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EAN : 9782877065092
253 pages
Editions de Fallois (25/08/2004)
  Existe en édition audio
4.01/5   2468 notes
Résumé :
Les vacances à La Treille se poursuivent, mais ne se ressemblent plus : Lili doit travailler aux champs avec son père, et Marcel rencontre Isabelle, la fille du poète Loïs de Montmajour. Puis ce sera l’arrivée en classe de sixième, et l’entrée en scène de l’inénarrable Lagneau…

Poussé par ses lecteurs, et pour son propre plaisir, Pagnol décide de transformer son diptyque en tétralogie, et ses Souvenirs d'enfance en authentique roman de formation, du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
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Un parfum délicieusement désuet s'échappe de ces pages. Un livre magnifique qui nous promène entre sourires et larmes. Toute la poésie de Marcel Pagnol se dégage de ces lignes. Un très grand roman. A lire absolument dans la foulée de "La gloire de mon père" et du "Chateau de ma mère"...
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Troisième tome sur 4 des Souvenirs d'Enfance, paru 3 ans plus tard (Marcel Pagnol est alors âgé de 65 ans).

Ce roman autobiographique, qui déborde partiellement dans l'adaptation cinématographique du « Château de ma mère » , est tout aussi plein de garrigues et de Provence même si on a perdu la franche naïveté propre à l'enfance et que l'on bascule dans la « petite » adolescence.

Ce tome est un léger ton en-dessous des deux premiers même si la magnifique écriture pleine de poésie de Marcel Pagnol et les nombreuses situations comiques de la deuxième partie du récit en font un magnifique voyage vers l'enfance et cette France que l'on nous a tant contée enfant...
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J'ai pris autant de plaisir à relire le Temps des secrets que j'en avais pris à ma première lecture. La Provence et son vocabulaire, la naïveté de Marcel et surtout la fabuleuse écriture de l'auteur. Sans oublier cette pointe d'humour qui imprègne tout le texte.
C'est de nouveau les vacances, Marcel et sa famille les passent à La Treille. Ils sont bientôt rejoints par l'oncle Jules et la tante Rose. Il va pouvoir retrouver son ami Lili et partir à la chasse aux bartavelles avec son père et son oncle.
Pas tout à fait. Lili a maintenant l'âge d'aider son père aux travaux des champs et Marcel l'accompagne jusqu'au jour où il sauve une demoiselle en détresse. La ravissante enfant ne va pas tarder à le faire tourner en bourrique.
Après de premières amours — contrariées, comme il se doit — et une aventure avec un gigantesque serpent, il est temps de rentrer à Marseille où Marcel fait sa rentrée au lycée.
Amours enfantines, aventures de vacances, rentrée scolaire, rien d'extraordinaire, et pourtant la relecture du Temps des secrets m'a touchée, comme à chaque fois.
Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette relecture — plaisir.

Lien : https://dequoilire.com/le-te..
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Une belle écriture d'enfance plutôt de sortie de l'enfance d'autant plus que Pagnol nous parle de son entrée au collège en classe de sixième...on se retrouve à quelque moment dans ces périodes scolaires où pour les parents c'est de rêver leur enfant être toujours le premier de la classe pour un avenir prometteur par contre pour l'élève l'école semble avoir de l'importance juste à l'instant où on pense y retrouver des amis...

