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Alain Defossé (Traducteur)
EAN : 9782207259689
448 pages
Denoël (10/01/2008)
3.87/5   234 notes
Résumé :
Mais qui est donc Buster Casey, alias Rant ? Dans un futur où une partie de la population est " diurne et l'autre - nocturne " selon un couvre-feu très strict, Peste prend la forme d'une biographie orale faite de rapports contradictoires émanant de témoins qui ont connu le mystérieux Buster de près ou de loin. Garçon aux mœurs étranges, friand de morsures animales en tous genres pour certains, génial tueur en série ou répugnant individu pour d'autres, le véritable B... >Voir plus
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Ouf, un peu déçu après ma dernière lecture de Choke, me voici rabiboché avec Chuck.

Ici pas seulement de la provocation gratuite mais un joyeux délire abracadabrantesque de n'importe quoi et prolixe scénaristique et de construction de roman et de personnages bien tarés.

Le découpage narratif d'abord :

Que vivent l’analepse et la prolepse !

Pléthore de recueil de personnes qui ont connu ou donnent leurs avis sur le héros ? du livre Buster "Rant" Casey. Ce procédé permet peu à peu de se faire une idée de ce lascar, comment il est, ce qu'il fait, au début c'est un peu déstabilisant, mais c'est très efficace et le rendu de leurs idées, témoignages est réussi.

L'histoire :

La particularité de ce gars, il met ses mains, bras dans tous les trous à serpent et terriers qu'il trouve, il se fait donc piquer, mordre, griffer, vous en voulez encore ? il invente une jurisprudence permettant aux élèves ayant une érection de pouvoir quitter les cours, il trouve Halloween trop soft alors il le réinvente à sa manière, un dingue je vous dit.

Ça c'est pour la 1ère partie du bouquin et il y a encore d'autres bonnes trouvailles comme par exemple les enfants qui bousculent l'économie locale en ayant une quantité monstrueuse d'argent, les conseils d'un vendeur de voiture etc etc

Je ne vous parle même pas du fait qu'il contracte la rage et qu'il la file à tout le monde et que du coup il deviendrait le plus grand criminel du monde, non je ne vous l'ai pas dit.

Je ne vous dirais pas non plus qu'il peut tout savoir sur vous rien qu'en vous reniflant ou en vous léchant, non je ne vous l'ai pas dit.

Et après cette première partie terrible, on bascule dans un autre temps où la société est divisée en 2 catégories, les nocturnes et les diurnes, là une occupation sympa est de se rentrer dedans en voiture, joyeux bazar là encore surtout quand on découvre que le gouvernement y est peut être pour quelque chose.

On se dit wahou énorme magnifique et Bim encore un coup dans le museau et si Buster "Rant" Casey traversait les temps ?

Alors ?

Moi j'ai pris une bonne claque, roman foutraque, déstructuré avec une quantité de vraies bonnes idées qui à elles seules permettraient d'écrire un autre bouquin.

On le sait le créneau de Chuck c'est l'allumage du modèle américain, mais quand c'est bien fait, c'est jouissif, ici on retrouve comme thèmes : L'auto-mutilation, la maladie et les épidémies, le handicap, la gestion politique, le voyage dans le temps.

