AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782070336890
368 pages
Gallimard (13/04/2006)
3.48/5   245 notes
Résumé :
Quoi de plus inoffensif pour s'endormir qu'une berceuse tendrement lue le soir ? Rien à voir avec la mort subite du nourrisson, génératrice des pires angoisses des parents penchés sur le souffle nocturne du nouveau-né. Le journaliste Carl Streator y verrait pourtant comme un lien, un je-ne-sais-quoi d'inexpliqué. Il y aurait un livre qui tue. Une comptine mortelle. En plein cœur des Etats-Unis. Un recueil pour enfants constitué de poèmes... Carl Streator en parle à ... >Voir plus
Que lire après BerceuseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 245 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
1 avis
C'est chez « Folio policier » et ça commence comme un livre à éviter pour les parents de nouveau-nés, avec un journaliste qui enquête sur un scénario de cauchemar absolu, des morts subites du nourrisson.

Mais, ce que découvre le journaliste est bien plus terrible qu'il ne pouvait l'imaginer. Et si ces morts étaient dues à la simple lecture d'une comptine ancienne ? Et si sa propre fille était morte de cette façon, juste parce qu'il avait voulu lui lire une histoire ? Et si les mots avaient le pouvoir de tuer ? Si en récitant une formule, on pouvait faire taire à jamais ses voisins trop bruyants, ou ce passant malpoli ?

Ouf ! Après un début qui pouvait ressembler à un polar, l'histoire bascule dans un tout autre registre, on se retrouve avec des sorcières et des grimoires pleins de pouvoirs magiques. le journaliste parcourt le pays avec un couple de végétariens romantiques et une agente immobilière qui vend et revend des maisons hantées. Ça part dans tous les sens, on aura même droit à une vache qui parle ou une madone volante !

Une histoire tantôt morbide, tantôt farfelue, avec des notes d'humour grinçant, mais aussi des éléments de réquisitoire social contre le bruit qui nous envahit, contre la publicité qui nous conditionne et contre la destruction des milieux naturels.

Un mélange de genres un peu déroutant et plutôt destiné aux lecteurs avertis. Un roman qui ne plaira pas beaucoup aux amateurs de polars réalistes !
Commenter  J’apprécie          346
Lullaby
Traduction : Freddy Michalsky

Quel drôle de petit roman ! Il part d'une intrigue fantastique : une berceuse qui, chantée à n'importe qui, petit ou grand, a le pouvoir de l'endormir à jamais, pour entraîner son lecteur dans une critique plutôt sombre des Etats-Unis - et, de façon générale, de la société de consommation.
Y croit-on ou pas ? Moi, hélas ! je ne suis pas parvenue à y croire.
A vrai dire, le lecteur est très vite désorienté. A l'origine, il a choisi ce livre parce que l'histoire de la berceuse maléfique et de la quête qui allait s'en suivre le tentait. Mais quand les événements et les personnages partent dans tous les sens, il a beaucoup de mal à se maintenir à leur hauteur.
Pour y parvenir, mieux vaut peut-être considérer ce roman comme un conte, une fable moderne, dont les personnages - Helen, le narrateur, Mona et Oyster, cette espèce de succédané baroque et vicieux du Christ en personne - sont des symboles et non des êtres vivants.
Là où ça achoppe, c'est quand on se demande : "Oui, mais que symbolisent-ils, justement ?"
J'avoue n'avoir pas saisi pleinement où voulait en venir l'auteur. Je le regrette et je ne désespère pas qu'un jour, peut-être ... ;o)
Commenter  J’apprécie          130
Chuck Palahniuk est l'auteur du roman ''Fight Club'' qui a inspiré le film culte du même nom. Il a un style totalement délirant que je n'ai rencontré nulle part ailleurs. Il nous offre ici un roman décidément fantastique, puisqu'il y est question de sorcellerie. Nous vous fiez pas à la classification de Gallimard, ceci n'a rien d'un roman policier à mon sens.

Palahniuk nous embarque dans une histoire remplie d'extravagance et d'invraisemblance qui par ailleurs est des plus divertissante. J'ai trouvé l'épisode de la soirée Wicca à mourir de rire. On ne garde cependant pas le sourire aux lèvres d'un bout à l'autre. Comme toujours dans ses romans (du moins ceux que j'ai lu), nous sommes en présence de personnages torturés dont certains font preuve d'un pessimisme dévastateur et contagieux. Ceux qui ont aimé ''Fight Club'' vont certainement apprécier celui-ci également.

