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3,72

sur 305 notes
Me voilà encore bien en peine pour vous faire partager mon énorme plaisir à la lecture de ce roman.
J'ai ri (mais vraiment ri, aux éclats, ce qui ne m'arrive jamais en lisant, j'ai souvent l'habitude de sourire, c'est tout), j'ai pleuré (à chaudes larmes, et à plusieurs reprises ! ), j'ai acquiescé à ce que l'on disait, j'ai voulu prendre dans mes bras certaines personnes, j'ai vécu avec elles durant plusieurs heures, et je les porte dans mon coeur.


Oui !
J'ai A-DO-RE !


Ce n'est pas une énième histoire de réveillon familial où tous s'étripent, oh non.
Ce 31 décembre à Barcelone n'est que le prétexte à Alejandro Palomas (que je ne connaissais pas du tout, mais que je voulais lire grâce aux recommandations d'amis sur ce site) pour faire entrer l'histoire personnelle de chaque membre d'une famille, ou plutôt les désastres personnels...Car ils en ont connu, des petites et grandes catastrophes !
De la soeur ainée, Sylvia, au cadet Fernando (notre génial narrateur) en passant par l'autre soeur, Emma, et en n'oubliant pas l'oncle Eduardo, et surtout, surtout la mère !
Maternelle au possible, bienveillante mais si fragile aussi. Faut dire que le père est l'Absent, celui qui abandonne, qui déserte, qui ne vaut pas la peine qu'on en parle.


Ce roman est une réflexion sur la vie, sur l'amour, sur la mort, sur la maternité, sur le manque d'enfant, sur la confiance que l'on donne ou que l'on reprend, sur les liens familiaux entre grand-mère et petits-enfants, entre mère et enfants, entre frères et soeurs.
Ce roman est porteur d'espoir, optimiste malgré tout. Il montre que chacun a une face A et une face B, que celles-ci se dévoilent au fur et à mesure du temps et de ses pièges dévastateurs.
Ce roman croit en la résilience, grâce à l'amour, grâce à la famille.


Et cerise sur le gâteau, c'est superbement bien écrit ! Des phrases poétiques par moments, des passages carrément surréalistes quand la mère entame ses grandes envolées, des petits coups de pinceaux réalistes lorsqu'il s'agit de décrire les personnes et les 2 chiens, je peux vous dire que j'ai tout aimé.

Il parait qu'il y a une suite : "Tout sur mon chien". Chouette ! Je veux encore rire, je veux encore pleurer, je veux encore vivre !
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Vous vous sentirez forcément concernés par ce roman, soit parce que vous êtes Une Mère, soit parce que vous avez (eu) une maman , soit parce que vous avez une famille et l'habitude de passer les fêtes de fin d'année avec eux , au moins le temps d'un repas ...
On est à Barcelone et Amalia , 65 ans , est super heureuse ; ce soir , elle va réunir le temps d'un dîner de Saint Sylvestre tout son petit monde .
Et son petit monde , c'est ses 3 enfants : Silvia qui viendra sans son mari Norvégien , Emma et sa compagne , Olga , Fernando le petit dernier ( gay , lui aussi ) et l'oncle Eduardo, vieux célibataire .
Autour de la table il y aura aussi les deux chiens ( Shirley et l'énorme Max) et puis Amalia n'oubliera pas d'ajouter , le 7° couvert , celui des absents et ils sont nombreux les fantômes de cette famille ...
Il y a aussi beaucoup de non-dits, de secrets, de ressentiments . La nuit promet d'être longue ...
Il y a eu par le passé , beaucoup de malheurs et d'incompréhensions ....
Oui la nuit est longue mais au bout, il y a le jour et avec le jour vient la lumière .
Amalia est une femme que j'ai sous estimée .
Souffrant de cécité à 64 % (et pas 65...) , Amalia est assez maladroite ,
(au propre comme au figuré) , elle parle beaucoup , parfois pour ne rien dire . Oui, jusqu'au chapitre 20, je sous estimais Amalia ...
A partir du 21 : attention Amalia est une madre , une mama, une lionne, une putain de bonne maman, une daronne, Une Mère .
Amalia , c'est "total respect" !
Ce roman démarre (très) lentement , et prend véritablement son envol avec les chapitres 20 et 21 , absolument poignants et sublimes ...
Un autre élément du livre qui ajoute du piment , c'est la meilleure amie d'Amalia, Ingrid, qu'on ne verra jamais, mais qui sera présente de mille et une façons à ce repas .
Les absents, les non-dits et l'amour maternel infini comme clefs de voûte de ce roman qui ferait un magnifique film.

