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Critique de melusine1701


Dans un petit village de Provence, tous les habitants sont soulagés. le nouveau boulanger, qui répond au nom prometteur d'Aimable, vient de s'installer et après l'horrible souvenir que leur a laissé le précédent, ils ont hâte de goûter enfin un pain digne de ce nom. Mais cela n'est pas leur seule préoccupation. Dans ce petit village, les querelles de villages sont ancestrales. On se chamaille depuis des générations pour un arbre qu'il faut couper. L'instituteur ne rate pas une occasion de titiller le curé, et inversement. Cela ne les empêche pas de se rendre tous devant la boulangerie. Ils rencontrent alors, derrière le comptoir, Aurélie, la jeune et très jolie épouse du boulanger. Lorsque le marquis vient lui-même aux nouvelles du bon pain, il amène avec lui un de ses bergers. La boulangère ne le quitte pas des yeux. le soir même, le beau berger vient chanter la sérénade sous les fenêtres de la belle boulangère. le lendemain, le lit est vide. Aimable refuse de croire que sa femme a pu le quitter. Il refuse aussi de faire le moindre morceau de pain tant que sa femme ne sera pas revenue. Effarés, tous les villageois organisent la recherche de la fugitive.

Adaptée par Pagnol lui-même de son célèbre film avec Raimu et Ginette Leclerc, cette pièce a tout d'abord la légèreté d'un fait divers campagnard. C'est touchant de voir ces villageois qui ne savent même plus pourquoi ils sont fâchés, et qui vont se réconcilier les uns après les autres, les uns avec les autres, au service d'une cause commune. On ne peut s'empêcher de sourire, attendris, devant ce village entier prêt à se mobiliser pour que revienne le pain, le bon pain qui fait le bonheur du peuple et dont ils ne peuvent plus se passer.
Mais surtout, on ne peut que s'attacher à ce pauvre boulanger, qui découvre l'absence de sa femme en lui apportant le café au lit et qui ne peut se résoudre à admettre qu'elle a pu le quitter. Il est si touchant à répéter qu'elle a dû aller chez sa mère, pour la seconde suivante essayer de se pendre dans sa cave… A partir d'une histoire qui semble si superficielle, qui pourrait être une comédie, Pagnol dresse une âme simple qui se teinte d'une profonde amertume et qui attend une réelle grandeur. Je n'ai pas pu non plus m'empêcher d'avoir un peu de pitié pour Aurélie, la femme adultère dont on devine qu'elle n'a pas vraiment choisi le mari qu'elle aimait, qui espérait que la vie pourrait être une aventure romantique et libre. Toutes sortes d'émotion, de la plus burlesque à la plus noble, se dégagent de cette pièce qui n'a pas pris une ride.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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