Comme pour mes autres expériences avec Chuck Palahniuk, j'ai été émerveillé par l'imagination débridée qui a donné naissance à une histoire pareille!
Commenter  J’apprécie          120
Le ton employé par l'auteur est cynique. Ses personnages sont désenchantés, désabusés, surtout Hélène que j'ai appris à aimer au fur et à mesure, les débuts ont été difficiles avec cette femme matérialiste, à l'honnêteté très discutable dans son métier, cinglante et obsédée par l'argent. Elle est prête aux pires bassesses pour obtenir ce qu'elle veut mais derrière cette apparence des plus infâmes se cache une personne blessée, en souffrance et en colère.
Quant au narrateur, Carl, journaliste enquêtant sur la mort subite du nourrisson, il se noie dans les détails, ce qui se retrouve dans le style avec cette accumulation d'informations non essentielles mais loin de me déranger, cela fait entièrement partie du personnage. C'est aussi une déformation professionnelle. Il s'est trouvé un loisir des plus surprenants pour ne pas sombrer, ne pas penser, ressasser un passé perdu.

A travers son histoire étrange et intrigante, aux personnages loufoques, comme Mona, l'illuminée New Age, très hippie cool ou Oyster, l'écologiste extrémiste, et qui part un peu dans tous les sens, l'auteur nous interroge, pose question sur notre société, nous offrant quatre visions différentes de celle-ci. de Carl, d'Helen, de Mona ou d'Oyster, lesquels sont les plus à blâmer ? Leurs intentions, leurs motivations et leurs objectifs dans cette quête aux livres perdus ne sont pas les mêmes mais ils n'en sont pas moins tous dangereux. Il nous montre aussi les travers de notre société bruyante, de divertissement de masse où la pensée est préfabriquée, uniformisée, ne nous appartient plus, la théorie du complot, les maltraitances faites aux animaux pour nous nourrir, l'import d'espèces végétales ou animales étrangères invasives et parasites,… J'aime ce genre de lecture qui a le mérite de distraire par cette étrangeté qu'elle dégage, son originalité tant dans le fonds que dans la forme et les questions qu'elle soulève en nous, lecteurs. Une lecture drôle et intelligente à la fois qui signe une première rencontre réussie avec un auteur que j'avais envie de découvrir depuis longtemps, sans oser franchir le pas, car les avis que j'ai pu lire à son sujet sont très divergents et j'avais donc une petite appréhension mais je l'ai vite oublié et me suis totalement immergée dans ce récit.
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
Commenter  J’apprécie          50
Berceuse macabre pour une société à la dérive

Saviez-vous que la poésie pouvait tuer ? Un poème, un simple texte à la puissance inouïe, capable d'arracher la vie en un souffle. C'est dans cette danse macabre que nous invite Chuck Palahniuk avec son roman Berceuse, un hymne cauchemardesque qui résonne comme un cri d'effroi dans la nuit. La trame nous conduit dans un univers où une comptine ancestrale, héritage du peuple Zoulou, devient l'ultime sentence. Dissimulée au sein d'une banale anthologie pour enfants, cette berceuse d'un autre temps trouve des échos lugubres dans notre modernité désenchantée. Un trésor mortel récité innocemment par des générations de parents à leurs progénitures, semant le malheur sans que personne ne s'en doute.

« Les experts de la culture grecque antique disent que disent que les gens à l'époque ne voyaient pas leurs pensées comme leur appartenant en propre. Quand une pensée traversait l'esprit des Grecs de l'antiquité, ils y voyaient un ordre que leur donnait un dieu ou une déesse. Apollon leur disait d'être brave. Athena leur disait de tomber amoureux. Aujourd'hui, les gens entendent une publicité vantant des chips à la crème aigre et ils se précipitent pour les acheter, mais aujourd'hui, ils appellent ça le libre arbitre. Les Grecs de l'antiquité, eux au moins, se montraient honnêtes. »

Carl Streator, journaliste désabusé, se voit confier l'étrange tâche d'investiguer sur le mystérieux syndrome de mort subite du nourrisson. le voilà plongé dans un monde où la menace ne vient pas d'une maladie, mais d'une mélodie funeste. Une mélodie qui lui rappelle douloureusement sa propre tragédie personnelle, où sa famille a été emportée par ce chant maudit. Aux côtés d'Helen Hoover Boyle, une agent immobilière spécialisée dans les maisons hantées, et de ses compagnons de route, Mona et Oyster, Carl Streator entreprend un voyage macabre à travers le pays pour éradiquer ce poème de la mort. Leur quête les mène à la recherche du grimoire d'où est tirée cette malédiction, offrant un pouvoir démesuré à quiconque le possède.

« Ce bon vieux Georges Orwell a tout compris à l'envers. Big Brother ne surveille pas. Il chante et il danse. Il sort des lapins d'un chapeau. Big Brother est tout entier occupé à attirer votre attention à chaque instant dès que vous êtes éveillé. Il fait en sorte que vous soyez toujours distrait. Il fait en sorte que vous soyez toujours absorbé. Il fait en sorte que votre imagination s'étiole. Jusqu'à ce qu'elle vous devienne aussi utile que votre appendice. »

