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Critique de Arakasi


A la première vue, le scénario du premier tome de « Prince captif » (tout un programme, ce titre…) prête à sourire tant il fleure bon la nanardise et, sans les conseils d'une bonne ami lectrice, je ne l'aurais probablement jamais ouvert. Jugez plutôt : le prince héritier d'Akielos, Damen grosse brute virile avec un faible pour les jolies esclaves blondes, est capturé à la suite d'une trahison par son demi-frère. Celui-ci, au lieu de le zigouiller proprement, a l'idée géniale de le charger de chaines et d'en faire cadeau au prince du royaume voisin de Vére, Laurent, afin de lui servir… Tada ! D'esclave sexuel ! Laurent est joli, Laurent est blond comme un ange, Laurent a même les yeux bleus. le problème, c'est que Laurent est également un sadique à sang froid, arrogant et manipulateur, ou plutôt, comme le disent ses gardes, « une belle petite salope ». Pour survivre à la Cour de Vére et surtout conserver sa vertu intacte, vu que la Cour en question s'apparente à un grand et sophistiqué baisodrome, Damen devra pourtant composer avec l'inconstant et cruel Laurent, en attendant l'occasion de s'échapper pour revenir parmi les siens.

Ca fait peur, hein ? Moi, rien qu'à lire le résumé, j'en frissonne d'appréhension. Et pourtant, et pourtant… le résultat n'est pas aussi catastrophique que l'on pouvait le penser, il est même plutôt divertissant. Malgré une première partie assez moyenne et riche en scènes de sexe plus ou moins utiles, seins et pénis joyeusement exhibés, l'histoire gagne en intérêt au fur et à mesure de la lecture. On découvre finalement que, à la Cour de Vère, on ne fait pas que s'envoyer en l'air : on complote, on ment, on empoisonne et on assassine même ! La psychologie des personnages est bien écrite – enfin, celles des deux personnages principaux, les secondaires étant esquissés un peu superficiellement – et la relation qui se tisse entre Damen et Laurent assez intrigante et bien fichue pour dépasser les aprioris négatifs. La fin est accrocheuse et laisse à espérer un deuxième tome plus actif et plus riche en intrigues politiques.

Quant au point de vue sur l'esclavage, je ne parviens pas à décider si il est très intelligent ou franchement malsain. Je m'explique. Les deux royaumes de Vére et d'Akielos sont esclavagistes mais pratiquent un esclavage différent : à Vére les esclaves sont livrés au bon plaisir de maîtres parfois cruels qui les traitent comme des petits chiens capricieux et choyés, à Akielos les esclaves sont traités avec douceur à condition de dévouer leur vie à leurs propriétaires. Naturellement, Damen considère la première option comme franchement répugnante en opposition à la seconde qui lui semble toute naturelle. Il veut donc « sauver » ses camarades esclaves en les ramenant avec lui à Akielos où ils pourront continuer leurs jolies petites vies de serviteurs soumis et contents de l'être. Malsain, je vous dis. Après avoir fini ce premier tome, je ne parviens pas déterminer si l'auteur embrasse cette opinion ridicule ou s'il s'agit seulement de celle du personnage principal, le récit étant conté exclusivement de son point de vue. Avec optimisme, je penche pour la seconde solution mais le deuxième tome me permettra probablement de trancher.
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