Mais avant tout, Marcel Pagnol nous fait vivre ses grandes vacances à Bastite Neuve, avec des différents personnages...mais quand il rencontre la belle Isabelle, première tentative de sentir l'amour, ils est tout naïf, innocent, actif et vrai, alors tout va se modifier dans son entourage aussi bien avec ses amis qu'avec ses parents...
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Quel plaisir et quelle émotion de retrouver l'univers de Marcel d'abord à la Bastite Neuve comme dans les précédents tomes puis au lycée, tremplin vers la vie d'adulte.
Marcel après avoir découvert la force de l'amitié avec Lili, va progressivement se rendre compte que ses centres d'intérêts, ses interrogations ne sont plus tout à fait les mêmes qu'un petit enfant. Les premières pages du livre sont les plus belles, il se dégage une émotion intense lorsque Marcel découvre que ses repères sont bouleversés : son cher Lili va être beaucoup occupé par les travaux agricoles en soutient de son père, Marcel va alors s'apercevoir que la simplicité merveilleuse de sa plus petite enfance est terminée, les jeux auxquels ils se livraient avec Paul ne l'amuse plus vraiment.
Marcel va devoir maintenant faire des choix avec l'arrivée d'Isabelle. Intrigué par cette présence féminine perdue dans les chemins, il pense seulement la raccompagner chez elle. Mais Isabelle va user de toute sa malice pour rendre sa présence indispensable, elle lui joue du piano, lui fait découvrir sa grande maison, son père poète, lui lis une histoire.
Ainsi Marcel va être perturbé entre son envie irrésistible de voir cette fille et son amitié pour Lili qu'il veut pas dans un premier temps délaisser. Mais Isabelle l'attire tel un aimant et il finira sans remords par complètement oublier Lili.
Finalement comme tout amourette estivale, Isabelle ne sera qu'une parenthèse et bien vite elle va devoir repartir en ville et de toute façon, les parents de Marcel informés de cette relation ne voulaient plus que leur fils fréquente cette jeune fille.
Dès lors Marcel et Lili vont se retrouver, leur amitié ne sera en rien impacté par les égarements de Marcel et ils repartent à l'aventure dans les collines.
Les adieux signalant la fin des vacances sont sobres, une sobriété pleine de tendresse, émouvante. Moi même j'ai passé une partie de mes jeunes vacances d'été dans la campagne auvergnate mais je n'ai hélas jamais rencontré d'Isabelle ni de Lili sur les chemins...

Et voila Marcel prêt pour une nouvelle aventure : celle de l'entrée au lycée. Marcel Pagnol nous livre là un récit universel, intemporel. Plus d'un siècle après, le rituel est toujours le même, les élèves doivent faire face aux mêmes doutes, à la même découverte du fonctionnement du lycée avec ses externes, ses internes, ses pions, ses multiples professeurs, trouver sa place dans une nouvelle bande d'amis et surtout abandonner le confort de la petite école primaire.