Je remercie les Editions du cherche midi et Babélio pour ce repas de famille à Barcelone . Quand j'ai vu la couverture , j'ai su que je lirai ce roman , c'était une évidence ...
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"Dans la famille le sens de l'humour arrive toujours au bon moment, comme un pas de côté qui nous sauve du précipice et nous octroie un délai, un temps de répit en fin de compte bénéfique."
Une mère, deux filles, un fils, un oncle et un père escroc de métier aux abonnés absents. Une famille avec ses " quelques lueurs et beaucoup de zones d'ombre" qui se retrouve pour un dîner de réveillon chez la mère, à Barcelone. Une mère divorcée, déchaînée et une soirée qui s'annonce mouvementée ! La mère et le fils ouvrent le cortège, dans l'attente des autres, en compagnie de Max et Shirley , les membres à quatre pattes de la famille. À partir de là, le fils, Fer, le narrateur, nous déroule leur histoire le temps d'une nuit, au passé et au présent; le fil d'une pelote aux nombreux noeuds, que l'humour et la tendresse défont minutieusement,.....autopsie délicate d'une famille, en directe.

L'histoire dans le fond n'est pas des plus gaies et les sujets abordés sont difficiles et même tabous, mais c'est sans compter sur la prose truculente de Alejandro Palomas, dont je croise le chemin pour la première fois. Il nous croque des portraits de personnages excentriques haut en couleurs,
tendre d'Amalia, la Mère, ingénue mais pas tant que ca,
cruel d' "absolument" Olga, la compagne d'une des filles,
cynique de Silvia, la fille qui n'a pas la langue dans sa poche,
compatissant d'Emma la fille soumise, qui porte une cicatrice profonde,
stoïque de Fernando, le fils, le confident souffre douleur de la famille,
et caricatural du déluré "charmeur de serpents" Oncle Eduardo,
.......bref un régal !
Tous traînent un passé douloureux, mais leur grand atout est l'humour, leur bouée de sauvetage,comme le dit si bien Fernando. Et plus, détrompez-vous, tous s'aiment, et vont se faire aimer de vous....comment ? ......par la magie de la plume de Palomas, et dans le fond et dans la forme. C'est très fin et profond et la personnalité exceptionnelle de la mère qui se déploie au fur et à mesure que le récit avance, est la grande surprise.
Ne vous privez pas de ce grand plaisir de lecture, c'est aussi loufoque et coloré que sa couverture ! Et bien plus.......du Almodovar en prose.

« On ne peut pas trouver la paix en évitant la vie, Leonard »
(Virginia Woolf,"The hours")
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Voilà Une mère  qui n'a pas besoin de moi pour qu'on chante ses louanges.

Personne non plus, et sûrement pas moi,  pour lui faire sa fête.

 Chaleureux, braque, sensible, drôle, bien écrit, bien construit-  l'emballage des flash blacks successifs,  comme de jolis papiers cadeaux  en strates colorées, dévoilant  la surprise finale qui est  bien plus qu'un  cadeau de réveillon:  un vrai don d'amour - rien à voir avec un vulgaire kinder surprise! - .

Oui, vraiment, Une mère,  est un bon livre!

