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Bernard Blanc (Traducteur)
EAN : 9782070320516
368 pages
Gallimard (22/10/2009)
3.27/5   311 notes
Résumé :
On connaît Chuck Palahniuk : ses héros illuminés, ses intrigues surréalistes, son exploration d'un monde à la marge.
Ses livres sont le reflet d'une réalité peu ragoûtante qu'il étudie cliniquement. Un univers à la fois burlesque et macabre qui renvoie à son histoire personnelle, aux épreuves qu'il a traversées et à son goût pour les expériences incongrues. Une partouze géante au fin fond de l'Ouest américain, un combat de moissonneuses-batteuses, une expédit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 311 notes
« le Festival de la Couille », un titre qui va te faire sourire, air malicieux qui plisse de jolies rides autour des yeux. Parce que tu crois que j'ai choisi ce titre pour le titre, et tu t'attends à ce que je t'abreuve de salacités perverses au goût de sperme et de suc séminal dégoulinant entre les cuisses de demoiselles n'ayant pas froid aux yeux ni aux majeurs. Sauf qu'aujourd'hui, je vais m'attarder aux histoires vraies que composent ce livre. Pas un roman, pas tout à fait des nouvelles bien que cette vingtaine d'histoires pourraient se lire comme telles. Entre deux grands romans, Chuck Palahniuk ne cesse d'écrire. Pour des journaux, pour soi, pour moi. Il parle de la vie, celle des gens de l'Amérique profonde perdus dans le Kentucky ou la Géorgie. D'ailleurs peu importe l'État où il erre son esprit, l'écrivain compose des articles, des reportages, des impressions du temps et du vent et cela en devient presque passionnant. Pas comme, bien entendu, son « Fight Club » ou son « Choke » car l'auteur choque les âmes de ses mots crus et de ses situations trash. Non, là il expose des faits, il interviewe des célébrités ou presque, il se balade dans des campagnes pour de fabuleux concours de moissonneuses-batteuses. Il se retrouve dans des bars à écraser des cafards pendant que son pote se fait écraser par le cancer dans la chambre de l'hôpital du coin de ce bar. Il s'enivre dans de réputés concours de fellation… Mon univers, en somme. le silence de la campagne que seul le moteur d'un mastodonte Massey-Ferguson vient déranger. le silence d'un homme seul attablé devant une bière sur un comptoir collant que seul un jukebox crachotant un air de country vient perturber. le silence d'une femme pompant passionnément que seule ma giclée impromptue vient accentuer.

De Lind, Washington, à quelques encablures de Missoula, pays de mes auteurs favoris, je monte dans le pick-up, direction un peu plus à l'est, vers le Montana. le Stetson en place sur ma tête, quelques bières dans la glacière, des bisons autour, une grande plaine poussiéreuse. Quelques nanas, le regard peu farouche, les seins à l'air, je m'arrête. Des bikers en harley, le bide proéminent, le gobelet de bière d'un litre, se pintent la gueule, leurs gros doigts dans le short de leurs gonzesses. Je sens que je vais me plaire, dans ce coin paumé. Un panneau d'affichage, « Rock Creek Lodge ». Après cette route j'ai besoin de faire une pause, de boire une bière et cerise sur le gâteau, de me faire sucer par une horde de femmes, blondes, brunes, rousses, au Stetson soulignant leur regard et aux santiags rien-au-dessus. Oui, je vais m'y plaire là-bas. Testy Fest.
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Quand tu es un peu fan de littérature américaine, il y a des auteurs que tu coches dans la colonne « Lacunes à rattraper », en te promettant de t'y plonger à la première occasion. Chuck Palahniuk est de ceux-là. Ne restait plus qu'à attendre la bonne opportunité, qui vint avec Mai en Nouvelles. Sauf que la rencontre avec Chuck a fait flop et que le Festival de la couille, traduit par Bernard Blanc, n'était probablement pas la meilleure entrée en matière avec l'auteur du célèbre Fight Club.