Dans ce roman à l'humour noir mordant, Palahniuk nous livre une critique cinglante de notre société obsédée par les médias, mettant en lumière nos dépendances malsaines et nos désensibilisations croissantes à la violence qui nous entoure. Une invitation à méditer sur notre relation ambivalente avec un monde médiatique de plus en plus étouffant. Berceuse se révèle être bien plus qu'un simple thriller ; c'est un cri d'alarme face à nos excès, un réveil brutal à la réalité d'un monde hypnotisé par la puissance de la parole. Palahniuk orchestre cette danse macabre avec une maestria sombre, résonnant comme un écho dans nos âmes troublées. À lire, mais surtout à méditer, car la complainte de Berceuse ne risque pas de s'effacer de sitôt de nos mémoires tourmentées.
Lien : https://jecritiquetout.fr/be..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Imaginez l’immortalité, où même un mariage de cinquante années donnerait l’impression d’un coup d’une nuit. Imaginez modes et tendances vous passer sous le nez comme un brouillard. Imaginez le monde plus surpeuplé et désespéré à chaque nouveau siècle. Imaginez de changer de religion, de foyer, de régime alimentaire, de carrière, jusqu’à ce que plus rien de tout cela n’ait de réelle valeur. Imaginez de parcourir le monde jusqu’à en être mort d’ennui, jusqu’à son plus petit centimètre carré. Imaginez vos émotions, vos amours et vos haines, vos rivalités et vos victoires, qui se joueraient et se rejoueraient jusqu’à ce que la vie ne soit plus rien qu’un feuilleton mélodramatique à rallonges. Jusqu’à ce que vous contempliez la naissance et la mort d’autres individus sans plus d’émotion que les fleurs fanées que vous jetez aux ordures.

Je dis à Helen : je crois que nous sommes déjà immortels.
Commenter  J’apprécie          80
Les experts de la culture grecque antique disent que disent que les gens à l'époque ne voyaient pas leurs pensées comme leur appartenant en propre. Quand une pensée traversait l'esprit des Grecs de l'antiques, ils y voyaient un ordre que leur donnait un dieu ou une déesse. Apollon leur disait d'être brave. Athéna leur disait de tomber amoureux.
Aujourd'hui, les gens entendent une publicité vantant des chips à la crème aigre et ils se précipitent pour les acheter, mais aujourd'hui, ils appellent ça le libre arbitre.
Les Grecs de l'antiquité, eux au moins, se montraient honnêtes.
Commenter  J’apprécie          100
Après avoir écouté Oyster, un verre de lait n'est plus simplement une boisson agréable pour accompagner des cookies aux pépites de chocolat.C'est des vaches forcées de rester gravides et gonflées à bloc d'hormones.C'est les inévitables veaux qui ne vivent que quelques malheureux mois, serrés comme des sardines dans des cages à veaux.Une côtelette de porc signifie un cochon poignardé et saignant, un nœud coulant autour d'une patte, qu'on suspend pour qu'il meure en hurlant pendant qu'on le découpe en côtelettes, rôtis et lard.Même un œuf dur est une poule aux pattes estropiées à force de vivre dans une cage d'élevage de batterie de dix centimètres de large, tellement étroite que la bête ne peut même pas soulever ses ailes, tellement insupportable qu'on lui sectionne son bec, qu'elle ne puisse plus attaquer les autres poules prisonnières à ses côtés.Déplumée à force de frottements contre la cage, le bec sectionné, elle pond œuf après œuf jusqu'à ce que ses os soient tellement vidés de leur calcium qu'ils explosent en esquilles à l'abattoir.
C'est ça, le poulet de la soupe de poulet au vermicelle, les poules pondeuses, les poules tellement meurtries et couvertes de cicatrices qu'il faut qu'elles soient complètement décortiquées et cuisinées en petits morceaux parce que jamais personne n'irait les acheter à un étal de boucher.C'est ça, le poulet des sandwichs au pain de maïs.Les beignets de poulet.
Commenter  J’apprécie          20
Les indigènes du cru, tout ce qui est unique se fait envahir et éliminer de la carte.

« La seule biodiversité qui va nous rester, avertit-il, c’est Coca contre Pepsi. »
(Folio policier, p.171)
Commenter  J’apprécie          180
Les indigènes du cru, tout ce qui est unique se fait envahir et éliminer de la carte.
« La seule biodiversité qui va nous rester, avertit-il, c'est Coca contre Pepsi. »
Il conclut : « Nous sommes en train de remodeler le paysage de la planète entière à coups d'erreurs stupides, une par une. »
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Chuck Palahniuk (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chuck Palahniuk

BooKalicious présente : Damnés de Chuck Palahniuk (#RL2014)
BooKalicious #RL2014! Chronique de "Damnés" de Chuck Palahniuk aux Editions Sonatine. Retrouvez toutes les vidéos ici : http://goo.gl/23DkUZ Quand Maddy Spencer, gosse de riches anciens...
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (509) Voir plus



Quiz Voir plus

Tu dors ?, non, je suis mort !

Quel type de maisons l'agence immobilière de Helen Hoover Boyle vend-elle exclusivement ?

Des maisons de style Tudor
Des maisons styles ranch
Des maisons de style victorien
Des maisons hantées (où ont eu lieu des crimes)
Des maisons neuves

15 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Berceuse de Chuck PalahniukCréer un quiz sur ce livre

{* *}