Au final, Pagnol signe un livre magnifique, on replonge nous même dans nos propres souvenirs de vacances, de rentrée des classes et malgré le siècle écoulé, il est assez facile de s'identifier à Marcel passant de l'enfance à la post adolescence. J'ai adoré le passage sur la traduction latin - français "pour traduire une phrase, je cherchais les mots latins dans mon dictionnaire et je les alignais tels quels à la place des mots français" ! Je faisais exactement pareil pour l'anglais et c'est pourquoi mes résultats dans cette matière n'ont jamais décollés !!! Tout comme je me retrouve dans sa peur des retenues l'empêchant de réaliser des bêtises mais riant bien volontiers à celles des autres.. Que de souvenirs...
Pour finir, je comprends pas pourquoi durant tout mon parcours scolaire jamais on ne m'a fait lire un livre de Pagnol ! Cela devrait être une obligation absolue...
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Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
Pendant qu'il calligraphiait le mot "ablatif", mon cynique voisin demanda:
"Comment t'appelles-tu?"
Je lui montrai mon nom sur la couverture de mon cahier.
Il le regarda une seconde, cligna de l'œil, et me dit finalement:
"Est-ce Pagnol?"
Je fus ravi de ce trait d'esprit, qui était encore nouveau pour moi. Je demandai à mon tour:
"Et toi?"
Pour toute réponse, il fit un petit bêlement chevrotant. Mais il avait mal réglé la puissance de son émission: le son perça le voile du chuchotement, et toute la classe l'entendit. Socrate se retourna d'un bloc, dans un murmure de rires étouffés, et il reconnut le coupable à sa confusion:
"Vous, là-bas, comment vous appelez-vous?"
Mon voisin se leva et dit clairement:
"Lagneau."
Il y eut quelques rires étouffés, mais Socrate les dompta d'un seul regard, et dit avec force:
"Comment?"
- Lagneau, répéta mon voisin, Jacques Lagneau."
M. Socrate le regarda une seconde, puis sur un ton sarcastique:
"Et c'est parce que vous vous appelez Lagneau que vous bêlez en classe?"
Cette fois, toute la classe éclata de rire, à gorge déployée.
M. Socrate ne parut pas fâché d'une hilarité qui célébrait sa spirituelle question, et il souriait lui-même lorsque Lagneau (qui n'avait pas compris que certaines questions doivent rester sans réponse) se leva, les bras croisés, et dit humblement:
"Oui, m'sieur."
Il avait parlé en toute sincérité; car c'était bien pour me dire qu'il s'appelait Lagneau qu'il avait bêlé trop fort.
La classe rit alors de plus belle: mais Socrate n'apprécia pas un effet comique qu'il n'avait point provoqué lui-même, et prit cet aveu pour une impertinence. C'est pourquoi il foudroya les rieurs d'un regard sévère, puis, tourné vers Lagneau, il dit:
"Monsieur, je ne veux pas attrister cette première classe de latin en vous infligeant la punition que mériterait votre insolence. Mais je vous préviens: cette indulgence ne se renouvellera pas, et à votre prochaine incartade, au lieu d'aller batifoler dans les riantes "prairies" du jeudi, Lagneau restera confiné dans la sombre "bergerie" de l'internat, sous la "houlette du berger" des retenues!"
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Par malheur, ce premier succès entraîna Joseph dans une aventure audacieuse.
Sa sœur aînée, la tante Marie, lui avait un jour conseillé de tondre à ras la petite sœur, afin d'épaissir ses tresses futures, et le coiffeur du quartier avait confirmé l'excellence du procédé. Il en avait donc parlé à la maison, mais sans se prononcer tout de suite sur la valeur de ce conseil : dès le premier regard d'Augustine, et sans lui laisser le temps de protester, il déclara qu'il serait barbare de raser de si jolies boucles, et conclut en disant que "la petite avait bien assez de cheveux comme ça".
Mais il avait une tondeuse neuve dans la poche : on sait bien que les beaux outils attirent la main et qu'il veulent agir parce qu'ils savent que la rouille les guette. Joseph n'y résista pas, et sa vanité d'apprenti coiffeur lui persuada qu'il avait le devoir d'appliquer le traitement conseillé par un professionnel, et qu'une sensiblerie absurde, très voisine du fétichisme, ne devait pas empêcher un père d'assurer l'avenir capillaire de son enfant.
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Je pris donc le chemin du Collet, qui allait me conduire jusqu'à lui.
Il devait être déjà très occupé à battre le feuillage des amandiers, sous une grêle d'amandes sèches qui rebondissaient sur sa tête. Mais au croisement du chemin des Bellons, au lieu de marcher tout droit vers mon but, je tournai à gauche, et je montai à pas rapides vers la maison d'Isabelle. Ce n'était pas un bien grand détour, et je n'avais nullement l'intention de m'arrêter. Je passerais au large de la maison, et si je la voyais sur la terrasse, je lui ferais, de loin, un petit bonjour de la main.
Le hamac était vide, et sous les acacias, il n'y avait personne.
Je refusai d'admettre que j'étais déçu, et je pensai :
« Ils ont dû descendre au village pour les provisions. Je vais probablement les rencontrer… »
Je continuai ma route, sur le chemin plongeant du Four-Neuf, et je regardais au loin devant moi. Je me disais sévèrement :
« Tant mieux ! Lili m'attend déjà depuis deux heures. Je n'ai pas le droit de perdre une minute, et après ce que j'ai fait hier, je n'aurais même pas dû passer par ici ! »
Je pris ma course.
Mais tout à coup, une voix claire chanta comme un coucou, sur deux notes : « Ou… Ou ! »
Je regardai vers ma droite.
Au fond d'un petit champ d'herbes sèches, sous un très vieil olivier, je la vis installée sur une balançoire. Elle avait un grand chapeau de paille blanche, dont les ailes étaient ployées vers ses joues par un large ruban bleu.
Je lui fis, comme je me l'étais promis, un petit signe de la main, mais j'eus le tort de m'arrêter. Elle cria :
« Où vas-tu ? »
Je mis mes mains en porte-voix :
« Je vais travailler avec un ami ! »
Elle ne répondait pas, j'ajoutai :
« Il faut que je l'aide à cueillir des amandes ! »
Comme si elle n'avait rien entendu, elle cria :
« Viens me pousser ! »
J'hésitai une seconde, puis il me sembla que deux minutes de plus ou de moins n'avaient pas une grande importance, et qu'en somme, puisque je l'avais sauvée des flammes, je pouvais bien pousser trois ou quatre fois sa balançoire. Et puis je pourrais lui exposer – brièvement – la situation.
Je fis un pas en avant, mais je m'arrêtai brusquement : je vis Lili, tout seul, sous la pluie d'amandes, et qui de temps à autre regardait le chemin vide…
Alors, de toutes ses forces, elle cria de nouveau :
« Viens me pousser ! »
J'y allai.