Bien plus que des nouvelles, le recueil est une accumulation de textes assez personnels issus des voyages, rencontres ou reportages de l'auteur, dont beaucoup ont en commun de nous entraîner dans la quatrième dimension de la réalité américaine. Des récits donc, plus que des histoires, complétés de commentaires ou digressions de l'auteur à l'intérêt très relatif pour qui n'est pas dans son cercle de proximité.

Dans la première partie, le monde de Palahniuk ne manque pas d'intérêt : du bordel géant de Testy Festy - le fameux festival de la couille de Rock Creek Lodge - à la maison hantée par le fantôme de « la dame », en passant par une plongée au coeur du sous-marin USS Louisiana en mode « sardine humaine », une battle géante et quasi à mort de moissonneuses-batteuses ou le château mégalo d'un architecte dans l'Idaho, chaque texte embarque le lecteur dans un univers différent. Où tout est vrai !

Puis, la partie consacrée à ses rencontres devient nettement moins passionnante, formant un univers assez excluant pour le lecteur qui reste spectateur. Au fil des pages, la diversité des textes qui était un atout devient une forme de fourre-tout, inégal et lassant. L'intérêt initial s'estompe. L'ennui s'installe. Dommage…

Les livres « que j'écris sont mon déversoir pour le trop plein d'histoires que je ne peux plus garder dans ma mémoire récente ». Palahniuk fait partie de ces auteurs prolixes, dont les courts textes foisonnent à côté de ses romans phares. Raison de plus pour porter une attention particulière à la manière dont on les rassemble. Et c'est probablement ce qui pêche dans l'édition de ce recueil.
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23 nouvelles, 23 histoires vraies, 23 tranches de vies surprenantes : combat annuel de vieilles moissonneuses-batteuses, vie à bord d'un sous-marin, tournoi de lutte, bâtisseurs modernes de châteaux, civil constructeur de fusées, ...

Palahniuk se cantonne à un rôle d'interviewer et décrit simplement ce qu'il voit et entend, sans faire d'autres commentaires : ça donne des textes réussis dans certains cas, mais mortellement ennuyeux dans d'autres (était-il vraiment nécessaire de décrire l'intégralité des matches entre moissonneuses-batteuses, qui crèvent la roue de qui et quel moteur a lâché avant la fin?).

J'ai beaucoup apprécié certains textes (comme ces deux personnes qui se déguisent en animaux et se promènent tranquillement en ville, déclenchant des réactions d'hostilité allant des insultes, coups de pied, crainte de menaces terroristes, ...), mais l'ensemble est assez inégal.
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Voici un recueil de 23 ... textes... (ce ne sont pas des nouvelles, que nenni!) de l'écrivain du transgressif Fight Club. de quoi cela cause-t-il... de tout et de rien. Mais surtout du processus d'écriture, dans une sorte d'approche méta-littéraire... Soyons plus précis.

Le recueil, comme souvent, n'a aucune homogénéité, mélangeant des portraits, des articles de presse, des nouvelles ou des interviews réécrites. Clairement, on a essayé de recréer une homogénéité a posteriori, grâce à la très belle préface de l'auteur. de quoi parle cette préface? du processus de l'écriture. Des ateliers d'écriture. Des influences, des sources, de l'importance d'introduire le vécu et le réel dans l'écrit. C'est la profession de foi de Chuck Palahniuk.

Amen. A quoi on peut ajouter c.u.l., b.i.t.e., c.o.u.i.l.l.e... vu qu'on ne peut renier ses origines...

Et c'est là une des (nombreuses) choses qui me gênent dans ce recueil. La nécessité de mettre un titre aguicheur, alléchant... alors que le titre anglais original "Stranger than fiction" est bien plus parlant et bien plus indiqué. Puis on démarre par le texte sur le Festival de la Couille... le "Testy Festy" (de nouveau, le titre aurait pu ne pas être traduit en français). Ce texte parle autant de chattes que de couilles... voire davantage. La traduction escamote le lien entre "Testy" et "Tasty". Dommage. Ce texte s'éloigne du simple journalisme et constitue une nouvelle de bonne facture.