Alors,  pourquoi prendre la plume pour une énième critique qui n'arrivera pas à la cheville de celles d'Iris, de Booky ou de Latina, pour ne citer qu'elles? Pourquoi  rajouter du bon au bon, comme disait ma grand-mère en mettant de la crème sur son paris-brest, au  risque de frôler l'overdose glycémique?

 L'overdose glycémique,  tiens, justement...

J'écris pour faire mon Hugo, pas Victor, non, l'autre, notre pote Simpsono-babeliote, dont je suis une fidèle lectrice et une fervente admiratrice, pour faire mon Hugo, donc, mais sans sa gouaille ni son talent.

La seule ressemblance avec le maître sera d'écrire en faisant un pas de côté.

J'écris juste pour que le trop plein d'émotion ne m'étouffe pas, et pour vous dire,  derrière le masque commode de mon avatar babeliesque, protégée par mon ironie bien connue, que parfois, un livre, quand on le lit avec l'énergie de l'espoir, ça sauve .

Un mois de cauchemar vient de passer, un mois d'angoisse, un mois de surprises  - ni kinder , ni pochette-  plus mauvaises les unes que les autres, hélas, les surprises. Un mois d'épreuves.

 Un mois où j'ai compris comme jamais ce que c'était qu'être ...Une mère.

Oui, je reviens à mes moutons : en toute mère, il y a toujours une bergère qui sommeille...

Le dernier mouton de mon petit troupeau à moi vient d'être méchamment attaqué  par un de ces vilains crustacés à pinces qu'on trouve parfois sur la banquette arrière (Elisabeth Gille en savait quelque chose...). Tellement planqué dans le sable, ce salopard de crustacé,  qu'on n'a, pour l'instant, que son nom de famille et pas son petit nom de baptême- oui, même les f..batards ont des petits noms! Encore une "surprise" en perspective..

Mais pendant tous ces jours d'attente, et tous ceux à venir  où nous serons en ordre de bataille pour lui décortiquer la carapace et lui arracher les pinces, à  ce brachyoure  maudit, l'amour sera notre tour-prends-garde. Frère, soeur, copains, copines, compagne, chiens, père et mère,  tous à leur poste, en sentinelles -comme les foutus ganglions du même nom- pour repousser l'ennemi. Quant à l'assiégé lui-même,   il a revêtu sa cotte de guerrier pour descendre dans l'arène. Le décapode n'a qu'à bien se tenir!

Pour la mère, puisque c'est d'Une mère qu'il s'agit, elle est un peu sur le flanc, parfois, moins de pep ou trop de larmes, mais les livres  et leur chronique sont une merveilleuse façon de recentrer ses forces , de ressourcer son énergie.  Les livres, les chroniques  et ceux qui les lisent. La mère leur dit merci.

Merci, les potos. Voilà que je parle comme Hugo!

Une mère,  après tous ces livres dévorés depuis un mois pour éviter  les creux et surfer sur les vagues, est tombé entre mes mains au plus fort de la tempête,  un jour où une erreur médicale a failli expédier mon petit mouton dans un autre monde... Mais ce mouton-là est un bélier noir : il s' est battu à coup d'insuline,  après  sa toute premiere escarmouche chirurgicale,  contre un abruti qui avait oublié que le glucose c'était pas vraiment bon quand on est diabétique, fût-on attaqué par un vilain crustacé. 

L'overdose glycémique n'a pas eu lieu.

 Vous voyez qu'elle a encore sa tête, la mère, et qu'elle suit son fil.

Elle tisse son fil de mère,  la mère, son fil obstiné de tendresse et d'espoir.

C'est ça,  finalement, une mère,  ça tisse inlassablement, obstinément  un filet à attraper les crustacés. Les décapodes. Les brachyoures. Les étrilles.
 
Les crabes.

 Je n' ai pas tellement parlé d'Une mère,  c'est un fait, mais je suis restée dans le sujet quand même,  non? 