C'est ainsi que mon ami m'attendit en vain, près de la gaule supplémentaire qu'il avait apportée pour moi, et qui resta couchée dans l'herbe, pendant que, les deux mains en avant, je repoussais les épaules tièdes d'Isabelle, qui criait de peur en riant quand le vent de sa course aérienne soulevait sa robe, et la plaquait sur son visage…

C'est ainsi qu'elles séparent les meilleurs amis, en riant sur des balançoires qui s'arrêtent en deux minutes quand le mâle ne les pousse plus.
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Quatre hommes retenaient la grand-mère, par les poignets et par les épaules et plusieurs femmes formaient devant elle un barrage. … Elle ouvrait des yeux de folle, elle était forte comme un forgeron.
{…]
Dans la grande cuisine provençale, il y avait là aussi plusieurs personnes. Au milieu du cercle, le grand-père était assis sur une chaise. Il était torse nu. Sur sa poitrine maigre, de longs poils blancs. Penché sur lui un médecin à lunettes, armé d’une pince d’horloger, fouillait son épaule sanglante. Il recherchait la dent, la dent magnifique de ma grand-mère. Elle était plantée dans l’épaule d’André, et le médecin, au bout de sa pince, nous la montra, blanche, bombée et lisse avec une pointe sanglante
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Pour moi, ces mots "garçon manqué" signifiaient que les filles n'étaient qu'un faux pas de la nature, le résultat d'une erreur au cours de la création d'un gaçon.
Voilà porquoi elles rougissaient sans motif, riaient d'un rien, pleuraient pour moins encore, et vous griffaient pour un compliment : voilà pourquoi, ne sachant ni siffler ni cracher, elles tombaient des arbres, inventaient d'inutiles mensonges et se livraient en cachette à des manigances devant les miroirs...
C'étaient des "garçons manqués"...
Moi, garçon réussi, je ne rougissais jamais, je ne riais pas sans motif, et personne (sauf ma mère) n'aurait pu dire qu'on m'avait vu pleurer. Moi, j'étais fort, et Clémentine m'appelait quand il fallait porter un seau plein d'eau ; je savais siffler comme un oiseau, et même en repliant ma langue sous deux doigts. Quant à cracher - je le dis sans modestie - j'égalais presque Mangiapan, qui, dans ses beaux jours, lançait de étoiles de salive jusqu'à des cinq ou six mètres - et je n'étais jamais tombé d'un arbre, comme le fragile "garçon manqué;"
Cependant, tout le monde s'intéressait aux filles, et sans que uisse comprendre pouquoi, il me fallait bien reconnaître qu'elles me plaisaient.
C'est au cours d'une méditation, le soir dans mon lit, que je découvris plusieurs raisons qui justifiaient leur existence.
Tout d'abord leurs défauts faisaient valoir mes qualités, et permettaient d'en mesurer l'étendue... (58)
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Vidéo de Marcel Pagnol
En 1950 sur la Chaîne Nationale, le comique et mythique Fernandel parle avec humour de la vie et du cinéma de Marcel Pagnol, avec lequel il a tourné six films.
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