Palahniuk est catalogué... Si on n'a pas quelques fellations, sodomies, pédés, et autres "monstres transgenres"... (j'ironise, inutile de m'agonir d'insultes) on n'est plus dans du Palahniuk. On ne va pas retrouver "son" auteur. Un peu comme quand Brett Ellis ne parle plus de meurtres et de cocaïne... ou quand Irvine Welsh ne massacre plus de bébés sous ecstasy... autres auteurs transgressifs à qui le lecteur réclame sa dose de politiquement incorrect.

Passons rapidement les textes en revue... J'ai apprécié (à des degrés divers):
- Vous êtes ici : l'ambiance abomiable d'une foire littéraire où des apprentis auteurs ont 7 minutes pour présenter leur texte... ce qui donne lieu à de puissantes réflexions de Palahniuk sur le processus d'écriture et le sens de nos actes.
- Ma vie de chien : deux persones déguisées en dalmatien et en ours se baladent en ville et dans un centre commercial...sous les insultes, coups et quolibets, menaces, regards des passants et des sevices de sécurité... un bijou, trop court, où Palahniuk critique une certaine Amérique.
- Frontières : un texte fort personnel sur la gonflette et le dopage.
- Amy : une descente dans l'univers littéraire de Palahniuk, via les ateliers, où il décrypte le minimalisme d'Amy Hempel, et son influence sur lui (et d'autres), un must pour les écrivains en herbe.
- Erreur humaine : un portrait tendre et caustique d'un illuminé qui construit une fusée et entend rapprocher les USA et la Russie.

Enfin il y a les 7 textes, plus courts que les autres, repris sous la section "Seul", qui sont encore davantage autobiographique et sont souvent empreints d'autodérision et de critique de l'Amérique conservatrice, bigote et bien-pensante. Celui où Palahniuk se rase le crâne avec une crème dépilatoire avant d'aller à Hollywood... parce qu'il ne veut pas avoir une coupe de cheveux abominables et se balade donc avec des croûtes purulentes dans les studios de cinéma, est un bijou d'humour.

A l'opposé, il y a des textes soporifiques. Vides de sens, ou presque. On y voit seulement la grande aptitude de Palahniuk à manier la plume. On voit aussi comment il arrive à intégrer la réalité dans la fiction. Comment sa vie lui a servi à écrire. Comme dans le texte où il parle de son job d'escort boy pour des malades en phase terminale. C'est tendre et empathique. C'est beau.

Car il y a aussi cette lecture-là... celle qui critique une société où les libertés diminuent, où les conservatismes montent, où les mentalités se referment... et dans une telle société, il y aura toujours un Palahniuk pour écrire des romans transgressifs.