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Quand j'ai terminé ce roman, j'ai à nouveau regardé la couverture, et je me suis dit que c'était du Amalia tout craché. Ce visage de femme dont les yeux et le haut du crâne sont cachés par une couronne de fleurs flashy, c'est elle, cette mère de famille de 65 ans qui semble vivre dans un monde d'incongruités et d'innocence, indécrottable optimiste voyant la vie à travers un masque de roses et de violettes, comme si derrière ces oeillères elle refusait de voir le monde réel, bien plus dur.
Comme ce soir de 31 décembre, où elle est excitée comme une gamine à l'idée de réunir enfin la famille au complet. A savoir ses trois enfants : Fer (pour Fernando), Silvia (sans son compagnon, mais c'est chaque année pareil) et Emma (avec sa compagne Olga) ; son frère, l'oncle Eduardo (sorte de Don Juan noceur et fort en gueule), et deux chiens improbables : Max, l'énorme dogue allemand de Fer, et Shirley (comme Shirley McLaine), minuscule gremlin sur quatre pattes.
C'est à travers les yeux de Fer qu'on découvre l'histoire et les relations des membres de la famille, et leur façon plus ou moins maladroite de (ne pas) communiquer. On comprend qu'Amalia, divorcée depuis trois ans d'un mari odieux qui prenait son pied en rabaissant sa femme et en escroquant tout le monde, a découvert, à 60 ans passés, la liberté, y compris celle de faire toutes les conneries du dictionnaire, comme souscrire cinq abonnements internet sans avoir d'ordinateur, ou héberger une « mendiante » trouvée en bas de chez elle. Ingénue, gaffeuse, naïve, généreuse, fantaisiste et inconsciente, elle fait tourner ses enfants en bourriques, renversant les rôles et se faisant materner par eux. Surtout par Silvia, auto-promue chef de famille et Madame « je-répare-les-bêtises-de-ma-mère ». Autant dire qu'elle, la maniaque du contrôle et de l'hygiène est (parfois) (légèrement) exaspérée.
Et il n'y a pas de raison pour que ce soit différent ce soir, réveillon ou pas. Chacun arrive à table avec ses secrets, ses souffrances, et la carapace qu'il s'est forgée pour y faire face et éviter la douleur au maximum. Fer le sait bien, et pressent que cette soirée ne sera pas un long fleuve tranquille, n'importe qui pouvant imploser à n'importe quel moment.
Tout cela pourrait n'être qu'une comédie familiale grinçante, mais c'est sans compter la complexité du personnage d'Amalia. Car elle cache bien son jeu, cette candide loufoque. Jusqu'au chapitre 20, où elle se révèle dans son meilleur rôle, celui de mère. Une mère, qui fonctionne aux tripes et à l'instinct, presque animale, qui berce son enfant fragile, le sauve malgré lui et l'aide à guérir. Tout ce qui s'est dit jusque là prend alors une autre dimension et l'histoire gagne en profondeur. On comprend que le vrai, le seul pilier de cette famille, c'est Amalia, malgré ses fragilités et avec son excentricité.

Eclats de rire, larmes, tendresse, ironie, des personnages attachants, un style fluide et agréable et un auteur qui a un sens certain du suspense, « Une mère » est un bouquet de sentiments, coloré et qui fleure bon le plaisir de lire.

Merci aux éditions du Cherche Midi et à Masse Critique de Babelio pour cette jolie découverte.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je le dit tout net: je n'ai pas aimé ce roman.
De très jolis billets m'ont pourtant incité à le lire. J'ai lu le fameux dernier livre de l'auteur. "Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins"que j'ai beaucoup apprécié. Celui-ci non.

J'ai lu scrupuleusement les cent premières pages. J'ai regardé ma montre. Puis j'ai lu une page sur deux, puis plus rien. J'ai trouvé que ce texte ressemblait plus à un scénario qu'à un roman. Pour moi, les scènes relèvent de l'anecdote et je n'ai pas trouvé ça drôle du-tout .

