétueuse que le torrent, plus fière que le paon quand on le loue, plus cuisante que le feu, plus épineuse que la macle, plus cruelle que l’ourse qui a mis bas, plus sourde que les flots, plus implacable que le serpent foulé aux pieds, et – c’est là le privilège que je voudrais surtout pouvoir t’enlever – plus rapide non seulement que le cerf poussé par les abois sonores, mais aussi que les vents et que la brise ailée.
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L'ombre d'Orphée descend sous la terre ; il reconnaît tous les lieux qu'il avait déjà vus auparavant ; dans les champs qu'habitent les âmes pieuses il cherche Eurydice ; il la trouve et la serre entre ses bras avides. Tantôt à côté l'un de l'autre ils parcourent ce séjour d'un même pas ; tantôt il suit sa compagne qui le guide, tantôt il marche devant elle : Orphée peut enfin se retourner sans crainte pour regarder son Eurydice.
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Tout coule, toute forme est errante et mouvante,
Le temps lui-même roule en un flux éternel,
Non moins qu’un fleuve. Un fleuve ne peut s’arrêter,
Non plus l’heure légère. Une vague en pousse une,
Que derrière une presse, une autre la pressant,
Ainsi fuient les instants, toujours égaux entre eux,
Et sans cesse nouveaux. Ce qui fut n’est plus rien,
Ce qui n’était pas est, le temps se renouvelle.

Livre XV, V 178-185 (traduction Olivier Sers) Les Belles Lettres / Édition  du Centenaire.

Tout fluctue, toute image qui se forme est changeante.
Le temps même s’écoule d’un mouvement continu,
Tout à fait comme un fleuve ; en effet, ni le fleuve ni l’heure légère
Ne peuvent s’arrêter, mais de même que l’onde est poussée par l’onde
Et que celle qui arrive est poursuivie par la suivante et poursuit la précédente,
Ainsi s’enfuient les instants qui semblablement se suivent
Et se renouvellent toujours ; car ce qui fut auparavant n’existe plus,
Ce qui n’était pas se produit et chaque minute laisse place à une autre.

Livre XV (traduction Danièle Robert) Actes Sud.
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" Omnia mutantur, nihil interit " (tout change, rien ne meurt)
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