Cela étant, ce recueil est surtout destiné à celles et ceux qui envisagent d'écrire, àmha.
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Finalement c'est pas trop mon truc l'Amérique profonde. Ces différents récits dont l'action se déroule principalement dans des endroits isolés, glauques, enfin assez improbables. Mais terriblement réels. Et ce qui s'y passe aussi. Palahniuk se raconte. Mais, comme pour « Snuff », je n'accroche pas vraiment. Ce regard assez bienveillant sur ces gens mal dégrossis qui s'inventent n'importe quoi pour avoir l'impression d'exister, à la fois me navre et m'indiffère. Je pense notamment au récit du concours de moissonneuses-batteuses. Pour en arriver là… ? Bon, je vais vite passez à autre chose.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Ce soir, il est question de briser et de réparer. Ce soir, on a le pouvoir de vie et de mort.
Tout le monde est rassemblé pour le concours de moissoneuses-batteuses de Lind.
Lind est une ville de quatre cent soixante-deux âmes dans les collines arides, aux confins est de l'état de Washington. Elle est blottie autour des silos d'Union Grain, alignés le long du chemin de fer de la Burlington Northern. Les artères numérotées – First, Second et Third Road – sont parallèles aux voies ferrées, elles aussi. […] Dans toutes les directions sur plus de cent cinquante kilomètres, il n'y a que des champs d'armoise et d'amarante, sauf sur les collines vallonnées couvertes de blé. Dans cette région, les tourbillons de poussière s'en donnent à cœur joie. Les voies ferrées relient les grands silos des villes agricoles comme Lind, Odessa, Kahlotus, Ritzville et Wilbur. A la sortie nord de Lind s'élèvent les restes en béton du pont ferroviaire de Milwaukee Road, aussi spectaculaires qu'un aqueduc romain.
Aucun document ne permet de savoir d'où vient le nom de Lind.
Vers le sud, s'étendent les terrains de rodéo, où des gradins sur trois côtés d'une arène poussiéreuse. Les lièvres viennent pâturer dans un parking de graviers autour des carcasses cabossées et rouillées des anciens participants au concours de démolition.
Les concurrents sont de grosses et lentes machines à moissonner le blé.
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Dans ce bar si vous posiez votre bouteille de bière sur la table, les cafards grimpaient sur l’étiquette et venaient s’y noyer.
A chaque fois, vous aviez un cafard mort dans votre goulée. Des strip-teaseuses philippines, entre deux spectacles, jouaient au billard américain en string. Pour cinq dollars, elles installaient une chaise en plastique dans l’obscurité entre les caisses de bière et elles dansaient à poil pour vous.
On avait l’habitude de faire un saut ici parce que c’était juste à côté du Good Samaritan Hospital.
Geoff et moi, on restait avec Alan jusqu’au moment où il s’endormait sous l’effet des médicaments antidouleur et puis on passait ici descendre quelques bières. Avec le cul de sa bouteille, Geoff écrasait les cafards qui couraient sur notre table.
On discutait avec les strip-teaseuses. Avec les autres consommateurs. On était jeunes, enfin assez jeunes, pas loin de la trentaine, et un soir une serveuse nous demanda : « Si vous venez déjà zieuter des danseuses nues dans un bouge de ce genre, qu’est-ce que vous fabriquerez quand vous serez de vieux croûtons ? »
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Oui, à présent, ça me revient.
La styliste m'a expliqué que son chihuahua était capable de se sucer lui-même. Les gens aimaient bien son chien jusqu'à ce qu'il se rapplique au beau milieu d'une réception et se mette à pomper sa propre queue. Ça a bousillé pas mal de ses fêtes. Le photographe, lui, m'a raconté des histoires d'horreur pendant les séances de pose avec Minnie Driver et Jennifer Lopez.
Un jour où j'ai posé pour le catalogue Abercrombie & Fitch, le photographe m'a avoué que son chihuahua avait un "trouble érectile de la rétractation". Chaque fois que cette pauvre petite bête se mettait à bander, le type - je parle du photographe d'Abercrombie - devait l'attraper et s'assurer que son minuscule prépuce n'était pas trop serré.
Maintenant, tous les souvenirs sont de retour.
Désormais, jour et nuit, le message principal inscrit dans mon cerveau, c'est : NE JAMAIS ADOPTER UN CHIHUAHUA !
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Pour Brian, une bonne nuit de sommeil, c'est cinq heures. Malgré des oreillers et un édredon parfaits, il est insomniaque, comme son père. Il n'a pas d'autres hobbies, sinon les inventions. Il ne jure pas et, pour lui, un concert de Britney Spears est un spectacle de cul, point final. Et il n'approuve pas les aventures d'Harry Potter, à cause de toutes ces histoires de sorcellerie. Aujourd'hui, en 2001, il n'a aucun animal de compagnie, mais il a eu un écureuil volant nommé Benny qui est mort d'un anévrisme au bout de neuf ans. Ensuite, il a pris un pétauroïde, dont il dit : "C'est l'équivalent de l'écureuil volant chez les marsupiaux." Lorsque sa vie sera portée au cinéma, il veut Mel Gibson ou Heath Ledger pour jouer son personnage."
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Une amie à moi, Monica, a jadis gagné sa vie comme clown. Tandis qu'elle tordait des ballons pour les transformer en animaux dans des réceptions d'entreprise, les hommes n'arrêtaient pas de lui proposer de baiser avec elle. Quand elle repense à cette période, elle explique que toute femme qui s'habille comme une folle et refuse de paraître attirante, est considérée comme une nana facile, dévergondée, et prête à vendre son corps contre quelques dollars. Un autre pote, Steve, qui porte tous les ans un costume de loup lors d'un festival new-age, a finalement pété les plombs parce que, raconte-t-il, les gens le traitaient comme un sous-humain. Quelque chose de sauvage.
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