Une femme divorcée s'apprête à réunir ses enfants à Noël. Elle prépare un repas festif. Chacun a son caractère, sa susceptibilité, ses petites manies, ses faiblesses. Il va falloir composer! Elle craint le pire....

J'avais déjà buté sur le roman de Pierre Assouline Les invités, roman qui se passait autour d'une table aussi.
Je n'ai pas aimé non plus Nous étions faits pour être heureux de Lionel Duroy , réunion-retrouvailles lors d'un déjeuner estival.

Je crois qu'il ne faut pas insister. La lecture doit rester un plaisir. Tout comme pour l'amour ou pour l'amitié ou bien il s'impose de lui-même ce plaisir d'être ensemble ou il n'existe pas.



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Oh, fichtre, c'est rare qu'un livre me fasse pleurer !
Je pensais lire un roman léger, un genre de comédie où tout dérape pendant la soirée du nouvel an. Sauf qu'il y a bien plus que ça dans ces pages.
Nous faisons connaissance ici avec des personnages complexes, qui, comme les anciens 33 tours, ont tous une face B, plus sombre que ce qu'on en voit au quotidien, une face moins publique, une face qui révèle des failles parfois profondes.
Ce récit d'une soirée mémorable m'a véritablement ému.
J'ai apprécié les préparatifs de la soirée, j'ai savouré chacune des paroles échangées, chaque regard, chaque toussotement, rire, soupir, j'ai été triste avec les protagonistes à l'évocation de certains souvenirs et traumatismes, j'ai été soulagée et heureuse de voir que pour certains la traversée du désert était derrière eux, j'ai beaucoup souri, j'ai été charmée par l'humour et l'amour qui se dégagent de cette famille atypique.
Envie de rencontrer cette mère un peu foldingue, sa fille maniaque, l'oncle exubérant, la belle-fille coincée, l'amie farfelue, le fils névrosé ?
Ce roman est pétillant et complètement farfelu, à l'image de cette mère maladroite qui mouline sans cesse des bras et renverse tout sur son passage.
Un roman sur la famille qui décape et qui vous touche directement au coeur.

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Si l'idée de vous retrouver bientôt attablé avec toute votre famille pour les fêtes de fin d'année, vous stresse, vous désespère, vous file le bourdon, Une mère est fait pour vous ! Ce livre va vous réconcilier avec ces longs repas où chacun des convives n'attend qu'une seule chose : la fin de la soirée pour retourner chez soi…

Fer appréhende ce moment ; il se doute qu'il en est de même pour ses deux soeurs, Silvia et Emma, surtout depuis que leur mère, Amalia, a divorcé de leur escroc de père. Depuis, cette femme de plus de soixante ans, s'est métamorphosée. Comme une môme, elle croque la vie à pleines dents, profite de cette toute nouvelle liberté en y laissant pas mal de plumes. Elle se fourvoie en amitiés, tombe dans les pires arnaques, mais rien n'y fait : elle garde le sourire et continue à tendre la main au premier venu… au grand dam de ses enfants.

« Elle a dit cela d'une voix de vieille femme qui ne sait pas se défendre des attaques de ceux qu'elle aime parce qu'elle a toujours préféré souffrir que faire du mal. »

Ce repas de nouvel an va être l'occasion pour tous de poser le masque et parler vrai, enfin, des autres, de soi et de ses sentiments…

Il commence doucement ce livre, petit à petit Alejandro Palomas nous ouvre la porte sur ses personnages. Les uns après les autres, par la voix de son narrateur, Fernando, des morceaux de vie de chacun nous sont présentés. L'intérêt s'aiguise et va croissant jusqu'à ne plus pouvoir le lâcher. Certaines scènes sont bourrées d'humour, d'autres sont vraiment émouvantes et la réelle stupéfaction vient d'Amalia, comme une apothéose au tombé du rideau. Cette mère tellement fantasque, qu'on la trouve bien souvent inconsistante, s'avère être une louve redoutable prête à tout pour ses enfants.