Si vous voulez lire un roman bien barré, faut y aller à toute blinde.
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Ce livre c'est une mine à fragmentation.
Dès la première page, sensation d'être plongée, immergée, dans les notes d'un journaliste au moment de la composition de son article, en cours de composition : une pléthore de notes d'une cinquantaine de témoins de la vie et de la mort d'un homme qui a réalisé le rêve américain : celui qui partit de rien est devenu un mythe. Et quel mythe ! Un petit gars d'une petite ville perdue, sans grands attraits (ni lui, ni la ville) devenu l'ennemi public capable de disséminer toute la population, véritable arme chimique, qui fait exploser la société. Et c'est le titre en anglais de l'ouvrage : « Rant: An Oral Biography of Buster Casey ». Biographie orale, donc incontrôlable et soumise à toutes les imprécisions, phantasmes de celle ou celui qui parle…et de celui qui transcrit.
Si la première partie du livre, consacrée à la jeunesse et à l'éducation, la formation de Buster Casey, est écrite à l'acide pour dépeindre la société du coeur de l'Amérique (mais pas que…), il est difficile de la situer dans l'espace temps. On est dans le trash, les rites de vie sont complètement déjantés. Rant, s'auto-forme, entraîne son corps à résister aux poisons les plus forts et sa sagacité à comprendre, à connaître l'autre, grâce à ses capacités olfactives et…gustatives.
La seconde partie (quand Rant arrive en ville pour vivre sa vie d'adulte) nous fait basculer dans un futur organisé autour d'un espace temps partagé entre diurnes et nocturnes. Selon que vous apparteniez aux diurnes ou aux nocturnes, vous vivrez votre journée sous la lumière du soleil ou dans l'ombre de la nuit, et la journée sera scandée par deux couvre-feux. Sacré limitation de la liberté de chacun. Mais tout est sous contrôle : grâce à d'étranges connections intégrées dans le cou de chacun qui permet de recevoir, de visualiser des « transferts » d'autres réalités, sorte de publicité qui gère au mieux le temps de cerveau disponible, sauf que là, tout le cerveau est disponible ! Bien sûr cette dichotomie de la société va conduire à une spécialisation des deux sous-populations : c'est aux nocturnes que seront alloués les tâches de l'ombre mais aussi les plaisirs de la fête. Les Nuits du Crashing, énorme fête si barbare et si civilisée, réservée à des initiés. Véritable contre-culture qui va attirer les ados des diurnes. Véritable culture inventée par ce qu'il faut bien appeler le rebut de cette société, fascinée par la mort, dernière « aventure » excitante. Bien sûr, Rant choisira le société des Nocturnes, ceux qui ont déjà la « rage » pour mieux s'y épanouir.
Quant à la troisième partie, sorte d'évangile donnant une explication sur le phénomène Rant, elle clôt l'ouvrage sur une conception du temps … autophage, et, encore, une théorie du complot. Comme si, c'était la seule et évidente prolongation du mythe. Théorie du complot ou religion ?
Découverte de Chuck Palahniuk par cet ouvrage, j'en ai apprécié et la richesse et la créativité de sa pensée, le rire sainement iconoclaste que sa lecture provoque.
N'ayant pas lu le livre dans sa version originale, je me demande s'il ya les deux mêmes connotations de maladie et de colère dans le mot « rage »…
Et comme ceux qui dégustent les tourtes de la mère de Rant doivent être attentifs à ce qu'ils mastiquent, comme son père en tondant la pelouse fait exploser des oeufs pestilentiels, « Dévissez-vous le cou » pour regarder et voir la réalité même si elle a aussi des aspects glauques et cruels, « Dévissez-vous le cou » pour échapper à l'emprise des connections qui endorment les méninges., « Dévissez-vous le cou » pour concevoir votre propre conception du monde.
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Chuck Palahniuk écrit avec ses pieds, ses récits marchent sur la tête, mais n'ayez crainte, lui l'a bien sur les épaules. Peste est une sorte de condensé de son oeuvre passée, un patchwork d'idées déjà développées mais cette fois assemblées en un tout foutraque et solide, un délire rigoureux. Une folie sous contrôle.
Le familier aura pourtant tôt fait de se repérer dans la nébuleuse. Il y retrouvera le nihilisme survolté de Fight club, l'exploitation sentimentale de Choke, la trash-attitude de Monstres invisibles, l'indestructible foi en soi de Survivant. Mais aussi de nouvelles trouvailles, de l'anecdote innocente à la glaçante, vertigineuse théorie métaphysique.

Jamais l'auteur n'avait autant ressemblé à son ainé Philip K. Dick. On pouvait croire à un repos du brave, à une fantaisie de mi-carrière – se dire qu'il avait pris ses précautions en installant son récit dans un futur proche, du genre qui autorise tous les glissements. Mais non. Pour ne jamais perdre son lecteur, pour étouffer sa méfiance, il décortique, structure, répond à chaque question subite dans les phrases qui suivent, bâtissant graduellement une thèse hallucinante et nette, un château de cartes instable mais droit. Et s'offre même le luxe de conclure sur un dernier argument décisif.
Son roman a la forme d'une enquête, un recueil de témoignages après faits qui ne déparerait pas dans les grilles de Planète ou d'Arte. Les protagonistes se rejoignent puis s'opposent, se tempèrent, s'évitent, et à travers eux un décor se dessine, l'intrigue s'épaissit et les pensées fusent.

Palahniuk est le même, en différent. Plus mature, moins sanguin, dans l'écart moins tranchant et cependant plus serein. de digressions en ellipses, de réflexions en twists, il tisse sa toile, faisant de nous des proies qu'il retient jusqu'au générique de fin. Vivement une sortie en salles.

4,5/5
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Mais où C. Palahniuk va-t-il pêcher des délires pareils ? Je fais parti de ceux qui s'en délectent, parce que la lecture de l'un de ses curieux montages littéraires étonne et change vraiment de l'ordinaire. Celui-ci est classé SF. C'est que c'est une dystopie, bien que cela demeure imperceptible un bon moment. On commence à suivre l'histoire, racontée par les témoins de sa vie, d'un de ces personnage atypique dont seul C. Palahniuk connaît la recette. Les extravagances s'accumulent et avant que l'on commence à se lasser de ce divertissement, on commence subtilement à nous fournir des indices sur les petits mystères qui planent dans l'air avant de nous balancer en pleine poire ce qui se trame vraiment. Je n'aurais jamais cru au départ en arriver à de tels thèmes et je souhaite à tous de ne pas en être instruit avant d'entamer cette lecture. Personnellement, cela m'a allumé au max ! Par ailleurs, le tout n'est pas exempt de messages, critiques de la société et questionnement philosophique.
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Ce roman m'a fait une drôle d'impression. Non, en fait il y en a eu plusieurs, des impressions sur ce roman. Déjà, et c'est ce qui semble ressortir de nombreuses autres critiques que j'ai pu lire, il y a une grosse impression que Chuck Palahniuck à combiné des idées multiples et allant dans tous les sens, se mêlant pour former un roman. le problème, c'est qu'il y en a trop à mon humble avis. Assez d'idées pour deux voir trois livres, mais combiné en un, c'est trop. Et pourtant, elles sont bonnes.

Ensuite, j'ai aussi été dérangé par le style d'écriture, qui s'inspire des biographies orales, celles où chacun parle en expliquant la vie de quelqu'un qui est mort (bien que dans ce cas on n'en soit pas tellement sur). Mais là encore, c'est très décousu, très confus. On comprend, mais avec trois trains de retard, et c'est pénible en un sens. Je comprends très bien la volonté de l'auteur qui cherche à faire une biographie en tout sens pour troubler son lecteur jusqu'à le laisser dans l'expectative sans trop savoir la réalité dans tout ce marasme et ces idées contradictoires. C'est louable, mais je trouve que la forme n'est pas la meilleure.

Ensuite, passons à autre chose. L'histoire est confuse, et surtout regroupe trop d'éléments qui ne se mélangent (à mon avis) pas trop bien. le livre va basculer d'une critique de la société pure et d'un roman humoristique noir (dans la veine du le seigneur de porcheries mais avec un humour plus net), pour ensuite basculer dans une sorte de science-fiction et de considération philosophique voir métaphysique qui sont à mon avis très loin de ce qu'on pouvait lire au début.
Le roman est toujours très bon, lorsqu'il critique il sait viser juste (et très juste d'ailleurs), mais il le fait moins bien que dans Fight Club, avec trop de dispersion. Mais cela dit, le tableau qu'il dresse de l'Amérique vaut le détour, entre névroses et obstination, les personnages sont malsain du début à la fin, et ce n'est pas sans critiques bien appuyées et ciblant des points précis. Mais dans l'ensemble, c'est difficile de comprendre.


En fait je pense que Chuck Palahniuck a voulu trop dire dans ce roman, et qu'il s'est perdu en cours de route. le roman prend deux fois des virages radicalement différents, avec une impression de changer carrément de registre d'écriture, la seconde partie perdant considérablement en humour notamment, mais le tout étant bourré de bonnes idées. Si ce n'était pas un auteur déjà accompli, on pourrait croire qu'il s'agit d'une première oeuvre encore un peu brouillonne de la part d'un auteur talentueux. Là on peut se demander pourquoi l'auteur s'est embarqué dans toutes ces directions au lieu de scinder tout en plusieurs livres, mais je trouve qu'il y a vraiment des excellentes idées, le tout un peu trop noyé dans la masse. Si vous acceptez de vous accrocher pour la lecture, ce livre ne devrait pas vous poser trop de problème, sinon, c'est pas celui que je vous conseille du même auteur.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Inutile de demander comment Rant connaissait la forme de l'entrejambe de Miss Harvey. Il pouvait vous dessiner à la main l'empreinte de tout un échantillon de chattes de la région, comme autant d'empreintes d'animal dans le sable ou la neige. Qu'elles soient originaires de la ville, ou simplement de passage. Rien qu'à voir la manière dont une capote était déroulée, Rant pouvait dire sur quelle queue elle avait servi.
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En commençant par le Père Noël quand il est tout petit, pour finir par la Fée des dents quand il acquiert ses dents définitives. Ou, pour être plus clair, en commençant par toutes les possibilités d'imagination de l'enfance pour finir par une confiance aveugle dans la monnaie nationale.
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Un enfant à qui l'on a jamais parlé du Père Noël peut ne jamais développer sa faculté d'imagination. Pour lui, rien n'existera que ce qui est réel, tangible.
Un enfant à qui l'on ouvre les yeux brutalement, que ce soient ses camarades d'école ou ses frères et sœurs, et que l'on va ridiculiser pour sa naïveté, choisira peut-être de ne plus jamais croire en rien - tangible ou intangible. De ne plus jamais s'étonner ni faire confiance.
Mais un enfant qui abandonne de lui-même les mythes du Père Noël, du Lapin de Pâques et de la Fée des Dents, cet enfant-là peut en tirer les plus grands bénéfices intellectuels. Il reconnaîtra la puissance de sa capacité à imaginer et à croire. Il concevra son aptitude à créer sa propre réalité. Cet enfant-là deviendra son propre référent. Déterminera lui-même la nature de son monde. Et ce faisant, par le pouvoir de l'exemple, déterminera aussi la réalité pour les deux autres types d'enfant: celui qui ne peut plus imaginer, et celui qui ne peut plus croire.
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« La grande raison pour laquelle les gens quittent une petite ville, disait toujours Rant, c’est parce qu’ils pourront rêver d’y revenir. Et la raison pour laquelle ils y restent, c’est parce qu’ils peuvent rêver d’en partir. »
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Rant Casey, n'était pas un être mauvais. C'était plus comme s'il cherchait quelque chose de réel dans le monde. De nos jours, les gamins vivent déconnectés de la réalité, branchés en permanence et vivant par procuration l'existence des autres. Des destinées de deuxième main. Je crois que Rant voulait que tout le monde vive au moins une seule expérience réelle.
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