« Mais moi je suis là, (...). Et nous allons nous balancer ensemble tout le temps qu'il faudra. Et si je dois couler pour que tu restes à flot, je coulerai. Et si je dois t'arracher des eaux pour que tu vives, je le ferai, quoi qu'il en coûte. Parce que je n'ai rien de mieux à faire dans la vie, ma fille chérie. »

Je souhaite à tout le monde un tel témoignage d'amour.
Lien : https://page39web.wordpress...
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Barcelone, 31 décembre. Fernando, dit ''Fer'', prépare le réveillon avec sa mère Amalia. Et si cette dernière est très enthousiaste à l'idée de recevoir les siens, Fer est plus circonspect car il sait d'expérience que chez eux les repas en famille peuvent tourner au drame, aux cris, aux larmes. C'est donc la joie au coeur que la virevoltante Amalia accueille ses deux filles, Silvia et Emma, Olga, la compagne de cette dernière et Eduardo, son frère adoré, tandis que Fer les voit débarquer avec plus d'appréhension. Certes, la famille fait front depuis que le père, un escroc notoire, a demandé le divorce, laissant Amalia sans un sou, mais il existe des non-dits, des rancoeurs, des mensonges par omission qui, dévoilés, pourraient faire voler en éclat l'ambiance festive de rigueur pour entrer dans la nouvelle année.

Quel bonheur de lecture ! Cette soirée racontée par Fer prend des allures de comédie drôlissime qui cache des trésors d'amour et de tendresse. On se laisse embarquer par cette famille cabossée par la vie qui a connu des drames, des deuils, des mésententes mais qui reste soudée autour d'Amalia, une mère farfelue, ingénue a priori. Elle se révèle au fil des pages bien plus profonde que ce que laissaient supposer ses extravagances et son apparente naïveté. D'ailleurs chacun va finir par laisser apparaître ses failles intérieures, bien cachées derrière la crânerie, la nonchalance ou la dureté selon les personnalités. Chacun va monter sa ''face B'', cette part d'ombre que l'on garde au fond de soi pour garder la face, montrer le meilleur de soi-même, ne pas flancher, rester fort.
On passe du rire aux larmes en compagnie de cette famille particulière, excessive, mais tellement pleine d'amour. Un régal qui réunit dans un livre le meilleur de Pedro Amodovar et de Woody Allen !
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Une fois encore, merci aux babeliotes qui m'ont donné envie de lire ce roman. C'est un coup de coeur!

Dans la famille espagnole du narrateur, exubérante et parfois exaspérante , jamais ennuyeuse en tout cas, je demande d'abord les filles...bonne pioche: une Silvia obsédée par l'hygiène et qui veut tout contrôler, une Emma au regard souvent vide mais au si beau sourire...

Je demande aussi l'oncle, Eduardo, vieil hidalgo qui s'invente des histoires, chéri par sa soeur Amalia.

Et parlons-en d'Amalia, la mama, celle qui semble la plus déjantée du groupe familial, celle qui fait bêtises sur bêtises depuis le départ ( libérateur) de son mari, qui balaie tout sur son passage, au sens propre comme au sens figuré ;en fait c'est peut-être la plus raisonnable, la plus sensée...mais chut!

Et mon préféré, Fernando, ou plutot Fer, le narrateur, le fils sensible et si compréhensif, qui peine à trouver son chemin de vie...

Tout ce petit monde se retrouve pour les fêtes de fin d'année, et je peux vous dire que ce sera une réunion explosive, entrecoupée de souvenirs de Fer, qui vont permettre de creuser les failles de chacun.

J'ai adoré l'humour jaillissant à chaque page, certains passages sont hilarants, le style est acerbe, enlevé, mais ce côté drôle s'associe à beaucoup d'émotion, c'est ce qui fait la qualité de ce livre. La fragilité intime des personnages touche en profondeur le lecteur.

A mon tour, je le recommande vivement . Si vous aimez les histoires où pétillement de vie et drames intérieurs s'unissent harmonieusement, ce livre est pour vous!

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